Parfois, la lecture d'une œuvre autobiographique, en l’occurrence "Petite musique de chambre sur le mont Kenya", nous offre un espace complet de dépaysement, un voyage dans l'inconnu, une découverte d'un nouveau monde, ici ce mythique mont Kenya... dont j'ignorais jusqu'alors l'existence même !
Mais c'est aussi une autrice qui se livre et qui par là-même nous pousse dans nos derniers retranchements. Notre vision de la nature, nos liens avec cette nature, notre besoin des autres humains, la musique, la culture...
Un excellent livre, une lecture très profonde, indispensable même !
Mais c'est aussi une autrice qui se livre et qui par là-même nous pousse dans nos derniers retranchements. Notre vision de la nature, nos liens avec cette nature, notre besoin des autres humains, la musique, la culture...
Un excellent livre, une lecture très profonde, indispensable même !
A ce stade de ma réflexion sur les textes autobiographiques, il me semble pertinent de tenter des premières lignes transverses de façon à envisager la construction de mes interventions futures, je le rappelle, quatre conférences de 1h30 chacune…
Finalement, on pourrait considérer qu’il y a plusieurs façons de considérer ce champ d’écriture par exemple, en se plaçant du côté de l’auteur, ou du lecteur ou du texte lui-même en faisant abstraction de l’auteur.
Pour le premier regard, on pourrait s’interroger sur les motivations de l’auteur : celui qui écrit pour se justifier, celui qui écrit pour transmettre des valeurs, celui qui veut construire ou enrichir une mémoire (par exemple familiale, religieuse, régionale…), celui qui veut soulager sa conscience, celui qui veut là s’auto analyser, celui qui pense que cet écrit lui donnera accès à une forme d’éternité, celui qui veut expliquer ses découvertes scientifiques, faire partager ses grands voyages, celui qui veut vendre ses mémoires pour s’enrichir (pourquoi ne pas le dire clairement ?) ou accéder à un pouvoir, une notoriété supérieure, la gloire… Bref, en se plaçant sous l’angle de la motivation de l’écrit, on peut voir se dessiner de grandes catégories et presque tous ces écrits autobiographiques entrent dans une catégorie ou une autre, parfois plusieurs sans aucun doute.
Je pense aux ouvrages d’André Gide, « Voyage au Congo », « Retour du Tchad », «Retour de l’URSS » et « Retouches à mon retour de l’URSS », car ici on a bien le partage d’un voyage, des notes plutôt intimes et des réflexions politico-sociales, pour ne pas dire historiques ou devant servir à l’histoire… Voilà un bel exemple de motivations diverses sans oublier la poursuite d’une œuvre littéraire, une demande d’éditeur, une source de revenus…
Si on se place du côté du second regard, celui du lecteur, on va donc s’interroger sur ce qui peut bien motiver (ou pas) un lecteur à plonger dans un ouvrage autobiographique. Le premier élément est certainement celui de savoir qui est réellement cette personne. En effet, quand un écrivain, un acteur politique, un artiste ou tout autre personne connue écrit une autobiographie, complète ou partielle, le lecteur est d’abord motivé, du moins je le pense, par l’envie de découvrir plus profondément cette personne. Mais le lecteur peut avoir d’autres formes de curiosité liées au sujet ciblé de l’autobiographie (par exemple l’histoire de la psychanalyse en lisant « Autoportrait d'une psychanalyste » de Françoise Dolto), au lieu évoqué dans un carnet de voyage (« Lady Whisky » de Joël Alessandra si tu veux partir en Ecosse pour de belles dégustations), aux souvenirs d’une guerre que l’on a faite ou que l’un de nos proches a vécu (« Souvenirs de guerre » d’Alain pour n’en citer qu’un alors que c’est certainement l’une des catégories les plus riches !)… Oui, la curiosité n’a probablement pas de limites et je ne parle même pas de certains ouvrages liées aux faits divers (crime, inceste, drogue, prostitution…) et qui attirent une curiosité parfois même malsaine…
Enfin, on peut tenter une classification plus délicate, celle par le contenu lui-même de ces autobiographies. Avouons que ce n’est pas simple. Si on cherche par exemple à parler de qualité d’écriture, c’est un élément assez complexe à évaluer. Néanmoins, reconnaissons que la plume de Rousseau, de Sand, de Gide n’est quand même pas comparable à certains ouvrages publiés parfois pour créer l’évènement ou assurer des revenus. Ne souhaitant pas déclencher la polémique ici ou ailleurs, je ne donnerai pas d’exemple de livres mal écrits mais je suis certain que chacun d’entre nous est bien capable d’en citer un ou deux sans se forcer trop…
Encore beaucoup de pistes à explorer, beaucoup d’ouvrages à lire même si le nombre de livres lus commence à devenir conséquent… J’espère que tout cela vous donne envie de lire vous aussi alors bonne lecture à toutes et à tous !
Finalement, on pourrait considérer qu’il y a plusieurs façons de considérer ce champ d’écriture par exemple, en se plaçant du côté de l’auteur, ou du lecteur ou du texte lui-même en faisant abstraction de l’auteur.
Pour le premier regard, on pourrait s’interroger sur les motivations de l’auteur : celui qui écrit pour se justifier, celui qui écrit pour transmettre des valeurs, celui qui veut construire ou enrichir une mémoire (par exemple familiale, religieuse, régionale…), celui qui veut soulager sa conscience, celui qui veut là s’auto analyser, celui qui pense que cet écrit lui donnera accès à une forme d’éternité, celui qui veut expliquer ses découvertes scientifiques, faire partager ses grands voyages, celui qui veut vendre ses mémoires pour s’enrichir (pourquoi ne pas le dire clairement ?) ou accéder à un pouvoir, une notoriété supérieure, la gloire… Bref, en se plaçant sous l’angle de la motivation de l’écrit, on peut voir se dessiner de grandes catégories et presque tous ces écrits autobiographiques entrent dans une catégorie ou une autre, parfois plusieurs sans aucun doute.
Je pense aux ouvrages d’André Gide, « Voyage au Congo », « Retour du Tchad », «Retour de l’URSS » et « Retouches à mon retour de l’URSS », car ici on a bien le partage d’un voyage, des notes plutôt intimes et des réflexions politico-sociales, pour ne pas dire historiques ou devant servir à l’histoire… Voilà un bel exemple de motivations diverses sans oublier la poursuite d’une œuvre littéraire, une demande d’éditeur, une source de revenus…
Si on se place du côté du second regard, celui du lecteur, on va donc s’interroger sur ce qui peut bien motiver (ou pas) un lecteur à plonger dans un ouvrage autobiographique. Le premier élément est certainement celui de savoir qui est réellement cette personne. En effet, quand un écrivain, un acteur politique, un artiste ou tout autre personne connue écrit une autobiographie, complète ou partielle, le lecteur est d’abord motivé, du moins je le pense, par l’envie de découvrir plus profondément cette personne. Mais le lecteur peut avoir d’autres formes de curiosité liées au sujet ciblé de l’autobiographie (par exemple l’histoire de la psychanalyse en lisant « Autoportrait d'une psychanalyste » de Françoise Dolto), au lieu évoqué dans un carnet de voyage (« Lady Whisky » de Joël Alessandra si tu veux partir en Ecosse pour de belles dégustations), aux souvenirs d’une guerre que l’on a faite ou que l’un de nos proches a vécu (« Souvenirs de guerre » d’Alain pour n’en citer qu’un alors que c’est certainement l’une des catégories les plus riches !)… Oui, la curiosité n’a probablement pas de limites et je ne parle même pas de certains ouvrages liées aux faits divers (crime, inceste, drogue, prostitution…) et qui attirent une curiosité parfois même malsaine…
Enfin, on peut tenter une classification plus délicate, celle par le contenu lui-même de ces autobiographies. Avouons que ce n’est pas simple. Si on cherche par exemple à parler de qualité d’écriture, c’est un élément assez complexe à évaluer. Néanmoins, reconnaissons que la plume de Rousseau, de Sand, de Gide n’est quand même pas comparable à certains ouvrages publiés parfois pour créer l’évènement ou assurer des revenus. Ne souhaitant pas déclencher la polémique ici ou ailleurs, je ne donnerai pas d’exemple de livres mal écrits mais je suis certain que chacun d’entre nous est bien capable d’en citer un ou deux sans se forcer trop…
Encore beaucoup de pistes à explorer, beaucoup d’ouvrages à lire même si le nombre de livres lus commence à devenir conséquent… J’espère que tout cela vous donne envie de lire vous aussi alors bonne lecture à toutes et à tous !
Atypique aussi le Journal de Katherine Mansfield, écrivaine et poétesse de Nouvelle Zelande ; écrit dès 1904 à l'âge de 16 ans (elle mourra très jeune en 1923) il est à fleur de peau et intimement lié à son oeuvre générale. Ecrivaine oubliée elle faisait pourtant l'admiration de Virginia Woolf...
Je viens de commander ce journal de Katherine Mansfield d'occasion... On en reparlera donc !
Travailler sur la question autobiographique pousse à aller explorer les zones d’ombre, ces fameux livres qui ne seraient que très partiellement autobiographiques ou qui auraient été rédigés par d’autres personnes que ceux indiquées sur les couvertures. Pour moi, l’exemple de « Papillon » est un cas d’école et il mérite un léger développement même si maintenant on en connait presque tous les éléments, d’ailleurs surtout parce que tout est connu ou presque dans cette affaire…
Pour moi, c’est bien un cas d’école car j’ai lu cet ouvrage quand j’étais au lycée et, sur le coup, j’avais l’impression d’avoir lu les aventures extraordinaires d’un bagnard français, Henri Charrière. Maintenant on sait les dessous de cette histoire et « Papillon » n’est qu’un récit très partiellement autobiographique…
Il n’est pas question pour moi de refaire son procès mais ce qui est certain c’est qu’Henri Charrière est condamné au bagne de Cayenne pour un meurtre. Là, il va pouvoir recueillir un certain nombre de témoignages sur les évasions ratées de certains de ses « collègues », avant lui-même de tenter de s’évader puis de s’évader… Il se retrouvera au Venezuela dont il deviendra citoyen avant de voir sa condamnation prescrite puis de pouvoir revenir en France et de s’installer définitivement en Espagne où il décèdera… Une véritable vie d’aventures !
C’est ainsi que sort en 1969 « Papillon » ; un ouvrage assez conséquent qui va « raconter » cette vie… C’est présenté à l’époque comme un récit autobiographique !
Aujourd’hui, on sait que d’une part Henri Charrière avait écrit un texte de compilation d’aventures vécues par des bagnards, dont les siennes. D’autre part que c’est l’éditeur qui avait demandé que ce soit un récit à la première personne. Puis, maintenant, on en a les preuves, c’est Max Gallo qui a écrit l’ouvrage à partir du texte fourni par Henri Charrière. Plusieurs enquêtes (dont deux on été présentées en livre) ont prouvé que Charrière n’était pas aussi pur que celui du livre, que ses différentes évasions avaient été celles d’autres condamnés et que parfois la partie romanesque prenait largement le dessus sur les souvenirs…
Il n’en demeure pas moins que cet ouvrage a eu un gros succès au niveau des ventes et que j’en garde un très bon souvenir de lecteur. Pour moi, il s’agissait d’une sorte de grande aventure humaine… Roman ou autobiographie, témoignage ou livre historique, à l’époque je me moquais pas mal de la catégorisation du livre, je l’avais juste avalé en quelques trois jours… Point barre !
Néanmoins, le chemin parcouru par le manuscrit de Charrière jusqu’au livre « Papillon » en librairie, montre que l’autobiographie n’est pas toujours ce que l’on peut croire…
L'ouvrage est présenté sur le site :
https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19892
Pour moi, c’est bien un cas d’école car j’ai lu cet ouvrage quand j’étais au lycée et, sur le coup, j’avais l’impression d’avoir lu les aventures extraordinaires d’un bagnard français, Henri Charrière. Maintenant on sait les dessous de cette histoire et « Papillon » n’est qu’un récit très partiellement autobiographique…
Il n’est pas question pour moi de refaire son procès mais ce qui est certain c’est qu’Henri Charrière est condamné au bagne de Cayenne pour un meurtre. Là, il va pouvoir recueillir un certain nombre de témoignages sur les évasions ratées de certains de ses « collègues », avant lui-même de tenter de s’évader puis de s’évader… Il se retrouvera au Venezuela dont il deviendra citoyen avant de voir sa condamnation prescrite puis de pouvoir revenir en France et de s’installer définitivement en Espagne où il décèdera… Une véritable vie d’aventures !
C’est ainsi que sort en 1969 « Papillon » ; un ouvrage assez conséquent qui va « raconter » cette vie… C’est présenté à l’époque comme un récit autobiographique !
Aujourd’hui, on sait que d’une part Henri Charrière avait écrit un texte de compilation d’aventures vécues par des bagnards, dont les siennes. D’autre part que c’est l’éditeur qui avait demandé que ce soit un récit à la première personne. Puis, maintenant, on en a les preuves, c’est Max Gallo qui a écrit l’ouvrage à partir du texte fourni par Henri Charrière. Plusieurs enquêtes (dont deux on été présentées en livre) ont prouvé que Charrière n’était pas aussi pur que celui du livre, que ses différentes évasions avaient été celles d’autres condamnés et que parfois la partie romanesque prenait largement le dessus sur les souvenirs…
Il n’en demeure pas moins que cet ouvrage a eu un gros succès au niveau des ventes et que j’en garde un très bon souvenir de lecteur. Pour moi, il s’agissait d’une sorte de grande aventure humaine… Roman ou autobiographie, témoignage ou livre historique, à l’époque je me moquais pas mal de la catégorisation du livre, je l’avais juste avalé en quelques trois jours… Point barre !
Néanmoins, le chemin parcouru par le manuscrit de Charrière jusqu’au livre « Papillon » en librairie, montre que l’autobiographie n’est pas toujours ce que l’on peut croire…
L'ouvrage est présenté sur le site :
https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19892
Shelton, j’ai lu ta critique de l’auto-biographie, un peu arrangée, « Papillon ». Elle m’a fait penser à un autre livre auto-biographique aussi très arrangé : « au nom de tous les miens » de Martin Gray, rédigé par Max Gallo. Ce qui n’enlève rien à la qualité du récit, au contraire : autant qu’un livre soit bien écrit par « un professionnel ».
https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/12554
Je pense que ces deux livres sont de beaux exemples pour montrer qu’une autobiographie est presque toujours embellie.
https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/12554
Je pense que ces deux livres sont de beaux exemples pour montrer qu’une autobiographie est presque toujours embellie.
Peut-être ne faut-il pas généraliser trop vite après deux beaux exemples ?
Comme certains le savent maintenant, je suis en cours de préparation d’un cycle de conférences sur le travail autobiographique. Je suis au stade des lectures préparatoires et j’aime fait un petit point ici pour aussi recueillir vos réactions et, surtout, enrichir mes réserves de lectures sur le sujet… Même si on ne peut pas tout lire !
Dans les écrits autobiographiques, on trouve, enfin, selon mon opinion, les récits de voyages. Je ne parle pas ici des écrits touristiques ou historiques mais bien de ces textes (parfois accompagnés de dessins et/ou photos) qui tout en donnant des informations (ou pas) parlent des émotions ressenties, des rencontres humaines, des décisions prises face à un paysage, une population, un monument, un évènement…
Cette littérature du voyage (y compris d’ailleurs le voyage imaginaire) est très volumineuse, passionnante, enrichissante et je ne voulais surtout pas la passer sous silence dans mon travail de recherches sur le sujet…
Mais, par où commencer tant les livres sont nombreux… Alors, j’ai commencé, un choix qui en vaut bien un autre, par relire les auteurs que je connaissais qui avaient traité du voyage. Une des premières à qui j’ai pensé fut Ella Maillart que j’avais découverte en 1988 avec « La voie cruelle ». Comme je connaissais presque tous ses livres, j’ai décidé de relire « Des monts célestes aux sables rouges », un ouvrage extraordinaire surtout quand on réalise ce que put être ce voyage à travers la jeune URSS stalinienne pour une jeune femme seule qui a moins de 30 ans au moment de cette aventure !
C’est là que je suis tombé un peu par hasard sur l’ouvrage d’Annemarie Schwarzenbach, "Où est la terre des promesses ? ». Or il se trouve que cette autrice est celle qui a voyagé avec Ella Maillart en Afghanistan, cette qu’Ella nomme Christina dans son livre « La voie cruelle »… Me voilà repartie avec Ella Maillart mais d’une autre façon… Cette fois-ci, deux femmes en voiture à la veille de la Seconde guerre mondiale… L’aventure puissance quatre !
Mais, s’il est bien agréable de voyager ainsi en si bonne compagnie, il serait un peut limité de ne pas vouloir découvrir d’autres voyageurs et leurs écrits… C’est pourquoi je me suis plongé dans certains ouvrages de Pierre Loti, un auteur que je ne connaissais que très peu. Certes, comme beaucoup, je suis passé par «Pécheur d’Islande» mais j’avoue ne pas avoir été beaucoup plus loin. Or, après quelques heures de fouille ici ou là, je me suis retrouvé avec deux ouvrages très différents de cet officier de marine membre de l’Académie française : « Turquie agonisante » et « Jérusalem ». Dans ces deux ouvrages, il mêle le ressenti, l’analyse, la politique, l’humain… On ne saura pas tout de Pierre Loti (il y a pour cela son journal intime, bien sûr !) mais on comprendra certains de ses attachements à ce Moyen-Orient d’avant la Première guerre mondiale…
Enfin pour terminer ce petit voyage chez les voyageurs (et on prolongera plus tard le cheminement) comment ne pas évoquer un ouvrage que j’aime beaucoup et que j’ai dans ma bibliothèque depuis plus de trente ans, "Voyages avec un âne dans les Cévennes". Ce n’est pas l’âne ou les Cévennes qui m’ont attiré mais l’auteur Robert-Louis Stevenson ! C’est agréable à lire, fin, très humain… parfois, même drôle !
Alors, durant cet été, avouez que voyager par le livre est à la fois moins couteux que le train ou l’avion, moins fatigant que marcher, moins pénible que tirer son âne, moins polluant pour la planète que traverser le monde en voiture, très dépaysant sans aucun risque (si ce n’est celui de devenir accroc d’un auteur !) et donc, bon voyage !
Dans les écrits autobiographiques, on trouve, enfin, selon mon opinion, les récits de voyages. Je ne parle pas ici des écrits touristiques ou historiques mais bien de ces textes (parfois accompagnés de dessins et/ou photos) qui tout en donnant des informations (ou pas) parlent des émotions ressenties, des rencontres humaines, des décisions prises face à un paysage, une population, un monument, un évènement…
Cette littérature du voyage (y compris d’ailleurs le voyage imaginaire) est très volumineuse, passionnante, enrichissante et je ne voulais surtout pas la passer sous silence dans mon travail de recherches sur le sujet…
Mais, par où commencer tant les livres sont nombreux… Alors, j’ai commencé, un choix qui en vaut bien un autre, par relire les auteurs que je connaissais qui avaient traité du voyage. Une des premières à qui j’ai pensé fut Ella Maillart que j’avais découverte en 1988 avec « La voie cruelle ». Comme je connaissais presque tous ses livres, j’ai décidé de relire « Des monts célestes aux sables rouges », un ouvrage extraordinaire surtout quand on réalise ce que put être ce voyage à travers la jeune URSS stalinienne pour une jeune femme seule qui a moins de 30 ans au moment de cette aventure !
C’est là que je suis tombé un peu par hasard sur l’ouvrage d’Annemarie Schwarzenbach, "Où est la terre des promesses ? ». Or il se trouve que cette autrice est celle qui a voyagé avec Ella Maillart en Afghanistan, cette qu’Ella nomme Christina dans son livre « La voie cruelle »… Me voilà repartie avec Ella Maillart mais d’une autre façon… Cette fois-ci, deux femmes en voiture à la veille de la Seconde guerre mondiale… L’aventure puissance quatre !
Mais, s’il est bien agréable de voyager ainsi en si bonne compagnie, il serait un peut limité de ne pas vouloir découvrir d’autres voyageurs et leurs écrits… C’est pourquoi je me suis plongé dans certains ouvrages de Pierre Loti, un auteur que je ne connaissais que très peu. Certes, comme beaucoup, je suis passé par «Pécheur d’Islande» mais j’avoue ne pas avoir été beaucoup plus loin. Or, après quelques heures de fouille ici ou là, je me suis retrouvé avec deux ouvrages très différents de cet officier de marine membre de l’Académie française : « Turquie agonisante » et « Jérusalem ». Dans ces deux ouvrages, il mêle le ressenti, l’analyse, la politique, l’humain… On ne saura pas tout de Pierre Loti (il y a pour cela son journal intime, bien sûr !) mais on comprendra certains de ses attachements à ce Moyen-Orient d’avant la Première guerre mondiale…
Enfin pour terminer ce petit voyage chez les voyageurs (et on prolongera plus tard le cheminement) comment ne pas évoquer un ouvrage que j’aime beaucoup et que j’ai dans ma bibliothèque depuis plus de trente ans, "Voyages avec un âne dans les Cévennes". Ce n’est pas l’âne ou les Cévennes qui m’ont attiré mais l’auteur Robert-Louis Stevenson ! C’est agréable à lire, fin, très humain… parfois, même drôle !
Alors, durant cet été, avouez que voyager par le livre est à la fois moins couteux que le train ou l’avion, moins fatigant que marcher, moins pénible que tirer son âne, moins polluant pour la planète que traverser le monde en voiture, très dépaysant sans aucun risque (si ce n’est celui de devenir accroc d’un auteur !) et donc, bon voyage !
Dans le genre de récit de voyage, si ça peut t’aider, je te conseillerais « La Steppe » de Tchekhov.
C’est un récit assez court et qui se lit assez vite. C’est un modèle du genre et c’est absolument magnifique.
C’est un récit assez court et qui se lit assez vite. C’est un modèle du genre et c’est absolument magnifique.
Dans le genre de récit de voyage, si ça peut t’aider, je te conseillerais « La Steppe » de Tchekhov.
C’est un récit assez court et qui se lit assez vite. C’est un modèle du genre et c’est absolument magnifique.
https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/3629
Merci Saint Jean-Baptiste, je relis "La steppe" !
Je suis très surpris du nombre d'écrivains qui ont été en Italie et qui nous ont offert après un journal, un carnet de voyage ou un texte sur ce magnifique pays...
Je suis actuellement en compagnie de Jean Giono...
Je suis actuellement en compagnie de Jean Giono...
Beaucoup parmi vous s’en souviennent car il ne s’agit pas d’un fait divers mais bien d’une tuerie qui a touché une école, le collège-lycée juif Otzar Hatorah. Il s’agit d’un établissement scolaire confessionnel ayant pour but d’assurer aux enfants de la communauté séfarade une éducation juive orthodoxe. Cette école est située dans un quartier très résidentiel de Toulouse…
Le 19 mars 2012 vers 8 h, un homme casqué gare un scooter devant l’école. Il est armé, il vient de tuer et il va continuer. Il ouvre le feu sur un groupe de personnes rassemblées devant l'établissement. Il tue un enseignant et ses deux enfants.
Il ne s’arrêtera pas là et il pénètre dans la cour, met à terre la fille du directeur âgée de huit ans, et lui tire dans la tempe à bout portant. L'homme s'enfuit en scooter.
La suite fera l’objet d’une couverture médiatique étonnante, qui pose question encore aujourd’hui. Ce qui est certain c’est que le RAID montera à l’assaut de l’appartement de Mohammed Merah, le terroriste et assassin, qui décèdera lors de l’assaut.
Je ne vous raconte pas tout cela juste pour le plaisir ou dans un but historique mais tout simplement parce que dans ma recherche d’ouvrages autobiographiques, je me suis retrouvé par hasard – encore une fois le hasard- avec un petit opus, « Souviens-toi de nos enfants », et c’est écrit par Samuel Sandler, le père de l’enseignant assassiné, le grand-père de deux des enfants victimes dans cet école. Ce jour-là, cet homme a perdu de façon tragique et cruelle trois membres de sa famille ! 30 ans, 6 ans, 3 ans !
Quand j’ai commencé le travail sur l’autobiographie, j’avais, comme tout le monde, quelques idées préconçues sur la question. Par exemple, je croyais que l’on écrivait pour se faire connaitre, se justifier, convaincre, se soigner intérieurement, faire de l’argent… Or, ici, on est loin de cela car il s’agit de faire en sorte que l’on n’oublie pas ses enfants ! Et cette façon de concevoir l’autobiographie n’est pas spécifique à cet ouvrage, je l’ai retrouvée dans de nombreux livres, en particulier, bien sûr, dans de très nombreux ouvrages traitant de la Shoah, du génocide arménien, du destin tragique du Cambodge… Écrire pour que le nom des victimes demeure à jamais dans la mémoire humaine…
De plus, le livre de Samuel Sandler est très bien écrit, mêle émotion et récit factuel, souvenir familiaux et analyse religieuse, politique, historique, humaine… Je ne sais pas s’il est encore en vente dans les librairies mais si vous le trouvez n’hésitez pas… Je reviendrai sur ce thème de la mémoire mais je voulais déjà vous donner une idée de lecture sur ce thème profondément humain…
Le 19 mars 2012 vers 8 h, un homme casqué gare un scooter devant l’école. Il est armé, il vient de tuer et il va continuer. Il ouvre le feu sur un groupe de personnes rassemblées devant l'établissement. Il tue un enseignant et ses deux enfants.
Il ne s’arrêtera pas là et il pénètre dans la cour, met à terre la fille du directeur âgée de huit ans, et lui tire dans la tempe à bout portant. L'homme s'enfuit en scooter.
La suite fera l’objet d’une couverture médiatique étonnante, qui pose question encore aujourd’hui. Ce qui est certain c’est que le RAID montera à l’assaut de l’appartement de Mohammed Merah, le terroriste et assassin, qui décèdera lors de l’assaut.
Je ne vous raconte pas tout cela juste pour le plaisir ou dans un but historique mais tout simplement parce que dans ma recherche d’ouvrages autobiographiques, je me suis retrouvé par hasard – encore une fois le hasard- avec un petit opus, « Souviens-toi de nos enfants », et c’est écrit par Samuel Sandler, le père de l’enseignant assassiné, le grand-père de deux des enfants victimes dans cet école. Ce jour-là, cet homme a perdu de façon tragique et cruelle trois membres de sa famille ! 30 ans, 6 ans, 3 ans !
Quand j’ai commencé le travail sur l’autobiographie, j’avais, comme tout le monde, quelques idées préconçues sur la question. Par exemple, je croyais que l’on écrivait pour se faire connaitre, se justifier, convaincre, se soigner intérieurement, faire de l’argent… Or, ici, on est loin de cela car il s’agit de faire en sorte que l’on n’oublie pas ses enfants ! Et cette façon de concevoir l’autobiographie n’est pas spécifique à cet ouvrage, je l’ai retrouvée dans de nombreux livres, en particulier, bien sûr, dans de très nombreux ouvrages traitant de la Shoah, du génocide arménien, du destin tragique du Cambodge… Écrire pour que le nom des victimes demeure à jamais dans la mémoire humaine…
De plus, le livre de Samuel Sandler est très bien écrit, mêle émotion et récit factuel, souvenir familiaux et analyse religieuse, politique, historique, humaine… Je ne sais pas s’il est encore en vente dans les librairies mais si vous le trouvez n’hésitez pas… Je reviendrai sur ce thème de la mémoire mais je voulais déjà vous donner une idée de lecture sur ce thème profondément humain…
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