à Patman :
La dépénalisation désigne avant tout le fait de cesser de voir la sodomie comme acte criminel en soi. Il faut voir cela comme une rupture juridique (la sodomie n'est plus un crime). Vichy ne considère pas la sodomie comme un crime en soi, mais instaure une discrimination dans l'âge légal (21 ans minimum pour les homosexuels, 13 ans pour les hétérosexuels).
Pour l'idéologie de l'émancipation totale qui apparaît à partir de mai 1968, la loi de Vichy est considérée comme une sorte de criminalisation détournée ou partielle ; comment la considérer autrement ? Simplement elle n'en est pas une, ni de jure, ni de facto ; elle est une discrimination.
La société, sans forcément pénaliser, persistait à discriminer (=différencier) les homosexuels parce qu'ils ne procréent pas, et plus encore sont considérés comme des symptômes de dégénérescence pour la société. C'est naturellement ce que pensait le régime de Vichy. Pour lutter contre cela, il ne faut pas changer le code, mais plutôt la société elle-même.
La dépénalisation désigne avant tout le fait de cesser de voir la sodomie comme acte criminel en soi. Il faut voir cela comme une rupture juridique (la sodomie n'est plus un crime). Vichy ne considère pas la sodomie comme un crime en soi, mais instaure une discrimination dans l'âge légal (21 ans minimum pour les homosexuels, 13 ans pour les hétérosexuels).
Pour l'idéologie de l'émancipation totale qui apparaît à partir de mai 1968, la loi de Vichy est considérée comme une sorte de criminalisation détournée ou partielle ; comment la considérer autrement ? Simplement elle n'en est pas une, ni de jure, ni de facto ; elle est une discrimination.
La société, sans forcément pénaliser, persistait à discriminer (=différencier) les homosexuels parce qu'ils ne procréent pas, et plus encore sont considérés comme des symptômes de dégénérescence pour la société. C'est naturellement ce que pensait le régime de Vichy. Pour lutter contre cela, il ne faut pas changer le code, mais plutôt la société elle-même.
Eric : Il est vrai que l'univers de Lovecraft me plait, ses histoires sont souvent fascinantes et belles, associant le rêve et le cauchemar : toute son imagination est vertigineuse. Son racisme est abject, et certaines nouvelles en souffrent, mais ses qualités parviennent à transcender sa xénophobie la plupart du temps. A l'inverse, bien que beaucoup moins raciste (mais ce n'est pas compliqué), les bêtes remarques de "La Nuit des temps" ne sont sauvées par rien.
Je n'ai moi non plus jamais compris l’engouement pour Barjavel.
Comme j'ai lu "La nuit des temps" bien après 14 ans j'avais moi aussi été surpris et sortit complétement de l'histoire dans la seconde partie de la découverte du peuple mythique extra-terrestre, je me souviens d'une lecture pénible sur la fin même si le récit d'aventure initial m'avais intéressé jusqu'alors.
C'est surtout la mièvrerie qui m'avais heurté et j'avais enragé que le thème qui me plaisait(civilisation mystique genre Atlantide redécouverte) tout cela m'avais parut gâché par le traitement qui en avais été fait(pas fan non plus du côté extraterrestre qui n'apporte rien selon moi).
Pour la misogynie et le racisme dans LNDT je ne saurais dire mais c'est vrai aussi que la conclusion de Ravage était assez écœurante et rétrograde(pour moi) par son aspect patriarcal appuyé. Avec cette société idéale redevenue tribale et cette figure du chef polygame, d'une soi disant simplicité "naturelle" Vs la "perversion" de la technologie.
Certes Ravage est une satire de l’ère industrielle kitsch au possible(publié en 1943 cela peut expliquer cela) et précurseur du genre en France(si l'on peut omettre Jules Vernes et peut-être d'autres) mais l'histoire devient vite(en tout cas passé la moitié du livre) redondante et ennuyeuse dans la quête et le voyage des héros.
On ne peut ôter à Barjavel le mérite d'avoir été l'un des auteurs modernes pionniers de la littérature française d'anticipation(par son succès?) mais côté qualité littéraire ou exploitation des thèmes cela reste très médiocre et m'a pas poussé à lire d'autres de ses romans.
Oui "les bêtes remarques" est un bon terme pour Barjavel rendent sa lecture poussive et ennuyeuse par ci par là si ce n'est repoussante.
sur vos commentaires:
un anti Bradbury alors parce que Bradbury dénonce le racisme aux états-unis et l'impérialisme américain et que l'auteur rejette Chroniques Martiennes comme étant de la science-fiction, disant(je n'ai plus la citation exacte) que son seul livre de science fiction est Farenheit 451 et que sinon il écrit du fantastique(fantasy). De la meilleure science-fiction pour moi(Farenheit), une centrée sur l'humain et sa société et non la science à la façon SF dure(hard SF). Ce qui m'avais intéressé dans Ravage mais prends un aspect caricatural et n'offre pas vraiment une satire ou une réflexion sur la société vraiment intéressante, où seule la veine apocalyptique de la destruction du monde est mise en avant et ce point m'avait marqué mais à l'instar d'un film grand spectacle quand le fond est creux cela reste qu'un joli spectacle plutôt oubliable.
La comparaison avec Lovecraft s'arrête là car le style(bien qu'ayant ses lourdeurs) et l'horreur gothique/victorienne de cet auteur prolixe et peu reconnu de son vivant s'arrête là. La xénophobie fait partie selon moi de la folie maladive de Lovecraft, à prendre xénophobie au sens littéral par sa vie plutôt recluse pourtant tournée vers l'ailleurs. Un ailleurs effrayant et attirant mais qu'il vivait par carte postale. La lecture de ses mémoires et son seul voyage hors de chez lui au Québec est édifiante sur sa haine de l'extérieur et son malaise en voyage presque agoraphobique.
En effet par le thème et l'histoire on peut rapprocher la nouvelle "Les montagnes hallucinés"(des scientifiques en voyage en Antarctique qui découvrent une civilisation ancienne) de "La nuit des temps" en quelque sorte.
Tout comme on pourrait rapprocher la série "Le fleuve de l'éternité" de Farmer de "Le grand secret" (parus à peu près à la même époque)où les deux histoires traitent de l'immortalité et confrontent les protagonistes à des personnages historiques.
Les thèmes c'est comme les idées, c'est comment elles sont développées qui est intéressant et chez Barjavel j'ai beau trouvé les thèmes intéressants ce que j'en ai lu ne m'est apparu que comme une coquille vide voire repoussante dans ses dénouements. La mièvrerie de celle de la nuit des temps, la vision pré new age du retour à la terre.
Peut-être Barjavel, né en 1911, est il le produit de son époque mais on peut attendre d'un artiste qu'il sublime ou sorte des sentiers battus de la pensée de son époque. Surtout pour le genre qui est censé être une projection vers l'avenir, vers des idées qui sortent de la pensée de son époque.
Vernes était visionnaire au niveau des sciences sans négliger le côté humain et social(que ce soit Nemo rejetant la guerre et l'impérialisme où la société d'enfants Robinsons dans " 7 ans de vacances") bien que ce ne soit pas ces thèmes mais plus l'aventure avec la science comme aspect merveilleux(ex: Le projecteur d’hologrammes de "Le château des Carpates" apparaissant comme des fantômes pour les locaux).
La comparaison initiale avec Werber ou Coelho, bien qu'elle me semblent un peu abusive pour Barjavel(c'est pas aussi mauvais quand même), a quelque pertinence dans le sens où ces auteurs donnent ans le consensuel et tirent la littérature vers le bas.
Harry Potter c'est pas si mal. ça reste de la littérature enfantine(propulsé par une machine commerciale certes) et centrée sur l'enfance mais c'est aussi une porte d'entrée vers le genre de la littérature de l'imaginaire(la littérature n'est elle pas toujours plus ou moins imaginaire?). Tout comme ont pu l'être pour moi la bibliothèque rose avec Enid Blyton(le club des 5), la bibliothèque verte avec Bob Morane ou les livres plus enfantins de Susie Morgenstern. Une littérature accessible, ou plus accessible que ne peut l'être un livre de Jules Vernes, et qui peut amener à plus d'exigence et permet de prendre le goût et plaisir de l'art littéraire, d'une culture qui comme toute les cultures s'apprend et n'a pas de grandes ou de petites portes.
Soit tant mieux alors si Barjavel peut se ranger à leur côté, offrir de l'émotion à un gamin.e qui lu quelques phrases un peu érotique/s'émeut devant une histoire d'amour -que j'ai trouvé tellement mièvre insipide et hors de propos que j'ai du forcer pour arriver à la fin-, reste que sa popularité m'échappe et que la profondeur est bien plus inexistante que chez Rowling qui une reprends et traite que des thèmes classiques et convenus(l'amitié des enfants, leur maturité à travers des épreuves, le péril du mal et la puissance du bien, la différence, le rejet et la maltraitance, la rédemption et le poids de nos choix...) bref la quête initiatique du héros.
Comme j'ai lu "La nuit des temps" bien après 14 ans j'avais moi aussi été surpris et sortit complétement de l'histoire dans la seconde partie de la découverte du peuple mythique extra-terrestre, je me souviens d'une lecture pénible sur la fin même si le récit d'aventure initial m'avais intéressé jusqu'alors.
C'est surtout la mièvrerie qui m'avais heurté et j'avais enragé que le thème qui me plaisait(civilisation mystique genre Atlantide redécouverte) tout cela m'avais parut gâché par le traitement qui en avais été fait(pas fan non plus du côté extraterrestre qui n'apporte rien selon moi).
Pour la misogynie et le racisme dans LNDT je ne saurais dire mais c'est vrai aussi que la conclusion de Ravage était assez écœurante et rétrograde(pour moi) par son aspect patriarcal appuyé. Avec cette société idéale redevenue tribale et cette figure du chef polygame, d'une soi disant simplicité "naturelle" Vs la "perversion" de la technologie.
Certes Ravage est une satire de l’ère industrielle kitsch au possible(publié en 1943 cela peut expliquer cela) et précurseur du genre en France(si l'on peut omettre Jules Vernes et peut-être d'autres) mais l'histoire devient vite(en tout cas passé la moitié du livre) redondante et ennuyeuse dans la quête et le voyage des héros.
On ne peut ôter à Barjavel le mérite d'avoir été l'un des auteurs modernes pionniers de la littérature française d'anticipation(par son succès?) mais côté qualité littéraire ou exploitation des thèmes cela reste très médiocre et m'a pas poussé à lire d'autres de ses romans.
Oui "les bêtes remarques" est un bon terme pour Barjavel rendent sa lecture poussive et ennuyeuse par ci par là si ce n'est repoussante.
sur vos commentaires:
un anti Bradbury alors parce que Bradbury dénonce le racisme aux états-unis et l'impérialisme américain et que l'auteur rejette Chroniques Martiennes comme étant de la science-fiction, disant(je n'ai plus la citation exacte) que son seul livre de science fiction est Farenheit 451 et que sinon il écrit du fantastique(fantasy). De la meilleure science-fiction pour moi(Farenheit), une centrée sur l'humain et sa société et non la science à la façon SF dure(hard SF). Ce qui m'avais intéressé dans Ravage mais prends un aspect caricatural et n'offre pas vraiment une satire ou une réflexion sur la société vraiment intéressante, où seule la veine apocalyptique de la destruction du monde est mise en avant et ce point m'avait marqué mais à l'instar d'un film grand spectacle quand le fond est creux cela reste qu'un joli spectacle plutôt oubliable.
La comparaison avec Lovecraft s'arrête là car le style(bien qu'ayant ses lourdeurs) et l'horreur gothique/victorienne de cet auteur prolixe et peu reconnu de son vivant s'arrête là. La xénophobie fait partie selon moi de la folie maladive de Lovecraft, à prendre xénophobie au sens littéral par sa vie plutôt recluse pourtant tournée vers l'ailleurs. Un ailleurs effrayant et attirant mais qu'il vivait par carte postale. La lecture de ses mémoires et son seul voyage hors de chez lui au Québec est édifiante sur sa haine de l'extérieur et son malaise en voyage presque agoraphobique.
En effet par le thème et l'histoire on peut rapprocher la nouvelle "Les montagnes hallucinés"(des scientifiques en voyage en Antarctique qui découvrent une civilisation ancienne) de "La nuit des temps" en quelque sorte.
Tout comme on pourrait rapprocher la série "Le fleuve de l'éternité" de Farmer de "Le grand secret" (parus à peu près à la même époque)où les deux histoires traitent de l'immortalité et confrontent les protagonistes à des personnages historiques.
Les thèmes c'est comme les idées, c'est comment elles sont développées qui est intéressant et chez Barjavel j'ai beau trouvé les thèmes intéressants ce que j'en ai lu ne m'est apparu que comme une coquille vide voire repoussante dans ses dénouements. La mièvrerie de celle de la nuit des temps, la vision pré new age du retour à la terre.
Peut-être Barjavel, né en 1911, est il le produit de son époque mais on peut attendre d'un artiste qu'il sublime ou sorte des sentiers battus de la pensée de son époque. Surtout pour le genre qui est censé être une projection vers l'avenir, vers des idées qui sortent de la pensée de son époque.
Vernes était visionnaire au niveau des sciences sans négliger le côté humain et social(que ce soit Nemo rejetant la guerre et l'impérialisme où la société d'enfants Robinsons dans " 7 ans de vacances") bien que ce ne soit pas ces thèmes mais plus l'aventure avec la science comme aspect merveilleux(ex: Le projecteur d’hologrammes de "Le château des Carpates" apparaissant comme des fantômes pour les locaux).
La comparaison initiale avec Werber ou Coelho, bien qu'elle me semblent un peu abusive pour Barjavel(c'est pas aussi mauvais quand même), a quelque pertinence dans le sens où ces auteurs donnent ans le consensuel et tirent la littérature vers le bas.
Harry Potter c'est pas si mal. ça reste de la littérature enfantine(propulsé par une machine commerciale certes) et centrée sur l'enfance mais c'est aussi une porte d'entrée vers le genre de la littérature de l'imaginaire(la littérature n'est elle pas toujours plus ou moins imaginaire?). Tout comme ont pu l'être pour moi la bibliothèque rose avec Enid Blyton(le club des 5), la bibliothèque verte avec Bob Morane ou les livres plus enfantins de Susie Morgenstern. Une littérature accessible, ou plus accessible que ne peut l'être un livre de Jules Vernes, et qui peut amener à plus d'exigence et permet de prendre le goût et plaisir de l'art littéraire, d'une culture qui comme toute les cultures s'apprend et n'a pas de grandes ou de petites portes.
Soit tant mieux alors si Barjavel peut se ranger à leur côté, offrir de l'émotion à un gamin.e qui lu quelques phrases un peu érotique/s'émeut devant une histoire d'amour -que j'ai trouvé tellement mièvre insipide et hors de propos que j'ai du forcer pour arriver à la fin-, reste que sa popularité m'échappe et que la profondeur est bien plus inexistante que chez Rowling qui une reprends et traite que des thèmes classiques et convenus(l'amitié des enfants, leur maturité à travers des épreuves, le péril du mal et la puissance du bien, la différence, le rejet et la maltraitance, la rédemption et le poids de nos choix...) bref la quête initiatique du héros.
@Magicite : Don Quichotte et moi n'avons jamais comparé Barjavel à Lovecraft !!! La seule raison pour laquelle j'ai cité Lovecraft était de montrer, par un exemple concret, que le racisme d'un écrivain ne justifie pas forcément qu'on condamne son oeuvre... Et je suis heureux que Don Quichotte et moi soyons d'accord, y compris, dans le fond, sur l'assez piètre qualité de "La nuit des temps". Reste quand même ce mystère d'une mise en avant par l'Education nationale, qui a "imposé" cette lecture à des générations d'adolescents...
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