Martin1

avatar 10/10/2022 @ 08:07:46
La profondeur est chose rare.
Moi, je dis des choses profondes, ou des choses que je crois profondes, mais s’il s’avère qu’elles le sont, ce n’est qu’une profondeur volée, empruntée à d’autres, une profondeur tirée de l’abîme, et amputée des trois quarts au moins, et qui n’est profonde que par dérobade. Je n’ai, dans ma vanité, jamais su rien trouver par moi-même.
Les esprits religieux parlent de choses profondes, mais ils ne les comprennent pas et se contentent de dormir en elles d’un sommeil bienheureux.
Les ésotériques et les annonciateurs de la fin des temps disent des choses sottes, mais dans leur sottise il y a parfois, une profondeur qui ne se connaît pas, qui ne se reconnaît pas, une profondeur sans direction, sans perception, sans connaissance de ce vers quoi il faut marcher, de ce vers quoi il faut prier.
Les philosophes français de la Sorbonne, eux, se persuadent qu’ils sont profonds ; mais ils ne font que tordre les mots, hacher menu les expressions de la langue, et à force de déformations et de torsions, le médium se bouche et le sens ne passe plus.
Les physiciens et les biologistes voient des choses profondes, mais cette profondeur-là disparaît dès que l’homme y regarde trop ; livrée au commun, elle apparaît sans perspective, comme collée au verre de la lentille. Lorsque le scientifique fait parler la chose, il lui ôte tout ce qu’elle avait de profond pour qu’elle tienne entière dans ses formules.
Les explorateurs et les touristes marchent des semaines et des mois pour découvrir des choses profondes, je ne sache pas qu’ils en aient jamais trouvé ; pas plus qu’on ne se rapproche de l’horizon en marchant vers lui.
Les athées sont profonds à condition qu’ils soient malheureux. Ce en quoi, du reste, ils ne diffèrent pas tellement des chrétiens.
Il n’y a rien de profond qui sort de la bouche des esprits purs, à moins qu’ils ne cèdent une parcelle d’eux-mêmes à la ténèbre.
Les femmes disent, coup sur coup, des mensonges puis des choses vraies, mais dans ce dernier cas ce ne sont que rarement des vérités profondes, plutôt des vérités de fait, des vérités courtes ou moyennes ; mais de belles vérités, de grandes vérités ? Je n’en ai pas souvenir.
Les hommes et les femmes d’expérience disent des choses exactes, mais ce n’est qu’une exactitude lue, ruminée par la vie, rentrée sous la peau à force de contact et de frottements. Il ne suffit pas d’être sous la peau pour être intime ; il ne suffit pas d’échapper à la superficialité pour être profond.
Les libres penseurs disent bien des sottises, et lorsqu’ils sont profonds, c’est à leur insu ; sitôt qu’on leur fait voir la profondeur de ce qu’ils ont dit, alors ils se récusent d’avoir jamais pensé pareille chose.
Les émotifs disent des choses effrayantes, sûrement vraies, mais la profondeur commence dans le détachement ; ils sont incapables de franchir cette étape.
Les professeurs et les pédagogues se font un métier de dire maintes choses profondes, mais une fierté aussi grande de n’en dire jamais de véritablement nouvelles.
Les poètes s’échinent, par la langue, à trouver chemin vers la profondeur ; mais quand finalement ils l’atteignent, ils n’arrivent plus à écrire.
Les sociologues, les psychologues et les épistémologues disent des choses très estimables, et si l’on y passe un grand tamis, on y trouvera peut-être des choses subtiles. Il faudra un autre tamis encore, pour trouver parmi ces choses subtiles, deux ou trois choses profondes tout au plus.
Les historiens sont dans une perpétuelle tension entre le travail rigoureux et le jugement profond ; s’ils versent trop dans le second, ils perdent le poste. Mais s’ils se campent trop sur le premier, ils perdent le goût.
Les fous et les mystiques disent des choses profondes et les comprennent peut-être ; cela, personne ne peut le savoir.


Pascal, Nietzsche, Saint-Exupéry, Girard, voilà des hommes profonds, voilà des aigles, il n’y en a que quelques-uns ; et entre tous, Nietzsche, ce Pascal noir qui ne voulait pas connaître la lumière, et qui pourtant, réclamait sa part du ciel.

Radetsky 10/10/2022 @ 11:44:05
Tiens, dans ton inventaire les saints sont absents… mais c’est logique dans une certaine dimension tant ils se dérobent à l’analyse. Quant à ton catalogue «d’aigles » il est franchement un tantinet typé…r

Radetsky 10/10/2022 @ 11:47:20
Addendum : ce que tu dis des athées n’est pas tout à fait faux.

Martin1

avatar 10/10/2022 @ 12:22:21
Typé ? Dans quel sens exactement ?^^

Je n'ai pas mis les saints, non. Je parlais plutôt de gens qui "s'expriment" (je ne dis pas que les saints ne s'expriment pas, mais ils ne s'expriment pas toujours ou bien l'Eglise le fait à leur place, parce qu'une fois qu'ils sont reconnus comme saints ils n'ont généralement plus le loisir de s'exprimer, sauf apparition.

Martin1

avatar 10/10/2022 @ 12:23:54
Non, Rad, je n'y ajouterai pas Marx et Engels, si c'est ta question implicite^^

Pieronnelle

avatar 10/10/2022 @ 12:50:29
Les femmes disent, coup sur coup, des mensonges puis des choses vraies, mais dans ce dernier cas ce ne sont que rarement des vérités profondes, plutôt des vérités de fait, des vérités courtes ou moyennes ; mais de belles vérités, de grandes vérités ? Je n’en ai pas souvenir.

Ben mince alors ! Tu devrais peut être expliquer alors ce que tu entends par "vérités" :-)

Minoritaire

avatar 10/10/2022 @ 14:40:42
Les femmes disent, coup sur coup, des mensonges puis des choses vraies, mais dans ce dernier cas ce ne sont que rarement des vérités profondes, plutôt des vérités de fait, des vérités courtes ou moyennes ; mais de belles vérités, de grandes vérités ? Je n’en ai pas souvenir.

Ben mince alors ! Tu devrais peut être expliquer alors ce que tu entends par "vérités" :-)
Piero, les femmes sont versatiles, c'est bien connu (contrairement aux hommes qui savent toujours ce qu'ils disent, ce qu'ils font et ne changent jamais d'avis) :-) Elle ne peuvent donc avoir accès à la Vérité. Elles peuvent cependant s'estimer heureuses dans leur infortune d'être mises sur le même pied (fût-il bot) que les éminentes catégories dont nous parle Martin.

@Martin, Il y a comme souvent un peu de provoc' dans ton texte. Tout cela pour mettre en exergue deux maitres à penser. Bon, si ça t'amuse...

Quant à La Vérité ou Une Vérité profonde, je ne pense pas que cela existe. Il m'arrive de partager mes convictions ou celles des autres, mais pas de prétendre à leur universalité. Je m'exclus donc de ton bizarre catalogue.

Minoritaire

avatar 10/10/2022 @ 14:42:37
J'aurais dû mettre des guillemets à "maîtres à penser". Voilà qui est fait.

Martin1

avatar 10/10/2022 @ 21:59:29
Merci pour vos commentaires!

Ben mince alors ! Tu devrais peut être expliquer alors ce que tu entends par "vérités" :-)


Ou peut-être ne le devrai-je pas! L'auteur du texte apparaît comme un bougre impossible à contenter, avide de quelque chose - mais de quoi ? Lever le mystère de ce qu'il cherche, cela lèverait toute la tension du texte, tu ne trouves pas ?


Piero, les femmes sont versatiles, c'est bien connu (contrairement aux hommes qui savent toujours ce qu'ils disent, ce qu'ils font et ne changent jamais d'avis) :-) Elle ne peuvent donc avoir accès à la Vérité. Elles peuvent cependant s'estimer heureuses dans leur infortune d'être mises sur le même pied (fût-il bot) que les éminentes catégories dont nous parle Martin.


Ta satire m'a fait sourire, mais imagine : et si le narrateur précisément, ne donne pas cette explication à ce qu'il ressent ? Juge-t-il donc ces innombrables personnes qui ne lui donnent pas ce qu'il cherche ?

Nietzsche est-il un maître à penser ? Le narrateur voit en lui un homme profond, mais est-ce la même chose ? N'est-il pas, justement, l'exemple à ne pas suivre ?

@Martin, Il y a comme souvent un peu de provoc' dans ton texte.


Pourquoi la sincérité, de nos jours, quand elle est impudique, quand elle expose justement, passe pour de la provocation ? Imaginons un homme qui se promène, nu. Il est impudique, mais cherche-t-il forcément à provoquer ? Peut-être n'a-t-il pas trouvé de vêtements à se mettre, peut-être ne sait-il pas comment s'habiller, peut-être a-t-il d'autres raisons, connues de lui seul, qui l'empêchent de s'habiller.
Non, vraiment, on aurait tort de confondre l'impudeur et la provocation. Céline était provocateur ; je n'ai jamais fait de son style un modèle pour cette raison.

Radetsky 11/10/2022 @ 08:54:25
...Non, Rad, je n'y ajouterai pas Marx et Engels, si c'est ta question implicite


Engels, non, mais tu peux ajouter Marx. Il y a une dissociation à opérer dans leurs façons respectives de penser. Le premier (issu d'une lignée de rabbins) est allé là où le fils d'industriels n'est pas allé : dans une certaine profondeur qui va manquer aux "héritiers" successifs d'une d'eschatologie qui n'aurait jamais dû se réduire à un calcul aride de causes et d'effets..

Minoritaire

avatar 11/10/2022 @ 18:40:27
Martin, je dois avouer que l'aspect narratif de ton texte m'a échappé, tant le ton assertif de ton "narrateur" n'est guère éloigné de celui que tu utilises toi-même régulièrement dans tes interventions. Toute ma lecture est donc passée au tamis de cette perception.

Martin1

avatar 11/10/2022 @ 19:00:00
Pardon, je n'aurais pas dû me réfugier derrière l'ecran d'un "narrateur" - c'était stupide et ridicule car c'est bien de moi qu'il s'agit. Mais ce que je voulais dire c'est que tu ne devrais pas m'attribuer des opinions qui ne sont pas miennes : tu aurais dû lire ce texte sans arrière pensée sur moi, ça t'aurait évité cette méprise sur ce que je dis sur les femmes : car c'est bien facile de mettre de la misogynie là où il n'y a que nouvelle peinture des éternelles incompréhensions entre hommes et femmes - ce dont toute littérature parle sans cesse depuis toujours.

Martin1

avatar 11/10/2022 @ 21:14:32
à Rad : Je ne sais pas trop. Je ne connais pas assez Marx dans le texte. J'ai lu le Manifeste et c'était à bien des égards, haïssable.
Marx est un intellectuel qui a donné naissance à de nombreux concepts clés, mais je trouve que Marx a répondu de la pire des manières à la plus importante des questions de son temps : à la question sociale, il répond par le matérialisme historique. Quelle drôle de réponse, tout de même...

Saint Jean-Baptiste 13/10/2022 @ 12:18:28
Les athées sont profonds à condition qu’ils soient malheureux. Ce en quoi, du reste, ils ne diffèrent pas tellement des chrétiens. (dixit Martin).

C’est très bizarre, je trouve de penser qu’il faudrait être malheureux pour atteindre une profondeur de pensée. Mais tu penses peut-être aux « imbéciles heureux » ?
Personnellement il m’arrive d’envier les athées : ils doivent être sereins en voyant la mort se rapprocher puisque, pour eux, c’est le retour au néant d’avant leur naissance. Et puis, ça doit être rassurant d’avoir des certitudes.

il n'y a que nouvelle peinture des éternelles incompréhensions entre hommes et femmes - ce dont toute littérature parle sans cesse depuis toujours. (dixit Martin)

Là, Martin, tu m’étonnes ! Où as-tu vu que la littérature parle de ça sans cesse depuis toujours ? Crois-moi, les incompréhensions sont aussi fréquentes entre les hommes entre eux, qu’entre les hommes et les femmes, et qu’entre les femmes entre elles. Mais il est vrai que souvent les incompréhensions s’expriment différemment ; c’est dû probablement à la nature et à la culture.

Marx a répondu de la pire des manières à la plus importante des questions de son temps : à la question sociale, il répond par le matérialisme historique. (dixit Martin).

Je pense – mais je peux me tromper – que Marx a cru, naïvement selon moi, qu’un régime social juste et honnête, pourrait changer la nature de l’homme, un peu comme Jean-Jacques Rousseaux, en fait. Entre parenthèses, l’Église l’a condamné, pas pour ses idées sociales, mais parce que son idéologie était athée.

Minoritaire

avatar 13/10/2022 @ 17:36:58
Les athées sont profonds à condition qu’ils soient malheureux. Ce en quoi, du reste, ils ne diffèrent pas tellement des chrétiens. (dixit Martin).

C’est très bizarre, je trouve de penser qu’il faudrait être malheureux pour atteindre une profondeur de pensée. Mais tu penses peut-être aux « imbéciles heureux » ?
Personnellement il m’arrive d’envier les athées : ils doivent être sereins en voyant la mort se rapprocher puisque, pour eux, c’est le retour au néant d’avant leur naissance. Et puis, ça doit être rassurant d’avoir des certitudes.
Quand je regarde dans mon Larousse, je lis comme définition à "Athée", "qui nie l'existence de Dieu, de toute divinité" ; par contre, mon Littré est moins affirmatif : "Personne qui ne croit point que Dieu existe.". Je dois bien avouer que la question ne me tracasse pas -sauf dans la mesure où l'on m'affuble régulièrement de cette casquette- car en réalité, que Dieu existe ou pas, je m'en fous. Rentrer dans des débats sur ses méfaits ou ses bienfaits me semble bien inutile. Ou alors, on parle d'autre chose, comme la religion, la morale, la philosophie...
@ SJB, N'étant pas athée au sens de mes dictionnaires, je ne me prononcerai pas pour eux. Mais en mon nom propre, je peux dire que je suis sûr de n'avoir que peu de certitudes :-)
Ce qui me rappelle ce proverbe (probablement apocryphe) trouvé dans une BD de Fmurrr : "Certitude n'a pas d'enfant." :-)

n'y a que nouvelle peinture des éternelles incompréhensions entre hommes et femmes - ce dont toute littérature parle sans cesse depuis toujours. (dixit Martin)

Là, Martin, tu m’étonnes ! Où as-tu vu que la littérature parle de ça sans cesse depuis toujours ? Crois-moi, les incompréhensions sont aussi fréquentes entre les hommes entre eux, qu’entre les hommes et les femmes, et qu’entre les femmes entre elles. Mais il est vrai que souvent les incompréhensions s’expriment différemment ; c’est dû probablement à la nature et à la culture.
En réalité, on peut trouver des multitudes d'axes d'incompréhension, et quand on ne trouve pas celui qui nous arrange pour notre démonstration, il reste toujours la possibilité d'en inventer : Homme/femme ; jeune/vieux ; athée/croyant ; une religion/l'autre ; adeptes de musique classique/rockers ; c'était mieux avant/la technologie apportera toutes les solutions ; Proust/Musso (faudrait quand même pas que j'oublie qu'on est sur un site littéraire :-)...

Martin1

avatar 13/10/2022 @ 22:33:33

Là, Martin, tu m’étonnes! Où as-tu vu que la littérature parle de ça sans cesse depuis toujours? Crois-moi, les incompréhensions sont aussi fréquentes entre les hommes entre eux, qu’entre les hommes et les femmes, et qu’entre les femmes entre elles.


Socrate dit que la philosophie commence avec l'étonnement. Sois donc étonné, SJB, d'apprendre qu'il y a des hommes qui n'ont pas fini encore de ravaler cette infinie distance qui les sépare des femmes.

je peux dire que je suis sûr de n'avoir que peu de certitudes :-)


Autrefois, les gens qui n'avaient pas de certitudes ne prenaient pas parti et laissaient les gens qui en avaient décider pour eux : quand on n'est sûr de rien, on se rallie à l'opinion dominante.

Mais aujourd'hui, le temps a passé.
Les bien-pensants ont toujours cherché à se montrer ainsi - des hommes sans certitude, sans orgueil, antidogmatiques, profondément tranquilles. Ils nous disaient : "Cessez-donc de croire que vous avez raison ! On a cru tant de choses fausses jadis ! Cessez de vous défendre ! Posez vos armes ! Vous défendez la vérité contre son gré, vous la piétinez avec vos marches militaires. Ne voyez-vous pas comme vous faites souffrir tout le monde?" Et nous, nous les écoutions. Nous nous disions : "Est-ce vrai, les malheurs de notre temps ne viennent-ils pas de ce que nous nous battons pour nos certitudes ? Combien de guerres de religion aurions-nous évité si l'on avait laissé de côté les certitudes ? Combien d'heures de bonheur avons-nous gâché dans les assertions vaines ?"
Et alors, nous baissions les armes, troublés par le souvenir des souffrances passées. Sitôt que nous les avions posées à terre, les bien-pensants se dirent en eux-mêmes : "Voilà, ils sont désarmés ; ils ne se battront plus, nous avons interdit l'opinion en autorisant toutes les opinions. Comment peuvent-ils s'opposer à quoi que ce soit, maintenant qu'ils n'ont plus le droit d'avoir des certitudes ? Nous ferons maintenant la société à notre image." Ainsi la société s'écartela entre des pensées diverses et contraires, la liberté fut la loi et l'interdiction fut interdite. La délinquance avait raison de casser, les clandestins avaient raison de traverser la mer, les femmes avaient raison de porter le voile, les jeunes avaient raison de changer leur sexe. Chacun avait raison et était dans son droit.

Mais les bien-pensants ne savaient pas qu'ils étaient, précisément, des hommes de certitudes - car leur Absolu se trouvait dans la liberté, leur certitude était dans le désir catégorique d'éradiquer les hommes de certitude, de les empêcher de commettre à nouveau les erreurs passées. Ils avaient remplacé un Absolu par un autre.

Et alors, détenteurs de ce nouvel Absolu, et sans même s'en apercevoir, ils firent précisément ce que les Anciens faisaient avec leur dogmatisme : moraliser, désapprouver les adversaires de la Liberté, veiller à la mort de la Vérité, surveiller ceux qui voudraient la faire revivre, éduquer à la Liberté, opposer résistance aux esprits têtus, les désigner comme des menaces si besoin, se lamenter de leurs succès, inventer des mots pour les désigner sans avoir besoin de définir ces mots, contrôler la presse et lui faire parler dans le juste ton, etc...
Or, que sont-ce tout cela, sinon des combats de certitudes ?

Etranges absolutistes du relatif, quand cesserez-vous de vous duper vous-mêmes ?

Radetsky 14/10/2022 @ 09:00:02
Martin, ton destin est chez les Dominicains, les frères précheurs. Je finis par être fatigué de parcourir tes diatribes...Ta culture et ton enthousiasme ne sont pas forcément transformables en arguments, pas plus qu'elles n'infléchiront les convictions de ceux qui en ont.

Tu me rappelles les sermons lors de la messe du dimanche (ou d'un autre jour), alors que j'étais enfant, puis adolescent. Il arrivait que le sermon fût bon et on s'y intéressait au gré de notre sensibilité du moment ; mais le temps passa et l'envie qui me prit de plus en plus lors des sermons, bons ou mauvais, fut celle de dormir.

Il y a quelques années, alors que je rentrais de la cabane d'Hurtières en direction du col de la Charmette (massif de la Chartreuse), je vis arriver dans ma direction...un moine tout de blanc vêtu et je me suis demandé "mais qu'est-ce qu'un Chartreux fout là hors de sa clôture" ? Point de Chartreux, mais un vrai Dominicain en exploration. Nous nous sommes salués et de question en réponse, une heure est passée au bout de laquelle nous fûmes d'accord sur ce qui nous séparait et nous unissait.

Martin1

avatar 14/10/2022 @ 09:33:27
Tu me rappelles les sermons lors de la messe du dimanche (ou d'un autre jour), alors que j'étais enfant, puis adolescent. Il arrivait que le sermon fût bon et on s'y intéressait au gré de notre sensibilité du moment ; mais le temps passa et l'envie qui me prit de plus en plus lors des sermons, bons ou mauvais, fut celle de dormir.


Je viens de relire mon dernier message : je trouve mon style bon, le texte très vivant, et je suis content du résultat. Je pense que s'il provoque ton sommeil, la cause se trouve chez toi et non chez moi.

Ce que je demande qui est difficile - réussir à se départir des cadres mentaux de la bien-pensance est très dur, et la plupart du temps, l'interlocuteur n'a pas le temps de le faire qu'il m'a déjà classé parmi les cassandres ou les orgueilleux.

Saint Jean-Baptiste 14/10/2022 @ 17:55:04

@ SJB,
Mais en mon nom propre, je peux dire que je suis sûr de n'avoir que peu de certitudes :-)
"Certitude n'a pas d'enfant." :-)

Ne confondons pas certitude et conviction !

Saint Jean-Baptiste 14/10/2022 @ 17:59:59

... se départir des cadres mentaux de la bien-pensance est très dur,
La bien pensance obligatoire est la pire des censures, là Martin, nous sommes, enfin, bien d’accord.

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