Shelton
avatar 08/07/2021 @ 07:31:14
Mercredi 7 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et je pense que beaucoup d’entre vous estimeront dans un premier temps que la guerre n’est en aucun cas un thème estival, a fortiori s’il s’agit d’une proposition de lecture pour la jeunesse à partir de 11 ans !

Oui, je sais, il serait de bon ton de protéger les jeunes adolescents, de les isoler de l’ambiance de cette planète, de les protéger en quelque sorte de tout le mal qui se dit, se voit, s’entend… Mais, on leur demande aussi de s’informer, on leur impose les informations télévisées, du moins dans les familles où la télé fonctionne en continu en particulier pendant le repas… Bref, ils sont noyés dans une surinformation qui leur crie « terrorisme, guerre, guerre civile, désastre humain, extermination, massacre… » sans jamais leur expliquer… Et si on veut leur donner le sens des mots, des concepts, des réalités, on nous dit « ce n’est pas de leur âge ! ». Alors, soyons humains et responsables, parlons aux enfants, aux adolescents et jeunes adultes de ces horreurs qui existent bien, la guerre en particulier !

Alors, bien sûr, n’allez pas imaginer que je vais proposer un livre de photos de guerre avec des atrocités génocidaires du Rwanda… Il s’agit d’un ouvrage pédagogique, plein d’humanité et dont le texte est accompagné de dessins ou, plus exactement, il s’agit de dessins, de schémas, de croquis accompagnés de textes ! On partira ainsi de l’interrogation géniale de Bill Watterson : « Papa, comment des soldats qui s’entretuent peuvent-ils contribuer à résoudre les problèmes du monde ? » à une présentation simple mais claire des conséquences d’une guerre. Le tout se termine par un focus sur la guerre actuelle en Syrie car l’ouvrage paru en Espagne au départ est récent, 2018.

Il faut quand même que je vous mette en garde. Comme toutes les bonnes vulgarisations, le livre est accessible à tous, compréhensible par les jeunes adolescents, très bien construit et réalisé… et donc le lecteur adulte qui va accompagner le jeune lecteur va lui aussi tomber sous le charme de ces explications dont il a aussi besoin, qu’il désirait depuis trop longtemps… Donc, je rappelle, si vous avez offert le livre à votre neveu, votre filleule ou votre petite sœur, vous n’avez pas le droit de le reprendre et de partir avec. Donner c’est donner, reprendre c’est voler, il vous faudra donc prévoir un ouvrage de plus pour vous…

J’exagère quelque peu, je le reconnais. Mais seriez vous capable d’expliquer ce qu’est une révolution, un coup d’état, les forces spéciales, l’ONU, la cyber guerre… Oui, bien souvent, les mots nous sont connus mais nous n’en maitrisons pas totalement le sens… alors l’expliquer à un jeune… Cet ouvrage est donc bien incontournable, indispensable, salutaire…

Enfin, reste quand même une question : ce documentaire est-il bien adapté à l’été, à la lecture estivale les pieds dans le sable ? Je réponds sans aucune hésitation : oui ! Trois fois oui !

Oui car pour se lancer dans ces thèmes il faut du temps, temps que nous avons un peu plus l’été. Oui car il faut au lecteur et à son accompagnateur un certain retrait de l’actualité brute et quotidienne, il faut prendre du recul. Or, l’été, nous regardons moins les actualités, les infos et les intox, donc nous sommes plus en condition pour cette réflexion de fond. Oui, enfin, car quand les thèmes sont trop lourds il faut pouvoir se changer les idées et rien de tel qu’un bon bain dans un lac pour récupérer d’une réflexion sur la diplomatie et la paix !

Donc, oui, pour moi cet ouvrage « C’est quoi la guerre » est bien un livre d’été que je vais d’ailleurs lire avec certains de mes petits-enfants dès cet été… puisque l’été c’est fait pour lire !

Bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 09/07/2021 @ 17:53:54
Jeudi 8 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et la bande dessinée appartient bien aux lectures possibles de cet été, surtout quand elle s’attaque avec force et talent à l’histoire, notre histoire, la bataille de Cameron et la campagne du Mexique… C’était en 1863 sous un certain Napoléon III…

Commençons bien par affirmer que depuis longtemps la bande dessinée classique – chez moi, il ne s’agit ni d’un défaut ni d’une injure – a toujours aimé la grande aventure, l’aventure absolue. Or, ce que nos deux héros vont vivre, subir et réaliser, c’est d’être acteur de la grande aventure, celle dont on ne revient pas car elle est totale et absolue, donc tragique !

Il s’agit bien d’une part de notre histoire car le chapitre de Camerone, même si le destin de la France au Mexique était déjà joué depuis longtemps, depuis le départ diraient certains experts à juste titre, ce chapitre a bien existé et il a vu 65 légionnaires français résister à 2000 soldats mexicains environ. Ils ne se rendirent, du moins les survivants, que lorsqu’ils ne purent plus rien faire, en fin de journée… Le général mexicains dit même, c’est du moins les paroles qu’on lui prête : « Mais ce ne sont pas des hommes, ce sont des démons ! ».

Le scénariste, Jean-André Yerlès, de cette série bédé prévue en 5 albums (2 sont déjà publiés) a choisi de suivre un personnage, Casimir Bethelot, un jeune qui après quelques péripéties s’engage dans la Légion et se retrouve à Camerone comme tambour… D’ailleurs, à Camerone, il y eut bien un Casimir comme tambour dans la compagnie de la légion du capitaine Danjou… Casimir Laï…

Donc, tout commence à Lyon, en 1856. Deux jeunes dont un qui a commis un crime glauque : l’assassinat d’un maquereau. Il faut prendre le large car la peine de mort pourrait les rattraper et à cette époque là on ne fait pas de détail… Ce sera donc la direction de Marseille, mais là encore, rien ne se passera comme prévu et la solution sera pour Casimir de s’engager dans la légion, sous un faux nom, sans parler de son passé…

Avec cette histoire, Yerlès règle un débit avec son ancêtre, lui-même capitaine dans la Légion, décédé en 1852 à Sidi-Bel-Abbès. Cette ville, construite par les légionnaires fut la capitale de la Légion jusqu’en 1962 !

Mais l’album tout en étant résolument dans le domaine de l’aventure, va permettre aux lecteurs de comprendre ce que fut la Légion, découvrir qui étaient ces fameux légionnaires, prendre conscience de certains aspects de la vie des militaires dans ces temps lointains… Le point culminant sera bien sûr l’interrogation des capacités des légionnaires à verser leur sang pour un pays dont ils ne savent pas grand-chose, pour un régime qu’ils ne respectent pas, pour des bourgeois et un ordre établi qu’ils bafouent sans arrêt !

Oui, dans cette bande dessinée, il y a surtout de l’aventure avec une dynamique assurée par le dessinateur Marc-Antoine Boivin. Il y a donc de l’action, de la violence, du suspense, du drame, de l’humain et la narration graphique est parfaitement adaptée et efficace !

Ces deux premiers tomes de la série Legio patria nostra m’ont convaincu. C’est une très bonne bande dessinée et elle permet de voyager en cette période estivale… Un petit tour à Lyon, puis à Marseille, puis à Toulon avant d’arriver en Afrique du Nord ? Autant de voyages en deux albums seulement !!! Et bientôt la grande traversée pour le Mexique !

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 10/07/2021 @ 07:09:24
Vendredi 9 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et on nous recommande vivement cette année de rester en France durant cette période estivale… Tentons donc de concilier ces deux aspects de notre été avec une lecture qui invite à la découverte de la France. Qui dit découverte de la France dit pendre son temps car quand on va trop vite on passe à côté du beau, de l’insolite, de l’exceptionnel… Prenons le pari de lire et marcher… Enfin ne faisons pas les deux à la fois ce pourrait-être dangereux surtout sur un chemin de crête…

Le livre est étonnant et imprévisible, Randonnées le long de la Méridienne Verte de Flavien Le Mouroux-Laclergerie. Commençons par rassurer tout le monde, si on s’engage dans cette lecture on n’est pas obligé de traverser la France du Nord au Sud, à pied, en dormant qu’en camping et en suivant à la lettre tous les lieux cités dans le livre… Certes, j’imagine bien que certains seront tentés mais en fait je prends ce guide comme l’invitation absolue à découvrir notre pays… et après pour la réalisation pratique chacun choisira en fonction de ses habitudes, de ses comportements, de sa santé, de ses moyens…

Précisons que la Méridienne Verte est un alignement de plusieurs milliers d’arbres, plantés entre la ville de Dunkerque et la frontière espagnole. Ce projet a été imaginé par l’architecte-urbaniste Paul Chemetov pour les cérémonies de passage à l’an 2000…

Au-delà de cette Méridienne, de cette traversée de la France en vertical, de cette marche source de méditation, de relaxation, de mise à distance de la réalité quotidienne qui bien souvent nous lamine… J’ai commencé par lire le cheminement et m’interroger sur les lieux que je ne connaissais pas ou peu… Prenons d’abord les grandes villes de cet axe fascinant : Dunkerque, Amiens, Paris, Bourges, Aurillac, Castres, Carcassonne… D’entrée, je frémis en constatant que plusieurs de ces villes me sont tout simplement inconnues comme Dunkerque, Amiens, Aurillac… Et je ne parle là que des passages urbains…

Dans la première partie de son ouvrage, l’auteur raconte son périple, l’aspect personnel et mémoriel, tout en nous immergeant dans la richesse de notre belle France. Là ce n’est plus des villes qu’il nous faut connaître mais bien telle forêt, telle rivière, telle ruine, tel petit trésor architectural… Même quand on croyait tout savoir d’une région, dès l’approche de celle-ci on découvre des nouveautés ou on regarde d’une façon différente ce que l’on pensait avoir déjà visité… C’est fascinant… En lisant, je me disais que, probablement, si je faisais le voyage deux ou trois fois, je découvrirais encore à chaque fois et certainement même des merveilles que Flavien Le Mouroux-Laclergerie n’avait vues ou retenues. Car il est bien là le miracle : cet ouvrage n’est par essence même qu’une porte qui s’ouvre sur un patrimoine à se réapproprier pour en faire le nôtre.

L’année dernière, je suis allé quelques jours dans l’Aveyron et je n’ai pas la prétention de connaître entièrement et de façon exhaustive ce département. Par contre, en en parlant avec un de mes gendres qui cherchait des idées de découvertes à faire en France l’été prochain, j’ai bien réalisé que l’Aveyron dont je lui parlais était le mien c'est-à-dire que chaque lieu évoqué l’était avec mes souvenirs, mes émotions, ma culture… Cela peut susciter une envie de découvrir mais le ressenti de chacun sera différent, c’est une certitude…

Et c’est ce que j’ai particulièrement aimé dans cet ouvrage c’est que l’auteur commence par nous livrer son ressenti (près de 280 pages) avant de nous redonner, et c’est aussi important, une synthèse pratique avec les 42 étapes qu’il a faites. Pour chacune, une reproduction d’une carte, la distance à parcourir, une évaluation de la difficulté, les éléments les plus importants à découvrir, les dénivelés, le camping… Bref, le minimum vital qui rend l’ouvrage aussi opérationnel que culturel !

Je ne suis pas certain de me lancer dans une telle marche de 42 étapes mais cette lecture m’a donné envie de découvrir un grand nombre de sites et qui sait, dès cet été, je pourrais bien en tenir compte… Seulement, voilà, j’ai un petit problème… Deux semaines de vacances et déjà plusieurs envies… Il va falloir faire des choix… heureusement que la lecture permet de voyager plus et plus vite…

Et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture et à très bientôt !

Shelton
avatar 11/07/2021 @ 06:28:52
Samedi 10 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et aussi, bien sûr, pour réfléchir. Or durant l’été, s’il fait chaud, on pensera immédiatement réchauffement climatique tandis que s’il fait froid on s’exclamera tout content comme l’enfant faisant une bonne blague à ses parent : Et il est où le réchauffement climatique ? Dans les deux cas, on aura quelque peu oublié de faire fonctionner notre raison… Dommage !

Car, malgré les années qui passent que de polémiques, que de vérités contrebalancées par d’autres vérités, que d’experts au combat et que de doutes pour les malheureux que nous sommes incapables de comprendre seuls ce qui se passe… Et ce n’est pas la convention sur le climat qui aura changé quoi que ce soit…

C’est de ce constat délicat que sont partis Erik Orsenna et Michel Petit quand ils ont construit cet ouvrage consacré au climat en 2011, Climat. Un livre ancien me direz-vous ? Non car le thème principal à savoir l’action humaine et son utilité, reste entièrement d’actualité, c’est probablement même la seule bonne question que nous devons nous poser !

Donc, revenons à notre climat… Nous ne savons rien, nous sommes inquiets, nous voulons savoir, il faut écouter ces experts, comprendre ce qu’ils disent, nous faire une idée de citoyens du monde car l’avenir est à nous tous pas seulement aux spécialistes… A l’arrivée, un peu plus de trois cent pages, une trentaine d’intervenants, une vulgarisation accessible à tous et une meilleure compréhension de la situation et des enjeux…

Il n’est pas question, ici, de résumer tout cela car c’est une synthèse très bien faite qui n’attend que d’être lue. Par contre, je voudrais évoquer avec vous quelques points chauds du dossier. Tout d’abord, question que l’on entend très souvent, l’homme peut-il influencer réellement le climat, dans un sens ou dans un autre. Certains voudraient nous faire croire que tout est de sa faute, tandis que d’autres préconisent qu’il n’y est pour rien, qu’il ne fait que subir et cela depuis des milliers d’années…

C’est Pierre Bauer, physicien de l’atmosphère, directeur de recherche émérite au CNRS, qui s’y colle. Et c’est passionnant ! Mais c’est aussi complexe… En effet, on mesure des éléments factuels. Par exemple, oui, il y a des gaz à effet de serre qui sont plus nombreux qu’avant. Oui, ce dégagement est lié à l’activité humaine, l’industrialisation pour être précis, l’utilisation des énergies fossiles, la déforestation de la planète… Mais, l’action humaine n’explique pas tout à elle seule. D’une part parce qu’il y a des effets directs et indirects, d’autre part parce qu’il y a des causes qui ne sont pas dues à l’homme, mais à des modifications astrales, solaires en particulier… Au bilan, même si l’homme cessait toute action demain, nous ne reviendrions pas à une situation précédente. La question qui reste posée mais qui n’est pas simple non plus à résoudre est : quelles actions peuvent-elles être efficaces et dans quelles proportions ?

Tout l’ouvrage démontre que l’action humaine est capitale pour construire un avenir cohérent. Ne rien faire serait suicidaire et criminel pour nos descendants. Mais agir relève pour une fois d’une action combinée entre scientifiques, philosophes, politiques (pour ne citer que les plus importants, mais tous les hommes ont leur mots à dire)… A titre d’exemple, même si c’est pour le coup un peu daté, les points de vue présentés en fin d’ouvrage de deux acteurs politiques de renom, Michel Rocard et Alain Juppé, démontrent que l’action est possible avec un certain consensus.

On a cru, au début du mandat de Nicolas Sarkozy, avec le Grenelle de l’environnement, puis avec la Convention climat de Macron que nous allions arriver à cette action au niveau national. Mais les bonnes intentions n’ont jamais résisté ni aux conséquences de la crise économique ni de la crise sanitaire… Pourtant, il semble bien que la planète ne puisse pas attendre trop de voir les hommes redevenir plus raisonnables… beau sujet de méditation estivale, non ?

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !!!

Shelton
avatar 12/07/2021 @ 08:25:39
Dimanche 11 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et c’est donc bien l’occasion de voyager avec les livres… et aussi à pieds ou en voiture, en train ou en vélo, en rollers ou en bateau… Après tout chacun a bien le droit de voyager selon ses goûts, ses humeurs, ses envies… Ce qui est certain, par contre, c’est qu’il existe bien une collection d’ouvrages qui permet de voyager avec délice, bonheur, douceur… J’ai parlé de cette série de Dictionnaires amoureux…

J’ai donc choisi pour ensoleiller notre été de lire et vous inviter à lire le Dictionnaire amoureux de la Provence. Il faut vous avouer que ma maman étant provençale, ce choix s’imposait et cela permettait de changer de mon regard sur la Mer, la Bretagne, la France… Donc, mettons les voiles sur la Provence en compagnie de Peter Mayle.

Peter Mayle est un auteur anglais qui fut, d’abord, un publicitaire travaillant sur New York et Londres. Puis, attiré par le soleil provençal, il s’est installé dans le Lubéron. La Provence est devenue son pays d’adoption et il a beaucoup écrit sur cette terre qu’il aimait beaucoup. Il est d’ailleurs décédé à Aix-en-Provence en janvier 2018…

L’ouvrage, comme à chaque fois dans cette collection est donc à la fois un abécédaire et un ouvrage subjectif. Les entrées permettent de comprendre sa Provence, pas une Provence universelle et absolue qui n’existe d’ailleurs pas… On partira de l’accent, finalement thème incontournable quand on arrive pour la première fois sur place, et on terminera avec François Zola, ingénieur qui créa le premier barrage en voûte du monde… et dont le fils Emile fut beaucoup plus connu que lui, bien sûr !

Certaines entrées du dictionnaire toucheront au patrimoine gastronomique comme aïoli, artichaut à la barigoule, herbes de Provence, tapenade ou tomate… D’autres offriront un cheminement vers des traditions plus « exotiques » comme les 13 desserts de Noël, les santons de Provence ou Bises et bisous… Enfin, comme ce fut le cas avec François Zola, on découvrira de nombreux personnages totalement inconnus des « non » Provençaux… sauf exception, naturellement ! Je pense à Félix Ziem, Raymond Usseglio, Mouret ou Charles Prudhmmeaux… (Attention, certains ne se trouvent pas en entrée directe, je vous ai tendu un petit piège…).

Enfin, il y aura un grand nombre d’objets, d’expressions, de lieux… Bref, tout savoir de la Provence de Peter Bayle ! Mais, et c’est bien là que les problèmes commencent, Peter Bayle est un Anglais qui regarde la Provence, tente de la comprendre, de nous la faire revivre… et donc si vous voulez une Provence provençale vue par des Provençaux, alors, passez votre chemin. Ce dictionnaire ne sera pas pour vous ! Si vous voulez au contraire vous laisser interroger, surprendre, toucher par ce regard britannique posé sur cette région fascinante, alors foncez ! Qui sait, cela vous donnera envie de partir pour la Provence et vous ne la regarderez plus jamais de la même façon si vous la connaissiez déjà…

Pour ce qui est de l’histoire de la Provence, si vous voulez bien, nous prendrons le temps d’y revenir longuement car cette région aujourd’hui française le mérite bien. Enfin, nous découvrirons ensemble très prochainement Marguerite de Provence, reine de France, femme de Louis IX dit Saint Louis car cette année on fêtera son anniversaire de naissance… 800 ans déjà !

Alors pour nous quitter, avant que vous plongiez dans ce très bel ouvrage, je voulais vous signaler qu’il s’y trouve un long article sur la Bouillabaisse. Pour moi, il s’agit bien d’un chef d’œuvre gastronomique et avant de vous lancer dans sa préparation, il vaut mieux découvrir ce trésor chez un bon restaurateur… et il en existe !

En attendant, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous ! Et j’ai quelques amis marseillais ou ayant longtemps vécu à Marseille qui se feront, je n’en doute pas, un plaisir de vous aiguiller vers un bon restaurant de Bouillabaisse !!!

Shelton
avatar 13/07/2021 @ 08:28:34
Lundi 12 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et, avant d’aller approfondir notre découverte de la Provence, partons pour la Bretagne l’espace d’un roman policier. Certes, ceux qui me connaissent et savent que je ne perds jamais une occasion de prendre la direction de l’Ouest ne seront pas surpris mais reconnaissons que ce roman peut convenir à tous les amateurs de romans policiers même ceux qui n’aiment pas spécialement la Bretagne…

D’ailleurs nous allons en Bretagne mais une Bretagne particulière car vue par une Alsacienne, en tous cas l’héroïne est alsacienne et le revendique. Cette Bretagne est aussi teintée d’imaginaire car le village de Locmaria, qui n’existe pas, est situé entre Concarneau et Quimper, donc plutôt dans le Finistère. Or tous les lecteurs qui connaissent la Bretagne trouveront dans ce roman des descriptions qui pourraient convenir à des villages côtiers qu’ils connaissent bien et qui ne sont pas tous sur cette côte finistérienne… Soit tous les villages bretons se ressemblent – ce que je ne pense pas – soit les auteurs ont allégrement mélangé quelques souvenirs personnels pour « construire » le village idéal de Locmaria…

Village idéal ? Là, c’est probablement trop vite affirmé car tout n’est pas parfait sur cette terre finistérienne où Cathie Wald, Strasbourgeoise nouvellement arrivée, est avant tout une étrangère ! On ne va quand même pas se laisser envahir par la première venue !

Cathie cherche visiblement à refaire sa vie, à tourner une page même si elle ne nous dit pas tout en ce qui la concerne… Elle veut ouvrir un nouveau restaurant avec des spécialités typiques de chez elle, entre autres les fameuses flamenküches qui pourraient faire concurrence aux célèbres galettes locales… Tous les habitants ne vont pas voir cela d’un bon œil… Mais globalement, quand il s’agit de découvrir un bon plat, de partager un instant de convivialité, la population a tendance à répondre présent et c’est ce qui passe à Locmaria…

Mais, la soirée d’inauguration ne se passera pas si bien que cela… Empoisonnement, tension, suspicion, enquête… Les ingrédients du bon polar estival arrivent tous pour le plus grand plaisir des lecteurs !

Comme souvent dans les « cosy-mysteries », car c’est est bien un, on ne va pas laisser les gendarmes enquêter seuls. Quelques amis fidèles même s’ils sont récents dans la vie de Cathy, vont l’aider et l’entourer sans oublier un journaliste du journal local qui ne se laissera pas impressionner par les déclarations rapides de la gendarmerie locale…

L’enquête est intéressante, bien construite proposant ainsi une énigme sérieuse. La particularité du roman tient, à mon avis, à un véritable humour et un humanisme profond qui imprègne le personnage central et pas que… Cela me fait penser à certains romans de Charles Exbrayat et ce n’est pas pour me déplaire car ce fut un des romanciers de mon adolescence… On dévore le roman sans prendre de pause sauf… sauf si vous agrémentez votre lecture de la dégustation de tout ce qui est évoqué dans ce bon polar, que ce soit breton ou alsacien !

Un excellent roman policier estival, écrit à deux (Margot et Jean Le Moal, elle alsacienne, lui breton), que l’on pourra lire sur la plage mais aussi dans le train, dans son transat, les pieds dans l’eau ou à l’ombre d’un grand chêne… Après tout on a bien le droit de lire partout puisque l’été c’est fait pour lire !!!

Bonne lecture à tous et à très vite !

Shelton
avatar 14/07/2021 @ 09:15:41
Mardi 13 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et nous allons continuer notre exploration historique de la Provence en découvrant ensemble Marguerite de Provence. Donc, puisqu’il s’agit de parler de livre, j’ai choisi la biographie de Gérard Sivéry, Marguerite de Provence, une reine au temps des cathédrales. Gérard Sivéry fut un excellent historien (décédé en 2012) que je n’ai interviewé qu’une seule fois et qui est de mémoire le seul de l’époque contemporaine à avoir écrit sur cette reine un ouvrage entier. Il était spécialiste de Louis IX et a écrit sur le roi lui-même (Louis IX), son grand-père (Philippe Auguste), sur son père (Louis VIII), sur son fils (Philippe III), sa mère (Blanche de Castille)… Il était donc bien normal que la femme du saint roi soit passée au crible de l’historien à son tour… Que dis-je, il le fallait tant elle avait été mal traitée par les historiens !

Commençons d’abord par préciser que Gérard Sivéry n’écrit pas une défense de Marguerite, encore moins une hagiographie de cette reine née il y a 800 ans. Il tente seulement de demeurer un bon historien, d’être scientifique, de suivre les documents, de comprendre ceux qui ont écrit à charge contre la reine… Je ne vais pas tout vous dire ici sur cette reine que j’aime beaucoup et sur laquelle je souhaiterais prendre le temps d’écrire dans les années qui viennent… Ici, je ne vais retenir que deux points importants : elle était provençale et femme d’un saint de l’Eglise catholique !

Le premier point est assez évident et il doit être manié avec prudence et précaution. En effet, comme l’explique très bien Georges Duby dans son ouvrage « Dames du XII° siècle », les femmes à cette époque ne sont là que comme utérus et donc on ne parle d’elles que fort peu dans l’histoire, il n’y a que très peu de documents fiables et donc il ne faut pas s’attendre à ce que l’on sache tout sur Marguerite de Provence. Néanmoins, elle vient d’une région et d’une famille qui aime les troubadours, la poésie, la musique, le spectacle vivant comme on dirait aujourd’hui. Or, quand elle arrive à Sens pour épouser le roi Louis, elle atterrit dans une famille de sauvages, à savoir que Louis et ses frères ne s’intéressent qu’à la chasse, au cheval, au combat… J’exagère un peu, ils prient aussi car leur mère, Blanche de Castille, leur a donné une solide éducation chrétienne : soit fort, courageux au combat et craint Dieu… Marguerite va donc perdre en quelque sorte son soleil, sa famille et les réjouissances qu’elle aimait beaucoup… D’où une forme de tristesse malgré tout !

Mais ce ne sera pas tout… Blanche veut que son fils soit un roi très chrétien. C'est-à-dire que Louis doit se donner d’abord et avant tout au royaume et à son salut… Mais Marguerite aime Louis, elle est jeune et sensuelle, elle voudrait bien une vie plus joyeuse… On va donc avoir deux types de récits concurrents : d’une part ceux qui vont aider à la canonisation du roi – peindre une vie austère, un roi sérieux et fidèle aux commandements de l’église, une reine trop sensuelle qu’il est obligé d’encadrer sévèrement, une femme qui ne peut pas devenir régente car trop légère, une mère parfaite qui veille au grain – et des récits qui montrent d’autres éléments de cette vie du couple royal comme ceux où Joinville montre que le roi et la reine aimaient se retrouver discrètement en se cachant de Blanche de Castille…

Gérard Sivéry pense que les écrits contre Marguerite sont trop nombreux pour ne pas cacher une reine beaucoup plus sérieuse que ce qui se dit, une femme de caractère, une épouse de qualité… Si la femme avait eu une autre importance au Moyen-âge, on aurait peut-être canonisé Louis et Marguerite ensemble, qui sait…

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, comme je souhaite prolonger un travail que j’ai commencé depuis longtemps, à savoir remettre les reines de France à l’honneur, je vous invite à lire cette très bonne biographie de Marguerite de Provence… Marguerite était la fille de Raymond Bérenger IV et de Béatrice de Savoie. Ce couple eut quatre filles, quatre reines ! Une de France, une d’Angleterre, une de Germanie et une du royaume de Sicile… Donc, autant vous dire que cette biographie est aussi une ouverture sur l’Europe de l’époque…

Bonne lecture à toutes et à tous !

Shelton
avatar 15/07/2021 @ 08:09:21
Mercredi 14 juillet 2021

Pas de chronique, repos national, bien sûr !!!

Shelton
avatar 15/07/2021 @ 08:09:47
Jeudi 15 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et voici une bande dessinée de saison puisqu’elle va se dérouler en vacances, en Italie, au bord de la mer… On se croirait donc bien en été et cette lecture remplacera peut-être un voyage trop lointain que les conditions sanitaires (et aussi financières) vous empêcheront de réaliser cette année… En même temps, comme vous allez très vite vous en rendre compte, Suzette aussi a beaucoup attendu pour faire son voyage… En fait, il arrive quand elle y avait presque définitivement renoncé !

Reprenons tout cela dans l’ordre. Tout d’abord, l’auteur de cette bande dessinée, Fabien Toulmé, continue de proposer des histoires improbables et inattendues. Il nous a raconté l’arrivée de sa fille, puis la vie de Baudouin, le grand voyage d’Hakim et maintenant la vie amoureuse de Suzette… Il alterne fiction et réalité, avec talent, et il raconte avec un style graphique qui s’affirme, se particularise et que j’apprécie beaucoup !

Nous sommes donc dans une fiction (inspirée ou pas par ses proches, je ne peux le dire) et cela change bien sûr de la série L’odyssée d’Hakim basée sur une très longue série d’interviews d’un véritable migrant venant de Syrie… Là, on découvre Suzette, octogénaire qui vient de perdre son mari, et Noémie, sa petite fille, pleine d’amour pour sa grand-mère…

Or, une petite-fille aimante ne cherche que le bien de sa grand-mère. Elle se met donc en tête de ramener Suzette en Italie pour retrouver le jeune homme qu’elle avait aimé quand elle était jeune fille au pair… La grand-mère, au départ pas très chaude pour une telle expérience, finit par accepter au moins pour passer quelques jours de vacances, pour oublier les mauvais jours, pour profiter d’un peu de bon temps avec Noémie…

Noémie, fleuriste, obtient de son patron quelques jours de vacances et peut utiliser le véhicule de l’entreprise… Bon, je ne vous ai pas beaucoup donné de détails sur la vie mouvementée de Noémie qui vit quelques tensions dans son couple… Mais il faut bien que vous ayez quelques surprises quand même, si non à quoi bon lire ?

Donc je ne vous dirai rien de plus sur ce voyage en Italie, sur les aventures de Suzette ni l’évolution des amours de Noémie… Mais Fabien Toulmé en plus de 300 planches nous balade, nous émerveille, nous apprivoise pour nous offrir une issue qui ne se produit pas en suivant les chemins les plus directs…

Alors n’hésitez pas à suivre ces sentiers estivaux et, puisque l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 15/07/2021 @ 08:10:44
Retrouvez d'autres ouvrages de Fabien Toulmé sur le site

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vauteur/35400

Shelton
avatar 16/07/2021 @ 06:01:57
Vendredi 16 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et c’est l’occasion rêvée pour sortir de la poussière certains anciens livres que l’on n’a pas relus depuis longtemps et dont on n’a pas pu se séparer. Oui, il y a des auteurs que l’on veut garder auprès de soi car on pense, on espère, on souhaite les relire un jour…

C’est ainsi que lors de la préparation de ma chronique estivale, je suis tombé sur un petit carton renfermant tous les livres de Nina Berberova… Le 28 avril 1989, lors de la diffusion de l’émission Apostrophe, je découvrais Nina Berberova. A l’occasion de la sortie de son ouvrage autobiographique, C’est moi qui souligne, Bernard Pivot invitait cette autrice d’origine russe… D’un père arménien et d’une mère russe, née à Saint-Pétersbourg en 1901, elle va vivre dans cette Russie jusqu’à la Révolution. En 1922, elle fuit son pays avec le poète Vladislav Khodassevitch… Ils passent par Berlin et atterrissent à Paris. Elle fréquentera les artistes russes, se séparera de son poète en 1932, épousera un peintre, Makeiev, dont elle se séparera après la seconde guerre mondiale. En 1950, elle émigrera aux Etats-Unis, épousera un musicien, George Kochevitsky… Elle enseignera la littérature, écrira de nombreuses nouvelles ou récits et sera la première à écrire une biographie de Tchaïkovski (c’est elle qui la première parla sans équivoque de l’homosexualité du compositeur russe). Nina Berberova décède en 1993…

C’est à la suite de l’émission de Pivot et surtout après avoir écouté avec volupté cette Nina Berberova que je suis allé m’acheter C’est moi qui souligne, un ouvrage que j’ai immédiatement apprécié. Dans les années qui suivent j’ai lu avec autant de bonheur un grand nombre d’ouvrage comme Le mal noir, Le laquais et la putain, L’accompagnatrice, De cape et de larmes… Mais pour cet été, je voudrais vous conseiller deux autres ouvrages, Les chroniques de Billancourt et Où il n’est pas question d’amour, deux recueils de récits qui me semblent parfaitement illustrer le talent de cette femme de lettres…

Ces textes permettent de comprendre l’âme russe, de découvrir comment certains ont pu survivre au malheur de l’exil, ont pu reconstruire leur vie alors qu’ils avaient tout perdu… Dans sa façon de raconter les destins humains, on sent chez Nina Berberova à la fois une sorte d’espérance qui laisse à penser que tout est toujours possible et un fatalisme slave qui affirme que de toute façon tout finira bien comme cela doit finir… Tout finit par s’arranger même mal… Non ?

J’adore sa façon d’écrire sans emphase, sans artifices, un peu comme le font deux autres auteurs que j’aime beaucoup, Annie Ernaux et Patrick Modiano… A chaque fois ces petits récits font naitre comme un théâtre vivant qui pendant quelques minutes m’enchante avant de disparaitre car chez Nina Berberova ces récits ou nouvelles sont courts… très courts !

Alors, j’entends bien que certains lecteurs trouveront que sa mélancolie et son esprit slave seront trop difficile à supporter et je peux le comprendre. Pour ceux qui sont habitués à lire avec délectation des auteurs russes, vous retrouverez là le génie littéraire de ce peuple qui a tant alimenté en livres extraordinaires la littérature internationale et vous saurez comment terminer votre été de lecture avec Tolstoï, Tchekhov, Tourgueniev et tous les autres ! Mais si vous ne connaissez pas encore Nina Berberova, alors n’hésitez surtout pas car cette autrice est pour moi une des grandes du XX° siècle !

Enfin, petit détail qui a pour certains lecteurs son importance, si on peut reprocher à certains russes de voir les choses trop en longueur, Nina Berberova à un esprit de concision et de synthèse qui nous offre de magnifiques petits récits complets et riches…

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous ! Khorosheye chteniye !

Shelton
avatar 18/07/2021 @ 19:52:40
Samedi 17 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et si vous profitez de cette période pour lire des ouvrages légers mais néanmoins sympathiques, alors prêtez-moi toute votre attention, ce roman, « Falaise fatale » est bien fait pour vous ! Attention, il s’agit bien d’un roman policier, avec un véritable cadavre… Oui ! Oui ! Bien mort… Mais dans ce genre de roman, il n’y a pas de scène trop macabres, le but n’et pas de faire peur…

D’ailleurs, pour une fois je ne vais pas tenter de vous expliquer ce qu’est un « cosy mystery » mais plutôt vous indiquer tout de suite que ce roman est tiré (toujours difficile de bien savoir si le roman devance l’adaptation TV) de la série télévisée qui a beaucoup de succès en France, Meurtre au paradis… Le paradis étant ici cette belle île de Sainte Marie, île imaginaire des Antilles…

Ce roman typiquement à classer dans les « qui l’a fait » va se pencher sur la mort du top-modèle Polly Carter. C’est une jeune femme apparemment odieuse que l’on retrouve morte au pied de la falaise devant son jardin. Tout semble indiquer qu’elle s’est suicidée, il y a même des témoins pour l’attester. Seulement, voilà, on ne manipule pas l’inspecteur-chef Richard Poole comme cela…

Pour ceux qui ont aimé (ou qui aiment encore d’ailleurs) la série télévisée, difficile de lire le roman sans voir les têtes des acteurs se juxtaposer avec les personnages du roman… Ainsi, on se retrouvera en compagnie de Ben Miller, Sara Martins, Danny John-Jules… Bref, une façon de revivre les débuts de la série dont le roman est inspiré… à moins que ce fut le contraire !

Bon, la certitude c’est que le crime est bien complexe, que les acteurs présents semblent tous avoir des alibis – mais aussi des mobiles en or – et que notre fine équipe policière a bien du mal à s’en sortir… Heureusement, Richard Poole est tenace et il ne va pas s’en laisser conter…

Si on prend un peu de distance avec la série TV, force est de constater que ce roman est typiquement dans la lignée de ceux d’Agatha Christie, c’est un très bon roman à énigme et que l’écriture de Robert Thorogood est dynamique, efficace et agréable ! Peter James, lui aussi auteur de polars disait de ce roman : « Mené tambour battant et très drôle, avec un soupçon de noirceur » et je trouve que c’est assez vrai !

Vous l’aurez bien compris nous sommes ici dans un cosy mystery – même si l’enquête est bien menée par la police officielle de l’île – et aussi dans une forme de huis-clos ou du moins de pièce policière à suspects limités… Les fausses pistes ne vont pas manquer et à la fin – comme le faisait en son temps Hercule Poirot – Richard Poole pourra réunir tout le monde pour une explication du meurtre…

Une bonne lecture estivale surtout si vous n’avez pas décidé d’aller dans les Antilles cet été…

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à toutes et à tous !

Veneziano
avatar 19/07/2021 @ 08:06:53
Après Critique de la raison pure, d'Emmanuel Kant, et Terre promise de Barack Obama, sont inscrits dans mes prévisions de lecture :
- La Bretagne mise en scène ;
- L'Aéroport mis en scène ;
- L'Etat contre le les Juifs, de Laurent Joly ;
- Le Cahier rouge du château de Versailles ;
- Leçons d'un siècle de vie, d'Edgar Morin ;
- Critiques de la raison pratique et Opuscules sur l'histoire, d'Emmanuel Kant ;
- les poèmes de Versailles et de la poésie italienne.


D'autres livres peuvent venir s'agréger, et je ne vous garantie pas de l'ordre de ces découvertes.

Il ne m'a pas échappé que l'été a déjà commencé ; je me permets de vous renvoyer à la liste de mes critiques.

Veneziano
avatar 19/07/2021 @ 08:07:20
Cette liste correspond au moins, déjà, à celle de mes lectures de vacances d'été.

Shelton
avatar 20/07/2021 @ 05:16:57
Dimanche 18 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et il m’arrive parfois de voir en moi la partie la plus scientifique se réveiller et me pousser à lire des ouvrages qui souvent font fuir le plus grand nombre… Imaginez, faire de Schrödinger et de la physique quantique un thème de vacances ? De la folie, de l’inconscience ? Non, juste de la curiosité…

Erwin Schrödinger n’est ni le plus connu des philosophes, ni le plus célèbre des scientifiques. Pourtant, il est bien un grand savant autrichien, né en 1887 et mort en 1961, anti nazi qui fuit l’Autriche conquise par Hitler et tente sa chance en Irlande, puis en Angleterre avant de revenir en Autriche…

Si on se réfère à Wikipédia, Erwin Schrödinger « a permis le développement du formalisme théorique de la mécanique quantique. Cette équation d’onde, qui tient compte à la fois de la quantification et de l'énergie non relativiste, a été appelée par la suite équation de Schrödinger (pour laquelle il a reçu, en commun avec Paul Dirac, le Nobel de Physique en 1933) ». Seulement, voilà, cela ne nous aide pas beaucoup à comprendre ce grand savant…

C’est pour pouvoir mieux comprendre que j’ai décidé de lire « Schrödinger à la plage, la physique quantique à la plage ». Charles Antoine, universitaire français, spécialiste de physique théorique de la matière condensée (n’ayez pas trop peur des titres…) se met à la portée du plus grand nombre dans une collection de vulgarisation que j’apprécie beaucoup. Ne nous voilons pas la face pudiquement, la lecture de cet opus de près de 200 pages est quand même exigeante malgré tous les efforts bien réels de l’auteur pour ne pas nous perdre…

Pour commencer, avant d’aller plus loin et d’affirmer que tout est quantique, prenons bien conscience qu’à la fin du XIX° siècle le monde qui sait estime que tout a été trouvé. Certes, il y a bien quelques petits détails à affiner mais le plus gros des découvertes est fait !!! Seulement, voilà, un petit détail va venir tout bouleverser et tout remettre en question… Tout part de la lumière, cette lumière fascinante que la fin du siècle vénère… Et c’est ainsi, je vous la fait très rapide, que l’on découvrit que la lumière était à la fois ondulatoire et granulaire… On glissait un orteil dans ce qui allait devenir la physique quantique qui prit naissance dans l’infiniment petit même si aujourd’hui elle s’intéresse aussi à l’infiniment grand…

Je vous passe certaines expériences fondamentales passionnantes que Charles Antoine présente avec beaucoup de talent pour arriver à deux points que je retiendrai comme essentiels après avoir lu cet ouvrage… Tout d’abord, la physique quantique a pris possession de tout ce qui nous entoure car ses applications sont très nombreuses : diodes laser, transistors, mémoires flash, GPS, chirurgie laser, énergie nucléaire, énergie solaire, imagerie médicale… Bref, impossible d’en sortir !

Le deuxième aspect est beaucoup plus poétique et philosophique, Schrödinger en fut le pionnier. Difficile d’affirmer quelle fut la première étape de son cheminement mais cela mènera d’une part à la biologique quantique et d’autre part à la fameuse expérience du chat (qui n’aura jamais été réalisée) qui porte en elle ce dilemme : un être vivant peut-il avoir deux état à la fois, mort et vivant ? Cela conduit à la question qu’il pose aussi : qu’est-ce que la vie ?

Nous ne sommes pas dans le mysticisme car Schrödinger était athée mais fortement en contact avec religions et philosophies asiatiques… Peut-être que tous les éléments de cette vie avaient pour vocation de se réunir tous et reformer un « grand tout »… Allez savoir !

Voilà, une belle lecture, pas toujours simpliste, qui donne consistance à cette physique quantique dont on parle beaucoup mais que nous ne connaissons que si peu… Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 21/07/2021 @ 08:25:33
Lundi 19 juillet 2021

L’été c’est fait pour lire et je suis confus, enfin, presque, de revenir encore une fois sur Aliénor d’Aquitaine. Seulement cette fois-ci, il ne sera pas question de biographies ou de bandes dessinées, il s’agit d’un ouvrage pour enfant, dès l’âge de 6 ans pour être précis ou un peu moins si c’est vous adultes qui lisez à voix haute… D’ailleurs, j’aime beaucoup lire ainsi à des enfants même si, je l’avoue, je ne respecte pas toujours l’original : je ne peux pas m’empêcher d’en rajouter, de bruiter, d’expliquer en cas de besoin, d’enrichir à ma façon… Bref, je ne lis jamais deux fois le même livre en quelque sorte ce que mes petits enfants regrettent parfois. Mais ils savent me remettre sur le droit chemin !

Donc, il s’agit d’un docu-fiction pour enfant, donc une fiction sur un fond historique. Aliénor est une jeune fille d’une quinzaine d’année quand son père, le duc Guillaume, décède. La jeune duchesse devient l’héritière la plus convoitée de France et comme une femme ne peut pas diriger seule un tel héritage les prétendants au mariage ne manquent pas, un certain Lusignan en particulier. Là, clairement, nous sommes dans la grande histoire !

Mais la petite n’est pas loin et nous voilà entrain de suivre Thibaut, un jeune apprenti troubadour se prépare à chanter de la poésie pour Aliénor. Nous sommes en 1137 et le jeune homme est très angoissé car on dit que la fille du duc écrit et compose elle-même… Elle risque donc d’être très exigeante…

C’est alors que Thibaut et son ami Aimeric apprennent la mort du duc et entendent le complot qui se trame autour d’Aliénor… On entre dans la petite fiction et on va voir comment le complot sera déjoué, comme Aliénor restera fidèle à la volonté de son père et à l’engagement de Louis VI qui avait promis son fils Louis à Aliénor et, enfin, nous assisterons au mariage d’Aliénor et Louis…

Mais comme nous sommes dans une fiction, il reste à entendre la petite discussion entre Aliénor et Thibaut. La future reine de France a peur de partir pour Paris en laissant la poésie et la musique à Poitiers et donc elle fait promettre à Thibaut de l’accompagner dans ce grand voyage… Ainsi, l’art sera toujours à ses côtés…

Tout cela est assez crédible dans les grandes lignes et la partie fiction est suivie de quelques pages documentaires très bien construites et adaptées à l’âge des lecteurs. Une première partie précise ce qu’est un troubadour, quand ils sont apparus en France, ce qu’ils faisaient et comment Guillaume, le père d’Aliénor, en fut un, peut-être un des premiers ! La seconde partie du documentaire concerne Aliénor, sa vie mouvementée : reine de France, croisade, divorce, reine d’Angleterre, longévité et tombe à l’abbaye de Fontevraud… Mais vous connaissez tout cela sur le bout des doigts !

J’ai beaucoup aimé ce petit livre et je vais m’empresser de le lire à certains de mes petits enfants, surtout que je vais bientôt voyager plus de quatre heures avec deux d’entre eux dans le train… Au moins, tout cela va nous occuper un peu !

L’été c’est fait pour lire mais n’oubliez surtout pas cet été de lire aux enfants car c’est ce qui peut donner de l’appétence pour l’apprentissage de la lecture puis pour la lecture elle-même en autonomie… Il faut que cette lecture soit symbole de plaisir car sans plaisir il n’y aura pas de lecteur. Or vous pouvez, devez être le déclic de ce plaisir…

Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous avec « Thibaut le troubadour qui secourut Aliénor d’Aquitaine » !

Shelton
avatar 22/07/2021 @ 06:11:14
Mardi 20 juillet

L’été c’est fait pour lire et il est grand temps d’ouvrir ensemble une bande dessinée. Je sais que ce mot peut avoir quelques effets néfastes sur certains. Après tout, la bande dessinée ne serait qu’une lecture pour enfants, jeunes et dégénérés… Ou, elle serait une lecture pour vieux, les jeunes préférant les Comics ou les mangas… Pourtant, un livre est un livre, une bande dessinée est tout simplement un livre… une source de lecture, de rêve, de bonheur, de réflexion… Ouvrons donc sans plus tarder une bande dessinée… Mais pour surprendre un peu, il s’agit d’un Comics…

Enfin, là encore, ne vous pressez pas d’enfermer ce titre, ces auteurs, cette histoire, dans une boîte close ! En effet, Un été cruel de Ed Brubaker et Sean Phillips, est à la fois un Comics, un polar, un roman noir, une bande dessinée classique, une œuvre littéraire, une série mais un one shot, une BD de genre, une BD d’auteurs… Bref, c’est tout et son contraire sans oublier le plus important, une œuvre de qualité !

Publiée à l’origine en feuilleton, cette histoire policière peut se lire sans connaitre les auteurs ni les publications précédentes. En effet, leur travail policier est toujours indépendant du reste même si un personnage revient, qu’un lieu connu est de nouveau fréquenté… Une histoire, entière, avec ses personnages, tous ses personnages qu’ils soient bons ou mauvais, importants ou pas, héros ou victimes… La version française reprend ces différents fascicules, donc pas d’attente entre chaque morceau de lecture, mais une lecture qui peut être fractionnée en chapitres…

Il s’agit bien d’un roman noir et d’un polar glauque, donc le lecteur s’abstiendra de s’attacher trop à certains personnages qui pourraient disparaitre trop rapidement… Evitons les larmes inutiles ! Bon, en fait, la situation est plus complexe et le talent des auteurs fait que l’on pourrait bien malgré tout tenir à certains personnages appelés à souffrir, disparaitre, provoquant ainsi notre émotion non maitrisée… Que voulez-vous, c’est ainsi, chez Brubaker et Phillips, il faut tenter la neutralité impossible !

L’histoire est plutôt banale, le dernier casse, celui qui permet de cesser toute activité illégale et de vivre en paix… Dès les premières pages, le lecteur comprend bien que cette paix est impossible et inaccessible… restera à savoir pourquoi, comment et pour qui sonnera le glas… Bien sûr !

Je fais partie de ceux qui lisent ces ouvrages sans pouvoir les poser ne serait-ce qu’un instant. Un été cruel, lecture estivale par excellence, tient le lecteur par les tripes. Nous sommes en 1988 et Teeg Lawless, malgré ses mauvais côtés est un personnage attachant. On aimerait qu’il puisse s’en sortir… Pas pour de basses raisons morales mais plutôt pour qu’il puisse se venger du mauvais passé qu’il a souvent plus subi que provoqué… Mais, en même temps, le fils, le privé, la jeune femme… Bref, chaque personnage pourrait bien avoir mille bonnes raisons de survivre à cette intrigue noire, glauque, gluante, collante… et cela ne sera pas le cas !!!

Ce que je trouve attachant dans ce roman cruel, c’est la façon de raconter l’histoire, cette narration graphique géniale qui me rend heureux dès la première page… C’est aussi l’espace donné à chaque personnage, y compris les moins importants, pour que nous puissions les découvrir, les comprendre, les aimer même d’une certaine façon… et c’est bien pour cela que le volume est conséquent par sa taille et son intensité !!!

Que pourrais-je vous dire de plus sans vous perdre du temps de lecture ? Rien ? Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 23/07/2021 @ 08:50:38
Mercredi 21 juillet

L’été c’est fait pour lire et, très sensible à l’écriture d’un certain Italo Calvino que je lis depuis longtemps, que je fréquente depuis plus de trois décennies, je souhaiterais aujourd’hui vous parler de cet écrivain et de quelques-uns de ses ouvrages…

J’ai pensé à lui lors du premier confinement car j’ai entendu parler de nombreux Français qui souhaitaient retrouver la campagne, la nature… Oui, nos amis urbains voulaient d’un seul coup quitter la ville où ils se sentaient enfermés, prisonniers, étouffés… Seulement, voilà, le chemin du retour à la nature n’est pas si simple…

Dans ce recueil de nouvelles, Marcovaldo, Italo Calvino nous parle d’un homme, Marcovaldo, d’origine rurale mais qui par obligation doit travailler à la ville. Il est manutentionnaire dans un magasin, homme à tout faire, il est pauvre et couvert de dettes, semble limité dans ses raisonnements… Il a de très nombreux enfants, six si j’ai bien compté, et une femme avec qui les heurts sont assez nombreux… Bref, la vie d’un pauvre bougre !

Mais cet homme a aussi un rapport atypique à la nature comme si la vie urbaine avait changé sa perception du monde… Les fables ou nouvelles permettent à Italo Calvino d’aborder de nombreux sujet allant de la faim au logement en passant par la pollution (oui, en 1963 c’était déjà un sujet et on n’a pas attendu ni les Verts ni Greta Thunberg pour considérer cette question comme essentielle !) ou la santé, l’éducation, le travail, le mariage, les enfants… donc toutes les questions qui nous taraudent durant notre vie entière…

Comme il y a bien un lien entre les saisons et son raisonnement, l’ouvrage suit les saisons, du moins en ce qu’elles apparaissent en ville car on est bien conscient qu’il n’est pas aussi simple qu’à la campagne de voir les saisons défiler…

Attention, pour ceux qui ont lu les grands classiques d’Italo Calvino, c'est-à-dire cette fameuse trilogie géniale composée du Baron perché, du Vicomte pourfendu et du Chevalier inexistant, il faut signaler que Marcovaldo est un ouvrage beaucoup plus triste et pessimiste ou, si vous préférez, beaucoup plus réaliste et concret. C’est le livre du travail mal payé, de la vie en grande ville et de la pauvreté…

Mais, soyons lucides, la dérision et le fatalisme de cet ouvrage entraine quelques rires, sourires et moments de jubilation… Mais nos villes ne nous offrent pas l’occasion de rire à gorge déployée, de tendre la main à celui qui passe, d’accueillir le migrant… Car nous manquons cruellement d’humanité et c’est bien ce qu’Italo Calvino pointe de son crayon, l’air de rien… Il voudrait bien nous voir changer mais il ne se fait aucune illusion !

Alors, une lecture inutile ? Non, bien au contraire, un livre qui nous montre sans aucun doute que la ville de taille inhumaine a bien changé la nature de l’être rural qui y est venu contraint et forcé pour travailler à une entreprise qu’il ne comprenait même pas ! Aussi, finalement, dès la première pandémie qui passe, il veut fuir à grande vitesse pour retrouver la vie, la nature, son humanité… Mais en aura-t-il les moyens ?

Alors si les certitudes manquent, laissons au moins les questions nous assaillir pour réfléchir cet été aux chemins pour retrouver notre humanité… Et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 23/07/2021 @ 09:00:05
Jeudi 22 juillet

L’été c’est fait pour lire et comme je vous ai parlé d’un roman policier, Haines, qui reprenait le personnage de Léanne qui apparaissait dans Mortels trafics, de Pierre Pouchairet, lauréat du Prix du Quai des orfèvres 2017, je me suis dit que ce serait bien de traiter le premier roman avant de vous parler des cinq autres qui suivent… Nous voici donc au temps où Léanne, avant de revenir à Brest, ville de son enfance, est aux Stups de Nice !

Je pense qu’il faut d’abord oublier la mention « Prix du quai des Orfèvres» car, finalement, ce n’est ni un critère de qualité ni le contraire. Il y a du bon et du moins bon dans ces romans que, pourtant, je l’avoue, j’ai souvent lus depuis près de quarante ans. Le prix a été créé en 1946 et ce qui est important de prendre en compte c’est que dans le Jury il y a des policiers eux-mêmes. En plus de la fiction, il y a donc une part non négligeable de procédure, de méthodologie policière, d’attente, d’échec… qui peut lasser les lecteurs à la recherche de sensations fortes, d’actions violentes ou de descriptions sanguines… Attention, je n’ai pas dit qu’il n’y en avait pas, cela reste quand même du polar !

Dans Mortels trafics, mon sentiment profond est que le début du roman est trop mou. En effet, comme il y a dans cette intrigue deux histoires différentes qui viennent se télescoper, on est en position d’attente trop longtemps, environ sur les 70 premières pages… D’ailleurs, notre fameuse Léanne met du temps à arriver devant vous… Mais, dès qu’elle est là, on comprend bien qu’elle va devenir très rapidement l’héroïne absolue. D’ailleurs, c’est aussi le moment où le roman devient addictif et que le lecteur ne peut plus le reposer sur sa table de nuit… Enfin, si vous lisez dans votre lit !

Quelques éléments pour comprendre le thème de ce roman policier. Deux enfants, de deux familles différentes, sont cruellement poignardés à l’hôpital Necker où ils étaient en traitement… Aucun indice ou presque… La Crim' est chargée de l’enquête.

Parallèlement, on suit avec moult détails un chargement de drogue, cannabis et cocaïne, en route vers la France, avec deux voitures et quelques motos d’escorte… Le chargement vient du Maroc et on le suit dans sa traversée de l’Espagne… Le réseau ne le sait pas mais il est suivi de très près grâce à un « infiltré »…

Vous pourriez, à ce stade de mes explications, vous demander légitimement ce qui peut bien rapprocher ces deux affaires… En quoi le crime de deux enfants dans un hôpital pourrait bien être lié à un gros trafic de drogue… Mais les éléments viendront au fur et à mesure pour tous expliquer et si je vous en disais trop je détruirais avec méchanceté un roman parfaitement bien construit… Donc, je laisserai Pierre Pouchairet tout vous expliquer le moment venu…

Retenons de ce roman trois choses, si vous le voulez bien. Tout d’abord, la parfaite maitrise du système français et le fait que Pierre Pouchairet ait été lui-même policier n’y est pas étranger. Puis, que Pierre Pouchairet a parfaitement compris le mécanisme du suspense. Le dosage des indices et informations distillés au lecteur frôle la perfection d’où ce côté réellement addictif pour le lecteur. Ce roman n’est donc pas à lire si vous prenez le volant demain matin… Il faut savoir rester raisonnable !

Enfin, nous sommes dans la découverte de ce personnage de Léanne que l’auteur reprendra avec talent et bonheur dans la série Les trois Brestoises. Je vous ai présenté le premier opus, Haines, mais je ne manquerai pas de revenir à l’assaut car c’est pour moi une très belle réussite de l’éditeur Palémon…

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, vous voici devant plusieurs romans policiers de qualité… Donc, bonne lecture à toutes et tous !

Shelton
avatar 24/07/2021 @ 08:57:57
Vendredi 23 juillet

L’été c’est fait pour lire et pourquoi ne pas se replonger avec délectation dans les grandes enquêtes de Sherlock Holmes ? Pourquoi ne pas s’intéresser aussi à son créateur, Arthur Conan Doyle ? Enfin, pourquoi ne pas oser lire les adaptations qui en ont été faites en bande dessinée ? Beaucoup de questions, tentons donc quelques éléments de réponses…

Arthur Conan Doyle est né en 1959 à Edimbourg. Sa première profession fut d’être médecin, une sorte de docteur Watson avant l’heure… Avec Sherlock Holmes, son fameux détective, il crée un enquêteur rigoureux et scientifique qui pousse ou élève la déduction au rang de véritable art. C’est d’autant plus paradoxal qu’Arthur Conan Doyle fut dans sa vie très tenté et même fasciné par toutes les sciences occultes. Il aurait participé à de très nombreuses soirées où l’on tentait de faire tourner les tables et autres guéridons pour ouvrir le dialogue avec les morts. Sa réussite avec Sherlock Holmes fut si forte et populaire qu’on l’obligea même à ressusciter son héros après une mort malheureuse qu’il avait longuement imaginée pour s’en débarrasser !

Il finit donc par devenir jaloux de sa créature littéraire… Il faut bien reconnaître que Holmes et Watson lui permirent de rester vivant plus de quatre vingt dix ans après sa mort (1930) ce qui n’est pas rien ! Quant à son enquête la plus célèbre, l’incontournable qu’il faudrait lire ou relire en priorité, c’est, à mon avis, Le chien des Baskerville (1902).

Alors, pour les novices, tentons de préciser qui est ce fameux Sherlock Holmes. Il est né en 1891, c’est un détective amateur, une sorte de privé londonien, même s’il collabore très souvent avec la police anglaise, Scotland Yard. Il est très souvent accompagné par le docteur Watson qui est son colocataire, son ami, peut-être le seul d’ailleurs, son mémorialiste, voire son hagiographe, et son faire-valoir ! Que seraient Sherlock Holmes sans Watson, un Tintin sans Milou, un Spirou sans Fantasio, un Poirot sans Hastings ?

Sherlock Holmes, en plus d’être doté d’un sens aigu de l’observation, possède un talent musical certain, du moins si on supporte le grincement des cordes de son violon. Il s’adonne aussi, au grand dam de son médecin personnel Watson, aux douceurs maléfiques du tabac et de la drogue. C’est ce qui fait de lui un personnage ambigu. Comme il est, de plus, misogyne, vous comprendrez bien qu’il lui faudra sauver de très nombreux innocents, faire arrêter et punir moult coupables pour obtenir les faveurs des lecteurs, des lectrices aussi parfois surtout s’il sauve de la misère quelques enfants vagabonds de Londres… N’est-il pas étonnant, cher Watson ?

Le docteur Watson, lui, est un brave médecin, plein de bon sens mais un peu romantique. Il a une allure débonnaire, il est plutôt poli et sympathique, beaucoup moins falot et stupide que ce qu’en ont fait les différentes adaptations télévisées. C’est lui qui raconte pour la presse le récit des enquêtes de Sherlock Holmes, c’est lui Arthur Conan Doyle, en fait…

Le lecteur d’aujourd’hui peut parfois ne pas se sentir à l’aise avec un style qui date quand même de la fin du siècle dernier, d’autant plus que certaines traductions ne sont pas toujours à la hauteur et que nous ne sommes pas tous capables d’aller lire Arthur Conan Doyle dans le texte…

Personnellement, pour commencer avec Le chien des Baskerville et ce mystère angoissant à la limite du thriller, je vous conseillerais bien la traduction d’Adrien de Jassaud… Sherlock Holmes arrivera-t-il à libérer la famille Baskerville de cette malédiction incarnée par ce chien-démon, ce sera à vous de le découvrir…

Et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

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