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Jean Raspail est décédé le 13 juin 2020 à l'âge de 94 ans (il est né en 1925)
Il est surtout connu, bien sûr, pour le coup d'éclat que fut la relecture de son Camp des Saints, paru en 1973. Le livre anticipait magistralement une Europe humaniste engluée dans les problèmes migratoires. On a souvent dit que le livre était visionnaire. A bien des égards, il l'était mais j'ai préféré attacher ce forum à "Sire", quoiqu'il n'ait pas toujours été apprécié par la critique.
Honnêtement, je ne me souviens plus beaucoup de l'histoire de Sire mais disons que cette lecture, que mon père m'avait faite à haute voix quand j'étais collégien, fut une gifle dont je me souviendrai toujours. Ma première immersion dans la Révolution.
Ce fut une sorte de baptême de sang et donc il y a un contenu émotionnel dans mon attachement à ce livre et cet auteur.
Royaliste et catholique, la pensée de Jean Raspail était pourtant bien plus universelle que ce que pouvaient laisser penser ces étiquettes complexes qu'il s'était collées lui-même et qui lui valurent de perdre une partie de son public. Il jetait son regard plein de douleur sur ces civilisations vouées à disparaître, dévorées par le libéralisme ou par les grandes idéologies modernes. Que deviendront les Mapuches de Patagonie dans cette Amérique du Sud au XIXe où se taillent des Etats-Nations à coup d'épée ? Que deviendront les Français d'antan si attachés à leur terre, à leurs moeurs, à leurs prêtres, dans le grand feu des technologies, des campagnes publicitaires et des républiques laïques ? Comment survivront les Esquimaux dans cet oubli général des savoirs traditionnels, quand leurs jeunes sont dévorés par le nouveau genre de vie américain? Qui se souviendra d'Antoine de Tounens ?
Toute sa vie Raspail n'a qu'une question :
Qui se souviendra des hommes ?
Peut-être l'un des derniers représentants des grands écrivains royalistes français, avec Michel de Saint-Pierre (autre romancier de génie). Leurs noms ont été enfouis par leurs vainqueurs. Paix à leur âme à tous les deux.
Il est surtout connu, bien sûr, pour le coup d'éclat que fut la relecture de son Camp des Saints, paru en 1973. Le livre anticipait magistralement une Europe humaniste engluée dans les problèmes migratoires. On a souvent dit que le livre était visionnaire. A bien des égards, il l'était mais j'ai préféré attacher ce forum à "Sire", quoiqu'il n'ait pas toujours été apprécié par la critique.
Honnêtement, je ne me souviens plus beaucoup de l'histoire de Sire mais disons que cette lecture, que mon père m'avait faite à haute voix quand j'étais collégien, fut une gifle dont je me souviendrai toujours. Ma première immersion dans la Révolution.
Ce fut une sorte de baptême de sang et donc il y a un contenu émotionnel dans mon attachement à ce livre et cet auteur.
Royaliste et catholique, la pensée de Jean Raspail était pourtant bien plus universelle que ce que pouvaient laisser penser ces étiquettes complexes qu'il s'était collées lui-même et qui lui valurent de perdre une partie de son public. Il jetait son regard plein de douleur sur ces civilisations vouées à disparaître, dévorées par le libéralisme ou par les grandes idéologies modernes. Que deviendront les Mapuches de Patagonie dans cette Amérique du Sud au XIXe où se taillent des Etats-Nations à coup d'épée ? Que deviendront les Français d'antan si attachés à leur terre, à leurs moeurs, à leurs prêtres, dans le grand feu des technologies, des campagnes publicitaires et des républiques laïques ? Comment survivront les Esquimaux dans cet oubli général des savoirs traditionnels, quand leurs jeunes sont dévorés par le nouveau genre de vie américain? Qui se souviendra d'Antoine de Tounens ?
Toute sa vie Raspail n'a qu'une question :
Qui se souviendra des hommes ?
Peut-être l'un des derniers représentants des grands écrivains royalistes français, avec Michel de Saint-Pierre (autre romancier de génie). Leurs noms ont été enfouis par leurs vainqueurs. Paix à leur âme à tous les deux.
Merci pour avoir fait cet éloge de Jean Raspail Il le mérite bien
:-)
Il écrivait remarquablement bien et je suis allé chez lui l'interviewer plusieurs fois dont une fois, je me souviens, pour L'anneau du pécheur, un roman que j'avais beaucoup aimé. J'aime aussi beaucoup le travail de jacques Terpant pour l'adapter en bandes dessinées...
à Shelton : ah bon ! Alors, quelle impression t'avait-il fait?
Humainement parlant, un homme plutôt sympathique, chaleureux, intelligent et plaisant à interviewer...
"En France à nouveau : les irréductibles de Vendée " dans "Pêcheur de lunes ", évocation des catholiques anticoncordataires du nord des Deux-Sèvres, personnages principaux de "Nêne" (prix Goncourt 1920) et de "Babette et ses frères" , ouvrages d'Ernest Pérochon (voir autre forum autour de "Nêne").
Oui, c'est effectivement très présent chez Pérochon ; ça s'appelle la Petite église : non reconnaissance du concordat, disparition de plusieurs sacrements, laïcisation du culte, refus de l'école catholique, etc. ça perdue encore aujourd'hui.
Quand j'ai fait mon stage de moniteur de colonie de vacances, une des filles en était membre...
Quand j'ai fait mon stage de moniteur de colonie de vacances, une des filles en était membre...
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