Myrco

avatar 01/05/2019 @ 19:26:15
Bonjour tout le monde,
Je viens de terminer l'étape 1 (chapitres I à V inclus) alors je vais y aller des premiers commentaires!

Je tiens d'abord à dire que je n'avais jamais lu ce roman, honte à moi à mon âge mais il est des monuments comme ça (car à première vue, c'en est un) dont les hasards de la vie repoussent toujours la lecture. Mais finalement, je suis bien contente de ne le découvrir que maintenant alors que je suis plus en mesure d'en apprécier la dimension et la richesse sans être polluée par des souvenirs plus ou moins vagues.

A propos de l'alternance des chapitres évoquée précédemment, je ne sais si la suite pérennise ou non cette structure, mais pour le moment: les quatre premiers chapitres déroulent l'intrigue ou plutôt introduisent le contexte (les fameuses tempêtes de poussière des années 30 notamment dans l'Oklahoma) et certains personnages. Quant au 5ème chapitre (je vais y revenir), il est effectivement en marge de la trame romanesque. Je ne dirais pas qu'il est documentaire parce que la forme en est très littéraire, je trouve mais disons qu'il surplombe, prend de la hauteur et analyse, passant de destins individuels au général.

En peu de pages (les 4 premiers chapitres), j'y ai déjà trouvé deux morceaux d'anthologie: le chapitre I qui rentre dans le vif du sujet avec un rendu remarquable de cette sécheresse cataclysmique qui progresse vers l'inéluctable et le chapitre III sur la tortue (métaphore qui préfigure la suite ?) Steinbeck y déploie un art époustouflant de la description, du détail précis et signifiant, fondé sur un grand don d'observation.
Sur si peu de pages, sont abordés déjà de nombreux thèmes: la dimension sociale par l'évocation de la pression patronale sur les salariés (le camionneur à qui on interdit la compagnie), la dimension anti-religieuse ( la conversation avec le pasteur qui se moque de certaines pratiques, remet en cause la notion de péché et de manière très intéressante redéfinit ce que pourrait être le Saint-Esprit dans un élan d'amour vrai pour l'humanité). Sur ce dernier point, on est déjà loin d'une réflexion superficielle.

Les dialogues sont dans une langue réaliste qui restitue bien la langue parlée (quoi que celle du pasteur ne marque guère de différence avec celle de Tom, petit bémol ?) et à ce moment du roman en tout cas, le ton peut être encore léger (les anecdotes que raconte Tom).

Mais le clou, c'est le chapitre V . Waouh! Génial, formidable de clarté dans l'expression, de lucidité dans l'analyse du système capitaliste! Cette déshumanisation du système, cette déresponsabilisation ce ceux qui officient dans l'exécution, l'impact de cette mécanisation et de cette "salarisation" de travailleurs qui ont perdu tout lien avec la terre (l'opposition entre le fer froid et sans âme et la terre chaude et vivante). J'ai pensé à la ferme-usine des mille vaches où la relation homme-animal disparaît au profit d'une relation machine-machine au service de la seule productivité !
S nous décrit un monde (on est au début des années 60 mais ce monde là est plus que jamais le nôtre) ou pour des raisons de sécurité (la paye) l'individualisme amène à trahir sans honte et sans aucune considération morale.
Le pire c'est que l'homme révolté ne sait plus qui combattre "qui pouvons nous tuer ?) parce que ce ne sont plus des individus mais des entités non localisables.
Quelle brûlante actualité!

Myrco

avatar 01/05/2019 @ 19:30:08
J'ai écrit mon post alors que les dernières remarques n'apparaissaient pas encore (c'est pourquoi je parlais de premiers commentaires).

Myrco

avatar 01/05/2019 @ 19:50:42
Désolée, je me suis mélangé les pinceaux : on est à la fin des années 30 bien sûr (le roman est paru en 39) Pfff...

Ludmilla
avatar 01/05/2019 @ 19:53:47
Comme Myrco, je n'avais jamais lu "Les raisins de la colère".
Ce qui me vaut le plaisir de découvrir ce roman en bonne compagnie.
Au vu des 5 premiers chapitres, il mérite largement sa réputation.

Difficile d'ajouter quelque chose à ton excellent commentaire, Myrco!

Myrco

avatar 02/05/2019 @ 08:52:59
Merci Ludmilla mais j'espère bien d'autres commentaires que les miens;-)
Petit correctif après réflexion: le chapitre I est bien dans le même registre que le V; même vision générale, même souffle...
A+

Tistou 02/05/2019 @ 09:09:28
Ce qui frappe, de prime abord, et qui se confirme sur les 60 premières pages, c'est l'art de Steinbeck à incarner des paysages, des situations. Nous sommes en Oklahoma, un état déshérité, pauvre, où les conditions climatiques et, partant, des fermiers est très difficile. Et tout de suite, dès les premières lignes, on y est :

"Sur les terres rouges et une partie des terres grises de l'Oklahoma, les dernières pluies tombèrent doucement et n'entamèrent point la terre crevassée. Les charrues croisèrent et recroisèrent les empreintes des ruisselets. Les dernières pluies firent lever le maïs très vite et répandirent l'herbe et une variété de plantes folles le long des routes, si bien que les terres grises et les sombres terres rouges disparurent peu à peu sous un manteau vert."

Très visuel, John Steinbeck a le don de nous placer au coeur des paysages et d'introduire la désespérance des fermiers confrontés à l'ingratitude des terres et du climat de ce coin des USA.
Très vite il nous introduit Tom Joad, d'une manière détournée, via les yeux d'un camionneur, via les petites misères du bas peuple de ce pauvre Etat de cette époque. Et court retour, rapide, au paysage, au contexte physique.
Alternance à nouveau vers Tom Joad qui progresse vers la ferme familiale, on sait maintenant davantage qui il est, rencontre "du 3ème type" avec un pasteur "déchu" (?), personnage bizarre type "prêcheur" comme il en pullule curieusement dans ce pays (au moins actuellement).
Et dans un mouvement de balancier, déjà mis en avant, Steinbeck en revient Chapitre V à des considérations plus générales pour, à chaque fois, toujours positionner davantage la problématique de ces fermiers chassés de leurs terres ingrates.
Au passage, dans ce chapitre V, quelque chose m'a fait tiquer, qui représente à coup sûr les pensées de l'époque (1938-1939) mais je n'exclus pas qu'elle soit aussi le reflet de celle de Steinbeck lui-même :

Il s'agit d'un plaidoyer d'un métayer qu'on va chasser de sa terre :
"C'est mon grand-père qui a pris cette terre, et il a fallu qu'il tue les Indiens, qu'il les chasse. Et mon père est né sur cette terre, et il a brûlé les mauvaises herbes et tué les serpents ..."

Serpents, Indiens, allez éliminez-moi tout ça ! Je ne suis pas certain que Steinbeck ne valide pas dans une certaine mesure ce raisonnement. La prise de conscience vis à vis de la spoliation vis à vis des Amérindiens étant plus tardive, je pense.
N'empêche, protester contre une injustice, une spoliation quand ça repose sur une autre spoliation initiale, ça reste bien bancal ... Bon mais nous n'en sommes qu'au Chapitre V, peut-être me faisai-je des idées et que cette impression évoluera.

Reste que le style de Steinbeck est puissant, très vivant, à la fois profond dans ces considérations humaines, sociales et politiques et précis dans ces mises en place de paysages ou de personnages.

Cyclo
avatar 02/05/2019 @ 09:39:27
Lu les 6 premiers chapitres...
Je rappelle que le livre se passe dans les années 30 (et non pas 60) comme j'ai cru lire chez Myrco.
Assez d'accord avec tout ce qui a été dit, magnifique description du contexte local (Steinbeck est un des rares auteurs dont les descriptions (climat, sols, ciels, etc.) sont bien intégrées et font avancer le roman tout en l'éclairant.
Quant aux dialogues (faudrait comparer avec l'original, la traduction de Coindreau pourrait être revue, bien que très bonne) et à la présentation des personnages (ce sont les dialogues qui nous les font connaître), c'est fait, pour l'instant, de main de maître...
Contrairement à certains, je l'avais déjà lu en 1960, à 14 ans et demi (et vu le film de Ford une bonne dizaine de fois). Et j'y retrouve mon plaisir d'adolescent.

On ne peut pas avoir tout lu ! Personnellement, je viens de lire - enfin - "La vingt-cinquième" heur, un autre grand roman du XXe siècle.

Saint Jean-Baptiste 02/05/2019 @ 10:04:34
Je ne suis qu’au premier chapitre, même pas 5 pages dans l’édition poche, et je m’aperçois que je ne l’avais jamais lu.
J’avais confondu avec La Route au Tabac de Erskine Cadwell.
Difficile d’imaginer que c’est le même auteur que Des Souris et des Hommes.
Je vais essayer de vous rattraper.

Myrco

avatar 02/05/2019 @ 10:11:39
Lu les 6 premiers chapitres...
Je rappelle que le livre se passe dans les années 30 (et non pas 60) comme j'ai cru lire chez Myrco.

Oui Cyclo, tu as raison mais j'avais déjà corrigé cette bévue (confusion de l'année d'écriture avec l'année d'attribution du Nobel) dans un post suivant;-) Par contre j'avais bien fait référence au contexte des "tempêtes de poussière des années 30 " dans lequel se situe le roman.

Pieronnelle

avatar 02/05/2019 @ 17:26:12
Ce qui frappe, de prime abord, et qui se confirme sur les 60 premières pages, c'est l'art de Steinbeck à incarner des paysages, des situations. Nous sommes en Oklahoma, un état déshérité, pauvre, où les conditions climatiques et, partant, des fermiers est très difficile. Et tout de suite, dès les premières lignes, on y est :

"Sur les terres rouges et une partie des terres grises de l'Oklahoma, les dernières pluies tombèrent doucement et n'entamèrent point la terre crevassée. Les charrues croisèrent et recroisèrent les empreintes des ruisselets. Les dernières pluies firent lever le maïs très vite et répandirent l'herbe et une variété de plantes folles le long des routes, si bien que les terres grises et les sombres terres rouges disparurent peu à peu sous un manteau vert."

Très visuel, John Steinbeck a le don de nous placer au coeur des paysages et d'introduire la désespérance des fermiers confrontés à l'ingratitude des terres et du climat de ce coin des USA.
Très vite il nous introduit Tom Joad, d'une manière détournée, via les yeux d'un camionneur, via les petites misères du bas peuple de ce pauvre Etat de cette époque. Et court retour, rapide, au paysage, au contexte physique.
Alternance à nouveau vers Tom Joad qui progresse vers la ferme familiale, on sait maintenant davantage qui il est, rencontre "du 3ème type" avec un pasteur "déchu" (?), personnage bizarre type "prêcheur" comme il en pullule curieusement dans ce pays (au moins actuellement).
Et dans un mouvement de balancier, déjà mis en avant, Steinbeck en revient Chapitre V à des considérations plus générales pour, à chaque fois, toujours positionner davantage la problématique de ces fermiers chassés de leurs terres ingrates.
Au passage, dans ce chapitre V, quelque chose m'a fait tiquer, qui représente à coup sûr les pensées de l'époque (1938-1939) mais je n'exclus pas qu'elle soit aussi le reflet de celle de Steinbeck lui-même :

Il s'agit d'un plaidoyer d'un métayer qu'on va chasser de sa terre :
"C'est mon grand-père qui a pris cette terre, et il a fallu qu'il tue les Indiens, qu'il les chasse. Et mon père est né sur cette terre, et il a brûlé les mauvaises herbes et tué les serpents ..."

Serpents, Indiens, allez éliminez-moi tout ça ! Je ne suis pas certain que Steinbeck ne valide pas dans une certaine mesure ce raisonnement. La prise de conscience vis à vis de la spoliation vis à vis des Amérindiens étant plus tardive, je pense.
N'empêche, protester contre une injustice, une spoliation quand ça repose sur une autre spoliation initiale, ça reste bien bancal ... Bon mais nous n'en sommes qu'au Chapitre V, peut-être me faisai-je des idées et que cette impression évoluera.

Reste que le style de Steinbeck est puissant, très vivant, à la fois profond dans ces considérations humaines, sociales et politiques et précis dans ces mises en place de paysages ou de personnages.

Tistou, je n'ai pas le sentiment que Steinbeck valide cette spoliation aux indiens, je pense qu'il a un regard lucide sur la situation et les faits. Les paysans ne sont pas des anges et les Etats Unis se sont construits ainsi dans le courage et la violence. Ces paysans subissent à leur tour une autre violence et ils seront victimes comme l'ont été les indiens et d'une certaine façon c'est la loi du plus fort qui gagnera...mais avec des aspects économiques et sociaux...

Saint Jean-Baptiste 02/05/2019 @ 17:47:33
J’ai lu les 5 premiers chapitres (il pleut sans arrêt).
Dans l’ensemble, et jusqu’à présent, je ne suis pas tellement emballé.
Le premier chapitre est formidable, je l’ai relu tellement c’est beau. Cette description de la nature et des hommes qui en vivent est vraiment bien.
Je m’attendais à mieux pour la suite.

Je trouve que le dialogue entre le camionneur et Joad est une bonne façon de nous présenter Joad, qui semble être un personnage principal du roman ; mais je trouve que ce dialogue manque franchement de densité.
Quant au dialogue entre le pasteur et Joad il m’a semblé qu’il était inutilement verbeux. Peut-être qu’il trouvera sa raison d’être par la suite mais, sur le moment, je trouve que c’est sans tellement d’intérêt pour le récit.

Le chapitre V est d’une tout autre veine. C’est une belle exposition du drame des temps modernes qui a mis fin aux petites exploitations agricoles dans tous les pays ; c’est une fatalité ! l’agriculture s’est industrialisée, sans qu’on puisse désigner un véritable responsable. Un drame humain très bien exposé dans ce chapitre.

LesieG

avatar 02/05/2019 @ 18:02:14
Les dialogues sont dans une langue réaliste qui restitue bien la langue parlée (quoi que celle du pasteur ne marque guère de différence avec celle de Tom, petit bémol ?) et à ce moment du roman en tout cas, le ton peut être encore léger (les anecdotes que raconte Tom).


Je reviens sur ce sujet car je ne l'ai pas pris de la même façon.

En fait le routier parle de "types comme ça qu'emploient des grands mots ronflants"
Et Joad répond "les pasteurs" (page 19 du folio)

Est-ce que ça veut dire que les pasteurs parlent bien ou pas, je n'en suis pas convaincue.

Saule

avatar 02/05/2019 @ 18:43:17
Je crois que ça veut dire que les pasteurs utilisent des mots ronflants, donc oui on peut dire qu'ils parlent bien. Mais Cassy n'est plus pasteur, et donc il se permet de parler comme il veut, de rire aux blagues salaces, etc. Il me semble qu'il dit explicitement qu'il est content de plus être pasteur pour cette raison (de ne pas devoir se réfréner dans son language).

J'en suis au chapitre 6 ou 7. J'ai le même sentiment que lors de ma première lecture (j'étais adolescent), j'aime bien mais je trouve que c'est fort long. J'ai beaucoup aimé le chapitre deux, la manière dont Steinbeck introduit Tom (le personnage principal certainement) dans l'histoire. Même chose avec le pasteur qui atterrit dans l'histoire de manière impromptue.

Tistou 02/05/2019 @ 19:02:44
Je recrée donc un fil "au propre" pour démarrer avec vous cette nouvelle aventure. :-)

S'étaient engagés au pacte de sang :

LesieG
Marvic
Bluewitch
Tistou
FD
Pieronnelle
Ludmilla
Septularisen
SJB
Saule
Myrco
Cyclo

Toujours de la partie? Je n'ai oublié personne? Des invités supplémentaires?

Vous avez tous votre livre, votre crayon, votre café (ou thé ou...), vos lunettes de lecture et votre coussin favori?

Je propose donc de démarrer ce mercredi 1er Mai à 00h04. Ceux qui veulent peuvent m'apporter un brin de muguet. :-)

Un rythme de partage tous les 5 chapitres (toutes les 60-70 pages) semble en phase avec les lectures précédentes, si cela vous va?
Merci de bien indiquer où vous en êtes de votre lecture quand vous postez un message pour ne pas spoiler les lambins et lambines (dont je ferai sans doute partie). ;-)

Petit rappel : s'il devait y avoir un débat politique, social, communautaire, utopique, esthétique, gustatif, artistique ou chimérique, n'oubliez pas, tout le monde aura du dessert et on va bien s'amuser ! :-)

Et c'est quoi le tempo alors, Bluewitch ?
Les 5 premiers chapitres du 1er Mai jusqu'à ?
Les 5 suivants à partir de quand ?
En fait la question est : 5 chapitres tous les combien de jours ? (histoire que nous nous en tenions à un rythme à peu près commun ?

Myrco

avatar 02/05/2019 @ 19:17:38
Les dialogues sont dans une langue réaliste qui restitue bien la langue parlée (quoi que celle du pasteur ne marque guère de différence avec celle de Tom, petit bémol ?) et à ce moment du roman en tout cas, le ton peut être encore léger (les anecdotes que raconte Tom).



Je reviens sur ce sujet car je ne l'ai pas pris de la même façon.

En fait le routier parle de "types comme ça qu'emploient des grands mots ronflants"
Et Joad répond "les pasteurs" (page 19 du folio)

Est-ce que ça veut dire que les pasteurs parlent bien ou pas, je n'en suis pas convaincue.


En fait ce qui m'avait paru curieux, c'était sa façon de parler qui contracte les mots ou utilise des formulations particulières qui sont des marqueurs sociaux populaires genre: " c'est-il donc que tu ne l'aimes pas " (page 37)ou "...des choses que je pensais qu'elles pouvaient " etc. Ce n'est pas une question de vocabulaire.

Myrco

avatar 02/05/2019 @ 19:28:27
@ Tistou
Si on peut suivre le même rythme, c'est vrai que c'est mieux mais il n'y a jamais eu de rythme imposé dans les lectures communes. Chacun lit à son rythme et comme il peut en fonction des ses possibilités. La seule contrainte est de livrer ses commentaires en référence à des tranches précises définies à l'avance (ici chapitre I à V, puis VI à X et ainsi de suite (en le précisant en tête) de sorte que l'on puisse éviter de lire des commentaires ayant trait à ce que l'on n'a pas encore lu.

Fd
avatar 02/05/2019 @ 19:28:31
J'ai retenu les pages 8-9 (éd. Gallimard) qui, pour moi, présentent déjà la trame, le fil rouge de ce roman, nous met directement dans la peau des paysans qui regardent, avec angoisse, les nuages qui fuient vers le nord, ne laissant tomber que quelques gouttes.

Soleil torride... vent augmenta, accéléra, hurla, creusa sournoisement... poussière s'éleva, s'étendit, retomba... maïs sécha, s'affaissa... C'est magnifiquement bien décrit et j'étais immédiatement prise dans ce tourbillon d'événements qui vont vers le drame et mon impatience à lire la suite !

Koudoux

avatar 03/05/2019 @ 06:51:50
J'ai lu 6 chapitres ,rien de plus à dire par rapport à vos analyses.
Par contre "C'est mon grand-père qui a pris cette terre, et il a fallu qu'il tue les Indiens, qu'il les chasse. Et mon père est né sur cette terre, et il a brûlé les mauvaises herbes et tué les serpents ..."
m'a vraiment secoué.

Saint Jean-Baptiste 03/05/2019 @ 12:00:34

Par contre "C'est mon grand-père qui a pris cette terre, et il a fallu qu'il tue les Indiens, qu'il les chasse. Et mon père est né sur cette terre, et il a brûlé les mauvaises herbes et tué les serpents ..."
m'a vraiment secoué.

@Koudoux
C’est l’éternelle question : à qui appartient la terre ?
C’est la fable : Le Chat la Belette et le petit Lapin.
Les Indiens étaient nomades, ils n’étaient pas propriétaires des terres, mais ils les occupaient, c’était leur terrain de chasse – comme les serpents, d’ailleurs.
On dirait que les Américains ne se sont pas posé la question, du moins à cette époque, c’était la loi du plus fort.
Moi je suis assez d’accord avec Marx qui disait : « la terre appartient à celui qui l’exploite », mais je ne sais pas si ça résout le problème. Et, apparemment, c’est quand même un peu l’objet du livre, dirait-on.

Myrco

avatar 03/05/2019 @ 15:17:08
Les amérindiens occupaient ces vastes espaces depuis des temps immémoriaux, de ce fait ils étaient sûrement plus légitimes que n'importe qui. La terre ils la respectaient et la notion de propriété leur était étrangère. Ces valeurs étaient quelque part plus hautes que celles de nos sociétés modernes mais ce n'est pas le sujet j'en conviens.
Il est intéressant de revenir sur l'histoire de l'Oklahoma pour se souvenir que cela a été des terres de déportation des indiens avant qu'on ne les chasse à nouveau de là à la fin du XIX ème pour y faire venir des colons.

Je crois qu'ici on est largement au-dessus de savoir à qui appartient la terre pour autant qu'elle doive appartenir à quelqu'un. Il me semble que le problème est celui de la surexploitation de la terre et de l'homme, les deux étant niés au seul profit du dieu Argent;-(

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