Saint Jean-Baptiste 26/05/2018 @ 11:10:00
Avec cette critique du livre du capitaine Guillaume Ancel sur le génocide rwandais : « La fin du silence », il faut préciser que la Belgique aussi avait fait le mauvais choix. Avec la France, elle avait armé et formé l’armée rwandaise des Hutu génocidaires (on ne met pas d’« s » aux Hutu, ni aux Tutsi, je ne sais pas pourquoi).
La Belgique l’a payé cher ! Dix soldats d’élite, des para-commandos, qui devaient protéger la première ministre Agathe Uwilingiyimana, avaient reçu l’ordre de baisser les armes devant leurs « alliés » hutu. Ils ont été, instantanément, assassinés en même temps que la première ministre !
C’était le 7 avril 1994. Le départ du génocide était donné depuis la veille. Les Belges et les Français n’ont rien fait pour l’empêcher. Il s’est passé sous leurs yeux, ils n’y ont pas participé mais ils n’ont rien fait pour l’empêcher.

Mais, au moins, en Belgique, nous dit l'auteur du livre, il y a eu une commission parlementaire dont les débats étaient rendus publiques. Le colonel qui avait donné l’ordre aux 10 para-commandos de déposer les armes a dû se justifier sur les raisons de son ordre. Je ne sais plus s’il a été sanctionné, je crois qu’il a dit que l’ordre venait d’un commandant de l’ONU, mais je n’en sais plus rien.

L’important, pour le capitaine Guillaume Ancel, c’est que la Belgique a essayé de connaître la vérité. Ce qu’il reproche à la France, aux politiques français, c’est de maintenir une chape de plomb sur ces événements.

Saule

avatar 26/05/2018 @ 11:22:32
On avait beaucoup parlé du Rwanda à l'époque de cette commision parlementaire, je me souviens aussi de l'audition d'une religieuse rwandaise qui avait laissé les génocidaires entrer dans le monastère (?). Des histoires infiniment tristes et dures à supporter mais il était nécessaire de les laisser sortir.
Le livre que tu présentes a l'air passionnant, en effet.

Saint Jean-Baptiste 27/05/2018 @ 14:28:27
, je me souviens aussi de l'audition d'une religieuse rwandaise qui avait laissé les génocidaires entrer dans le monastère (?).
La conduite des religieux dans cette aventure a été abominable. Ici on peut parler franchement de déshumanisation !
Les religieux ont souvent ouvert leurs églises aux génocidaires pour « évacuer » – en fait, pour exterminer – les Tutsi qui s’y étaient réfugiés. On peut dire qu’ils ont participé au génocide.

Dans son livre, Guillaume Ancel raconte ses démêlées avec un évêque qui lui a dit : chez nous, tout s’est bien passé, les Tutsi ne courraient pas assez vite ! Et il découvre chez l’évêque un gigantesque dépôt d’armes, qu’il s’empresse de confisquer, bien entendu.

Les religieux ont choisi le mauvais camp et ça s’explique : quand les missionnaires belges sont arrivés au Rwanda, les Tutsis, qui étaient la classe dominante, ont dit : nous sommes aussi civilisés que vous, nous n’avons besoin ni de votre instruction ni de votre culture.
Par contre les Hutu, la classe laborieuse au service des Tutsi, ont été à l’école des missions.
Quand l’indépendance est arrivée, ils savaient lire et écrire, ils ont assuré l’administration du pays et, finalement, quand il y a eu des élections, ils ont pris le pouvoir, ils étaient les plus nombreux.

Autrefois, ils avaient été persécuté par les Tutsi, ils se sont vengés. Et hélas ! les religieux étaient de leur côté.

Un moment, dans son livre, Guillaume Ancel semble insinuer que la religion a son mot à dire dans l’armée française… C’est peut-être aussi vrai pour l’armée belge ?

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