Koudoux

avatar 04/11/2017 @ 20:13:46
2ème jour:
Partie comique avec le jeune de 23 ans, partie historique avec le traité de Versailles (que pouvait faire ce groupe pour influencer la politique en Europe? ) et partie privée (continuer son travail alors que son père est très malade).
Très surprenante la vie du majordome...

Septularisen
avatar 04/11/2017 @ 21:09:32
T'as quand même compris que c'était pour de faux? :-))))


Vaut mieux!
Parce-que si c'était seulement pour moi, le pauvre Kazuo ISHIGURO ne vendrait pas beaucoup de livres! ;~D)))

Septularisen
avatar 04/11/2017 @ 21:16:48
Encore une fois j’ai souri, et ce n’est pas fini... pour la mission dont il est chargé : expliquer les réalités de la vie à un jeune homme de 23 ans...


C'est un des passages du livre que je n'ai jamais compris.
Mais pourquoi donc le "maitre des lieux" charge-t-il le majordome de cette "mission"?
Pourquoi ne fait-il pas lui-même "l'éducation" sexuelle de son neveu?
(D'ailleurs celui-ci en a t-il vraiment besoin? Comme on le verra dans la suite du roman, il n'est pas si ingenu que l'on pourrait le croire au premier abord!)...
N'est-il pas capable de le faire? Ne veut-il pas le faire? Parce-qu'il est de la même famille? S'estime-il "au dessus" de cela? ...

Saule

avatar 04/11/2017 @ 21:46:32
Je pense que Sir Darlington veut se décharger d'une mission plutôt gênante, tout comme le père du jeune homme s'en était déchargé sur lui. Bien sur Stevens n'y retrouve rien à redire, il a son habituelle abnégation, mais ce n'est pas très fair-play de la part du maitre des lieux.

Au fur et à mesure l'auteur nous montre l'incapacité sentimentale de Stevens, c'est très habile car tout est raconté par le majordome et on sent qu'il se rend compte indiciblement qu'il est passé à côté de quelque chose. Miss Keaton l'accuse d'ailleurs de toujours porter un masque, et plus elle tente de s'ouvrir à lui plus il se replie sur une relation purement professionnelle. C'est tout à fait pathétique.

J'arrive à la dernière partie, il va enfin rencontrer Miss Keaton. Je pense que la fin est la même que dans le film mais je verrai.. J'aime vraiment beaucoup.

LesieG

avatar 04/11/2017 @ 22:05:34
Encore une fois j’ai souri, et ce n’est pas fini... pour la mission dont il est chargé : expliquer les réalités de la vie à un jeune homme de 23 ans...



C'est un des passages du livre que je n'ai jamais compris.
Mais pourquoi donc le "maitre des lieux" charge-t-il le majordome de cette "mission"?
Pourquoi ne fait-il pas lui-même "l'éducation" sexuelle de son neveu?
(D'ailleurs celui-ci en a t-il vraiment besoin? Comme on le verra dans la suite du roman, il n'est pas si ingenu que l'on pourrait le croire au premier abord!)...
N'est-il pas capable de le faire? Ne veut-il pas le faire? Parce-qu'il est de la même famille? S'estime-il "au dessus" de cela? ...


Cette « charge » a déjà été un peu imposée à l’oncle par le père qui n’arrive pas à parler avec son fils.

Est-ce dû à l époque qui ne se prête pas à de genre de conversation ??? Beaucoup ont souvenirs de parents ou grands-parents racontant le tabou que c’était mais surtout l’absurdité de certaines choses qui leur étaient dites même si ça semble surréaliste de nos jours. Et on voit d’ailleurs que le majordome prend un drôle de détour pour essayer d’aborder le sujet.

Est-ce que c’est trop gênant pour ces anglais très dignes ??? Ici l’éducation sexuelle est appelée : « les réalités de la vie ». J’ai une toute autre interprétation, beaucoup plus terre à terre, de cette expression. Le mot relation n’est même pas utilisé, sans aller jusqu’à sexuelle il aurait pu être utilisé homme/femme ou humaine.

Très difficile à dire finalement.

Quoiqu’il en soit ce qui m’a surtout amusée c’est que cette tâche lui ait été donnée alors qu’il a déjà d’énormes problèmes avec le badinage.... badinage qu’on retrouve un peu plus loin quand il est à l’auberge ; et alors que j’ai trouvé la répartie très à propos, elle semble tomber à plat. Je parle de la répartie suivante : « une variation locale sur le chant du coq, assurément » mortelle.


Est-ce dû à la « dignité

Saint Jean-Baptiste 05/11/2017 @ 11:58:25



... se consacrer à une mission de nos jours même dans une usine ou une entreprise qui peuvent être considérées comme des exploiteurs . Le goût du travail bien fait, la réalisation d'une mission n'impliquent pas forcément une soumission (...)

... mais se faire humilier


Pour le majordome et son Maître c’est comme pour les employés d’une usine ou d’une entreprise : tout dépend de la direction. Comme tu le dis bien, les dirigeants ne sont pas toujours des « exploiteurs », mais ça arrive, et probablement plus souvent aujourd’hui que jadis. L’époque paternaliste a connu des jours heureux mais c’est du passé.

Le majordome le dit dans son récit du troisième jour : il faut bien choisir son maître. Et alors on travaille en équipe et chacun est à sa place. On accompli son devoir, sa mission, comme il dit, et il n’est pas question de « servilité ». En tous cas, je ne l’ai pas resenti dans le livre.

Dans le film le majordome est peut-être humilié mais pas dans le livre.
Il y a un passage très intéressant : quand les invités lui demandent son avis sur les grands problèmes du monde, il refuse de répondre et les invités se moquent de lui.
Mais le lendemain le Maître vient lui parler. On sent qu’il est vraiment ennuyé et il lui explique de ce qui s’est passé. Il réconforte son majordome en lui disant qu’il a contribué à éclaircir une situation qui engage l’avenir des démocraties.
On ne peut vraiment pas parler de « soumission » ni « d’humiliation ». Au contraire, il apparaît qu’il existe entre les deux hommes une véritable estime mutuelle pour ne pas dire une véritable amitié.


Saint Jean-Baptiste 05/11/2017 @ 12:09:45
...tout à fait pathétique.

C’est vrai que cet homme est pathétique. Il passe à côté de la vie. Mais son côté renfermé fait partie de sa personnalité. C’est ce qui le rend attachant, je trouve. Et puis Miss Kenton et lui sont dans la même situation : ils n’ont pas de famille, aucune attache autre que le domaine qu’ils considèrent comme le leur. Ce domaine fait partie de leur vie. C’est leur vie.

LesieG

avatar 05/11/2017 @ 12:15:46
Fin du 3ème soir,

Ce personnage du majordome m'est de moins en moins sympathique, il ferait même parti des personnes qui m'énerve au plus au point, celles qui ne prennent aucune décision, n'ont aucune opinion, se mettant totalement sous la "coupe" de quelqu'un et se justifiant sans cesse en considérant que cela est normal et que c'était finalement son rôle. Cela se voit bien après son passage dans le petit village et son explication sur les personnes devant être décisionnaires et pouvant se considérer comme "dignes".

Le pire passage, celui où je l'aurais bien baffé :((( : le renvoi des deux femmes de ménage à cause de leur appartenance à la communauté juive. Qu'il se soumette à sa Seigneurie, soit, après tout il fait ce qu'il veut, mais qu'il défende son patron envers et contre tout et dénigre Miss Kenton pour, quand sa Seigneurie regrette sa décision, lui vire aussi par la même occasion je trouve ça odieux. Alors notre majordome serait il de mauvaise foi ou serait il complètement dénué d'intelligence ???

J'ai vraiment hâte qu'il retrouve enfin Miss Kenton pour voir se que va donner ces retrouvailles... cette confrontation.... à suivre.

LesieG

avatar 05/11/2017 @ 12:24:35


On ne peut vraiment pas parler de "soumission» ni «d’humiliation». Au contraire, il apparaît qu’il existe entre les deux hommes une véritable estime mutuelle pour ne pas dire une véritable amitié.



Les divergences d'opinions commencent :))))

Je ne suis absolument pas d'accord, lors de ce passage, le majordome conforte "Sa Seigneurie" que je cite mot pour mot :
"On ne peut pas demander à l'home de la rue d'en savoir assez sur la politique, l'économie, le commerce international, et quoi encore ? Et pourquoi lui demander ? En fait vous avez très bien répondu hier soir"

Je ne vois absolument pas où il y a de l'estime pour quelqu'un que l'on positionne clairement un cran en dessous de nous...
Je me sentirais totalement humiliée de ce genre de réflexion, soumise ? surement pas, la personne serait vite remise à sa place.

LesieG

avatar 05/11/2017 @ 12:25:58
J'étais très énervée lors de ma réponse : l'hoMMe et non l'hoMe.

Lobe
avatar 05/11/2017 @ 13:18:18
Je suis à la fin du matin du deuxième jour, pas vraiment en phase avec vous (je vous lirai donc en détail une fois fini le livre je pense).
Le repas final du congrès, où se croisent les discours très sérieux, le délicieux Mr Cardinal Jr et la gestion de la crise paternelle vaut la chandelle. La distance de Stevens fait que je me sens toujours très "en surplomb", je ne saurais pas dire si cela participe ou non au plaisir de lecture.
Je vais continuer un peu encore aujourd'hui.

Sissi

avatar 05/11/2017 @ 14:33:34

Encore une fois j’ai souri, et ce n’est pas fini... pour la mission dont il est chargé : expliquer les réalités de la vie à un jeune homme de 23 ans...


Ah ! Moi aussi j’ai pouffé de rire. C’est trop drôle cette mission qu’on demande au majordome ; et la manière : vous connaissez la vie, Stevens, les oiseaux, les abeilles…
Et le majordome : oui, oui, je vois… Et puis la tentative d’une première leçon, avec les oies sur l’étang... Et tout ça au moment de la grande réunion au sommet, c’est trop drôle.
J’espère qu’on va le revoir, ce (très) jeune homme de 23 ans.

Ça m’a rappelé qu’un jour, j’avais la soixantaine bien tapée, un client s’est présenté à l’imprimerie où je travaillais et, en entendant mon nom, il s’est précipité sur moi, m’a serré les deux mains et m’a dit : je me souviens de vous, nous avons été sur le même banc de l’école, en 4ème année primaire au pensionnat de… un coin perdu à 30 Km de la ville de Liège.
J’en suis tombé à la renverse mais il m’a expliqué : au cours de religion, j’avais posé une question sur la sainte Vierge et la naissance du petit Jésus et toute la classe avait compris que je ne savais pas comment on faisait les enfants. On a rit, disait-il, on a rit, on a rit, et il en riait encore aujourd’hui. Je lui ai dit que maintenant je savais, mais ça ne l’a pas fait arrêter de rire…

(c’était encore un épisode de l’interminable série « je vous raconte ma vie »)
;-))




J'espère qu'il y en aura encore beaucoup d'autres! c'est toujours absolument savoureux!

Sissi

avatar 05/11/2017 @ 14:37:34
Moi celui que j'aurais baffé c'est celui qui réclame ses bandages pour ses pauvres pieds à longueur de temps!!!

Je lis moins vite que vous par contre....j'attaque seulement le troisième jour.
Mais j'ai bien ri aussi sur la manière d'aborder la sexualité, la nature, les oies......et tout qui s'arrête là en plus! :-)

Je ne sais toujours pas quoi penser de notre personnage principal....

Marvic

avatar 05/11/2017 @ 17:21:20
Terminé le 4°chapitre, Deuxième jour après-midi.
Où je découvre que les qualités d'un majordome, dignité et honneur, telles que le conçoit Stevens, en font un personnage déshumanisé.
Miss Kenton m'apparaît comme le Jiminy Cricket de Stevens. Une conscience qui lui fait dire ces mots d'une grande justesse: "il faut que vous veniez tout de suite, Mr Stevens, sans quoi vous risquez d'en avoir plus tard un grand regret."
Comme LesieG, le personnage me semble beaucoup moins sympathique. Persuadé qu'il joue un rôle important dans l'Histoire, par sa présence, son abnégation.


On ne peut vraiment pas parler de "soumission» ni «d’humiliation». Au contraire, il apparaît qu’il existe entre les deux hommes une véritable estime mutuelle pour ne pas dire une véritable amitié.

Les divergences d'opinions commencent :))))
Je ne vois absolument pas où il y a de l'estime pour quelqu'un que l'on positionne clairement un cran en dessous de nous...
Je me sentirais totalement humiliée de ce genre de réflexion, soumise ? surement pas, la personne serait vite remise à sa place.

Estime ou respect ?
Une chose est sûre (de mon point de vue), Stevens ne se sent pas humilié.

Pieronnelle

avatar 05/11/2017 @ 20:26:36
Oui tu as raison je crois Marvic, le majordome ne se sent pas humilié et c'est bien là où personnellement ça me gêne...car je pense qu'il y a vraiment humiliation par la façon dont on le traite, mais il ne le voit pas ou bien il se met volontairement des oeillères. A-t-il le choix ? Ça peut se discuter mais quelque part sa dignité est sans doute un cache-misère.
Je m'aperçois que, en dehors de l'opinion que l'on peut avoir pour ce genre de fonction , l'introspection du majordome dans le cadre du livre ressort beaucoup plus apparemment que dans le film et la qualité de l'écriture apporte beaucoup sur le jugement que l'on peut avoir sur lui. Dans le film tout est dans la qualité de l'interprétation pour tenter de faire ressortir ce qu'il peut ressentir. De même pour Miss Kenton. De l'importance de comparer, ou pas...C'est pourquoi j'ai voulu mettre une distance entre le film et la lecture ; le film en tout cas est remarquable.

Koudoux

avatar 06/11/2017 @ 07:38:13
Je pense aussi que Stevens ne se sent pas humilié.
Pas beaucoup lu ce we mais vu le film.
Arrivée au 3ème jour.

LesieG

avatar 06/11/2017 @ 09:25:47
Et voilà, terminé...
par contre je ne peux pas dire ce que je pense de la fin sans spolier donc je vais rester générale.

Très belle découverte qui malgré son impression de « lenteur » m’aura fait parfois vivement réagir.

Saint Jean-Baptiste 06/11/2017 @ 11:28:58

C'est un des passages du livre que je n'ai jamais compris.

@ Septu
Moi non plus je n’ai pas compris pourquoi. Mais si l’auteur a voulu amuser le lecteur il a réussi… Maintenant j’ai terminé le livre et je me demande toujours ce que ce jeune-homme tenait si précieusement dans sa mallette.

Je vais attendre pour en dire plus que les autres aient terminé la lecture. mais je peux déjà dire que la fin ne déçoit pas.

Saint Jean-Baptiste 06/11/2017 @ 11:36:20


Je ne suis absolument pas d'accord, lors de ce passage, le majordome conforte "Sa Seigneurie" que je cite mot pour mot :
"On ne peut pas demander à l'home de la rue d'en savoir assez sur la politique, l'économie, le commerce international, et quoi encore ? Et pourquoi lui demander ? En fait vous avez très bien répondu hier soir"

Je ne vois absolument pas où il y a de l'estime pour quelqu'un que l'on positionne clairement un cran en dessous de nous...
Je me sentirais totalement humiliée de ce genre de réflexion, soumise ? surement pas, la personne serait vite remise à sa place.

@LesieG
Il ne se sent pas humilié, pour moi c’est certain. Qu’auriez-vous répondu à sa place ? S’il avait donné son avis il se serait ridiculisé ; et d’ailleurs, après, Lord Darlington vient lui dire qu’il a bien répondu.

Vous êtes de la jeune génération. On aurait dû vous apprendre que nous ne sommes pas tous égaux. Si, au café du Commerce, on avait demandé à ces fins diplomates ce qu’ils pensaient du goal de Neymar contre Anderlecht, ils seraient restés le bec dans l’eau.

Certains ont la capacité de s’inquiéter des grands problèmes du monde et d’autres du football. Nous n’avons pas tous les mêmes capacités, le majordome l’a compris, c’est un sage.
Par contre, on peut penser qu’il était déplacé de poser ces questions au majordome. C’est un peu mon avis. Mais le procédé était efficace : il voulait démontrer que le suffrage universel était un leurre (selon moi, il n’avait pas tout à fait tort mais ça, c’est un autre débat).

Pieronnelle

avatar 06/11/2017 @ 12:38:33
"Nous n’avons pas tous les mêmes capacités, le majordome l’a compris, c’est un sage."

Ouh là dur dur SJB pour ce majordome ! Je suis absolument convaincue que dans un autre milieu, dans d'autres circonstances, ce majordome aurait été certainement tout aussi capable, sinon plus, que ces prétentieux qui se croient le nombril du monde ! Sinon ce fatalisme est désespérant non ?
Dans ce genre de métier, voire de position, soit on donne un coup de pied dans le tas (et on perd sa place à coup sûr mais c'est quand même un choix), soit on s'accommode en se justifiant d'une façon ou d'une autre en évoquant le respect pour son employeur, une mission...Mais les réflexions de cet homme démontre bien qu'il est intelligent et s'il a choisi de servir parce qu'il est de plus en plus conscient de sa condition par rapport à celle de ses maîtres (pas d'autres mots) il veut glorifier un peu son rôle par la dignité. La petite étincelle viendra...

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