Petit défaut pour notre majordome ? Je suis au passage où son père est majordome adjoint dans la même demeure que lui (donc toujours deuxième jour) et je trouve que là il fait un peu preuve de mauvaise foi. Après est-ce par aveuglement car il met son père au dessus de tout, est-ce par amour filial pour le protéger... curieuse de voir si il se justifie un peu là dessus.
Mais je me suis toujours demandé qu’elle serait la bonne attitude à prendre si le maître – ou le patron – était un homme malhonnête. Surtout aujourd’hui, où quitté sa place voudrait dire le chômage à vie.
Maintenant, qu’adviendrait-il de notre majordome si son nouveau maître américain était indigne de ses services ? Je me réjouis qu’il en revienne à cet Américain qui, semble-t-il, était loin d’être un homme convenable…
Oulà, grosse surprise pour toi en perspective dans la suite du roman...
Mais chuuuuuut, surtout n'en disons pas plus!...
J'apprécie aussi beaucoup l'affection et le respect portés à son propre père.
Idem ici...
Toujours aussi émerveillé par l'écriture de Kazuo ISHIGURO, qui est exactement comme dans mes souvenirs...
Quand le majordome dit "Vous comprendrez que", "Vous diriez", "vous me répondrez que" etc... Je vous jure que j'ai l'impression qu'il est réellement en train de me parler... De me parler rien qu'à moi!... Incroyable!...
Également dans le deuxième jour. Le style ampoulé (Sissi's words) en anglais me lave le cerveau, j'ai l'impression de basculer un siècle en arrière. Il y a aussi un sacré sens du récit, avec ce passage du père marchant dans le jardin, évoqué par la lettre de Miss Kenton, qui prend beaucoup plus de profondeur une fois que leur relation (elle-lui-son père) est détaillée. C'est une sorte de tour-de-force (à dire avec l'accent british) très très très délicat.
Oui grand sens du récit, et, surtout du détail. Tout est relaté avec MINUTIE, c'est ça, c'est minutieux, Mr Stevens est appliqué lorsqu'il raconte comme il l'est lorsqu'il travaille.
J'en suis au moment où il a failli écraser la poule, après donc avoir repensé à l'arrivée de Miss Kenton et son père en 1922.
Elle a du caractère, la Miss, elle ne ne laisse pas faire, j'aime bien!
Et comme disait Dirlandaise, ces petits intermèdes (la poule, le sentier à grimper) contribuent à faire couler le récit, sans ces petite interruptions ça pourrait devenir barbant, et puis finalement non...enfin à voir sur le long terme!
Moi je ne sais pas si je l'aime bien, ce majordome, il est trop sur la réserve et trop secret pour que je le sache.
Et tout comme Leslie il m'a un peu déçue avec son père qu'il faut forcément révérer.....
J'en suis au moment où il a failli écraser la poule, après donc avoir repensé à l'arrivée de Miss Kenton et son père en 1922.
Elle a du caractère, la Miss, elle ne ne laisse pas faire, j'aime bien!
Et comme disait Dirlandaise, ces petits intermèdes (la poule, le sentier à grimper) contribuent à faire couler le récit, sans ces petite interruptions ça pourrait devenir barbant, et puis finalement non...enfin à voir sur le long terme!
Moi je ne sais pas si je l'aime bien, ce majordome, il est trop sur la réserve et trop secret pour que je le sache.
Et tout comme Leslie il m'a un peu déçue avec son père qu'il faut forcément révérer.....
Toujours aussi émerveillé par l'écriture de Kazuo ISHIGURO, qui est exactement comme dans mes souvenirs...
Quand le majordome dit "Vous comprendrez que", "Vous diriez", "vous me répondrez que" etc... Je vous jure que j'ai l'impression qu'il est réellement en train de me parler... De me parler rien qu'à moi!... Incroyable!...
T'as quand même compris que c'était pour de faux? :-))))
Je plaisante, c'est vrai que le côté intimiste du texte est bien rendu.
Petit défaut pour notre majordome ?Ah ! oui, moi aussi j’ai été surpris – pas déçu mais surpris : le majordome n’est pas sans défaut. Cette aveuglement vis-à-vis des manquements de son père est un manque de "dignité". Non seulement Miss Kenton, mais aussi le Maître, ont dû s’y mettre – et comment ! – pour lui faire comprendre que son père n’était plus à la hauteur.
Je me suis aussi demandé si le chauffeur pouvait écouter la conversation des invités dans la voiture. Évidement, ce n’est pas une question qui va déchaîner les passions des foules mais quand on est dans le récit c’est très important, je trouve. Je suis comme Septu, j’ai l’impression que le narrateur me prend à témoin.
Ceci dit, Miss Kenton et son attention à la place des Chinois dans le hall, et son insistance à faire comprendre la situation au majordome et puis cette observation du vieux père qui marche tête baissée comme s’il cherchait un bijou dans l’herbe est un régal de lecture.
Je n'ai pas participé à cette lecture commune car je venais juste de voir l'excellent film. Mais je n'ai pas eu de toutes façons envie de lire le livre dont je suis bien certaine de la qualité d'écriture. De plus, si j'ai éprouvé de la sympathie voire même une sorte de tendresse envers les deux personnages tellement bien interprétés dans le film, ce milieu british de cette époque est absolument insupportable pour moi (et maintenant encore d'une certaine façon...) et ce sens du devoir, qui peut être respectable, implique également celui d'une soumission qui me herisse ! D'accord le majordome possède une certaine grandeur de par son sens de la reflexion, une lucidité qui enfonce neanmoins le clou dans la servilité. Ce qui m'a surtout plu c'est le rôle de Miss Keaton qui quelque part (mais c'est une femme hein : -) va ébranler le majordome dans certaines de ses certitudes et, qui sait, permettre ce petit grain de sable qui provoquera un bon coup de pied dans ce monde d'égoïsme, méprisant qui à un moment ou un autre devra s'effondrer...
Bonne lecture !
Bonne lecture !
Miss Kenton bien sûr...
désolée de vous avoir fait faux bond pour les commentaires.. je suis littéralement plongée dans ce livre que je ne quitte plus... page 225 sur un total de 268, donc j'ai quasi terminé..
Après son discours sur la dignité, on en arrive à celui de la loyauté envers son employeur..
Et son avis sur la démocratie et le suffrage universel m'a enchanté (faut il laisser le peuple voter pour ou contre n'importe quoi (on pense immédiatement au Brexit :-( pour moi, il rejoint en cela l'avis de David van Reybrouck, (scientifique, historien de la culture, archéologue et écrivain belge d'expression néerlandaise..pour ceux qui ne le connaîtraient pas).. mais je vous laisse le temps de déguster ce livre à petites doses..
Après son discours sur la dignité, on en arrive à celui de la loyauté envers son employeur..
Et son avis sur la démocratie et le suffrage universel m'a enchanté (faut il laisser le peuple voter pour ou contre n'importe quoi (on pense immédiatement au Brexit :-( pour moi, il rejoint en cela l'avis de David van Reybrouck, (scientifique, historien de la culture, archéologue et écrivain belge d'expression néerlandaise..pour ceux qui ne le connaîtraient pas).. mais je vous laisse le temps de déguster ce livre à petites doses..
Piero, selon moi le contexte de l'histoire est transposable à notre époque, j'y vois une réflexion sur le besoin des hommes à se consacrer totalement à une mission (un métier, une cause, ...) sans se rendre compte que en réalité cette cause n'est qu'une manière d'occuper sa vie. Et que ce faisant on risque de passer à côté d'autres choses que la vie avait pour nous. Il y a une question quasi métaphysique dans le livre, à travers le majordome c'est la condition humaine qui est dissectée.
c'est très intelligemment écrit je trouve, il y a toute une progression dans l'esprit de ce majordome...la dignité, la loyauté et in fine... le badinage...
Piero, selon moi le contexte de l'histoire est transposable à notre époque, j'y vois une réflexion sur le besoin des hommes à se consacrer totalement à une mission (un métier, une cause, ...) sans se rendre compte que en réalité cette cause n'est qu'une manière d'occuper sa vie. Et que ce faisant on risque de passer à côté d'autres choses que la vie avait pour nous. Il y a une question quasi métaphysique dans le livre, à travers le majordome c'est la condition humaine qui est dissectée.
Je te rejoins un peu mais pas tout à fait. Je pense qu'il y a une grande différence avec le fait de se consacrer à une mission de nos jours même dans une usine ou une entreprise qui peuvent être considérées comme des exploiteurs . Le goût du travail bien fait, la réalisation d'une mission n'impliquent pas forcément une soumission ; je sais bien que à cette époque il n'y avait sûrement pas beaucoup de choix au niveau du travail mais se faire humilier par un milieu totalement privé et méprisant la "basse classe", c'est autre chose. La dignité est certes dans le regard libre que l'on peut avoir sur ceux qui vous emploient, à la condition que ce regard soit silencieux...Je préfère de beaucoup la préceptrice du roman de Anne Brontë qui, bien qu'exécutant ses tâches, gardait sa dignité grâce à un regard pertinent et même féroce et moqueur sur ses employeurs.
Et je ne suis pas trop sûre que l'on cherche à "occuper sa vie" par le biais d'une mission ou d'un métier ; on cherche à subsister le plus souvent à ses besoins. Sauf bien entendu pour ceux qui ont une passion mais on est bien loin de la passion dans un rôle de majordome.
Par contre ce qui est assez édifiant je trouve dans ce personnage du majordome c'est que quelque part sans lui, (comme la plupart du temps les domestiques ayant une fonction importante), tous les gens de cette aristocratie ou parvenu par l'argent, seraient incapables de s'occuper d'eux-mêmes et de leur maison donc complètement handicapés pour vivre ; c'est là que se situe je pense la supériorité du rôle de majordome et de ceux qu'il dirige et le regard méprisant c'est bien lui qui devrait l'avoir sur ce monde d'égoïstes qui s'imagine faire partie d'une classe supérieure. Et ce mépris je ne l'ai pas senti dans le film. j'ai senti surtout une manière de courber la tête avec certes une certaine dignité mais aussi de servilité.
Mais peut-être que dans le livre c'est beaucoup mieux exprimé, je le lirai sûrement dans quelques temps...
Deuxième jour -matin
Pas facile d'être le supérieur hiérarchique de son père !
Quand Stevens doit parler à son père et qu'il le fait à la troisième personne !
Où l'on voit que amour et respect ne sont pas des sentiments suffisants pour entretenir une relation.
Sur ce sujet,comme le dit Saule à propose de la mission d'un homme, c'est assez intemporel.
J'ai arrêté ma lecture hier soir avec un sourire (page 89)
"et dire que nous devons nous montrer aux yeux du monde main dans la main avec eux (les français). Rien que d'y penser, on a envie d'un bon bain."
Pas facile d'être le supérieur hiérarchique de son père !
Quand Stevens doit parler à son père et qu'il le fait à la troisième personne !
Où l'on voit que amour et respect ne sont pas des sentiments suffisants pour entretenir une relation.
Sur ce sujet,comme le dit Saule à propose de la mission d'un homme, c'est assez intemporel.
J'ai arrêté ma lecture hier soir avec un sourire (page 89)
"et dire que nous devons nous montrer aux yeux du monde main dans la main avec eux (les français). Rien que d'y penser, on a envie d'un bon bain."
Que de choses.
J’en suis toujours au deuxième jour, au moment où il va voir si son père se porte mieux....quelle tristesse que ce petit échange entre père et fils qui détourne à chaque fois la question posée. J’ai du mal à définir si c’est de la froideur ou de la pudeur.
Je trouve aussi très intéressant l’aspect un peu historique relatant les échanges et positions de chacun au sujet du traité de Versailles.
Encore une fois j’ai souri, et ce n’est pas fini... pour la mission dont il est chargé : expliquer les réalités de la vie à un jeune homme de 23 ans...
J’en suis toujours au deuxième jour, au moment où il va voir si son père se porte mieux....quelle tristesse que ce petit échange entre père et fils qui détourne à chaque fois la question posée. J’ai du mal à définir si c’est de la froideur ou de la pudeur.
Je trouve aussi très intéressant l’aspect un peu historique relatant les échanges et positions de chacun au sujet du traité de Versailles.
Encore une fois j’ai souri, et ce n’est pas fini... pour la mission dont il est chargé : expliquer les réalités de la vie à un jeune homme de 23 ans...
Effectivement, nous n'avons que trop peu souligné l'humour (pince-sans-rire) de ce majordome qui n'en manque pas je trouve.
Il a une certaine "distance" avec le monde.
Il a une certaine "distance" avec le monde.
Je suis arrivé au milieu du troisième jour quand il est en panne sèche et qu’il loge chez les Taylor. Je trouve que l’écriture et les descriptions du paysage sauvent tout parce que ses introspections sur lui même et Miss Kenton sont parfois un peu longues.
Mais, par contre, ces séances de cacao autour d’une table, avec la Miss, en fin de journée, sont vraiment savoureuses. On en redemande. Je trouve aussi qu’il est excessivement sévère avec elle. Je trouve que cette fille est un gentille fille qui, finalement, est aussi consciencieuse que lui.
Il n’a aucune raison de repousser son bouquet de fleurs, par exemple, c’est vraiment la vexer pour rien. Ça fait partie du personnage mais là, je trouve qu’il va trop loin.
Je me réjouis maintenant de voir ses retrouvailles avec cette Miss Kenton.
Mais, par contre, ces séances de cacao autour d’une table, avec la Miss, en fin de journée, sont vraiment savoureuses. On en redemande. Je trouve aussi qu’il est excessivement sévère avec elle. Je trouve que cette fille est un gentille fille qui, finalement, est aussi consciencieuse que lui.
Il n’a aucune raison de repousser son bouquet de fleurs, par exemple, c’est vraiment la vexer pour rien. Ça fait partie du personnage mais là, je trouve qu’il va trop loin.
Je me réjouis maintenant de voir ses retrouvailles avec cette Miss Kenton.
Moi aussi, j’ai vraiment apprécié cet épisode, la réunion au sommet, qui élève le récit à un niveau historique. Tout ce qui est raconté n’est peut-être pas la vérité mais c’est toujours très vraisemblable. On voit sa Seigneurie dans toute sa grandeur et on voit son utilité dans les affaires du monde. Alors, les descriptions des décors et des personnages, c’est vraiment du grand art.
Je trouve aussi très intéressant l’aspect un peu historique relatant les échanges et positions de chacun au sujet du traité de Versailles.
Et puis, en même temps, le père qui agonise annonce, sans doute, un monde en voie de disparition. Un grand moment de lecture qui s’élève, peut-être, au niveau d’un Nobel.
Encore une fois j’ai souri, et ce n’est pas fini... pour la mission dont il est chargé : expliquer les réalités de la vie à un jeune homme de 23 ans...
Ah ! Moi aussi j’ai pouffé de rire. C’est trop drôle cette mission qu’on demande au majordome ; et la manière : vous connaissez la vie, Stevens, les oiseaux, les abeilles…
Et le majordome : oui, oui, je vois… Et puis la tentative d’une première leçon, avec les oies sur l’étang... Et tout ça au moment de la grande réunion au sommet, c’est trop drôle.
J’espère qu’on va le revoir, ce (très) jeune homme de 23 ans.
Ça m’a rappelé qu’un jour, j’avais la soixantaine bien tapée, un client s’est présenté à l’imprimerie où je travaillais et, en entendant mon nom, il s’est précipité sur moi, m’a serré les deux mains et m’a dit : je me souviens de vous, nous avons été sur le même banc de l’école, en 4ème année primaire au pensionnat de… un coin perdu à 30 Km de la ville de Liège.
J’en suis tombé à la renverse mais il m’a expliqué : au cours de religion, j’avais posé une question sur la sainte Vierge et la naissance du petit Jésus et toute la classe avait compris que je ne savais pas comment on faisait les enfants. On a rit, disait-il, on a rit, on a rit, et il en riait encore aujourd’hui. Je lui ai dit que maintenant je savais, mais ça ne l’a pas fait arrêter de rire…
(c’était encore un épisode de l’interminable série « je vous raconte ma vie »)
;-))
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre