Je suis au contraire plutôt d'accord avec Pieronelle. A mon avis de toute façon le terme "contemporain" s'emploie pour les deux acceptations, littérature d’aujourd’hui au sens large ou littérature d'avant-garde.Eh bien cette acception (sans "ta") est erronnée, Fanou. Et le Matricule des Anges, dont j'ai lu tous les numéros depuis 15 ans (d'ailleurs je vous recommande celui de juin, qui vient de paraître :)) ) défend bien sûr de la littérature de qualité, mais de tous les genres. Hubert Mingarelli, Emmanuelle Pagano, Marcel Cohen dont on parlait un peu plus haut et beaucoup d'autres ont eu un dossier sur leur oeuvre et ce ne sont pas du tout des auteurs d'avant-garde (mais de bons voire de très bons écrivains, sans aucun doute).
D'ailleurs le magazine "Le matricule des Anges" s'annonce comme "Le mensuel de la littérature contemporaine" (http://www.lmda.net/). Je n'en suis pas un lecteur régulier, mais j'ai plutôt l'impression que pris dans le sens du "matricule des Anges" il s'agit bien plutôt de littérature de qualité, voir d'avant-garde, par opposition à la littérature de divertissement, de "variété".
Guy Goffette est un peu une institution chez Gallimard, et, pour un poète, on peut en effet dire qu'il vend beaucoup selon les standards actuels.Tiens j'ai bavardé avec lui hier au Marché de la Poésie justement. Il avait pas mal de monde.
Oui, mais est-ce qu'il vend beaucoup de livres de poésie?...
Et le Matricule des Anges, dont j'ai lu tous les numéros depuis 15 ans (d'ailleurs je vous recommande celui de juin, qui vient de paraître :)) )
;-)
Coquin, va.....
Ah ben faut ce qu'il faut hein.
Et le Matricule des Anges, dont j'ai lu tous les numéros depuis 15 ans (d'ailleurs je vous recommande celui de juin, qui vient de paraître :)) )
;-)
Coquin, va.....
faut ce qu'il faut
Alors là j'apprends quelque chose: j'étais persuadée que c'était une expression du coin, ça (du mien)!
Mais nous lirons, si ce n'est déjà fait, le Matricule des Anges de juin.
Eh bien cette acception (sans "ta") est erronée, Fanou.
Peut-être bien. Je la garde au chaud rien que pour moi alors ;°) (et pour Pieronelle !). En tout cas j'ai le sentiment que pour les rédacteurs du Matricule par exemple, la définition de la littérature contemporaine, ce n'est effectivement pas juste ce qui s'écrit en littérature aujourd'hui, indépendamment de tout critère de qualité, mais que cette notion au contraire se réfère à une certaine exigence esthétique ou à des textes échappant au formatage commercial.
Les rédacteurs du Matricule parleraient-il de "littérature contemporaine" pour Musso ou d'Ormesson ? (parleraient-il d'ailleurs de "littérature" tout court ?). Ce serait très intéressant de leur poser la question.
Je crois pouvoir te répondre qu'ils ne parleraient pas de littérature tout court - mais il y a eu pendant une assez courte période (je dirais quelques mois, moins d'un an) une rubrique consacrée aux flops dont Musso je crois avait fait les frais, parmi d'autres.
Les rédacteurs du Matricule parleraient-il de "littérature contemporaine" pour Musso ou d'Ormesson ? (parleraient-il d'ailleurs de "littérature" tout court ?). Ce serait très intéressant de leur poser la question.
Tiens, je retrouve même l'article : http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=60541
Cet article est presque aussi drôle qu'une grenade dégoupillée dans un lit. Et cette rubrique "Ce qu'en dit la presse", à la fin, cruelle.
En fait, j'ai un peu l'impression que cette équation contemporain=avant-garde, inaccessibilité, stylisme exacerbé... c'est un peu l'image dont souffre une partie de la littérature française contemporaine et qui justifie aux yeux de ceux qui ne la lisent pas de continuer à ne pas la lire. Alors qu'en réalité, c'est pas plus compliqué qu'autre chose et même parfois bien moins que certains classiques. Je n'en lis pas autant que Feint, mais jamais un auteur contemporain ne m'a posé autant de difficulté qu'un Joyce, un Broch ou un Mallarmé. Mais comme la bonne littérature contemporaine est moins mise en lumière que la mauvaise, on en conclut que ses auteurs obscurs, pas clairs. Alors qu'un Chevillard, par exemple, est bien plus compréhensible que cette histoire de cœur chez Musso qui saigne et exsude en même temps.
En fait, j'ai un peu l'impression que cette équation contemporain=avant-garde, inaccessibilité, stylisme exacerbé... c'est un peu l'image dont souffre une partie de la littérature française contemporaine et qui justifie aux yeux de ceux qui ne la lisent pas de continuer à ne pas la lire. Alors qu'en réalité, c'est pas plus compliqué qu'autre chose et même parfois bien moins que certains classiques. Je n'en lis pas autant que Feint, mais jamais un auteur contemporain ne m'a posé autant de difficulté qu'un Joyce, un Broch ou un Mallarmé. Mais comme la bonne littérature contemporaine est moins mise en lumière que la mauvaise, on en conclut que ses auteurs obscurs, pas clairs. Alors qu'un Chevillard, par exemple, est bien plus compréhensible que cette histoire de cœur chez Musso qui saigne et exsude en même temps.
Oui à Musset, non à Musso !
Oui à Musset, non à Musso !:)
En fait, j'ai un peu l'impression que cette équation contemporain=avant-garde, inaccessibilité, stylisme exacerbé... c'est un peu l'image dont souffre une partie de la littérature française contemporaine et qui justifie aux yeux de ceux qui ne la lisent pas de continuer à ne pas la lire.
C'est vrai, c'est un cliché véhiculé par les média. La littérature contemporaine est très variée et il y a vraiment de tout. Et à toutes les époques il y a eu des œuvres d'un accès plus difficile que d'autres, mais le système marchand est tel que la facilité est devenu aujourd'hui le critère principal. Je suis convaincu que Faulkner resterait un auteur obscur admiré par quelques passionnés s'il commençait à publier aujourd'hui.
Là tu te contredis.
Behn , non!...
Tu trouves que la Pléiade est une collection comme une autre puisque ça ne te gêne pas d'y voir des auteurs moins bons que tu n'achèteras pas, comme tu le fais certainement pour les autres collections.
CQFD, exactement ce que je dis depuis le début!...
Guy Goffette est un peu une institution chez Gallimard, et, pour un poète, on peut en effet dire qu'il vend beaucoup selon les standards actuels.
Oui, mais est-ce qu'il vend beaucoup de livres de poésie?...
Tiens j'ai bavardé avec lui hier au Marché de la Poésie justement. Il avait pas mal de monde.
Pour sa poésie ou pour ses romans?...
Et il en a vendu de la poésie?...
Je suis convaincu que Faulkner resterait un auteur obscur admiré par quelques passionnés s'il commençait à publier aujourd'hui.
Oui ça c'est ce que je dis depuis le début aussi, et c'est d'ailleurs exactement ce qu'il était quand il a commencé à publier à ses débuts, et plus spécialement aux USA!...
Tu dis donc bien que la Pléiade est une collection comme une autre.
Là tu te contredis.
Behn , non!...
Tu trouves que la Pléiade est une collection comme une autre puisque ça ne te gêne pas d'y voir des auteurs moins bons que tu n'achèteras pas, comme tu le fais certainement pour les autres collections.
CQFD, exactement ce que je dis depuis le début!...
C'était au Marché de la Poésie.
Pour sa poésie ou pour ses romans?...
Et il en a vendu de la poésie?...
Je suis convaincu que Faulkner resterait un auteur obscur admiré par quelques passionnés s'il commençait à publier aujourd'hui.
Oui ça c'est ce que je dis depuis le début aussi, et c'est d'ailleurs exactement ce qu'il était quand il a commencé à publier à ses débuts, et plus spécialement aux USA!...
Sauf que très vite il a été reconnu et traduit à l'étranger, chez Gallimard en France. Aujourd'hui jamais un éditeur comme Gallimard ne prendrait le risque de publier les romans d'un nouveau Faulkner inconnu.
Oui en fait Feint et Stavro vous reconnaissez qu''il existe bien implicitement cette littérature contemporaine plus exigente (en dehors des codes officiels) et je suis d'ailleurs assez d'accord avec la remarque de Stavro sur le fait qu'elle éloigne d'une certaine façon, et certainement à tort, des lecteurs qui la croient inaccessible ou ch..cela est peut être due à sa «présentation» , dans certaines émissions ou magazines littéraires qui font nettement ressortir la différence entre une littérature «tout venant» et une autre sortant des sentiers battus et du circuit commercial (et par là créant une sorte de classement et d'exclusion). C'est pour cette raison que j'ai fait ce rapprochement avec la musique contemporaine ; j'ai fait l'expérience de faire écouter à des proches (pourtant cultivés) des émissions musicales sur France culture ou musique que je trouvais personnellement passionnantes dans l'approche de musiciens dits contemporains comme Janacek,Kodaly,Bartok (en dehors de leurs compositions sur des thèmes populaires), Dutilleux,Messian et Boulez (même si je ne l'aime pas) et bien ils sont tous partis en courant à cause du ton et du langage employés, allant même jusqu'à pouffer de rire...Je reconnais que le ton du Matricule des anges est différent et rend plus accessible cette littérature mais ce n'est pas le cas général et bien souvent on a le sentiment qu'il existe une certaine complaisance, pour ceux qui présentent ce genre de littérature de musique ou d'art contemporains , à les rendre inaccessibles dans le but il faut le reconnaître , de faire partie d'une élite ; ce qui est en fait totalement improductif dans la diffusion et la connaissance de ces oeuvres...
Il existe bien évidemment une littérature contemporaine exigeante (tout comme il existe une littérature du 20ème, du 19ème, du 15ème siècle ou de l'Antiquité exigeante) ; mais ce n'est pas pour autant qu'accolé à littérature "contemporain" signifie "exigeant". Ni même d'ailleurs que "de qualité" signifie "exigeant". Tiens, ma dernière critique, B17 G de Bergounioux, par exemple, bah, c'est contemporain, c'est de qualité, et pourtant ça se lit tout seul en une heure à peine.
Quant aux relations faites des livres dans les médias, Feint saura certainement mieux t'en parler que moi, mais de ce que je vois, 80% est vampirisé par les "bons clients", les types qui soit sortent leur bouquin annuel (je m'étonne par exemple qu'on écrive tout les ans sur le nouveau Nothomb alors que c'est la définition d'un non-événement, comme le jour qui se lève le matin), soit sont déjà des noms connus du public, rassurant en un sens, et dont on parlera du livre qu'il soit bon ou mauvais.
Par contre, je ne supporte pas ce type de jugements :
Mais on en revient à ton intervention sur Volodine.
Si je lis ce que je lis, c'est parce que ça m'intéresse, c'est tout. En aucun cas pour me donner l'impression d'appartenir à une élite. Si tu savais ce que j'en ai à foutre, franchement, d'être une élite. Pendant toute ma scolarité, on m'a répété que j'étais une élite parce que je faisais du droit, que j'avais étudié aux Etats-Unis, que je bossais dans un très prestigieux cabinet d'affaire avec le salaire qui va avec. Résultat ? Je bosse comme serveur pour 500 balles par mois pour essayer de mener à bien un projet qui me tiens à coeur. Alors tes accusations de snobisme, franchement...
Je trouve ça insultant et ridicule. Sans doute, il est plus aisé de lire Musso que Proust ou Savitskaya, mais ça ne me nourrit pas. Ce n'est pas ce que j'aime et ce n'est pas ce que je cherche. C'est tout. D'ailleurs, puisque tu parles musique, je pourrais retourner ton accusation contre toi en te disant que tu écoutes de la "grande musique" par snobisme alors qu'il serait bien plus facile d'écouter Beyonce : la preuve, on parle beaucoup plus d'elle dans les médias que de Wagner ou Janacek. Je n'ai pas l'impression que lire ce que je lis contribue à élever mon statut social, en quoi que ce soit, vraiment. Quand je parle bouquin avec mes proches, c'est comme si je parlais chinois et essayer de me consacrer à la littérature (sans succès jusqu'ici) s'est accompagné d'une dégradation sociale assez spectaculaire. Alors, oui, ça me permet de briller auprès de trois personnes sur CL, génial ! Et encore, avec le sentiment régulier de pisser dans un violons et des attaques régulières du type de celles que tu décoches. Clairement, avec tout ça, je suis habité par un grand sentiment de supériorité...
Quant aux relations faites des livres dans les médias, Feint saura certainement mieux t'en parler que moi, mais de ce que je vois, 80% est vampirisé par les "bons clients", les types qui soit sortent leur bouquin annuel (je m'étonne par exemple qu'on écrive tout les ans sur le nouveau Nothomb alors que c'est la définition d'un non-événement, comme le jour qui se lève le matin), soit sont déjà des noms connus du public, rassurant en un sens, et dont on parlera du livre qu'il soit bon ou mauvais.
Par contre, je ne supporte pas ce type de jugements :
bien souvent on a le sentiment qu'il existe une certaine complaisance, pour ceux qui présentent ce genre de littérature de musique ou d'art contemporains , à les rendre inaccessibles dans le but il faut le reconnaître , de faire partie d'une élite
Mais on en revient à ton intervention sur Volodine.
Si je lis ce que je lis, c'est parce que ça m'intéresse, c'est tout. En aucun cas pour me donner l'impression d'appartenir à une élite. Si tu savais ce que j'en ai à foutre, franchement, d'être une élite. Pendant toute ma scolarité, on m'a répété que j'étais une élite parce que je faisais du droit, que j'avais étudié aux Etats-Unis, que je bossais dans un très prestigieux cabinet d'affaire avec le salaire qui va avec. Résultat ? Je bosse comme serveur pour 500 balles par mois pour essayer de mener à bien un projet qui me tiens à coeur. Alors tes accusations de snobisme, franchement...
Je trouve ça insultant et ridicule. Sans doute, il est plus aisé de lire Musso que Proust ou Savitskaya, mais ça ne me nourrit pas. Ce n'est pas ce que j'aime et ce n'est pas ce que je cherche. C'est tout. D'ailleurs, puisque tu parles musique, je pourrais retourner ton accusation contre toi en te disant que tu écoutes de la "grande musique" par snobisme alors qu'il serait bien plus facile d'écouter Beyonce : la preuve, on parle beaucoup plus d'elle dans les médias que de Wagner ou Janacek. Je n'ai pas l'impression que lire ce que je lis contribue à élever mon statut social, en quoi que ce soit, vraiment. Quand je parle bouquin avec mes proches, c'est comme si je parlais chinois et essayer de me consacrer à la littérature (sans succès jusqu'ici) s'est accompagné d'une dégradation sociale assez spectaculaire. Alors, oui, ça me permet de briller auprès de trois personnes sur CL, génial ! Et encore, avec le sentiment régulier de pisser dans un violons et des attaques régulières du type de celles que tu décoches. Clairement, avec tout ça, je suis habité par un grand sentiment de supériorité...
Oui en fait Feint et Stavro vous reconnaissez qu''il existe bien implicitement cette littérature contemporaine plus exigentePas du tout. C'est quand même pas croyable, cette façon de systématiquement détourner les propos de l'interlocuteur : j'ai dit que c'était un cliché véhiculé par la presse.
dans certaines émissions ou magazines littéraires qui font nettement ressortir la différence entre une littérature «tout venant» et une autre sortant des sentiers battus et du circuit commercial (et par là créant une sorte de classement et d'exclusion)J'aimerais bien que tu me cites un(e) seul(e) de ces émissions ou magazines qui m'ont l'air complètement fantasmés car franchement, je ne vois pas du tout à quoi tu penses. La plupart joue au contraire non sans cynisme la carte populaire (sans le plus souvent faire le tri dans la littérature populaire contemporaine).
Enfin, libre à toi de défendre l'ultralibéralisme marchand qui nous fourre dans toute cette confusion.
... bien souvent on a le sentiment qu'il existe une certaine complaisance, pour ceux qui présentent ce genre de littérature de musique ou d'art contemporains , à les rendre inaccessibles dans le but il faut le reconnaître , de faire partie d'une élite ; ce qui est en fait totalement improductif dans la diffusion et la connaissance de ces oeuvres...C'est une manière de voir les choses qui est fortement discutable, Pieronnelle.
Pourquoi y aurait-il une complaisance à rendre les choses inaccessibles quand on s'adresse à une élite ?
Il y a des connaisseurs, qui sont mieux doués, qui se sont formés le goût, qui ont pris la peine de prendre des avis et qui sont à même de comprendre des choses qui sont inaccessibles au commun des mortels... Des gens comme toi par exemple, tu fais partie d'une élite qui est capable d'apprécier les belles choses ; mais je suis sûr que tu ne prendras pas ça pour un compliment... parce que je crois que rien que le mot « élite » te donne des crispations. Et pourtant...
;-))
Je pense que vous vous méprenez sur le mot "élite", en fait.
Je ne crois pas que Pieronnelle parle d'élite sociale, Stavro, mais plutôt d'élite intellectuelle, ou encore culturelle.
C'est le mot qui crispe, parce qu'il sous-entend implicitement et sans doute à tort un sentiment de supériorité qui n'existe pas (forcément).
Si on employait le mot "grand connaisseur", ça passerait déjà mieux.
Je ne crois pas que Pieronnelle parle d'élite sociale, Stavro, mais plutôt d'élite intellectuelle, ou encore culturelle.
C'est le mot qui crispe, parce qu'il sous-entend implicitement et sans doute à tort un sentiment de supériorité qui n'existe pas (forcément).
Si on employait le mot "grand connaisseur", ça passerait déjà mieux.
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