Saule

avatar 24/05/2014 @ 20:43:29
SJB, ce que Picketty montre c'est que il y a une concentration des richesses de plus en plus forte, aussi bien au niveau des revenus du travail que au niveau (surtout) au niveau du capital.

A la révolution française, ils avaient introduit une fiscalité sur les héritages et supprimé le fait que tout revenait au fils ainé : ils avaient cru que ça égaliseraient mais ça n'a pas été le cas. Dans les années 1940 on a à nouveau cru que les inégalités disparaissaient, grâce à la méritocratie, mais l'analyse des données montre que c'était temporaire et du au guerre. Ce que le livre explique en long et en large c'est que à partir du moment ou le rendement du capital est supérieur à la croissance (démographique + production), alors, mécaniquement, il y a concentration des richesses.

Même si, comme tu le penses justement, nos sociétés sont plus méritocratiques qu'avant et donnent des chances à tous, la force fondamentale (r > g) est déterminante. C'est la première fois que quelqu'un étudie les données sur la répartition des richesses sur longue période, c'est la valeur de cette étude.

(j'arrête, les joueurs entrent sur le terrain :-))

Provis

avatar 25/05/2014 @ 17:34:09

Provis, je ne savais pas que les études supérieures servaient à empapaouter ses voisins... j'ai dû faire des études qui n'étaient pas assez supérieures. ;-))
Toi, SJB, tu as fait bon usage de tes études, je suppose. Tu ne les pas utilisées pour empapaouter ton voisin ?? :o)
Ce que je veux dire, c'est que je suis content que Tapie n'aient pas réussi de belles études. Sinon il nous aurait encore mieux tous empapaouter.. :o)


Mais la chance dont parle Bolcho-Piketty c'est d'accéder au plus haut niveau de l'échelle sociale. Enfin, si j'ai bien compris...
On a compris la même chose, il me semble...

Pour un moment, oublions que l'échelle sociale n'est souvent rien de plus qu'un bonne position pour faire du fric.
Toi tu parles d'un temps ancien où les instituteurs républicains avaient effectivement réussi à répartir les chances un peu plus équitablement entre tous. Les temps ont changé, et il semble bien qu'on a passé la marche arrière. Aujourd'hui, les statistiques montrent que ceux dont les parents ont une position sociale élevée réussissent infiniment mieux leurs études que les autres.
C'est ça la réalité d'aujourd'hui, et rien ne s'arrange, au contraire.

Et pour moi, l'ultralibéralisme est une cause première de cette triste réalité. L'ultralibéralisme, c'est le chacun pour soi : fais des études si tes parents ont du fric, sinon débrouille-toi.
Prend les USA par exemple (c'est un peu ton modèle, non ?) : combien coûte à l'étudiant une année dans une grande université américaine ? Ceux qui ne sont pas aidés par papa et maman s'endettent pour une grande partie de leur vie.

Saint Jean-Baptiste 26/05/2014 @ 12:01:43



Pour un moment, oublions que l'échelle sociale n'est souvent rien de plus qu'un bonne position pour faire du fric.


Beaucoup de gens estiment leur réussite sociale au niveau de leur fortune. Je viens de terminer David Golder qui, justement, fait le portrait d'une de ces « réussites » et qui montre à quel point c'est tragique !

Bernard Tapie a empapatoué, non seulement son voisin, mais son monde. C'est un exemple typique, il pourrait servir de modèle pour un personnage de roman.
Il avait fait de bonnes études, il était doué mais il a été manipulé par le pouvoir politique, par Mitterrand, disons-le.
Il a cru que parce qu'il était riche il pouvait faire un bon ministre, un bon présentateur TV, un bon acteur-chanteur, un bon dirigent de club de foot, etc...
Comme si l'argent rendait automatiquement sage, lucide, mesuré, intelligent... et heureux.

Je crains que, pour Picketty, la réussite sur l'échelle sociale ne se mesure à l'épaisseur du porte-feuille. C'est l'impression que j'ai en lisant les commentaires de Bocho mais je dois lire le livre.

Saint Jean-Baptiste 26/05/2014 @ 12:11:27


Et pour moi, l'ultralibéralisme est une cause première de cette triste réalité. L'ultralibéralisme, c'est le chacun pour soi : fais des études si tes parents ont du fric, sinon débrouille-toi.
Prend les USA par exemple (c'est un peu ton modèle, non ?) : combien coûte à l'étudiant une année dans une grande université américaine ?

J'aime bien les Américains parce que je pense toujours à ceux que j'ai vu à la Libération, mais je suis contre leur ultralibéralisme et leurs écoles réservées aux riches.
Pour moi l'école doit être gratuite pour tous. Mais il faut que les enseignants repèrent les mieux doués et les plus travailleurs et les regroupent dans les meilleures écoles.
Je pense qu'une société a besoin d'une élite intellectuelle, et que cette élite doit être formée uniquement à partir des capacités d'intelligence et de travail, et sans tenir compte du niveau social.

Mais je sais : « élite » est un gros mot à bannir du vocabulaire du bien-pensant !
En Belgique on demande aux écoles de réaliser « la mixité sociale » pour combattre le communautarisme. L'école doit réaliser ce que les politiciens sont incapables de faire !
C'est la médiocratie instituée, l'école ne sert plus à apprendre, elle sert à niveler la société. Il faut couper les têtes qui dépassent, au nom de l’Égalitarisme érigé en dogme !
Mais, consolons-nous, Provis, c'est pour un monde meilleur !

Saule

avatar 26/05/2014 @ 12:17:07
Je crois que Tapie était un prédateur, à la mode de ces années 80, comme Richard Gere dans le film "Pretty Woman". Il achetait des entreprises familiales, ou autres (Adidas, Varta,..) pour les démanteler et les vendre en petit morceaux.

Ce sont des choses qui se font encore, notamment en Belgique ou des petites PME familiales n'ont pas de descendant capable de reprendre la boite et qui finissent tristement par être rachetée par un financier qui cherche juste à optimiser son rendement.

Il me semble que tout le monde juge la réussite sociale à l'argent, c'est plus ou moins tautologique, non ? L'accomplissement personnel, le fait d'avoir donné du sens à sa vie, c'est plus important encore bien sur, mais ça s'appelle autrement.

Saule

avatar 26/05/2014 @ 12:18:07

Je pense qu'une société a besoin d'une élite intellectuelle, et que cette élite doit être formée uniquement à partir des capacités d'intelligence et de travail, et sans tenir compte du niveau social.

+1

Tistou 04/06/2014 @ 22:48:16
Bolcho a-t-il fait ses envois ? Pour ma part je n'ai pas reçu ledit résumé mais j'en veux bien. Pour ne pas dire que je le veux !

Saint Jean-Baptiste 05/06/2014 @ 22:30:58
J'ai lu attentivement le résumé de Bolcho, j'en ai fait une lecture prolétarienne, donc une bonne lecture, n'est-il pas, Bolcho ! ;-))

J'ai appris beaucoup de choses mais certaines choses m'ont un peu choquées quand même : quand il fait la répartition des richesses à l'échelle mondiale et le rapport capital/revenu par pays, pour moi ça n'a pas beaucoup de sens. On sait que les immenses richesses de l'Afrique noire sont concentrées dans les quelques mains des dictateurs. Il en va de même pour les pays pétroliers arabes et, dans une moindre mesure, pour l'Amérique du Sud.
Alors, les statistiques des revenus moyens par habitant de la planète et le total des patrimoines privés donnent une idées fausse de la réalité pour les pays, disons, civilisés.


Autre chose : il a l'air de considérer que les plus grosses fortunes sont pratiquement toujours dues à la transmission des patrimoines par héritage.
D'après moi ce n'est que rarement le cas, du moins en Belgique : en Belgique les droits de succession sont tellement élevés, qu'à la troisième génération il ne reste plus rien, surtout si les héritiers sont nombreux. En Wallonie, c'est encore pire que partout ailleurs : on taxe l'héritage globalement avant de le partager ; et les taxes sont évidemment progressives...
Les Français, qui n'ont qu'une (faible) taxe sur la fortune, et beaucoup moins de droits de succession, s'en tirent beaucoup mieux.

Je crois que la disparité des salaires est tellement forte, surtout en France apparemment, que des immenses fortunes se constituent en très peu de temps : en tous cas, les 12000 Français qui habitent à Uccle (Belgique) sont pratiquement tous des nouveaux riches !


Enfin je pense qu'on ne devient pas riche en épargnant. A part peut-être pour les toutes grosses fortunes. Mais alors, elles pratiquent autre chose que l'épargne (?)
Je ne vais pas vous raconter ma vie... ce n'est pas mon genre ! Mais à ma naissance, mon parrain m'avait ouvert un compte à la Caisse d’Épargne avec 100 frs (2,50 €) ; c'était le prix d'une bonne paire de molières à l'époque. Si j'avais laissé la somme jusqu'aujourd'hui, j'aurais maintenant environ 4000 frs (100 €), soit à peine le prix d'une paire de molières actuellement.

Mon avis est que sans travailler on s'appauvrit dans tous les cas. Mais Piketty affirme, si j'ai bien compris, que ce n'est pas le cas pour les grosses fortunes. Pour moi c'est peut-être vrai pour ceux qui arrivent à échapper à toutes les taxations mais je crois que c'est quand même l'exception.


Encore un mini-détail : il dit quelque part que le christianisme interdit l'usure ; je me demande où il a été chercher ça (définition du Petit Robert : usure : intérêt pris sur une somme d'argent).

Saule

avatar 05/06/2014 @ 23:06:14
SJB, je crois vraiment que tu n'aurais pas du faire une lecture prolétarienne. Picketty a peut-être des préférences plutôt à gauche, ce qui reste à voir, mais en tout cas ce n'est pas du tout un marxiste engagé, c'est juste un très bon économiste.

Il remet l'économie à sa place, à l'intérieur des sciences sociales, et il recentre l'économie sur ce qui devrait être sa principale préoccupation : la répartition des richesses. Il a rassemblé et analysé une masse de chiffres et de données historiques sur la richesse des pays et sa répartition (répartition entre capital et travail, répartition entre les gens). Il analyse ces données sur longue période, et de ces chiffres se dégagent des faits qui ne sont pas vraiment discutables. Par exemple, tu verras qu'en effet les richesses sont réparties très inégalement dans certains pays et moins dans d'autres (l'Europe est moins inégalitaire que l'Afrique, ton intuition est probablement juste, il y a certainement un tableau pour ça). En fait il y a une masse de tableaux un peu décourageante.

On peut bien sur discuter du fait si c'est bien ou si c'est mal qu'il y ait des grosses fortunes, si c'est bien ou pas que le capital prenne une part de plus en plus grande du revenu total, on peut penser qu'il ne faut pas s'en préoccuper éventuellement. Mais les faits sont là, c'est très intéressant de comprendre le méchanisme à l'oeuvre, et tu trouveras la réponse chez Piketty.

Saule

avatar 05/06/2014 @ 23:49:07
Ceci dit, je trouve comme toi que la disparité des salaires est plus choquante même si son effet est moindre. Je ne crois que moyennement à cette histoire de méritocratie (comme quoi ceux qui gagneraient plus le mériteraient).

Il y a une question de générations aussi, comme Antinéa en parlait dans une autre forum. La génération qui a connu les trente glorieuses et son optimisme a forcément un autre point de vue sur la question que les nouvelles générations qui ne verront probablement plus la croissance et l'insouciance de cette époque.

Saule

avatar 09/06/2014 @ 20:20:25
Il y a une chronique très intéressante du livre de Picketty, en anglais, par James K Galbraith (c'est le fils de Kenneth Galbraith). Il est assez critique sur le travail de Piketty.

http://dissentmagazine.org/article/…

Je retiens surtout que Galbraith dit que l'évolution des inégalités n'est pas un processus naturel, que c'est purement le résultat de politiques choisies (ainsi sous l'ère Reagan ont a fait une politique de l'offre destinée à rendre les riches plus riches et ça a marché). Ca me semble assez vrai, et je pense que la sciences économiques ne pourra jamais déterminé quelle est la bonne allocation des ressources, ça devrait rester une question sociétale (basée sur un choix de société).

Galbraith critique aussi la notion de capital étudiée par Piketty, qui est juste un agrégat de tout ce qui n'est pas travail valorisé au prix du marché. Bref une critique fort intéressante je trouve (Galbraith n'est pas n'importe qui). Mais, comme le disait déjà Adam Smith, la richesse c'est le pouvoir et c'est donc bien très important d'étudier de près comme la richesse est répartie.

Radetsky
avatar 10/06/2014 @ 17:23:28
Encore un mini-détail: il dit quelque part que le christianisme interdit l'usure ; je me demande où il a été chercher ça (définition du Petit Robert : usure : intérêt pris sur une somme d'argent).

"...Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent..." ce n'est pas Karl Marx qui a dit ça.

Antinea
avatar 10/06/2014 @ 18:45:07
On sait que les immenses richesses de l'Afrique noire sont concentrées dans les quelques mains des dictateurs. Il en va de même pour les pays pétroliers arabes et, dans une moindre mesure, pour l'Amérique du Sud.
Alors, les statistiques des revenus moyens par habitant de la planète et le total des patrimoines privés donnent une idée fausse de la réalité pour les pays, disons, civilisés.


Bon, à part le mot "civilisé" pour lequel il y aurait beaucoup à dire, j'ai le même avis sur le point de ce paragraphe, mais avis de personne qui n'a pas lu Picketty. Donc plutôt a priori. Je ne pense pas que le sdf de Paris soit plus riche que les personnes qui vivent très simplement en Afrique...
D'une manière générale, est-ce qu'on peut considérer une population riche parce que le niveau de revenu par habitant est supérieur à celui des habitants de pays pauvres ? Et les impôts, et le coût de la vie, des loyers ? Je ne pense pas qu'on puisse comparer aussi simplement qu'en prenant le niveau de revenus... mais là encore, je n'ai pas lu Picketty, c'est une question donc très naïve.

Par exemple un salarié d'un institut de recherche publique sera plus "riche" en province qu'à Paris. Parce que le coût de la vie sera moindre hors de la capitale. Et oui, le mythe des salaires plus élevés à Paris, ben, c'est du mythe...


il a l'air de considérer que les plus grosses fortunes sont pratiquement toujours dues à la transmission des patrimoines par héritage.
D'après moi ce n'est que rarement le cas, du moins en Belgique : en Belgique les droits de succession sont tellement élevés, qu'à la troisième génération il ne reste plus rien, surtout si les héritiers sont nombreux.
Les Français, qui n'ont qu'une (faible) taxe sur la fortune, et beaucoup moins de droits de succession, s'en tirent beaucoup mieux.

Je crois que la disparité des salaires est tellement forte, surtout en France apparemment, que des immenses fortunes se constituent en très peu de temps : en tous cas, les 12000 Français qui habitent à Uccle (Belgique) sont pratiquement tous des nouveaux riches !


Mais, encore très naïvement, peut-être que Picketty parle là des plus immenses fortunes, où là, les sommes sont certainement placées et rapportent même un faible % mais un % d'une somme importante, cela fait beaucoup... et puis il y a des gens qui conseillent les "nouveaux" riches, ou même les autres, ce sont des "gestionnaires de fortune" (y'a des masters pour former des étudiants à cela) ce qui est le terme poli pour qualifier un expert en "planquage" légal ou un peu plus tordu (c'est là le problème, les pays ne s'entendent pas sur des lois mondiales de finance, c'est le flou artistique des possibilités) des sommes...

C'est quoi une paire de molières ? Moi j'aime bien quand tu racontes ta vie...

Antinea
avatar 10/06/2014 @ 18:52:09

Il y a une question de générations aussi, comme Antinéa en parlait dans une autre forum. La génération qui a connu les trente glorieuses et son optimisme a forcément un autre point de vue sur la question que les nouvelles générations qui ne verront probablement plus la croissance et l'insouciance de cette époque.


Trente glorieuses ou pas, la croissance, y'en aura plus, c'est un fait. Je vous conseille la conférence de JM Jancovici à l'Assemblée Nationale du de février 2013 sur le changement climatique où il explique le lien entre la croissance et l'énergie. C'est pas joli, joli...

Donc toutes les générations sont concernées, car le changement forcé, c'est maintenant.

Minoritaire

avatar 10/06/2014 @ 19:03:55
C'est quoi une paire de molières ?
C'est un type de chaussures pour hommes qui descendent sous la malléole. J'ai cru comprendre que ça portait un autre nom outre Quiévrain, mais je ne retombe plus dessus.
http://www.chaussurespaul.com/glossaire_dico.php

Antinea
avatar 10/06/2014 @ 19:05:23

Je retiens surtout que Galbraith dit que l'évolution des inégalités n'est pas un processus naturel, que c'est purement le résultat de politiques choisies (ainsi sous l'ère Reagan ont a fait une politique de l'offre destinée à rendre les riches plus riches et ça a marché). Ca me semble assez vrai, et je pense que la sciences économiques ne pourra jamais déterminer quelle est la bonne allocation des ressources, ça devrait rester une question sociétale (basée sur un choix de société).


Ben une bonne allocation de ressource, je sais pas ce que sais pour les autres, pour moi j'en ai une idée... Je crois que cela dépend de chacun selon ses besoins et ses envies (tout le monde n'a pas envie d'une Ferrari et d'une maison à St Martin) et donc que des gens veuillent avoir de l'argent pour des suites à Cannes, des Yatch etc, cela ne me dérange pas du moment que l'argent circule (bon et qu'ils le méritent un peu aussi quand même bien que la notion de mérite aujourd'hui...).
Mais quand on voit que 21 trilliards de dollars dorment dans les paradis fiscaux, donc des sous cachés là, qui ne servent à rien d'autre qu'à contenter quelques personnes qui de toute façon en font quoi ? rien ! je me dis que ça frise la maladie mentale...

Antinea
avatar 10/06/2014 @ 19:07:50
Encore un mini-détail: il dit quelque part que le christianisme interdit l'usure ; je me demande où il a été chercher ça (définition du Petit Robert : usure : intérêt pris sur une somme d'argent).

"...Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent..." ce n'est pas Karl Marx qui a dit ça.


Je crois que Jésus avait dit de se servir d'abord à sa juste valeur et de passer le plat. Donc se servir de façon démesurée, c'est pas catholique (ni chrétien donc) ! ;)

Saule

avatar 10/06/2014 @ 19:16:01
Encore un mini-détail: il dit quelque part que le christianisme interdit l'usure ; je me demande où il a été chercher ça (définition du Petit Robert : usure : intérêt pris sur une somme d'argent).

"...Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent..." ce n'est pas Karl Marx qui a dit ça.

Chez les Israëlites, tout les sept ans les dettes étaient remises. Ca aurait certainement du sens de supprimer les dettes publiques après x années, une fois que la somme des intérêts à largement dépassé le capital emprunté par exemple.

Saule

avatar 10/06/2014 @ 19:34:16
Mais sinon, bien sur, quand Piketty compare des revenus entre pays il tient compte de la différence de niveau de vie, je crois que théoriquement il suffirait de passer tout dans une devise commune d'ailleurs (puisque le taux de change est censé tenir compte de la différence des prix). Pour mesurer les inégalités à l'intérieur d'un pays, il regarde la part du total détenue par le décile (centile) supérieur.

Je pense que Galbraith rejoint SJB (il avait surement lu CL !) quand il critique le fait que le capital tel que mesuré par Piketty est une valeur financière, valorisée par un marché. SJB parlait bien des crash qui peuvent effacer une bonne partie d'un capital d'un coup.

Par rapport à la répartition des ressources, tu as tout à fait raison Antinéa, quoique tu parles plutôt de la répartition des revenus. Pour les revenus, on n'a rien trouvé de mieux que le communisme : à chacun selon ses besoins (et pas selon ses capacités).

Je crois que la définition classique de l'économie c'est "décider de l'allocation idéale de ressources limitées pour satisfaire des besoins a priori illimités" : et donc, compte tenu qu'il y a une quantité limitée de travail (des humains adultes quoi) et une quantité limitée de matière première et d'outils, il faut choisir ce qu'on va produire (des voitures, des pelles, des tv, etc. ?). Dans une économie de marché, on part du principe que le marché est le meilleur arbitre (la main invisible), tandis que dans une économie de type communiste, la production est planifiée par un bureau du plan.

A priori, la planification centralisée parait plus logique, ça semble plus malin de choisir ce que chaque usine va produire et en quelle quantité plutôt que de mettre tout le monde en concurrence, mais on s'est quand même rendu compte en Russie que ça marchait pas bien.

Ce qu'il faut c'est un mix, c'est à dire que l'état doit favoriser les activités qui sont utiles socialement et défavoriser ce qui est inutile ou destructeur de vivre ensemble. Mais tout ça ce sont des choix idéologiques, qui nécessitent des choix éthiques, la théorie économique ne permet absolument pas de déterminer ce qui est mieux.

Je trouve les critiques du livre, en particulier celle de Galbraith, très intéressante. Tout comme la critique de SJB. Il n'y a pas une vérité en économie mais les chiffres présentés par Piketty restent très intéressants. Dommage que le livre soit si gros, ça empêche surement une diffusion plus large. Bolcho devrait éditer son résumé :-)

Saule

avatar 10/06/2014 @ 19:37:51
C'est quoi une paire de molières ?
C'est un type de chaussures pour hommes qui descendent sous la malléole. J'ai cru comprendre que ça portait un autre nom outre Quiévrain, mais je ne retombe plus dessus.
http://www.chaussurespaul.com/glossaire_dico.php

A Liège, on assimilait les molières avec la marque Ambiorix, une spécialité de la région

https://germainecollard.com/fr/catalogue/…

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