l'art est il un regard innocent sur la société telle qu'elle a été, est ou pourrait être ou bien est il acteur des dérives de la société ?
Si tel est le cas, l'art doit il être jugé, condamné et censuré ?
Si tel est le cas, l'art doit il être jugé, condamné et censuré ?
On vient justement d'en parler en long et largeur ici (une discussion sur Game of Thrones qui a dérivé! :P):
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Je crois que l'art a bon dos et facilement pointable.
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Je crois que l'art a bon dos et facilement pointable.
Mon point de vue est que l'art en tant que tel n'est pas responsable des dérives. C'est plutôt certaines personnes mal intentionnée qui se servent de l'art pour faire dériver la société qu'il faut pointer du doigt. Un exemple me vient à l'esprit. Adolf Hitler s'est servi de la littérature dans le sens qu'il a écrit Mein Kampf pour ensuite causer les pires horreurs de la 2e guerre mondiale.
Il en est plutôt le reflet. Non ?
... Un exemple me vient à l'esprit. Adolf Hitler s'est servi de la littérature dans le sens qu'il a écrit Mein Kampf ...
Très vrai Windigo mais, Mein Kampf est-il une œuvre d'art ? Pour moi, ce n'est pas de l'art, ce n'est pas de la littérature, ce serait plutôt un manifeste.
Je ne crois pas que le regard de l'art soit toujours innocent ; Je ne crois pas non plus qu'il soit acteur ; il est le plus souvent témoin de son époque. Parfois il est même prophétique dans le sens qu'il anticipe les dérives de la société.
Par exemple, la peinture allemande de l'entre deux guerres : il y a eu naguère une exposition de cette peinture à Bruxelles et c'était frappant de voir comme cette peinture annonçait les drames qui allaient se passer.
L'art, à mon avis, doit toujours est jugé, dans le sens de jaugé, critiqué, apprécié. Mais jamais condamné et, encore moins censuré – laissons ça aux dictatures – sauf pour des raisons bien connues de tous : appel à la violence, atteinte aux bonnes mœurs, provocations racistes etc, etc...
A mon avis, on devrait quand-même censurer ce qui est vraiment trop mauvais ! Mais là... je m'arrête, je ne tiens pas à avoir sur le dos, Virgile avec ses : c'est quoi « mauvais », tout est relatif, voyons !
;-))
Par exemple, la peinture allemande de l'entre deux guerres : il y a eu naguère une exposition de cette peinture à Bruxelles et c'était frappant de voir comme cette peinture annonçait les drames qui allaient se passer.
L'art, à mon avis, doit toujours est jugé, dans le sens de jaugé, critiqué, apprécié. Mais jamais condamné et, encore moins censuré – laissons ça aux dictatures – sauf pour des raisons bien connues de tous : appel à la violence, atteinte aux bonnes mœurs, provocations racistes etc, etc...
A mon avis, on devrait quand-même censurer ce qui est vraiment trop mauvais ! Mais là... je m'arrête, je ne tiens pas à avoir sur le dos, Virgile avec ses : c'est quoi « mauvais », tout est relatif, voyons !
;-))
"L'art industriel" de M. Arnoux l'est peut-être...
"L'art industriel" de M. Arnoux l'est peut-être......Est peut-être quoi, Hiram ?
Il en est plutôt le reflet. Non ?
Parfaitement d'accord. L'art nous renseigne sur ce que nous sommes.
Saint Jean-Baptiste
Justement vous mettez le doigt là où ça fait mal "l'orange Mécanique" a été voué aux gémonies pour son coté "incitation à la violence" alors que le propos de l'auteur n'était certainement pas celui là.
Donc d'après vos dires une oeuvre complexe qui serait mal comprise pourrait être censurée du fait de cette incompréhension ?
...Mais jamais condamné et, encore moins censuré – laissons ça aux dictatures – sauf pour des raisons bien connues de tous : appel à la violence, atteinte aux bonnes mœurs, provocations racistes etc, etc...
Justement vous mettez le doigt là où ça fait mal "l'orange Mécanique" a été voué aux gémonies pour son coté "incitation à la violence" alors que le propos de l'auteur n'était certainement pas celui là.
Donc d'après vos dires une oeuvre complexe qui serait mal comprise pourrait être censurée du fait de cette incompréhension ?
Saint Jean-Baptiste
...Mais jamais condamné et, encore moins censuré – laissons ça aux dictatures – sauf pour des raisons bien connues de tous : appel à la violence, atteinte aux bonnes mœurs, provocations racistes etc, etc...
Justement vous mettez le doigt là où ça fait mal "l'orange Mécanique" a été voué aux gémonies pour son coté "incitation à la violence" alors que le propos de l'auteur n'était certainement pas celui là.
Donc d'après vos dires une oeuvre complexe qui serait mal comprise pourrait être censurée du fait de cette incompréhension ?
C'est l'éternel problème de l'appropriation d'un art. C'est le cas pour Orange mécanique ; il y a deux oeuvres sur deux supports et si celui qui a crée l'oeuvre au départ ne se reconnait pas dans l'interprétation qui en a été faite (le cinéma n'a pas le même impact qu'un livre qui fait murir la réflexion) alors il y a ratage même si le film est bon au niveau réalisation. Ne convaincre que ceux qui sont convaincus est-ce suffisant?
Le film de Kubrick et le livre tendent un miroir au spectateur, au lecteur pour lui demander de se questionner sur son rapport à la violence, le film de Kubrick est aussi fort (importance du regard direct d'Alex vers le spectateur, et de la "voix off")
Et je suis d'accord avec Nance, l'Art a bon dos
Saint Jean-Baptiste
...Mais jamais condamné et, encore moins censuré – laissons ça aux dictatures – sauf pour des raisons bien connues de tous : appel à la violence, atteinte aux bonnes mœurs, provocations racistes etc, etc...
Justement vous mettez le doigt là où ça fait mal "l'orange Mécanique" a été voué aux gémonies pour son coté "incitation à la violence" alors que le propos de l'auteur n'était certainement pas celui là.
Donc d'après vos dires une oeuvre complexe qui serait mal comprise pourrait être censurée du fait de cette incompréhension ?
C'est l'éternel problème de l'appropriation d'un art. C'est le cas pour Orange mécanique ; il y a deux oeuvres sur deux supports et si celui qui a crée l'oeuvre au départ ne se reconnait pas dans l'interprétation qui en a été faite (le cinéma n'a pas le même impact qu'un livre qui fait murir la réflexion) alors il y a ratage même si le film est bon au niveau réalisation. Ne convaincre que ceux qui sont convaincus est-ce suffisant?
Je n'ai pas lu le livre, mais je ne pense pas du tout que le film de Kubrick incite à la violence. Le film est violent (ou plutôt, il comporte des images qui le sont), mais il n'en fait en aucun cas une apologie. J'ai peut-être mal compris ton propos mais si tu voulais dire que le livre n'incitait pas à la violence, mais que le film, en interprétant mal l'oeuvre dont il s'inspire, incite quant à lui à la violence, alors je ne suis pas du tout d'accord.
Je pense que Pytheas pointait plutôt l'interprétation faite par le public qui fasse à une oeuvre, en fait une interprétation erronée, ne perçoit pas l'ironie et en fait un plaidoyer pour ce que l'auteur dénonçait. C'est le sujet de l'excellent livre "Limbo" où une note griffonnée par un médecin exaspérée est prise plus tard au pied de la lettre par une bande d'extrémistes. http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/16997
Je pense que l'art pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses.
Il montre, dit, exprime, suggère, pointe du doigt, titille, choque, provoque...pour susciter des interrogations.
Je ne vois pas, pour ma part, d'incitation à la violence dans Orange mécanique, mais un questionnement sur le traitement des comportements violents, notamment par le biais de la psychologie comportementale et du conditionnement humain (via des outils qui fonctionnent mais qui sont franchement discutables et douteux)
Les approches étant diverses et le fondement même de l'oeuvre non perçu de manière unique, il ne peut y avoir de réponse catégorique.
Il montre, dit, exprime, suggère, pointe du doigt, titille, choque, provoque...pour susciter des interrogations.
Je ne vois pas, pour ma part, d'incitation à la violence dans Orange mécanique, mais un questionnement sur le traitement des comportements violents, notamment par le biais de la psychologie comportementale et du conditionnement humain (via des outils qui fonctionnent mais qui sont franchement discutables et douteux)
Les approches étant diverses et le fondement même de l'oeuvre non perçu de manière unique, il ne peut y avoir de réponse catégorique.
Sissi, sur le fond la question posée est certainement celle que vous pointez.
Par contre l'interprétation qu'en a fait le , public, les médias, n'est pas celle là. le film Orange Mécanique a été interdit de diffusion en salle en Grande Bretagne durant de longues années pour son caractère violent et dénoncé pour apologie de la violence alors qu'à mon sens il est fidèle au livre de Burgess, sauf qu'en devenant un produit de consommation de masses (contrairement au livre plus ciblé) il s'adresse à un public qui n'est pas forcement à même de le comprendre, il devient donc coupable pour son manque de discernement.
Oui Merci Stavroguine d'avoir clarifié mon propos, mais justement si une oeuvre est mal comprise en est elle innocente pour autant ?
Par contre l'interprétation qu'en a fait le , public, les médias, n'est pas celle là. le film Orange Mécanique a été interdit de diffusion en salle en Grande Bretagne durant de longues années pour son caractère violent et dénoncé pour apologie de la violence alors qu'à mon sens il est fidèle au livre de Burgess, sauf qu'en devenant un produit de consommation de masses (contrairement au livre plus ciblé) il s'adresse à un public qui n'est pas forcement à même de le comprendre, il devient donc coupable pour son manque de discernement.
Oui Merci Stavroguine d'avoir clarifié mon propos, mais justement si une oeuvre est mal comprise en est elle innocente pour autant ?
Le coupable quant à la violence ce n'est pas le film mais la société, le film ne devient qu'un prétexte
C'est l'éternel problème de l'appropriation d'un art. C'est le cas pour Orange mécanique ; il y a deux oeuvres sur deux supports et si celui qui a crée l'oeuvre au départ ne se reconnait pas dans l'interprétation qui en a été faite (le cinéma n'a pas le même impact qu'un livre qui fait murir la réflexion) alors il y a ratage même si le film est bon au niveau réalisation. Ne convaincre que ceux qui sont convaincus est-ce suffisant?
Je n'ai pas lu le livre, mais je ne pense pas du tout que le film de Kubrick incite à la violence. Le film est violent (ou plutôt, il comporte des images qui le sont), mais il n'en fait en aucun cas une apologie. J'ai peut-être mal compris ton propos mais si tu voulais dire que le livre n'incitait pas à la violence, mais que le film, en interprétant mal l'oeuvre dont il s'inspire, incite quant à lui à la violence, alors je ne suis pas du tout d'accord.
Je pense que Pytheas pointait plutôt l'interprétation faite par le public qui fasse à une oeuvre, en fait une interprétation erronée, ne perçoit pas l'ironie et en fait un plaidoyer pour ce que l'auteur dénonçait. C'est le sujet de l'excellent livre "Limbo" où une note griffonnée par un médecin exaspérée est prise plus tard au pied de la lettre par une bande d'extrémistes. http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/16997
Je suis d'accord, le film n'est pas incitateur en lui-même mais le support, beaucoup plus violent de par les images (ce regard !), peut ne pas envoyer le même message auprès de ceux qui voient. L'impact n'est pas le même et être effectivement mal compris. Je n'ai pas dit que le film interprète mal, je pense que ceux qui ont compris le livre comprendront sans problème le film, par contre pour ceux qui n'ont pas lu il peut y avoir problème d'interprétation et sentiment d'incitation à la violence. Je me souviens lors de sa sortie la réaction de collègues d'un certain âge (le mien maintenant !:-)) qui étaient horrifiées et qui n'y ont vu qu'une sorte de modèle négatif pour la jeunesse.
Pour ma part je trouve ce film très bien fait, le message est clair mais je suis restée traumatisée par ce regard ! Et avec le recul je me pose vraiment la question sur le but final..
Mais ce qui m'a interpellé c'est que dans la critique l'auteur du livre dit avoir regretté ce film et ce qui a été fait en fin de compte de son oeuvre. C'est là que je considère qu'il y aurait pu avoir "ratage".
Mais je ne crois pas que cette expérience, si elle est frappante de l'influence possible sur des dérives de société, soit représentative de ce que l'Art en général porterait sur ces dérives.
" le message est clair mais je suis restée traumatisée par ce regard !"
C'était le but de Kubrick, il est très clair sur le but du film dans des entretiens avec Michel Ciment
C'était le but de Kubrick, il est très clair sur le but du film dans des entretiens avec Michel Ciment
Saint Jean-Baptiste
Justement vous mettez le doigt là où ça fait mal "l'orange Mécanique" a été voué aux gémonies pour son coté "incitation à la violence" alors que le propos de l'auteur n'était certainement pas celui là.
Pythéas, c'est très difficile à décider. Personnellement je suis contre la censure, d'une manière générale. Mais je trouve que tout ne peut pas être montré à tous les publics.
Si une œuvre est complexe ou ambiguë et demande un sens critique et une certaine maturité, la moitié des gens vont la comprendre de travers.
Quand on expose la violence sous prétexte de la condamner, j'ai toujours des doutes sur l'honnêteté des « artistes ».
Je n'ai pas vu Orange Mécanique parce que je déteste le spectacle de la violence. Mais j'ai l'impression que beaucoup de gens qui l'ont vu, n'ont retenu que la violence.
C'est comme la porno : si on montre à longueur de film des scènes porno, on aura beau dire que c'est pour la condamner, ça reste de la porno. Et, à mon avis, ça doit être censuré, ou alors réservé aux amateurs et pas au grand public.
Maintenant, je m'attends à la question : quand est-ce porno, quand est-ce érotique ?
J'avais un ami qui avait trouver une réponse, je ne sais pas si c'est la bonne.
Il disait : quand les filles sont belles, c'est érotique, quand elles sont laides, c'est du porno...
;-))
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