Feint

avatar 09/11/2013 @ 15:51:48
En plus, avec l'age, j'ai tendance à relire les livres.
C'est une bonne tendance. (Et j'espère que tu reliras celui-là avec plaisir, mais plus tard, parce que - pardon pour les autres - mais c'est aussi en pensant à toi que j'ai poussé ce livre en avant. Une idée comme ça, comme il m'en traverse parfois.)

Stavroguine 09/11/2013 @ 16:14:27
Mais si il est

**** SPOIL ****

médecin, Gifford. C'est d'ailleurs un des moments fort du livre quand il se remémore comment il a voulu vacciner une tribu d'Indiens contre la variole mais que le bacille s'est réactivé sous l'effet de la chaleur si bien qu'au lieu de les vacciner, il leur a tous inoculé la maladie et tout le village est mort en deux jours. Sauf Eau-qui-court-sur-la-plaine qui avait pressenti le drame et ne s'était pas faite vacciner. C'est fou que vous soyez passés à côté ; c'était un moment tellement marquant !

**** FIN DU SPOIL ****
C'est le moment où je me suis rendu compte qu'en réalité j'étais Gifford, que Céline Minard était Eau-qui-court-sur-la-plaine et que les traces qu'elle laissait derrière elle à son (mon) intention, de moins en moins nettes, et que je recherchais avec tant tant d'attention et de plaisir était le roman lui-même.
(Parce que quand je lis un grand livre, ma lecture elle-même devient un conte merveilleux.)


Je crois que je connais le sentiment.

Au début, tu cherches à comprendre comme elle fait pour savoir, pour disparaître si vite sans laisser de trace, pour faire ce qu'elle fait ; et puis, un jour, tu acceptes juste de ne pas savoir et de tenter quand même de suivre la trace en espérant que la chaleur laissera tes bacilles tranquilles pour faire ce que tu as à faire.

Frunny
avatar 09/11/2013 @ 16:22:12
que Céline Minard était Eau-qui-court-sur-la-plaine et que les traces qu'elle laissait derrière elle à son (mon) intention, de moins en moins nettes, et que je recherchais avec tant tant d'attention et de plaisir était le roman lui-même.


C'est - en effet - le peu qu'elle a laissé percevoir lors de son interview à La Grande Librairie.

Feint

avatar 09/11/2013 @ 17:13:24
C'est - en effet - le peu qu'elle a laissé percevoir lors de son interview à La Grande Librairie.
Que je n'ai pas pu voir, parce qu'à cette heure-là il y avait une autre interview dans une vraie librairie où on entendait galoper les mêmes chevaux.

Pucksimberg
avatar 09/11/2013 @ 20:36:11



Mais bon, beaucoup ont souligné la fluidité de l'écriture, moi je ne l'ai pas ressentie tellement, et il y a même au contraire des passages (j'en parle plus haut) où je trouve qu'il y a trop de phrases apposées.
J'ai trouvé aussi qu'elle abusait des "à la suite de quoi" (c'est peut-être du détail et je suis peut-être une lectrice pénible, mais je l'ai remarqué).


J'avais remarqué aussi ces " à la suite de quoi" à quelques lignes d'intervalle. J'ai même pensé au départ qu'il y avait peut-être une visée, mais je ne crois pas ...

Pucksimberg
avatar 09/11/2013 @ 21:13:01
Avec un peu de recul, je me rends compte que c'est surtout l'ambiance, l'atmosphère que je retiens de ce roman. En fait plus que des scènes précises, me reviennent des impressions ...

Saule

avatar 09/11/2013 @ 23:41:53
J'ai lu le dernier tiers du livre presque sans interruption, là j'ai vraiment été pris dans le livre et je me suis vraiment bien amusé. A lire les autres, et la critique de Yokyok, c'est vrai qu'on a l'impression que l'auteur s'est amusée et amuse le lecteur aussi avec ce récit tourbillonnant plein de clins d'oeils aux clichés du genre.
Bref, je suis content de ma lecture, et j'apprécie beaucoup ces lectures communes, c'est enrichissant.

Donatien
avatar 10/11/2013 @ 09:54:23
Terminé.

Beau final où tout se règle.

Le titre aurait pu être "Naissance d'une ville" ou "Renaissances".
Tous ces êtres mystérieux lors de leur première rencontre qui se dévoilent dans la joie ou dans la douleur, pour finalement s'agencer et s'unir afin de relancer ces destinées.

Il me semble que l'imaginaire du western est lui-même devenu "classique" et moins actif auprès des nouvelles générations de lecteurs. Tout n'y était pas romantique.
Ces espaces sauvages devaient être grandioses.Dommage d'y avoir
apporté notre civilisation par la force.
Les générations d'après-guerre s'y sont baignées via les bd, le cinéma,les jeux d'enfants.
Joue-t-on encore à "cow-boys et indiens"?

Ils ont peut être rejoint les héros des contes, comme le suggérait Feint.

Les nouveaux cow-boys sont dans l'espace.
Y trouvera-t-on encore des chamanes? J'espère que oui.

En tout cas, beau travail de Céline Minard.

Que nous prépare-t-elle?

Stavroguine 10/11/2013 @ 12:06:33
Terminé aussi et je rejoins Donatien pour la partie "Naissance d'une ville", ça m'a un peu fait penser au Segelfoss de Knut Hamsun, où la ville change et se façonne en fonction de ceux qui y vivent et la construisent.

**** SPOIL ****

Pour le reste, le final est superbe, mais j'ai trouvé tout ça un peu vite amené : un seul chapitre pour dévoiler toute l'histoire de Zeb et son dénouement. Mais en même temps, le roman est magnifiquement construit et on nous a tellement fait saliver autour de ce personnage qu'on est heureux comme un gamin de pouvoir le gober d'un coup comme un paquet de bonbons.

D'ailleurs, cette scène m'a fait penser à la fusillade du Bon, la Brute et le Truand, lorsque Blondie et Angel Eye rejoignent Tuco dans une ville déserte, que Blondie change de camp et que Tuco et lui remontent la main street en tirant sur les hommes de main d'Angel Eye répartis partout à travers la ville.

J'ai vu pas mal de clins d'oeil comme celui-ci à travers le livre (Gifford m'a fait penser au médecin de Deadwood, l'agression de la pute à une scène dans le premier épisode de la série), mais ces sources obéissant elles-mêmes aux codes du genre, difficile de savoir si elles ont pu être une inspiration ou si, en usant des mêmes codes, on arrive in fine à peu près aux mêmes scènes.

**** FIN DU SPOIL ****

Entièrement d'accord avec Feint aussi sur la dimension "conte" de ce livre. Et voire même, mythe. On se dit que si Orphée avec été un yankee, il aurait eu aucun mal à sortir son Eurydice des Enfers. On dirait que tous ces types sont nés de la Terre elle-même, la Pacha Mama, qu'ils sont nés adultes et sales et sauvages, et que leur vie sociale ne débute que lorsqu'il se retrouvent tous dans cette ville champignon - où d'ailleurs (entorse au mythe ?), ils sont étonnamment accueillants, tous copains ou presque et à se serrer les coudes, voire même à s'aimer, tandis que la plaine était hobbesienne.

Bref, très bonne lecture et même si j'étais un peu dubitatif sur le principe de la lecture commune, c'est au final une très bonne expérience d'échanger comme ça au fur et à mesure - d'autant qu'on était pas mal à avancer à peu près au même rythme (et c'est peut-être la limite du truc : si t'as un train de retard et de sans cesse te battre avec les "spoils", c'est peut-être moins marrant).

Donatien
avatar 10/11/2013 @ 12:11:55
Assisterait-on au retour du roman western?

B.Tavernier vient de lancer une nouvelle collection "Ouest sauvage, le vrai"chez Actes Sud!

(entendu ce matin dans l'émission Mauvais Genre de France Culture).

Tous à cheval!

Merrybelle
avatar 10/11/2013 @ 13:14:54
Cette collection concerne des textes choisis par Bertrand Tavernier introuvables ici et adaptés pour le cinéma. Aimant la littérature des grands espaces, fan de Tatav et de son blog, ayant commencé un cycle western avec Shane, fan de films naphtalinés, inutile de vous dire que les deux premiers livres parus viennent de rejoindre mes étagères.

Merrybelle
avatar 10/11/2013 @ 13:17:25
Il s'agit de Terreur Apache de Burnett (Le sorcier du Rio Grande) et de " des clairons dans l'après midi" de Haycox (les clairons sonnent la charge)

Pieronnelle

avatar 10/11/2013 @ 15:16:45
J'ai vu derniérement le film des frères Cohen "True Grit" que j'ai beaucoup aimé ; un western atypique au niveau des personnages surtout. Je ne sais si c'est juste mais quand vous parlez du livre de Celine Minard je pense toujours à ce film...

Feint

avatar 10/11/2013 @ 17:08:55
J'ai vu derniérement le film des frères Cohen "True Grit" que j'ai beaucoup aimé ; un western atypique au niveau des personnages surtout. Je ne sais si c'est juste mais quand vous parlez du livre de Celine Minard je pense toujours à ce film...
Le fait est que dans les deux cas c'est du western joliment revisité.
J'ai bien aimé True Grit aussi ; j'étais tout surpris en le voyant de me rendre compte que c'était inspiré du même roman que Cent dollars pour un shérif de Hathaway, je n'avais pas fait le rapprochement avant.

Donatien
avatar 11/11/2013 @ 10:20:53
Bertrand Tavernier est , en ce qui me concerne, le meilleur incitateur à la cinéphilie, à l'amour du cinéma sans snobisme ou jargon .

Je l'écouterais parler durant des heures. Mon rêve est de l'héberger durant une semaine, lui servir de la cuisine lyonnaise, être aux petits soins pour lui et l'écouter parler ou converser avec nous de ses passions ciné et livres.

En ce qui concerne les westerns, il me semblait bien qu'il devait exister quelques bons livres sur cette grande histoire, aussi bien du point de vue documentaire que littéraire.
A l'instar de Cormac Mc Carthy par exemple.

Dommage que les livres Actes Sud soient si chers, mais tellement
soignés. Je solliciterai St Nicolas et le Père Noël.

Ludmilla
avatar 11/11/2013 @ 11:16:16
En western, Lonesome Dove de Larry McMurtry est excellent!
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/26273

Merrybelle
avatar 12/11/2013 @ 21:54:01

Je l'écouterais parler durant des heures. Mon rêve est de l'héberger durant une semaine, lui servir de la cuisine lyonnaise, être aux petits soins pour lui et l'écouter parler ou converser avec nous de ses passions ciné et livres.

En ce qui concerne les westerns, il me semblait bien qu'il devait exister quelques bons livres sur cette grande histoire, aussi bien du point de vue documentaire que littéraire.
A l'instar de Cormac Mc Carthy par exemple.


Si ça s'appelle pas de l'amour, je ne m'y connais plus ;)
mais il est vrai qu'il est passionnant et qu'il prend du plaisir à partager ses connaissances

Pour info, en rentrant du ciné, j'allume la radio dans la voiture et je tombe sur Tavernier (L'humeur vagabonde sur F.I.). Je n'ai écouté que les 5 dernières minutes de l'émission et j'ai failli défaillir à l'annonce des prochaines parutions : A.B.Guthrie (the big sky: la captive aux yeux clairs)jamais traduit, LeMay, d'autres Haycox dont Le passage du Canyon, Tom Lea l'aventurier du Rio Grande qu'il souhaite voir publier avec ses dessins,…. j'en salive d'avance. Emission podcastable bien entendu.

Frunny
avatar 12/11/2013 @ 21:57:30
En western, Lonesome Dove de Larry McMurtry est excellent!
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/26273


MERCI Ludmilla... tu m'enlèves les mots de la bouche !
Les 2 tomes sont MA-GNI-FI-QUES !!!
Du western certes, mais de la belle littérature avant tout.

Frunny
avatar 12/11/2013 @ 21:59:12
Bertrand Tavernier est , en ce qui me concerne, le meilleur incitateur à la cinéphilie, à l'amour du cinéma sans snobisme ou jargon .

Je l'écouterais parler durant des heures. Mon rêve est de l'héberger durant une semaine, lui servir de la cuisine lyonnaise, être aux petits soins pour lui et l'écouter parler ou converser avec nous de ses passions ciné et livres.


Il était invité à La Grande Librairie , il y a 3 semaines et - en effet - il est passionnant ( car passionné )

Frunny
avatar 12/11/2013 @ 22:00:45
En western, Lonesome Dove de Larry McMurtry est excellent!
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/26273


MERCI Ludmilla... tu m'enlèves les mots de la bouche !
Les 2 tomes sont MA-GNI-FI-QUES !!!
Du western certes, mais de la belle littérature avant tout.

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