Faillir être flingué de Céline Minard
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un galop de cheval et une volée de pizzicati
Le premier mouvement plonge le lecteur dans les plaines du Far-West – des plaines épaisses et moites comme une jungle, où les herbes montent à hauteur d'homme. Il y fait la connaissance de Jeff et Brad qui s'acheminent vers le coin de terre grasse rêvé par Jeff, où ils élèveront des bestiaux. La prairie abrite également les pas d'Elie, Bird Boisverd et Zébulon – dont un seul des trois possède un cheval, quoique aucun n'apprécie la condition de piéton – ; Eau-qui-court-sur-la-plaine, Indienne sans peuple mais aux nombreux savoirs ; Arcadia la contrebassiste, son instrument arrimé sur le toit de la diligence. Sans oublier quelques tribus d'indiens. Les trajectoires se dirigent vers une ville nouvelle où tout est à construire. Là, autour du bar tenu d'une main ferme par Sally, une fois les comptes réglés on pourra discuter affaires.
Nicolas Bouvier écrivait de la Perse qu'elle était le pays où le merveilleux « peut naître aussi bien d'un oubli, d'un péché, d'une catastrophe qui, en rompant le train des habitudes, offre à la vie un champ inattendu pour déployer ses fastes sous des yeux toujours prêts à s'en réjouir. » On pourrait en dire autant du Far-West de Céline Minard. En l’occurrence, dans cette ville naissante où les habitudes ne se sont pas encore figées et que le monde extérieur n'atteint que pour autant que la diligence ne soit pas attaquée par la bande à Quibble, l'espace de liberté offert par l'immensité prodigue de la nature environnante permet toutes les audaces. Cet espace est investi dans les grandes largeurs par l'auteure, qui nous offre un nombre considérable de moments d'anthologie.
« Dans l'air radouci, d'une incroyable légèreté, les ondes d'un galop de cheval glissèrent jusqu'à eux. Avant qu'ils ne comprennent d'où il venait, ils virent un cavalier foncer sur une forme blanche à terre, l'atteindre, l'attraper et la dépasser en la laissant sur place, plus haute qu'elle ne l'était l'instant d'avant. Ils s'approchèrent. Le cavalier faisait demi-tour et s'éloignait vers le sud où un autre petit tas de blanc gisait sur le pré. Il répéta la manœuvre et revint vers leur convoi au triple galop. Sur son chemin, il se baissa six fois à toute vitesse en se penchant sur sa selle pour soulever et mettre sur pied six moutons bouffis de laine qui bêlaient vers le ciel. »
Un livre que j'ai pris autant de plaisir à lire que je suppose que l'auteure en a pris à l'écrire.
Les éditions
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Faillir être flingué [Texte imprimé], roman Céline Minard
de Minard, Céline
Payot & Rivages
ISBN : 9782743625832 ; 20,00 € ; 21/08/2013 ; 336 p. ; Broché -
Faillir être flingué [Texte imprimé]
de Minard, Céline
Payot & Rivages / Rivages poche/Bibliothèque étrangère
ISBN : 9782743631741 ; 8,50 € ; 21/04/2015 ; 312 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (15)
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Un léger passage à vide !?!
Critique de OSCARWY (, Inscrit le 23 février 2013, 68 ans) - 8 juin 2015
J'aime bien les film de John FORD & John HUSTON
Je suis un grand fan des édition GALLMEISTER
enfant je dévorais Buck JOHN et Kit CARSON
J'écoute encore avec plaisir les musques de Willie NELSON
Alors je ne comprends pas pourquoi ce livre me tombe des mains ...
sûrement un léger passage à vide !!
Il était une fois dans l'Ouest.
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 22 mai 2015
Le début est un peu lent, à la manière des Westerns spaghetti dans lesquels l’action se veut pesante, traînante. Il faut le temps que les personnages prennent leur place. Deux hommes sur leur chariot dans l’immense plaine, un homme épuisé qui fait une halte pensant être définitivement à l’abri, un piéton prêt à saisir une opportunité, une indienne aux pouvoirs mystérieux, une musicienne attaquée dans une diligence, un jeune homme à son secours, chaque chapitre nous renvoie à de nombreux personnages qui semblent tous plus ou moins converger vers un point commun : une ville nouvelle en pleine construction, un eldorado potentiel.
De ce récit c’est cette mise en place que j’ai particulièrement apprécié, son rythme, le jeu avec les codes du Western ainsi que la découverte de personnages originaux. Le tout est bien desservi par une écriture alerte qui se prête parfaitement au genre du Western. La construction du roman aussi est particulièrement bien maîtrisée. Il est agréable de suivre l’évolution du récit, de se laisser guider dans ce roman original.
Mon seul petit bémol concerne la partie creuse du roman, soit le moment où se croisent les différents protagonistes. Le récit baisse cruellement d’intensité, comme si l’auteure cherchait un second souffle, un nouveau tournant à donner à son histoire.
Pour conclure, Faillir être flingué est un bon roman, vraiment original et qui apporte un réel plus à un genre pas si fourni que cela en littérature : le Western.
A lire !
"La conquête de l'Ouest"
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 15 mars 2014
A travers sa geste épique l’auteure décrit comment la rencontre, avec les peuplades autochtones, de tous ces « traîne-la-plaine » fuyant tous quelque chose qu’ils n’avoueront jamais, ou cherchant à satisfaire des appétits qu’ils n’ont pu combler ailleurs, constitue l’acte de naissance réel d’une nouvelle société, la civilisation du Far West, pas seulement le Far West des westerns mais aussi le Far West qui est encore inscrit dans les gènes des nombreux habitants de ces régions du centre de l’Amérique pour qui la carabine ou le pistolet est encore une prothèse indispensable. Elle nous montre comment les Indiens ont reçu cette culture envahissante : « Ils avaient acquis et adopté le cheval en moins de deux générations, ainsi que les armes à feu et tout ce qui était susceptible de leur simplifier la vie » sans savoir qu’ils recevaient en même temps des microbes que leur organisme ne connaissait pas. Le pragmatisme des Blancs, leur appétit, leur avidité ne s’étaient pas dilués dans les grands espaces, bien au contraire : « Il se mit à rêver au commerce, à la diversité des denrées et des objets qui passent de main en main, à la valeur qu’ils acquièrent en changeant de civilisation, aux désirs prétendument variés et innombrables qu’il faut satisfaire». Le cadre était campé l’Ouest virginal pouvait entrer dans la civilisation de la Grande Amérique des marchands.
Avec ce récit, Céline Minard réinvente le western épique, celui qui existait avant que les Italiens renversent la bouteille de sauce tomate dans les bobines et me détournent définitivement du genre. Elle chevauche désormais aux côtés de Dorothy M Johnson ou de Jack Schaeffer dont les romans ont fourni la matière à de nombreux scénarios de grands westerns à succès. Si un jour, elle émigre en Amérique, elle sera vite classée dans la liste des écrivains des grands espaces, ceux qu’on appelle les écrivains du Montana qui pourrait être le cadre de ce récit. Le texte de Céline n’est pas seulement une folle épopée, frisant la parodie, dans les plaines du Far West comme le chantait Yves Montand, c’est aussi un texte d’une grande richesse littéraire, excellemment documenté, dont le rythme ne fléchit jamais courant les pages comme les chevaux courent la plaine même s’ils changent souvent de cavalier.
Et si le roman avait encore un avenir ?
Une mythologie de l'Ouest
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 16 décembre 2013
Plutôt, cette épopée de l’Ouest relève du mythe. Zeb, Elie, Bird, Gifford, Eau-qui-court-sur-la-plaine ressemblent à des dieux secondaires, des héros au sens ancien du terme. Certains d’entre eux ont un passé auquel ils tournent le dos comme le vieux Priam fuyant sa Troie, les autres sont nés de la Terre elle-même, la Pacha Mama des Indiens, comme pour fonder le monde qu’ils bâtiront. A ce titre et comme un écho, on sent qu’un effort tout particulier a été consenti en ce qui concerne la construction du roman. Elle est somptueuse. Si l’on se perd un peu entre les personnages durant les premières pages, on s’amusera beaucoup à suivre le jeu de piste qui fait passer l’un sur les traces de l’autre, on pressentira les drames et les interactions, et si Minard, avec raison, ne cherche pas sans cesse à nous surprendre, elle sait nous attraper pour ne plus nous lâcher.
Son style y contribue sans doute. Après qu’on m’avait longtemps parlé de la gouaille colorée d’un Bastard Battle, je m’attendais à de l’esbroufe ; il n’y en a pas. Pas plus que de figure de style ou d’images saisissantes. Les phrases sont courtes et le vocabulaire simple, mais loin de constituer une faille, de témoigner d’une pauvreté, cela rehausse encore la qualité de l’oeuvre en permettant à la forme de se mettre au service du fond. Minard ressemble ainsi à ces musiciens sûrs de leur talent : sa partition est limpide. On serait parfois presque tenté de se dire qu’écrire comme elle est facile ; aussi facile que de courir comme ces athlètes à la foulée pure que l’on voit sur les pistes : chez eux non plus, il n’y a pas d’esbroufe.
Au demeurant, cela n’empêche pas certains passages d’être de toute beauté. Ainsi d’Elie chevauchant au milieu de son troupeau de mustangs durant quelques pages splendides. Il goûte à cette liberté des grands espaces, cette ivresse du pionnier, l’étourdissement qui nous assaille devant un monde qui nous offre sa virginité. Une sensualité terrienne s’empare du lecteur et du personnage. Mais comme ce roman raconte le mythe de la création du monde, le bon sauvage épris de nature et de liberté devra se rendre à la civilisation, se sédentariser, apprendre à vivre en compagnie de ceux qu’il redoutait plus tôt et c’est cette démarche civilisatrice que nous relate Minard dans une seconde partie de son roman où les nouveaux dieux se réunissent sur leur Olympe improvisé pour défier les Titans de l’ancien monde.
Il y a donc beaucoup plus qu’un western dans ce superbe roman et la moindre de ses qualités n’est pas cet intense plaisir de lecture qu’il procure à celui qui voudra bien s’y plonger. D’abord en dévorant les pages dans une première partie qu’on parcourt au galop, puis en prenant le temps de flâner dans la ville vers laquelle tous les destins convergent lorsque ceux-ci s’épaississent tandis que défilent les chapitres, en s’attachant aux personnages et en prenant part à leur vie comme un témoin privilégié. Et peut-être un peu plus.
bien au-delà d'un simple roman
Critique de Feint (, Inscrit le 21 mars 2006, 61 ans) - 6 décembre 2013
Céline Minard, ce n'est pas de la littérature de genre, et ce western n'est pas vraiment un western - même si bien sûr elle joue sur les codes du western. En réalité, c'est plutôt de l'ordre du conte, d'où les "invraisemblances" - ou plutôt le "tiré par les cheveux, c'est vrai ; le réalisme n'est pas du tout en jeu ici. Il y a le désir de renouer avec quelque chose qui relève de l'enfance et du plaisir perdu des lectures enfantines, qui se ressource dans le style (Céline Minard peut tout faire sur le plan stylistique, elle l'a prouvé dans Bastard Battle et Olympia) qui ici garde le souffle de l'épopée en le teintant d'une distance ironique sans se départir de l'apparente simplicité du roman d'aventures de nos rêves d'enfant.
Et ce qui m'épate moi personnellement à l'intérieur de de mon moi tout personnel c'est que moi personnellement qui ai beaucoup de réserves sur le genre romanesque - disons, sur tout ce qui a été écrit en français en tant que roman assumé comme tel depuis les années 1870-80 jusqu'à aujourd'hui - j'arrive en la lisant à renouer avec une sorte d'innocence de la lecture. Ça ce n'est pas facile. Bien sûr c'est aussi parce qu'on n'est pas seulement dans du roman, ou plutôt pas essentiellement dans du roman - je le sens en mettant en regard ses différents livres ; et en même temps ça se sent à peine. Enfin, ça doit se sentir quand même un peu, et à cet égard les réserves de Benjamin dans sa critique sont intéressantes : quelque part c'est bien l'horizon d'attente du lecteur de romans qui est déçu (quand il parle des dialogues ou de l'épaisseur des personnages). Peut-être d'ailleurs n'est-il pas sans signification le fait que ces réserves viennent d'un Américain (au sens continental du terme) : le roman reste sur ce continent un genre contemporain, et d'ailleurs beaucoup plus récent qu'en Europe. En France le roman est une sorte de Paradis perdu, on peut jouer avec le roman, on peut même jouer au roman mais il est assez vain d'en écrire. Mais ça ce n'est que mon avis tout à l'intérieur de mon moi tout personnel.
Sans énergie...
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 4 décembre 2013
Céline Minard nous installe dès les premières lignes dans une époque et des lieux non définis, mais qui ressemblent fortement au western, tels qu'on l'imagine. On est transporté grâce à une écriture soignée, dans les grandes plaines désertiques du Far West, où interagit un éventail d'individus d'origines et d'horizons différents.
Au début du livre, j'ai été un peu perdu car Céline Minard introduit un grand nombre de personnages et passe de l'un à l'autre sans vraiment les définir. Au fil du récit, j'ai réussi à rétablir le fil conducteur, à remettre bon an mal an les choses dans l'ordre et c'est là qu'est venue ma plus grande déception. L'univers du western est bien présent, l'ambiance est parfaitement adaptée mais l'histoire n'a vraiment que peu d'intérêt. C'est une succession de petites séquences avec des personnes variées et peu approfondies donc au final insipides. On s'ennuie donc progressivement même si les dernières pages apportent un peu de d'entrain aux évènements.
Céline Minard a peint un très beau tableau de paysage, mais a oublié le mouvement de ses personnages, ce qui offre un résultat assez mitigé si on le compare aux souvenirs de films de cowboys où les fusillades et les poursuites battaient leur plein.
Sympathique mais sans plus
Critique de Sentinelle (Bruxelles, Inscrite le 6 juillet 2007, 54 ans) - 1 décembre 2013
Faillir être une réussite
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 20 novembre 2013
Les personnages sont bien typés. Mais ils restent au stade de la caricature. Il leur manque ce rien d'épaisseur qui les aurait rendus vraisemblables et attachants.
L'écriture est agréable et le livre se lit facilement. Mais il lui manque ce souffle qui aurait fait vibrer les grandes plaines du Far-West, comme on les voit au cinéma.
Finalement, on se dit que l'auteure avait de bonnes idées mais qu'elle a été dépassée par son sujet. Visiblement, elle a des dons, elle écrit bien et ne manque pas d'imagination. Elle a toutes les qualités du bon écrivain. Alors on lui souhaite, si c'est une écrivaine en herbe, de prendre un peu d'expérience, et elle pourrait faire mieux la prochaine fois.
Beaucoup de bruit pour rien...
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 18 novembre 2013
Allez, pour consoler Feint qui semble un grand fan, la dame écrit bien, certes, le problème c'est qu'elle "s'écoute" écrire... Donc, décidément, non, ce genre de littérature c'est très peu pour moi !
Tous les chemins mènent à....
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 16 novembre 2013
Puis Zébulon entre en scène, à pied, ses précieuses et lourdes sacoches sur le dos.
Nous faisons la connaissance de Gifford, ancien médecin à l'agonie. Sauvé par une Eau-qui-court-sur-la-plaine.
Elie Coulter aime vivre comme un indien. Mais comme un indien, il a besoin d'un cheval.
Que ce soit celui de Bird Boisverd, ex-trappeur à la gâchette leste, ne lui pose pas de problème. Son prochain problème sera sa rencontre avec Zébulon qui lui reprendra le cheval volé aux dés.
Tous ces personnages vont passer à quelques miles les uns des autres, convergeant avec différentes aventures vers un point commun malgré des trajectoires aléatoires.
Le livre prendra une autre dimension à la réunion de tous dans la "ville" où se noueront et dénoueront des relations pour finalement...
Les premiers chapitres brefs, changeant fréquemment de héros rendent la lecture non pas difficile mais perturbante. Inutile de penser que l'histoire va se focaliser sur l'un ou l'autre des personnages croisés, ils sont tous aussi importants et indispensables à la compréhension.
L'abondance des personnages et de leurs mésaventures va donner un roman dense alternant humour et poésie (les nuages en pleurs....)
Mais on ne peut se laisser aller au plaisir de la lecture, qu'une fois les personnages posés et clairement définis.
J'avais parfois l'impression de passer d'un film culte sur à la conquête de l'Ouest à un western spaghetti avec des scènes de saloon, des règlements de compte plus vrais que nature.
Mais le livre terminé, c'est un sentiment de lecture très agréable qui reste. Beaucoup d'humour, de poésie, une galerie de personnages sympathiques valaient bien le petit effort du début.
Roman d'aventures au Far-West
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 8 novembre 2013
Ce roman contient les éléments traditionnels que l'on est en droit d'attendre de ce type de texte : cowboys, indiens, troupeaux fougueux, jeux de cartes, saloon, bandits organisés, règlements de compte ... L'on sent aussi que ce roman est très construit. Le lecteur suit de nombreux personnages sans maîtriser complètement sa lecture car l'écrivain donne au fur et à mesure certaines pistes qui permettent de tisser des liens entre les individus et les épisodes.
Le roman m'a semblé inégal. Je suis passé de l'amusement à l'ennui, du vif intérêt à l'agacement. Les descriptions ne me dérangent aucunement car elles permettent de mieux visualiser l'arrière-plan et les personnages. Ici, les passages descriptifs m'ont ennuyé car ce sont des descriptions de faits secondaires, d'actions qui relèvent du détail. Je me suis senti continuellement spectateur, et non lecteur absorbé dans l'histoire.
Certains passages sont plaisants. Les dialogues vifs et fleuris parfois, la vie au saloon, les bains et les scènes d'affrontement ont leur charme. Ces épisodes sont portés par un souffle qui concorde avec le genre du western. Le personnage de Zébulon reste l'être de papier qui m'a le plus intrigué dans ce texte.
Je ne regrette absolument pas la lecture de ce roman. Je n'avais jamais lu de western même si j'en ai beaucoup vu à la télévision. Reste le rythme du roman qui à mes yeux a manqué.
À l’ouest
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 7 novembre 2013
Dès les premières pages, le lecteur est happé par l’écriture fluide, précise, qui rappelle habilement cet univers dont les codes sont déjà connus. Toutefois, le charme s’estompe rapidement. Parmi la multitude de personnages aucun ne joue le rôle de locomotive pour relier une succession de scènes disparates. On butine d’un endroit à l’autre, revisite les moments typiques d’autres westerns: le règlement de compte, le calumet de la paix, les échauffourées entre cowboys virils. La rareté des dialogues et le manque de profondeur des personnages combinées à des scènes d’actions sans suspense engendre une curieuse impression de distance.
Certains auteurs ont ‘modernisé’ ce monde, parfois avec succès, que l’on pense à « Brokeback Moutain », « Les frères Sisters » ou « Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme ». Je crois que ce roman aurait bénéficié de plus d’humanité et plus d’imagination au lieu de s’en remettre aux archétypes et se contenter de livrer une peinture classique.
Un livre intéressant par sa nature, avec de bons moments, mais sans plus.
Chaque épreuve surmontée les grandissait d'une puissance supplémentaire.
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 3 novembre 2013
Elle a d'abord publié R.(2004), La Manadologie (2005), Le Dernier Monde (2006), Bastard Battle (2008).
Avec "Faillir être flingué", Céline Minard dégaine un western inattendu, animé par des personnages non conventionnels sur une toile de fond poétique et contemplative.
A la question de François Busnel (La Grande Librairie- France 5-):
"A quel personnage vous identifiez vous le plus ?", Céline Minard répond sans hésitation :
"à l'indienne, bien sûr !".
Dès la première page, le ton est donné.
L'auteur embarque le lecteur, accompagnant cette famille de pionniers vers un ailleurs, vers le rêve américain.
Aucun des grands clichés du Western ne manque à l'appel (les 3 dernières pages sont un modèle du genre) et pourtant ce roman raconte une histoire propre, qui ne ressemble à aucun scénario déjà lu (vu) des westerns de notre enfance.
Les personnages ne sont ni bons, ni méchants. On s'y aime et on s'y tue. Les animaux et les grandes plaines occupent une place majeure.
Un roman qui transpire l'Humanité, la construction d'un nouveau Monde fait de promesses et d'espoirs.
"Ce que les Blancs cherchaient et redoutaient tout ensemble, c'était le souffle de la vie sauvage, crue, impitoyable, désentravée. Ils la désiraient autant qu'ils la détestaient".
J'ai fini par poser pied à terre pour rejoindre la ville en construction, le saloon grouillant de vie et assister au règlement de comptes qui ne manquerait pas de se jouer dans la rue principale...
Un superbe moment de lecture !
Une bien singulière expérience
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 26 octobre 2013
Il faut correctement s'installer dans la première partie du récit qui est truffée de longues descriptions des paysages (on n'aime... ou pas). Les personnages sont tellement charismatiques qu'on se surprend en cours de récit à tenter d'élaborer un casting de cinéma.
Pour reprendre Granite nous avons bien là un OVNI littéraire , bigrement bien écrit qui , si vous le décidez, pourra vous entrainer loin , très loin dans votre imaginaire.
Enivrant
Critique de Granite (, Inscrit le 11 juillet 2010, 46 ans) - 15 octobre 2013
Une flopée de personnages très humains et extravagants envahissent les pages ajoutant au charme de ce récit entre Fennimore Cooper et le western, saupoudré d'humour. On y retrouve tous les thèmes forts de cette période : la nature, le sauvage, la civilisation et toujours, toujours, l'humanité.
Il y a là quelque chose de formidablement rafraichissant et enivrant.
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Lecture commune automnale : "Faillir être flingué", Céline Minard | 137 | Pucksimberg | 8 juin 2015 @ 21:42 |