Un élément important dans le roman est cette légende sur laquelle l'intrigue est basée : celle du Serpent qui traverse le territoire Huli. Datagaliwabe n'est pas une légende mais une divinité dont le nom est connu par tous et qui suscite la crainte et le respect (et oui, même contre toutes les recommandations des missionnaires et prêcheurs locaux).
La légende est une histoire, donc quelque chose de fluide, presque instable puisqu'elle est transmise oralement. La première fois qu'elle est apparue dans la littérature, je pense que c'est dans un écrit de Chris Ballard, un anthropologue spécialisé sur la culture Huli. Il mettait en lumière l'impact de la présence des deux sites d'exploitation minière : l'exploitation de gaz de Hides à côté de Kulu, dont la principale activité à l'époque était de produire l'électricité nécessaire au fonctionnement de la mine d'or de Porgera à 70kms de là.
Un fait intéressant, est que pour alimenter cette mine en électricité, il a fallu construire les 70 kms de lignes à haute tension au travers des montagnes et de la jungle. Rapidement, cette vieille légende du serpent qui traverse le territoire Huli, déféquant du pérole d'un côté et crachant de l'or de l'autre a revu le jour avec une intensité renouvelée. Je dis que l'histoire en question est fluide, car il est très difficile de dire si 20 ans auparavant, le serpent crachait bien de l'or. Pour ce qui est du pétrole c'est une réalité, le site sacré près de Kulu a une flamme naturelle due à une remontée du liquide inflammable au travers d'une fissure, c'est donc possible de le prouver physiquement ; dans le cas de l'or, c'est beaucoup plus incertain... il est possible que l'histoire d'origine fasse référence à quelque chose d'important ou de précieux, mais peu importe. Aujourd'hui, le serpent crache de l'or et son corps est maintenant matérialisé par cette ligne qui relie ces deux points.
Alors évidemment, compte tenu de la situation actuelle à Kulu, cette légende était récurrente, les constructions des hommes blancs venaient de confirmer ce que les Huli avaient toujours dit. C'est l'un des rares cas où les activités commerciales des occidentaux vient renforcer un élément d'une culture locale. Lorsque je faisais mes terrains, tous, même beaucoup de jeunes connaissaient cette légende, alors que d'une manière générale, les jeunes ne s'intéressaient plus tellement à tout cela.
Le sort de Datagaliwabe est radicalement différent. Cette divinité est celle qui "surveille" les Huli et leurs actions. Seul problème : il voit tout, mais ne pardonne rien ! Impossible d'intercéder, de demander pardon et tous savent qu'il est capable de punir. Donc, lorsque le dieu chrétien est arrivé, avec cette possibilité de demander une absolution hebdomadaire... presque tous ont changé de crèmerie, cela rendait la vie moins compliquée et moins risquée. Bien évidemment je schématise grandement cette partie, mais elle est essentiellement exacte et réelle.
La légende est une histoire, donc quelque chose de fluide, presque instable puisqu'elle est transmise oralement. La première fois qu'elle est apparue dans la littérature, je pense que c'est dans un écrit de Chris Ballard, un anthropologue spécialisé sur la culture Huli. Il mettait en lumière l'impact de la présence des deux sites d'exploitation minière : l'exploitation de gaz de Hides à côté de Kulu, dont la principale activité à l'époque était de produire l'électricité nécessaire au fonctionnement de la mine d'or de Porgera à 70kms de là.
Un fait intéressant, est que pour alimenter cette mine en électricité, il a fallu construire les 70 kms de lignes à haute tension au travers des montagnes et de la jungle. Rapidement, cette vieille légende du serpent qui traverse le territoire Huli, déféquant du pérole d'un côté et crachant de l'or de l'autre a revu le jour avec une intensité renouvelée. Je dis que l'histoire en question est fluide, car il est très difficile de dire si 20 ans auparavant, le serpent crachait bien de l'or. Pour ce qui est du pétrole c'est une réalité, le site sacré près de Kulu a une flamme naturelle due à une remontée du liquide inflammable au travers d'une fissure, c'est donc possible de le prouver physiquement ; dans le cas de l'or, c'est beaucoup plus incertain... il est possible que l'histoire d'origine fasse référence à quelque chose d'important ou de précieux, mais peu importe. Aujourd'hui, le serpent crache de l'or et son corps est maintenant matérialisé par cette ligne qui relie ces deux points.
Alors évidemment, compte tenu de la situation actuelle à Kulu, cette légende était récurrente, les constructions des hommes blancs venaient de confirmer ce que les Huli avaient toujours dit. C'est l'un des rares cas où les activités commerciales des occidentaux vient renforcer un élément d'une culture locale. Lorsque je faisais mes terrains, tous, même beaucoup de jeunes connaissaient cette légende, alors que d'une manière générale, les jeunes ne s'intéressaient plus tellement à tout cela.
Le sort de Datagaliwabe est radicalement différent. Cette divinité est celle qui "surveille" les Huli et leurs actions. Seul problème : il voit tout, mais ne pardonne rien ! Impossible d'intercéder, de demander pardon et tous savent qu'il est capable de punir. Donc, lorsque le dieu chrétien est arrivé, avec cette possibilité de demander une absolution hebdomadaire... presque tous ont changé de crèmerie, cela rendait la vie moins compliquée et moins risquée. Bien évidemment je schématise grandement cette partie, mais elle est essentiellement exacte et réelle.
Moi lorsque je suis dans un environnement agréable comme au bord de la mer par exemple, je ne m'ennuie jamais.Ce que je préfère entre tout, c'est me promener sur le bord de la grève. On y trouve tant de choses fascinantes et diverses. La laideur me désole et me rend triste alors que la beauté de la nature m'enchante. Je t'imagine très bien assis tranquillement au bord de la piscine à écouter la jungle. Écouter la jungle... comme c'est poétique et envoûtant ! Je crois aussi que l'ennui naît lorsque notre pensée n'est pas dirigée sur quelque chose de précis et vagabonde librement. C'est alors que la nostalgie nous saisit et nous rend triste.
Elle est bien belle cette légende de Datagaliwabe. Cela me fait sourire quand je réalise que les Hulis choisissent le dieu qui leur convient au gré de leur fantaisie. Quand un dieu est trop sévère, hop on le remplace vite fait ! Comme c'est amusant !
Je reviens aux Hulis et leurs costumes de parade. Comment font-ils pour obtenir ces belles couleurs jaunes et rouges qu'ils appliquent sur leur visage ? J'ai lu qu'ils ont déjà été cannibales, est-ce vrai ?
Elle est bien belle cette légende de Datagaliwabe. Cela me fait sourire quand je réalise que les Hulis choisissent le dieu qui leur convient au gré de leur fantaisie. Quand un dieu est trop sévère, hop on le remplace vite fait ! Comme c'est amusant !
Je reviens aux Hulis et leurs costumes de parade. Comment font-ils pour obtenir ces belles couleurs jaunes et rouges qu'ils appliquent sur leur visage ? J'ai lu qu'ils ont déjà été cannibales, est-ce vrai ?
Comme nous en discutions un peu plus haut avec SJB, tout au long de l'histoire il est fréquent de voir ce genre de revirements. Parfois une situation politique appelle à des changements de religion et de divinités, des pays conquis se sont vus imposer de nouvelles croyances avec plus ou moins de succès.
Plus récemment, c'est le prosélytisme chrétien qui a initié beaucoup de ces changements, et pas seulement en Papouasie. Toute la période de la colonisation de l'Amérique du Sud en est un excellent exemple. Il y a eu quelques très bons films (et des centaines de livres évidemment) sur le sujet : la conférence de Valladolid, Mission (j'adore)...
Socialement, les premiers contacts avec une culture beaucoup plus avancée technologiquement ou même simplement culturellement, marque les esprits profondément.
En Papouasie, les premiers contacts ont été, comme je l'avais dit, très particuliers. Je suis en train de lire le dernier livre d'un ami anthropologue sur les Oksapmin (qui vivent près de Téléfonmin au nord du territoire Huli) dans lequel il relate ces premiers contacts. Pour faire rapide, aujourd'hui les "blancs" sont toujours désignés par un mot qui se traduit par "cadavre" ou "mort", non seulement du fait de leur teint trop pâle, mais aussi du fait que lors de ces premiers contacts, ils sont arrivés par un chemin que les morts empruntent dans l'autre sens normalement. Il faut donc imaginer l'impression que cela peut laisser dans les esprits... cela et le fait qu'ils aient des fusils, des voitures, es avions... Comment est-ce qu'un peuple capable de produire toutes ces choses pourraient-il avoir tord ? et ne serait-il pas possible que leur dieu soit beaucoup plus puissant aussi ?
Les Huli n'ont pas été un peuple cannibale, certains de leurs voisins (pas si proches) oui, mais pas eux. Seuls quelques groupes ethniques ont été cannibales en Papouasie. Je dis "ont été" car aujourd'hui, normalement, plus aucun ne l'est. Il y a eu une grande campagne pour mettre un terme à cela, surtout lorsque les ravages faits par la maladie de Kreustfeld Jacobs (aucune idée de l'othrographe de ce truc) ont été constatés.
Les belles couleurs, traditionnellement, sont obtenues avec des plantes, des ocres, parfois des éléments animaux... aujourd'hui, ils ont parfois accès à de la vraie peinture.
Plus récemment, c'est le prosélytisme chrétien qui a initié beaucoup de ces changements, et pas seulement en Papouasie. Toute la période de la colonisation de l'Amérique du Sud en est un excellent exemple. Il y a eu quelques très bons films (et des centaines de livres évidemment) sur le sujet : la conférence de Valladolid, Mission (j'adore)...
Socialement, les premiers contacts avec une culture beaucoup plus avancée technologiquement ou même simplement culturellement, marque les esprits profondément.
En Papouasie, les premiers contacts ont été, comme je l'avais dit, très particuliers. Je suis en train de lire le dernier livre d'un ami anthropologue sur les Oksapmin (qui vivent près de Téléfonmin au nord du territoire Huli) dans lequel il relate ces premiers contacts. Pour faire rapide, aujourd'hui les "blancs" sont toujours désignés par un mot qui se traduit par "cadavre" ou "mort", non seulement du fait de leur teint trop pâle, mais aussi du fait que lors de ces premiers contacts, ils sont arrivés par un chemin que les morts empruntent dans l'autre sens normalement. Il faut donc imaginer l'impression que cela peut laisser dans les esprits... cela et le fait qu'ils aient des fusils, des voitures, es avions... Comment est-ce qu'un peuple capable de produire toutes ces choses pourraient-il avoir tord ? et ne serait-il pas possible que leur dieu soit beaucoup plus puissant aussi ?
Les Huli n'ont pas été un peuple cannibale, certains de leurs voisins (pas si proches) oui, mais pas eux. Seuls quelques groupes ethniques ont été cannibales en Papouasie. Je dis "ont été" car aujourd'hui, normalement, plus aucun ne l'est. Il y a eu une grande campagne pour mettre un terme à cela, surtout lorsque les ravages faits par la maladie de Kreustfeld Jacobs (aucune idée de l'othrographe de ce truc) ont été constatés.
Les belles couleurs, traditionnellement, sont obtenues avec des plantes, des ocres, parfois des éléments animaux... aujourd'hui, ils ont parfois accès à de la vraie peinture.
"La maladie du Kuru a été décrite dans la peuplade des Fores de Nouvelle-Guinée par Daniel Carleton Gajdusek (Prix Nobel de physiologie ou médecine 1976). Quoique distinct de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, le kuru est également une encéphalopathie spongiforme transmissible (EST). Son mode de transmission a pu être relié à un rite funéraire anthropophage." Wikipédia
Il semble que la maladie de Kuru soit assez proche mais pas tout à fait la même. Aurais-tu des précisions au sujet du rite funéraire anthropophage... J'espère que ce n'est pas ce que j'imagine mais je crains fort que ce ne le soit... ;-(
Il semble que la maladie de Kuru soit assez proche mais pas tout à fait la même. Aurais-tu des précisions au sujet du rite funéraire anthropophage... J'espère que ce n'est pas ce que j'imagine mais je crains fort que ce ne le soit... ;-(
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kuru_(maladie)
"Le premier cas semble avoir été décrit dans les années 1920 mais la médecine ne s’y intéresse réellement que depuis les années 1950. La maladie concerne une population aborigène de tribus Foré des hauteurs de l’est de la Nouvelle-Guinée actuellement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui consommait le corps des défunts lors de rites anthropophagiques mortuaires. Ce rituel consistait, pour le clan, à consommer des parents décédés afin de s’imprégner de leur force physique et spirituelle. Ce cannibalisme semble s’être arrêté au milieu des années 1950 sous la pression de l’administration australienne.
Elle touchait surtout les femmes et les enfants qui mangeaient le système nerveux central. Les hommes, consommant les muscles, étaient épargnés. Il semble exister une susceptibilité génétique expliquant également l’atteinte spécifique de cette population. Cette maladie a été responsable de plus de la moitié des décès enregistrés dans les villages les plus atteints. Le kuru a culminé dans les années 1950, le dernier cas datant de 2003, plus de 45 ans après la contamination.
Le nombre total de cas avoisine les 2 700. La maladie a disparu du fait de l’arrêt des pratiques d’anthropophagie."
Quelle horreur...!
"Le premier cas semble avoir été décrit dans les années 1920 mais la médecine ne s’y intéresse réellement que depuis les années 1950. La maladie concerne une population aborigène de tribus Foré des hauteurs de l’est de la Nouvelle-Guinée actuellement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui consommait le corps des défunts lors de rites anthropophagiques mortuaires. Ce rituel consistait, pour le clan, à consommer des parents décédés afin de s’imprégner de leur force physique et spirituelle. Ce cannibalisme semble s’être arrêté au milieu des années 1950 sous la pression de l’administration australienne.
Elle touchait surtout les femmes et les enfants qui mangeaient le système nerveux central. Les hommes, consommant les muscles, étaient épargnés. Il semble exister une susceptibilité génétique expliquant également l’atteinte spécifique de cette population. Cette maladie a été responsable de plus de la moitié des décès enregistrés dans les villages les plus atteints. Le kuru a culminé dans les années 1950, le dernier cas datant de 2003, plus de 45 ans après la contamination.
Le nombre total de cas avoisine les 2 700. La maladie a disparu du fait de l’arrêt des pratiques d’anthropophagie."
Quelle horreur...!
Quand j'étais en Papouasie la dernière fois, ils avaient réussi à totalement empêcher les pratiques cannibales. Il restait bien évidemment des rumeurs que dans certaines zones reculées, trop reculées pour un accès facile par les autorités du pays, les pratiques anthropophages continuaient.
Bien évidemment, il est presque impossible de vérifier (et il est certain que je ne serais pas allé là-bas pour vérifier). Mais il est vrai que l'urgence était dictée par le nombre de personnes atteintes d'encéphalopathie dans les Highlands. Dans toutes ces zones, du fait de ces pratiques qui permettaient à quelqu'un de s'approprier les pouvoirs et les forces d'une personne consommée (ou dont la tête est réduite comme chez les SHuar ici dans l'Amazonie), c'est que les missionnaires finissaient souvent dans la marmite ou en déco au dessus de l'entrée, et il leur était impossible de faire ce qu'ils font le mieux et de stopper cette pratique.
Evidemment, en tant qu'anthropologue, je respecte totalement leurs pratiques (tant que c'est pas moi dans la marmite bien sûr), mais ici, il y a un cas un peu particulier puisque les vies des personnes qui la pratiquent sont gravement affectées.
La pratique des Tsantza chez les Shuar qui consiste à enfermer les pouvoirs d'une personne dans sa propre tête en cousant les yeux et la bouche et en réduisant la tête. Le but à atteindre est très similaire à l'anthropophagie, mais sans les effets secondaires indésirables.
Soyons donc pour la réduction des têtes plutôt que l'anthropophagie, spécialement dans des endroits où il est impossible de trouver un bouquet garni ou un bon bordeaux pour accompagner le tout !
Bien évidemment, il est presque impossible de vérifier (et il est certain que je ne serais pas allé là-bas pour vérifier). Mais il est vrai que l'urgence était dictée par le nombre de personnes atteintes d'encéphalopathie dans les Highlands. Dans toutes ces zones, du fait de ces pratiques qui permettaient à quelqu'un de s'approprier les pouvoirs et les forces d'une personne consommée (ou dont la tête est réduite comme chez les SHuar ici dans l'Amazonie), c'est que les missionnaires finissaient souvent dans la marmite ou en déco au dessus de l'entrée, et il leur était impossible de faire ce qu'ils font le mieux et de stopper cette pratique.
Evidemment, en tant qu'anthropologue, je respecte totalement leurs pratiques (tant que c'est pas moi dans la marmite bien sûr), mais ici, il y a un cas un peu particulier puisque les vies des personnes qui la pratiquent sont gravement affectées.
La pratique des Tsantza chez les Shuar qui consiste à enfermer les pouvoirs d'une personne dans sa propre tête en cousant les yeux et la bouche et en réduisant la tête. Le but à atteindre est très similaire à l'anthropophagie, mais sans les effets secondaires indésirables.
Soyons donc pour la réduction des têtes plutôt que l'anthropophagie, spécialement dans des endroits où il est impossible de trouver un bouquet garni ou un bon bordeaux pour accompagner le tout !
Oui un bon bordeaux ou bien des fèves au beurre et un chianti...;-)
Avec un missionnaire Melba?
J'ai fait quelques recherches sur les réducteurs de têtes, c'est absolument dégoûtant ! Ils enlèvent le crâne et ensuite, ils traitent la peau de la tête comme du cuir et ils la bourrent de pierres chaudes enfin c'est tout un processus, cela prend une semaine semble-t-il à réduire une tête. Ensuite, ils peuvent la suspendre à leur ceinture et se balader avec.
Tu en as déjà vu Seb des têtes réduites ? C'est absolument répugnant je trouve mais lorsqu'on lit pourquoi ils font cela, c'est intéressant.
Tu en as déjà vu Seb des têtes réduites ? C'est absolument répugnant je trouve mais lorsqu'on lit pourquoi ils font cela, c'est intéressant.
Avec un missionnaire Melba?
;-)
L'un des meilleurs compte rendu sur le procédé et les croyances rattachées à la tête réduite a été fait par Philippe Descola, dans ce livre que j'avais conseillé dans une autre partie du forum : "Les lances du crépuscule".
oui, j'ai déjà vu des têtes, mais uniquement dans des musées, il y en a quelques unes au musée d'ethnographie de Quito. Sinon, j'en avais vu une passer sur un catalogue d'enchères d'Arts Premiers à Drouot il y a longtemps... très très cher !
à part les arts africains dont les bois sont très résistants et gardés dans des conditions souvent meilleures (moins d'humidité, gardés à l'intérieur,...) tout ce que l'on trouve en Papouasie n'est jamais très vieux. Beaucoup de totems sont souvent trop abîmés après une vingtaine d'années passées dehors exposées aux intempéries pour que cela puisse être exposé dans un musée. Donc la plupart des pièces sont ethnographiques, un masque ou une sculpture de plus de 50 ans étant rare, c'est donc vendu relativement cher. J'ai toujours trouvé que les pièces modernes (étant parfois aussi belles que les "anciennes") valaient déjà très cher et qu'à quelques dizaines d'années près il n'était pas facile de faire la différence... donc autant prendre du neuf.
Incroyablement, et certainement à cause d'une grande naïveté à l'époque, j'étais sorti du pays avec quelques magnifiques pièces (neuves), dont deux coiffes Huli entières ! Jamais je n'aurais du réussir à passer les douanes australiennes avec tout cela, mais j'ai eu de la chance. Mes deux coiffes et une tenue complète (maintenant encadrée) sont même beaucoup plus belles que celles exposées au Musée du Quai Branly à Paris.
oui, j'ai déjà vu des têtes, mais uniquement dans des musées, il y en a quelques unes au musée d'ethnographie de Quito. Sinon, j'en avais vu une passer sur un catalogue d'enchères d'Arts Premiers à Drouot il y a longtemps... très très cher !
à part les arts africains dont les bois sont très résistants et gardés dans des conditions souvent meilleures (moins d'humidité, gardés à l'intérieur,...) tout ce que l'on trouve en Papouasie n'est jamais très vieux. Beaucoup de totems sont souvent trop abîmés après une vingtaine d'années passées dehors exposées aux intempéries pour que cela puisse être exposé dans un musée. Donc la plupart des pièces sont ethnographiques, un masque ou une sculpture de plus de 50 ans étant rare, c'est donc vendu relativement cher. J'ai toujours trouvé que les pièces modernes (étant parfois aussi belles que les "anciennes") valaient déjà très cher et qu'à quelques dizaines d'années près il n'était pas facile de faire la différence... donc autant prendre du neuf.
Incroyablement, et certainement à cause d'une grande naïveté à l'époque, j'étais sorti du pays avec quelques magnifiques pièces (neuves), dont deux coiffes Huli entières ! Jamais je n'aurais du réussir à passer les douanes australiennes avec tout cela, mais j'ai eu de la chance. Mes deux coiffes et une tenue complète (maintenant encadrée) sont même beaucoup plus belles que celles exposées au Musée du Quai Branly à Paris.
J'ai réservé le livre de Philippe Descola à ma biblio. Je devrais le recevoir ces jours-ci et en commencer la lecture. Ta critique est bien tentante et je me laisse tenter...
Dommage que l'humidité qui sévit en Papouasie détruise irrémédiablement tous les chefs-d'oeuvre de l'art tribal. Tant d'objets intéressants sont réduits à rien mais tant mieux si le nouveau est comparable à l'ancien.
Si je me fie aux photographies des Hulis en costume d'apparat, les coiffes et la tenue complète doivent en effet être assez exceptionnelles .
Dommage que l'humidité qui sévit en Papouasie détruise irrémédiablement tous les chefs-d'oeuvre de l'art tribal. Tant d'objets intéressants sont réduits à rien mais tant mieux si le nouveau est comparable à l'ancien.
Si je me fie aux photographies des Hulis en costume d'apparat, les coiffes et la tenue complète doivent en effet être assez exceptionnelles .
Oui, c'est vraiment très beau. Comme dans la plupart de ces cultures, ce sont évidemment les hommes qui sont le beau sexe, habillés avec couleurs et tous les symboles phalliques qu'il faut pour qu'ils aient l'air impressionnants. Mais en Papouasie, ce ne sont pas ceux que je préfère, il y a les Mud People, aussi dans les highlands par exemple, ils se couvrent d'une boue grise et revête une immense masque effrayant. L'idée est de passer pour des esprits aux yeux de leurs ennemis, inspirer la peur... une bonne technique de protection.
Pour ce qui est de l'artisanat, cela risque malheureusement de disparaître dans certaines régions. Dans des endroits comme le Sépik où le tourisme est abondant, la production continue et les jeunes voient l'importance de perpétuer l'apprentissage et surtout de conserver la qualité de ce qui est fabriqué. Mais dans des zones plus reculées où personne ne va jamais, ce n'est pas aussi évident et beaucoup de techniques ou de styles se perdent.
C'est un débat qui a fait rage dans beaucoup de conversations : le tourisme est-il une bonne ou une mauvaise chose pour ces société humaines fragiles ?
Pour ce qui est de l'artisanat, cela risque malheureusement de disparaître dans certaines régions. Dans des endroits comme le Sépik où le tourisme est abondant, la production continue et les jeunes voient l'importance de perpétuer l'apprentissage et surtout de conserver la qualité de ce qui est fabriqué. Mais dans des zones plus reculées où personne ne va jamais, ce n'est pas aussi évident et beaucoup de techniques ou de styles se perdent.
C'est un débat qui a fait rage dans beaucoup de conversations : le tourisme est-il une bonne ou une mauvaise chose pour ces société humaines fragiles ?
J'aime bien les Mud People, ils sont très étranges.
Je ne sais pas si tu connais le photographe Éric Lafforgue. Ses photos sont magnifiques.
http://www.ericlafforgue.com/papua.htm
Je ne sais pas si tu connais le photographe Éric Lafforgue. Ses photos sont magnifiques.
http://www.ericlafforgue.com/papua.htm
Très belles effectivement, non je ne connaissais pas ce photographe.
Je suis toujours impressionné de voir la diversité des apparences en Papouasie. C'est quelque chose qui manque un peu un ici je trouve. Il y a une telle diversité culturelle en Papouasie (914 Langues recensées encore récemment) qu'il y a du avoir un phénomène culturel visant à une plus forte individualisation de ces cultures, afin qu'elles restent distinctes de leurs voisins directes. Dans l'Amazonie, même si la diversité culturelle est vaste, ce n'est pas comparable. Quelques tribus ont des attributs vestimentaires très beaux, notamment avec beaucoup de plumes, mais beaucoup sont relativement sobres... cela allant jusqu'aux Huaoranis qui ne s'encombrent que d'une simple ficelles pour attacher le pénis en position verticale et de larges ornements dans les oreilles.
Je suis toujours impressionné de voir la diversité des apparences en Papouasie. C'est quelque chose qui manque un peu un ici je trouve. Il y a une telle diversité culturelle en Papouasie (914 Langues recensées encore récemment) qu'il y a du avoir un phénomène culturel visant à une plus forte individualisation de ces cultures, afin qu'elles restent distinctes de leurs voisins directes. Dans l'Amazonie, même si la diversité culturelle est vaste, ce n'est pas comparable. Quelques tribus ont des attributs vestimentaires très beaux, notamment avec beaucoup de plumes, mais beaucoup sont relativement sobres... cela allant jusqu'aux Huaoranis qui ne s'encombrent que d'une simple ficelles pour attacher le pénis en position verticale et de larges ornements dans les oreilles.
POur info, et surtout pour ne pas risquer de froisser quelqu'un en ouvrant une nouvelle discussion, la suite de mon premier roman est sur le point de sortir :
Onde de choc, j'ai déjà rentré la fiche du livre
bonne journée à tous
Onde de choc, j'ai déjà rentré la fiche du livre
bonne journée à tous
Ah notre Sébastien est de retour ! Comment vas-tu ? Tu as déjà écrit la suite, c'est impressionnant et j'ai bien hâte de le lire ce nouveau livre. ;-)
Bonjour, je vais bien et toi ?
en fait, j'ai la suite dans mon tiroir depuis un bout de temps... mais quand il s'agit de rouvrir le texte pour remanier et corriger...
j'espère que j'aurais réussi à attraper plus de fautes d'ortaugrafe ce coup-ci
bonne journée
en fait, j'ai la suite dans mon tiroir depuis un bout de temps... mais quand il s'agit de rouvrir le texte pour remanier et corriger...
j'espère que j'aurais réussi à attraper plus de fautes d'ortaugrafe ce coup-ci
bonne journée
Celui-ci est moins anthropologique que le premier, je garde toujours un peu l'aspect social, mais je me suis plus tourné vers l'écologie... les gens peu scrupuleux qui mettent l'environnement en danger
sortie dans quelques jours... si ILV ne traîne pas trop
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