Saule

avatar 23/05/2013 @ 23:19:58
Ce livre a l'air intéressant mais cette histoire est lamentable. Ceci dit Dexia et son patron mégalo ne sont pas un cas isolé, cfr le PDG de Fortis, Votron, qui voulait absolument acheter ABN AMRO ce qui a coulé la banque. Je me souviens que devant un journaliste il avait justifié son salaire en se référant à Justine Henin. Je crois que lui aussi il a muselé tout ceux qui avaient des objections, et en plus ils ont caché des informations aux actionnaires. J'ai l'impression que dans le secteur bancaire c'est courant d'avoir des PDG aux égos démesurés, sinon on ne deviendrait pas le PDG d'ailleurs. Mais en politique, et pour tout les postes à pouvoir, c'est peut-être la même chose.

Pour Dexia c'est vraiment très triste car ce sont les communes qui perdent beaucoup, ça veut dire que quelques budgets cultures en plus sont rabotés (encore plus). Et puis on avait quand même espéré que les gouvernements reprendraient le contrôle du secteur financier, mais c'est loin d'être le cas, les banques survivantes sont plus puissantes que jamais il me semble. Bref, on est mal barré, en attendant le prochain crash.

J'ai travaillé dans le secteur bancaire, comme informaticien, et j'ai toujours eu l'impression que c'était très inefficace : ce sont des boites ou il y a plein de frics, du coup les gens dépensent à tort et à travers; il y a des couches et des couches de "middle management" qui ne servent à rien que s'occuper entre eux en faisant des réunions et de la politique... en plus les gens sont sur-payés, et ils parviennent encore à se plaindre. Quand on voit comment les petites ASBL parviennent à s'informatiser, juste avec la bonne volonté, et un peu de passion... ça n'a rien à voir.

Débézed

avatar 24/05/2013 @ 12:37:42


Quand on voit comment les petites ASBL parviennent à s'informatiser, juste avec la bonne volonté, et un peu de passion... ça n'a rien à voir.


Je prépare actuellement l'assemblée générale de la plus grosse association que je préside, depuis plus de vingt ans, et je peux dire comme Saule que nous faisons des miracles avec des bouts de ficelle. Nous avons débuté notre activité à zéro en 1990 avec une dotation de 100 KF et aujourd'hui nous présentons un budget de 5 M€ en faisant travailler 700 personnes par an, pour un équivalent temps plein de plus de 150 salariés.

Tout ça pour dire qu'avec un effectif réduit on peut faire de belles choses et qu'il n'est pas forcément utile d'empiler des strates hiérarchiques pour être efficient et efficace.

Saint Jean-Baptiste 24/05/2013 @ 12:42:36
Moi aussi je suis bien tenté par ce livre, la critique de Usdyc est excellente et j'ai apprécié qu'il nous parle de son expérience personnelle ; je crois que, ailleurs que sur Critiques Libres, ça ne serait pas possible.
Il y a juste un point de sa critique où j'ai tiqué, c'est qu'il dit que le rôle du patron est de faire grandir la société. Je pense que le rôle du patron est de la faire marcher convenablement, pas nécessairement de la faire grandir, mais c'est un détail.

Ce qui m'étonne le plus c'est que des gens comme Richard et Voitron et autres Lippens, qui sont reconnus par tous leurs collaborateurs comme des types incapables, mégalomanes et dangereux, soient soutenus par des politiciens.
Comme dit très bien Usdyc, ça leur permet d'écraser les autres compétences.
Maintenant, Lippens pour sa défense devant la justice à déclaré qu'il ne connaissait rien à la banque, ce n'était pas son métier. Il était le patron de la Générale de Belgique devenue Fortis ! La banque qui a fait faillite !

D'autres encore, comme Tapie qui sont des escrocs, ont aussi tous les soutiens des politiques et peuvent échapper aux juridictions classiques. C'est incroyable !
Et c'est, à mon à vis, très dangereux : c'est de la corruption étatisée, ça peut enfoncer un Etat, comme en Italie ou en Grèce.

Mais malheureusement, la banque étatisée est tout aussi dangereuse : l'expérience de Mitterrand avec le Crédit Lyonnais a été une fameuse escroquerie aussi, qui s'est terminée aussi par un faillite colossale.

Saint Jean-Baptiste 24/05/2013 @ 12:48:29



Tout ça pour dire qu'avec un effectif réduit on peut faire de belles choses et qu'il n'est pas forcément utile d'empiler des strates hiérarchiques pour être efficient et efficace.

C'est assez formidable, en effet, Dbz ; je pense que le rôle de l'Etat devrait se limiter à mettre tout en place pour faciliter ce type d'initiative personnelle.

Usdyc 27/05/2013 @ 22:09:46
Le livre vaut la peine car d'une part il se lit facilement et d'autre part il donne des exemples bien explicites des différents produits qui ont défrayés la chronique dans le secteur financier.
Ma plus grande frustration dans ce monde soit disant démocratique c'est que la plupart de ces dirigeants à haut niveau n'ont finalement pas grand chose à craindre. L'employé ou l'ouvrier lambda qui aura mal fait son travail se verra licencié avec tous les problèmes y liés. Le dirigeant ou l'homme politique qui aura abusé de notre argent et/ou de notre travail aura toujours prévu de retomber sur ces pattes. Quels sont les hommes de pouvoir en Europe ou qui ont investit en Europe et qui suite à des malversations et/ou une mauvaise gestion du pouvoir se sont vus poursuivis et jugés ?
Ce ne sont pas des propos populistes mais un sentiment de profonde injustice .

Saule

avatar 27/05/2013 @ 22:58:08
Ce que je trouve dingue c'est que c'est grand patrons sont souvent des gens qui viennent du dehors, des gens qui ne connaissent pas la maison, ni la culture de la société et parfois même pas le business. On dirait qu'il faut juste avoir un égo démesuré, du charisme, et plaire au marché et aux actionnaires. Ensuite ces gens se conduisent comme des despotes. Et en plus ils sont enclins à prendre des risques inconsidérés car si ça capote, ils ne paieront pas les pots cassés (au pire ils partent avec un parachute doré). C'est très frustrants pour les gens qui font humblement leur boulot, et qui peuvent être mis dehors sans indemnités, pour raison économiques ou autres.

Par contre, par rapport aux produits toxiques et le risque non maitrisé, je crois qu'ils ne faut pas trop se faire d'illusion sur le niveau de compétence des gens : la plupart étaient incapables de comprendre la dangerosité des produits et les modèles mathématiques utilisés étaient d'une naïveté consternante (cfr les livres de P. Jorion). Evidemment quand quelqu'un de plus malin leur mettait le nez devant l'évidence, il était muselé, comme tu le dis dans ta critique.

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