Oui Antinéa ton deuxième post est juste ; je ne suis pas choquée je suis horrifiée ! Mon grand-père était attaché au pied de la table comme un chien et devait manger dans une gamelle au sol, je garde cette image en moi que je n'ai pourtant pas vue ; alors je comprends ce que cela peut être d'avoir vu ou vécu des moments aussi violents. Là oui je prends un sacré coup de bambou sur ma croyance en la nature de l'homme !
je prends ce post au vol et je découvre la phrase de pieronelle.. la vision de son grand-père attaché au pied de la table.. J'ignore comment il s'en est sorti dans sa vie adulte..
Le mari de ma sœur a connu le même sort, né de père inconnu, il était attaché au pied du lit toute la journée pendant que sa mère allait travailler, avec comme seul jouet une feuille d'aluminium sortie d'un bâton de chocolat.. et le soir il était couché au bout du lit en travers avec sur le visage, les pieds de l'homme qu'elle ramenait à la maison et qui était dur avec lui..
Sa mère a fini par le placer dans un orphelinat où il a pu être adopté (petite adoption) par une famille qui ne parlait pas sa langue.. mais il devait rentrer régulièrement chez sa mère au grand désespoir de sa famille d'accueil qui ignorait toujours s'il elle allait le revoir..
Bizarrement, il se souvient de tout mais il n'a pas gardé de séquelles ni même d'aversion contre sa mère (elle ne pouvait pas faire autrement, dit-il...), mais c'est un homme travailleur et très calme qui passe ses soirées devant la télé.. très amoureux de sa femme après plus de 30 ans de vie commune.. mais qui n'a jamais été très câlin avec ses 2 enfants..
Certes on parle des violences physiques mais les violences morales ne sont jamais abordées et elles me semblent aussi importantes.
Cette notion n'est pas encore perçue car bien souvent on trouve que cela relève de l'éducation.
J'ai eu une "enfance" très confortable. Je n'ai jamais manqué de rien, tout a été fait pour que j'ai une situation correcte, ce qui fut le cas.
Je suis intimement persuadé que, à leur façon, ils m'ont aimé.
Par contre, je n'ai aucun souvenir d'un geste de tendresse, d'écoute. La voix paternelle était la seule voix de la maison. Je n'ai jamais pu exprimer une quelconque opinion divergente. Je n'ai réalisé bien tard que je n'avais pas de copains. Nous avons déménagé pas mal de fois mais je n'ai vécu mon enfance qu'au milieu d'adultes.
Lorsque je pouvais trouver un copain, il ne venait qu'une fois à la maison, horrifié qu'il était lorsqu'il venait par l'interrogatoire en règle qu'il subissait. C'est tout juste s'il ne devait pas fournir un extrait de casier judiciaire. Evidemment je ne pouvais aller chez personne car aucun n'était digne de confiance.
Une fois ado, je n'ai jamais pu sortir avec des copains, aller à ce que l'on appelait alors une boom. Il fallait d'abord faire son travail de classe et, celui-ci terminé c'était parti pour des exercices supplémentaires. Je n'ai jamais pu prendre une décision moi même, tout était géré.
Je ne comprends même pas que j'ai pu choisir moi-même mon épouse.
Heureusement que cette dernière a su d'ailleurs mettre les hola car, habitant près de chez eux, nous étions surveillés dans nos sorties, activités, réceptions.
Pour les vacances, il nous était reproché de partir, nous pourrions partir une fois qu'ils seraient décédés...
Il sort de tout cela une grande souffrance, mon enfance m'a été volée, je ne l'ai pas eue.
Je sais que je vais être dur dans mes propos mais j'aurais volontiers échangé cette situation contre une bande de copains à découvrir la vie et même à rencontrer un adulte qui m'aurait pris en compte y compris sur la dimension corporelle.
Plus j'avance dans la vie, plus cette blessure est douloureuse et plus je comprends certaines décisions de ma vie, décisions pas toujours heureuses mais que je ne peux que regretter.
Je me souviens d'une émission où une personne qui avait pas mal souffert disait que les enfants malheureux ont la parole, les enfants heureux n'en éprouvent pas le besoin mais les enfants qui n'ont été ni heureux ni malheureux on ne leur donne pas la parole.
Je ne nie la souffrance des enfants évoqués dans ce forum, je veux juste qu'on y ajoute la souffrance morale.
Cette notion n'est pas encore perçue car bien souvent on trouve que cela relève de l'éducation.
J'ai eu une "enfance" très confortable. Je n'ai jamais manqué de rien, tout a été fait pour que j'ai une situation correcte, ce qui fut le cas.
Je suis intimement persuadé que, à leur façon, ils m'ont aimé.
Par contre, je n'ai aucun souvenir d'un geste de tendresse, d'écoute. La voix paternelle était la seule voix de la maison. Je n'ai jamais pu exprimer une quelconque opinion divergente. Je n'ai réalisé bien tard que je n'avais pas de copains. Nous avons déménagé pas mal de fois mais je n'ai vécu mon enfance qu'au milieu d'adultes.
Lorsque je pouvais trouver un copain, il ne venait qu'une fois à la maison, horrifié qu'il était lorsqu'il venait par l'interrogatoire en règle qu'il subissait. C'est tout juste s'il ne devait pas fournir un extrait de casier judiciaire. Evidemment je ne pouvais aller chez personne car aucun n'était digne de confiance.
Une fois ado, je n'ai jamais pu sortir avec des copains, aller à ce que l'on appelait alors une boom. Il fallait d'abord faire son travail de classe et, celui-ci terminé c'était parti pour des exercices supplémentaires. Je n'ai jamais pu prendre une décision moi même, tout était géré.
Je ne comprends même pas que j'ai pu choisir moi-même mon épouse.
Heureusement que cette dernière a su d'ailleurs mettre les hola car, habitant près de chez eux, nous étions surveillés dans nos sorties, activités, réceptions.
Pour les vacances, il nous était reproché de partir, nous pourrions partir une fois qu'ils seraient décédés...
Il sort de tout cela une grande souffrance, mon enfance m'a été volée, je ne l'ai pas eue.
Je sais que je vais être dur dans mes propos mais j'aurais volontiers échangé cette situation contre une bande de copains à découvrir la vie et même à rencontrer un adulte qui m'aurait pris en compte y compris sur la dimension corporelle.
Plus j'avance dans la vie, plus cette blessure est douloureuse et plus je comprends certaines décisions de ma vie, décisions pas toujours heureuses mais que je ne peux que regretter.
Je me souviens d'une émission où une personne qui avait pas mal souffert disait que les enfants malheureux ont la parole, les enfants heureux n'en éprouvent pas le besoin mais les enfants qui n'ont été ni heureux ni malheureux on ne leur donne pas la parole.
Je ne nie la souffrance des enfants évoqués dans ce forum, je veux juste qu'on y ajoute la souffrance morale.
Bien sur qu'elle existe et persiste malgre les annees, la souffrance morale.
Elle est conjointe aux souffrances physiques.
Elle est conjointe aux souffrances physiques.
Mais malheureusement souvent les deux sont liées! Comment un enfant qui a été abandonné par sa mère, le père ayant disparu, se retrouvant à l'assistance puis placé dés l'âge de 4 ans dans des foyers où on le traite comme un chien, peut-il ne pas souffrir moralement? !
Mais question souffrance il n'y a pas de compétition. La maltraitance se retrouve dans les coups, la cruauté mentale et l'indifférence...
Mon grand-père était un "original" qui s'est retrouvé avec une femme fragile et paralysée dont il s'est occupé toute sa vie et sur laquelle il avait un pouvoir...Il a placé son fils à l'assistance (......!), ma mère y a échappé car elle était utile à la maison...Quand sa femme est décédé il est devenu alcoolique, sans doute incapable de supporter ce nouvel abandon...
Mais question souffrance il n'y a pas de compétition. La maltraitance se retrouve dans les coups, la cruauté mentale et l'indifférence...
Mon grand-père était un "original" qui s'est retrouvé avec une femme fragile et paralysée dont il s'est occupé toute sa vie et sur laquelle il avait un pouvoir...Il a placé son fils à l'assistance (......!), ma mère y a échappé car elle était utile à la maison...Quand sa femme est décédé il est devenu alcoolique, sans doute incapable de supporter ce nouvel abandon...
La maltraitance a enfants, quelle que soit sa forme, est, pour moi, la pire des indignites humaines et je m'acharnerai a en parler, a ne cesser de la mettre en avant tant elle m'est toujours et encore souffrances et horreurs.
(dsl pour cette intervention mais tu sais bien, Pieronnelle, combien ce sujet m'est epidermique.)
(dsl pour cette intervention mais tu sais bien, Pieronnelle, combien ce sujet m'est epidermique.)
J'ai lu, enfin, ce livre, Shelton, cet apres-midi, durant plus de 3h30 a la librairie: comment ne pas le lire?
Mon regard s'est pose dessus, brutalement: il etait juste face a moi.
J'ai appris nombre de choses extremement importantes sur les traumas, sur ceux lies, en particulier, aux violences sexuelles.
Je ne detaillerai pas ici toutes les pensees ou les souvenirs qui m'ont assaillis mais c'est avec une immense reconnaissance a l'auteur que je tiens a l'evoquer a nouveau.
Quant a ses conclusions, elles rejoignent entierement mes avis precedents.
Je n'ai pas achete le livre mais je pense le faire pour le laisser a lire dans le cabinet d'un medecin car si les paroles d'une ex-enfant martyrisee, violentee restent toujours mises en doute, ceyx d'un specialiste du sujet sauront mieux le dire.
Mon regard s'est pose dessus, brutalement: il etait juste face a moi.
J'ai appris nombre de choses extremement importantes sur les traumas, sur ceux lies, en particulier, aux violences sexuelles.
Je ne detaillerai pas ici toutes les pensees ou les souvenirs qui m'ont assaillis mais c'est avec une immense reconnaissance a l'auteur que je tiens a l'evoquer a nouveau.
Quant a ses conclusions, elles rejoignent entierement mes avis precedents.
Je n'ai pas achete le livre mais je pense le faire pour le laisser a lire dans le cabinet d'un medecin car si les paroles d'une ex-enfant martyrisee, violentee restent toujours mises en doute, ceyx d'un specialiste du sujet sauront mieux le dire.
Je comprends ce que tu as vécu cet après-midi...
Lundi dernier, j'étais aux premières assises parlementaires sur la violence sexuelles... mais je reviendrai vous en parler une autre fois car c'est aussi un sujet grave et lourd...
Lundi dernier, j'étais aux premières assises parlementaires sur la violence sexuelles... mais je reviendrai vous en parler une autre fois car c'est aussi un sujet grave et lourd...
Je suis en train de lire ce livre : "Parents toxiques" de Susan Forward dans la collection Marabout.
http://livre.fnac.com/a5167253/…
De nombreux "cas" de maltraitance y sont abordés : les maltraitances physiques (y compris l'inceste) mais aussi les maltraitances orales ou de comportement comme les décrivent Mimi62.
Pas de pathos, mais des faits, et des explications. Je ne peux que conseiller ce livre aux personnes qui ont été victimes de parents toxiques.
http://livre.fnac.com/a5167253/…
De nombreux "cas" de maltraitance y sont abordés : les maltraitances physiques (y compris l'inceste) mais aussi les maltraitances orales ou de comportement comme les décrivent Mimi62.
Pas de pathos, mais des faits, et des explications. Je ne peux que conseiller ce livre aux personnes qui ont été victimes de parents toxiques.
"comme les décrit Mimi62"... désolée pour les fautes
Je comprends ce que tu as vécu cet après-midi...
Lundi dernier, j'étais aux premières assises parlementaires sur la violence sexuelles... mais je reviendrai vous en parler une autre fois car c'est aussi un sujet grave et lourd...
L'horreur absolue mais a ne pas taire-j'en ai ete quasiment traumatisee en lisant tous les rapports sur ce monstre et bien qu'ayant eu deja a connaitre autant de revelations monstrueuses a propos du Congo:
http://mobile.lemonde.fr/europe/article/…
(J'ai lu ces articles a parution mais n'osais pas en poster les liens ici jusqu'a present)
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