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Un extrait du livre qui donne la pleine mesure du style de l'auteur (par ailleurs décrié):
" Quelque part dans cette nuit vide d'habitants, ils entendirent une cloche qui tintait et la cloche se tut comme s'il n'y avait jamais eu de cloche et ils arrivèrent sur le dais circulaire de la terre qui était la seule chose sombre sans lumière pour l'éclairer et qui portait leurs silhouettes et les projetait parmi les foisonnantes étoiles de sorte qu'ils ne se déplaçaient pas au-dessous d'elles mais au milieu d'elles et ils allaient sur leurs montures à la fois jubilant et circonspects, pareils à des voleurs débouchant soudain dans cette sombre matière électrique, pareils à de jeunes voleurs dans un verger lumineux, précairement vêtus contre le froid et avec dix mille univers entre lesquels choisir."
" Quelque part dans cette nuit vide d'habitants, ils entendirent une cloche qui tintait et la cloche se tut comme s'il n'y avait jamais eu de cloche et ils arrivèrent sur le dais circulaire de la terre qui était la seule chose sombre sans lumière pour l'éclairer et qui portait leurs silhouettes et les projetait parmi les foisonnantes étoiles de sorte qu'ils ne se déplaçaient pas au-dessous d'elles mais au milieu d'elles et ils allaient sur leurs montures à la fois jubilant et circonspects, pareils à des voleurs débouchant soudain dans cette sombre matière électrique, pareils à de jeunes voleurs dans un verger lumineux, précairement vêtus contre le froid et avec dix mille univers entre lesquels choisir."
Merci, Frunny. ;-)
Je ne peux qu’acquiescer ta critique, "De si jolis chevaux" fait parti de mes livres préférés. Je suis toujours impressionné par l'intensité des récits de McCarthy.
Ton extrait met aussi en avant pourquoi le style de McCarthy ne plait pas à tout le monde avec ces longues phrases et ces accumulations de "et". Jusqu'à présent, ça ne m'avait jamais choqué mais je ne suis pas particulièrement sensible au "style" d'un auteur.
Sinon, la fin de ta critique fait directement écho à "Méridien de Sang" du même auteur, beaucoup plus sombre et violent, et beaucoup plus direct dans sa dénonciation de l'amérique et du sort réservé aux indiens.
Ton extrait met aussi en avant pourquoi le style de McCarthy ne plait pas à tout le monde avec ces longues phrases et ces accumulations de "et". Jusqu'à présent, ça ne m'avait jamais choqué mais je ne suis pas particulièrement sensible au "style" d'un auteur.
Sinon, la fin de ta critique fait directement écho à "Méridien de Sang" du même auteur, beaucoup plus sombre et violent, et beaucoup plus direct dans sa dénonciation de l'amérique et du sort réservé aux indiens.
Sur le fond je suis d'accord avec vous tous.
Mais l'écriture n'est-elle pas l'essence même de la littérature?;aussi contrairement à ce que tu exprimes,Grégoire,y suis-je moi très sensible.
L'extrait qu'a choisi à dessein Frunny pour vous faire partager son plaisir et son émotion est absolument magnifique et pourrait faire partie de ces moments de fulgurance dont je parle dans ma critique (ici ,la phrase trouve sa respiration et l'usage du "et" ne me gêne aucunement).Malheureusement,à ce type d'extrait,je pourrais en opposer dix autres que j'ai trouvés indigestes ou plats et ne m'ont pas été d'une lecture agréable.
Vous avez reçu le meilleur et peut-être ...occulté le reste.Je ne peux qu'en être heureuse pour vous mais ne m'en veuillez pas de déplacer le projecteur pour exprimer et justifier un avis,une sensibilité divergente,qui,je n'en doute pas ,correspond à un autre courant de lecteurs,pas moins exigeants,dont je me suis trouvée la seule porte-parole jusqu'ici.
Mais l'écriture n'est-elle pas l'essence même de la littérature?;aussi contrairement à ce que tu exprimes,Grégoire,y suis-je moi très sensible.
L'extrait qu'a choisi à dessein Frunny pour vous faire partager son plaisir et son émotion est absolument magnifique et pourrait faire partie de ces moments de fulgurance dont je parle dans ma critique (ici ,la phrase trouve sa respiration et l'usage du "et" ne me gêne aucunement).Malheureusement,à ce type d'extrait,je pourrais en opposer dix autres que j'ai trouvés indigestes ou plats et ne m'ont pas été d'une lecture agréable.
Vous avez reçu le meilleur et peut-être ...occulté le reste.Je ne peux qu'en être heureuse pour vous mais ne m'en veuillez pas de déplacer le projecteur pour exprimer et justifier un avis,une sensibilité divergente,qui,je n'en doute pas ,correspond à un autre courant de lecteurs,pas moins exigeants,dont je me suis trouvée la seule porte-parole jusqu'ici.
Myrco, je ne crois pas que tu sois la seule, je me souviens d'une discussion ou les intervenants partageaient ton point de vue sur le style McCarthy.
Tu me rassures!;)
Je suis de l'avis de Myrco concernant la sensibilité au style, à l'écriture. Je n'ai pas lu ce livre mais même l'extrait qui, il est vrai est très puissant dans tout ce qu'il évoque, ne me convainc pas sur le style. J'aime tout ce que porte cet auteur mais le "transport" pour moi est important et fait partie intégrante de l'oeuvre. L'usage des "et" peut procurer un effet, une intention particulière, un élan fort, à condition que ces "et" ne deviennent pas une lourdeur dans le texte et pour cela (mais c'est uniquement mon avis) la ponctuation est très importante quand on les utilise, justement pour faire ressortir l'intention sinon ils se noient dans la masse. Mais la traduction doit être très délicate dans ce genre de livres et sans doute un peu frustrante...
Plus exactement, si je suis sensible au style d'un écrivain, ce sera souvent de manière inconsciente. Pour en revenir, à McCarthy, je me dis que ce style monotone, tout en longueur contribue à l’envoûtement que l'on ressent dans ses descriptions. Je reconnais aussi qu'il lui arrive d'en faire trop, j'ai du m'accrocher à lecture Méridien de Sang par exemple.
Merci à tous pour vos commentaires.
Quelque soit le style , l'émotion transpire et c'est bien là le principal.
Quelque soit le style , l'émotion transpire et c'est bien là le principal.
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