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Je suis très contente que tu aies apprécié autant ce livre de Mo Yan auteur qui,à mon grand regret,n'a pas suffisamment suscité l'intérêt qu'il mérite de la part des membres de C.L.
Je partage ton sentiment sauf sur un point:les propos issus de la bouche même de l'auteur,que je cite à la fin de ma critique,ne viennent-ils pas infirmer ton assertion selon laquelle "les vies animales du héros ne servent pas à dénoncer les exactions du communisme"?
Je partage ton sentiment sauf sur un point:les propos issus de la bouche même de l'auteur,que je cite à la fin de ma critique,ne viennent-ils pas infirmer ton assertion selon laquelle "les vies animales du héros ne servent pas à dénoncer les exactions du communisme"?
J'ai lu "Le clan du sorgho" mais c'était dans une vie avant CL.
En débutant ma lecture, je m'attendais à trouver une véritable satire du communisme, que les actions ou le regard des animaux mettent au grand jour les travers du communisme par l'humour, le décalage, l’exagération. En fait, j'ai trouvé que le ton du récit assez neutre face à ces faits, qu'il y avait même une certaine forme de distance ou de fatalisme face aux évènements. Par exemple dans la scène du lynchage de Lan Lian, il n'y a pas de surenchère dramatique ou tragique dans la description. Lan Lian prend cela comme une épreuve mais n'en est pas aussi affecté que ce que l'on pourrait s'y attendre, il reprend ensuite sa vie comme avant.
Dans son propos, l'auteur nous parle des vies animales du héros comme une métaphore de la vie paysanne sous le communisme. En le lisant, je trouve effectivement son propos très juste mais je dois bien avoué que ça m'était passer bien au dessus de la tête au moment de la lecture. C'est une forme de dénonciation qui n'est pas aussi directe que celle à laquelle je m'attendais et il faut un certain recul pour en saisir la finesse.
Dans son propos, l'auteur nous parle des vies animales du héros comme une métaphore de la vie paysanne sous le communisme. En le lisant, je trouve effectivement son propos très juste mais je dois bien avoué que ça m'était passer bien au dessus de la tête au moment de la lecture. C'est une forme de dénonciation qui n'est pas aussi directe que celle à laquelle je m'attendais et il faut un certain recul pour en saisir la finesse.
Je comprends ta perception compte tenu de tes attentes;je n'avais pas les mêmes en abordant cet ouvrage.Il est vrai aussi que l'intention sous-jacente de l'auteur était loin d'être évidente et que l'on peut tout-à-fait savourer le livre en ignorant son message.
Concernant la scène que tu évoques,il s'agit effectivement d'une scène violente mais pas plus que cela comparée ,par exemple,à ce que nous décrit YU HUA dans la première partie de "Brothers".Avec ce dernier,je n'ai jamais vraiment su quand il exagérait la réalité ou non.Lequel des deux est le plus proche de celle-ci?Il est probable que ces exactions commises au nom de la Révolution Culturelle aient atteint des degrés de violence différents selon les endroits.
Par ailleurs,Mo Yan dénonce rarement de front les dérives ou s'arrange souvent pour noyer un peu le poisson ;il a une façon bien à lui et très subtile de critiquer le système;c'est sans doute ce qui lui permet de bénéficier dans son pays d'une assez large liberté de création.
Concernant la scène que tu évoques,il s'agit effectivement d'une scène violente mais pas plus que cela comparée ,par exemple,à ce que nous décrit YU HUA dans la première partie de "Brothers".Avec ce dernier,je n'ai jamais vraiment su quand il exagérait la réalité ou non.Lequel des deux est le plus proche de celle-ci?Il est probable que ces exactions commises au nom de la Révolution Culturelle aient atteint des degrés de violence différents selon les endroits.
Par ailleurs,Mo Yan dénonce rarement de front les dérives ou s'arrange souvent pour noyer un peu le poisson ;il a une façon bien à lui et très subtile de critiquer le système;c'est sans doute ce qui lui permet de bénéficier dans son pays d'une assez large liberté de création.
J'ai lu "Le clan du sorgho" mais c'était dans une vie avant CL.
Ah,Débézed,dommage que tu ne puisses enrichir le site des critiques de tes lectures anciennes!
Au final, j'ai trouvé cette description du communisme très enrichissante, parce que le livre en donne un aperçu dans un village ordinaire et sur le long terme. Et vu qu'elle évite aussi le manichéisme, elle ne se limite pas à de vertueux opprimés face à d'abominables persécuteurs, elle donne aussi à pas mal réfléchir.
J'ai lu "Le clan du sorgho" mais c'était dans une vie avant CL.
Ah,Débézed,dommage que tu ne puisses enrichir le site des critiques de tes lectures anciennes!
Il y en a vraiment trop !
Je suis aux 3/4 du livre : "la dure loi du karma "
Génial !
Pas facile à lire, mais que de plaisir, que d'humour et que de souffrances !
La critique du Maoisme est flagrante quoique "emberlificotée" et celle de la bassesse et de la fragilité de l'être humain est terrible....
mais si réellement vivante ...
A la fin du livre, j'irai plus loin !
Génial !
Pas facile à lire, mais que de plaisir, que d'humour et que de souffrances !
La critique du Maoisme est flagrante quoique "emberlificotée" et celle de la bassesse et de la fragilité de l'être humain est terrible....
mais si réellement vivante ...
A la fin du livre, j'irai plus loin !
Je suis aux 3/4 du livre : "la dure loi du karma "
Génial !
Pas facile à lire, mais que de plaisir, que d'humour et que de souffrances !
La critique du Maoisme est flagrante quoique "emberlificotée" et celle de la bassesse et de la fragilité de l'être humain est terrible....
mais si réellement vivante ...
A la fin du livre, j'irai plus loin !
Je suis vraiment contente que tu aies découvert ce livre et que tu le trouves génial toi aussi.
Mo Yan ne semble pas très prisé sur le site comme toute la littérature chinoise d'ailleurs (à quelques exceptions près) et je trouve çà fort dommage car Mo Yan est vraiment un très grand écrivain.
Peut-être pourrais-tu mettre ton post sur le forum "Que lisez-vous pour le moment ?";cela pourrait être incitatif ;j'ai tellement envie que plus de lecteurs le découvrent et ce livre en particulier!Je n'ai guère réussi jusqu'ici à faire partager mon engouement et je le déplore!En s'y mettant à plusieurs ,on arrivera peut-être à en convaincre quelques-uns ;-)
J'ai fini le livre et ai fait une critique dithyrambique car cet ouvrage est stupéfiant de découvertes, pour nous, Européens, mais aussi, probablement pour les Chinois.
Les réalités relatées, les souffrances non exprimées, les allusions perpétuelles à MO YAN, cet auteur déprécié, font de cet étrange livre, un monde à part. Un livre qui parle sans jugement des phases terriblement violentes, des desiderata d'un systême central évolutif et destructeur : le personnage de Hong Taiyue, droit dans ses bottes, est fascinant
Que de douleurs, que d'éclats de rire, que de moments ou, en tant qu'Européen, on a besoin d'aide pour comprendre... Ce que probablement, nombre de Chinois ont aussi besoin !
Du pur chef d'oeuvre !
Du Prix Nobel mérité. De l'effort à faire pour vivre un grand moment de plaisir ........
Je te rejoins Myrco : j'ai envie que ce livre étonnant, dérangeant, soit partagé par ceux qui ont envie de découverte et de plaisir pas facile mais si radieux !
Une porte ouverte à ceux qui sont prêts à s'ouvrir à des découvertes fabuleuses !
Les réalités relatées, les souffrances non exprimées, les allusions perpétuelles à MO YAN, cet auteur déprécié, font de cet étrange livre, un monde à part. Un livre qui parle sans jugement des phases terriblement violentes, des desiderata d'un systême central évolutif et destructeur : le personnage de Hong Taiyue, droit dans ses bottes, est fascinant
Que de douleurs, que d'éclats de rire, que de moments ou, en tant qu'Européen, on a besoin d'aide pour comprendre... Ce que probablement, nombre de Chinois ont aussi besoin !
Du pur chef d'oeuvre !
Du Prix Nobel mérité. De l'effort à faire pour vivre un grand moment de plaisir ........
Je te rejoins Myrco : j'ai envie que ce livre étonnant, dérangeant, soit partagé par ceux qui ont envie de découverte et de plaisir pas facile mais si radieux !
Une porte ouverte à ceux qui sont prêts à s'ouvrir à des découvertes fabuleuses !
J'ai commandé "Grenouille" de Mo Yan que j'ai découvert lors des présélection pour le prix CL. Je ne l'ai pas encore lu mais si l'auteur me plait je me lancerai peut être sur "la dure loi du Karma"... à suivre...
Ceux d'entre vous qui ont lu 'La dure loi du karma', se souviendront peut-être d'une chanson qui est évoquée en cours de récit, au moment où celui-ci est narré par le cochon. Ayant lu le livre en anglais, je ne saurais dire comment cette chanson est évoquée dans la version française du roman, mais n'ayant pour ma part aucune notion de ce dont il était question, j'ai donc fouillé le web. J'ai finalement découvert que cette chanson faisait partie de la bande sonore d'un film produit en Russie en 1974 (qui, j'imagine, a dû être diffusé en Chine) dont le scénario était inspiré d'une pièce d'Eugène Labiche. La musique du film fut composée par Isaac Schwartz. Et je vous en propose deux versions ci-après.
Celle-ci est strictement musicale.
http://www.youtube.com/watch?v=gpDlrmJ2mqw
Celle-ci, en version karaoké.
http://www.youtube.com/watch?v=UjQFkIzk96Y
Celle-ci est strictement musicale.
http://www.youtube.com/watch?v=gpDlrmJ2mqw
Celle-ci, en version karaoké.
http://www.youtube.com/watch?v=UjQFkIzk96Y
Et je me demandais donc, comment ce morceau est évoqué dans la version française du roman.
Et je me demandais donc, comment ce morceau est évoqué dans la version française du roman.
Bonjour SpaceCadet,
Je suis allée fouiller dans mes cartons pour en extirper le roman et j'ai retrouvé le passage en question.
Cela prend place dans le cadre du combat qui oppose le cochon narrateur et l'autre, Dia Xiaosan, pour les beaux yeux de Feur de papillon, devant toutes les petites truies réunies ainsi que tous les cochon de la porcherie. Son adversaire lui envoie à la figure un chapeau de paille plein d'abricots qui se trouvait là.
C'est alors que l'assistance entonne la fameuse chanson.
"La mélodie émouvante du Chant du chapeau de paille retentit avec fracas:
Lonlonla, lonlonlère,
le chapeau de maman vole dans les airs,
vole vers la lune,
lonlonlère,
parmi les bravos des petites truies.
(...)
Lonlonla, lonlonlère, le chapeau que maman m'a offert est perdu"
Les cochons chantent en chœur pendant que le combat se poursuit.
"Lonlonla, lonlonlère et lonlonla, le chapeau de maman tourne autour de la lune, tantôt doré, tantôt argenté..."
(...)A noter que la scène a lieu au clair de lune et que le chapeau a tournoyé autour d'elle.
"...le chapeau de maman a volé sur la lune, il a emporté mon amour et mon idéal" sont les paroles chantées au moment où le cochon vient, par un coup cruel, d'enfoncer ses sabots dans les yeux de l'autre et consacre ainsi sa victoire.
J'espère avoir satisfait ta curiosité. Si ce n'est pas le cas, profite du fait que j'ai encore le livre sous la main.
Oh la la...je ne me suis pas relue ! Fleur de papillon...les cochons avec un s...
Merci Myrco pour ces précisions.
Donc c'est pareil en français qu'en anglais. La question m'est venue à l'esprit parce que ni la chanson, ni le film auquel elle réfère n'existent en français, du coup, je me suis demandé comment la traductrice avait traité la chose en français.
Ci-après, la page Wikipédia où l'on parle de cette chanson et du film en question (c'est en anglais).
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Straw_Hat
Par ailleurs, je crois avoir retracé la pièce d'Eugène Labiche à partir de laquelle a été tiré le film russe et par extension, la chanson en question, il s'agirait de 'Un chapeau de paille d'Italie' (1851).
Quoi qu'il en soit, on peut estimer que cette chanson (et le film auquel elle est associée) ont dû faire partie du paysage culturel chinois au cours des années 1970.
Au final, je me demande quelles autres références culturelles ont pu être évoquées dans le roman qui auraient pu échapper à mon attention ou à ma compréhension... Mais bon, on ne peut pas tout connaître non plus!!!
Donc c'est pareil en français qu'en anglais. La question m'est venue à l'esprit parce que ni la chanson, ni le film auquel elle réfère n'existent en français, du coup, je me suis demandé comment la traductrice avait traité la chose en français.
Ci-après, la page Wikipédia où l'on parle de cette chanson et du film en question (c'est en anglais).
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Straw_Hat
Par ailleurs, je crois avoir retracé la pièce d'Eugène Labiche à partir de laquelle a été tiré le film russe et par extension, la chanson en question, il s'agirait de 'Un chapeau de paille d'Italie' (1851).
Quoi qu'il en soit, on peut estimer que cette chanson (et le film auquel elle est associée) ont dû faire partie du paysage culturel chinois au cours des années 1970.
Au final, je me demande quelles autres références culturelles ont pu être évoquées dans le roman qui auraient pu échapper à mon attention ou à ma compréhension... Mais bon, on ne peut pas tout connaître non plus!!!
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