La joueuse d'échecs de Bertina Henrichs

La joueuse d'échecs de Bertina Henrichs

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Clarabel, le 1 octobre 2005 (Inscrite le 25 février 2004, 48 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 632ème position).
Visites : 7 331  (depuis Novembre 2007)

La folie des échecs

J'ai commis bêtement une méprise sur ce livre, je pensais lire un roman policier ! Et je me suis plantée, ou bien j'ai mal compris, ou bien je me suis trompée de livre, mais résultat : je suis un peu passée à côté ! "La joueuse d'échecs" raconte l'histoire d'une femme de ménage, mariée et mère de deux enfants, qui décide un jour de s'initier aux échecs. Sauf qu'Eleni habite une petite île grecque, retirée, repliée sur elle-même et ses habitants, et aussitôt cette lubie d'une femme de ménage qui joue aux échecs passe pour une excentricité, une folie ! Chacun s'empare de l'affaire, amis, voisins et famille. Bref, cela tombe dans le délire !

Heureusement le roman n'est pas long, 150 pages. Pourtant j'ai réussi à trouver quelques passages un peu à rallonge, surtout concernant le jeu des échecs. Et puis le démarrage est lent, pour moi qui m'attendais à une intrigue policière, les trente pages d'incipit ont paru incroyablement quelconques et ordinaires ! En fait, je suis plus déçue de moi qui avais espéré une lecture qui n'existait pas en fait. Ce n'est pas vers les qualités du roman que je vais débattre, il y a tout de même du bon dans "La joueuse d'échecs". D'abord le portrait de femme d'Eleni, sa famille, les rouages qui s'emballent autour du secret, des ragots et autres murmures autour de ce qui devient carrément UN personnage. Sauf qu'Eleni est une petite bonne femme humble et sans fantasme, à part de vouloir son parfum à elle, son "Eau sauvage". Elle est mignone dans son genre, sa détermination est assez comique et les aléas autour d'elle font souvent penser à des sketches, des farces de guignol. Aussi j'étais impressionnée de lire un roman rédigé en français par un auteur née en Allemagne, mais qui réside dans l'hexagone depuis quinze ans. Cet hommage à la langue qu'est la nôtre impose respect et chapeau bas. C'est juste dommage que, pour ma part, j'ai appréhendé une lecture différente de ce qu'elle était là, réellement, sous mes yeux.

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damer le pion

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 75 ans) - 9 septembre 2018

Eleni est une femme sans âge et assez insignifiante, dévouée à son mari, à sa famille et au jugement des voisins, dans cette île des Cyclades où les commérages vont bon train. Son mari Panis est garagiste mais, pour mettre un peu de "beurre dans les épinards", elle effectue des heures de ménage dans un hôtel apprécié des touristes. Elle va y faire la connaissance d'un jeu d'échecs, abandonné dans leur chambre en pleine partie par un couple de touristes français. Le rêve d'une autre vie va alors l'emporter dans une course folle : Paris ! La Tour Eiffel ! Mais que vient faire dans ce rêve ce mélange étrange de cases blanches et noires, où circulent chevaux et reines d'un monde oublié ? Par association d'idées, le jeu d'échecs va devenir pour elle la promesse d'un voyage qu'elle sait impossible. Et de rencontre en rencontre, associant hasard et stratégie, la voilà partie pour une autre existence, au grand dam d'un Panis en pleine déconfiture, craignant par-dessus tout de se ridiculiser aux yeux des villageois. Le court roman de Bertina Henrichs, à mi-chemin entre fable et thriller psychologique, brosse un beau portrait de femme. Une femme qui a trouvé un jour le courage d'aller au bout de ses envies, montrant enfin de quoi elle était capable, elle que l'on voyait raser les murs par crainte des regards soupçonneux…

Une lecture revigorante !

8 étoiles

Critique de Shadow-cat (Rennes, Inscrite le 11 novembre 2012, 28 ans) - 18 février 2013

La joueuse d’échecs est une histoire très simple et écrite finement avec un vocabulaire aisé pour tous. Premièrement, c’est bien la simplicité de l’écriture et les descriptions brèves qui m’ont fait apprécier ce roman, car je trouve que des phrases simples font bien plus d’effets que des phrases compliquées, comme celles que l’on peut lire dans les grands classiques de la littératures, tels les romans de Balzac. Non, dans La joueuse d’échecs, l’histoire elle-même est simple et cohérente. Cette simplicité est certainement due au fait que l’auteur, Bertina Henrichs, a écrit ce roman en français sans que cette langue ne soit sa langue maternelle. Par cela, j’admire cette écrivain qui a su donner du charme et de l’authenticité à son récit.
De plus, le second élément qui m’a marquée dans ce roman, c’est le combat d’Eleni. Certes, elle est plutôt pacifiste et ne cherche pas à parler à ceux qui la jugent, sauf une fois elle tente de parler à son mari, en vain, mais elle reste sur ses décisions du début à la fin et assume pleinement sa passion. En effet, on la juge : « comment une femme de chambre peut-elle vouloir jouer aux échecs ?! » est la question que l’on pourrait entendre dans les rues de la ville où Eleni habite. Mais le personnage principal ignore les médisances et s’affirme comme femme qui est parfaitement capable de jouer à un jeu intelligent. C’est cela que j’ai aimé, chez Eleni : même seule, elle continue à faire ce que bon lui semble, quitte à perdre les gens qu’elle aime, puisque peu importe, ils devraient comprendre ce qu’est la passion. Ce livre aborde le sujet de la volonté qui peut changer la vie, et cela incite le lecteur à se reprendre en main, à se rendre compte qu’il lui faut décider ce que sera sa vie : cela m’a particulièrement touchée, étant une personne assez découragée.
Ensuite, une surprise de taille. Je ne sais vraiment pas comment l’auteur a fait, mais depuis que j’ai achevé ma lecture de La joueuse d’échecs, je joue aux échecs ! Bien loin d’être du niveau d’Eleni, j’y trouve pour l’instant un amusement et un passe-temps plutôt qu’une passion. Une chose est sûre : je n’ai jamais autant joué aux échecs.
Autre chose encore, qui m’a plu : c’est l’humanité des personnages. Eleni est une femme très simple, qui rêve de Paris mais garde les pieds sur Terre, mais également très curieuse, tenace, et par-dessus tout ouverte d’esprit ; son mari est un homme bien planté dans la tradition mais émouvant par son changement d’avis à la fin du roman qui prouve qu’il aime sa femme ; son amie Katherina est une vraie commère ; Kouros est un vieux professeur dont la solitude est la seule compagne jusqu’à ce qu’Eleni arrive et illumine son quotidien jusqu’à sa mort… J’ai aimé tous les personnages pour leur réalisme et été fascinée par la bataille que s’est livrée Eleni contre les préjugés dont elle a été victime à cause de son métier de femme de chambre.
Bref, dès que j’ai compris qu’Eleni allait vivre sa passion malgré la désapprobation de son entourage, le roman m’a transportée. Il est presque impossible de s’arrêter de lire ce roman quand on l’a commencé.

Très bien !

8 étoiles

Critique de Psycholine (, Inscrite le 15 février 2011, 53 ans) - 15 février 2011

Livre court mais vivant, qui va à l'essentiel, distille le suspense tout au long du roman - l'intérêt reste égal du début à la fin - beaucoup aimé !...

Un jeu où la dame est la plus forte

8 étoiles

Critique de Lasconi (pessac, Inscrit le 4 octobre 2009, 48 ans) - 22 octobre 2009

J'ai adoré le livre ainsi que le film, voir jusqu'où une passion peut entraîner le passionné

Hasard d'un pion tombé

8 étoiles

Critique de Garance62 (, Inscrite le 22 mars 2009, 61 ans) - 25 mars 2009

La lecture m'amène souvent à ne voir que ce que je veux (peux?) voir. J'ai lu ce livre il y a déjà quelques années. Je n'ai pas le temps de le relire mais voici ce que j'en retiens : La joueuse d'échecs aurait pu avoir selon moi un autre titre : comment un pion renversé par hasard sur un jeu d'échecs, dans une chambre d'hôtel baignée de soleil, sur une île Grecque, peut changer le destin d'une femme de ménage qui vit au rythme quasi ancestral d'une dépendance masculine et communautaire ? Je vous l'accorde, c'est un peu long... Vous l'aurez compris, ce que j'en ai retenu, c'est surtout l'idée de cette libération d'une femme (joliment) engluée dans un conformisme qui (apparemment) ne lui pose aucun problème (?).
Petit roman au style fluide, joliment écrit, sans prétentions et qui met une belle touche de soleil entre nos mains. D'accord avec toi Ddh : "une réelle invitation au voyage".

VRAIMENT BIEN!..

7 étoiles

Critique de Septularisen (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans) - 5 février 2009

Je ne reviendrai pas sur l'histoire, déjà abondamment et très bien commentée dans les précédentes critiques...

Je dirai qu'il s'agit là d'un très bon petit livre, qui se lit en quelques heures, que l'on soit joueur d'échecs ou pas... bien que quelques connaissances de ce jeu peuvent aider à une compréhension plus parfaite du livre.

Je m'attarderai juste à dire un mot sur les personnages, tous (principaux ou secondaires) très fouillés et très bien décrits...
Le personnage d'Eleni, la femme de chambre devenue, envers et contre tous, une grande joueuse d'échecs est vraiment la "pierre angulaire" de ce livre et, mais faut-il encore le préciser vraiment magnifique!

J'attends avec impatience la "nouvelle mouture" de cette écrivaine.

Un petit livre qui vous fera vivre des très belles heures de lecture!..

Très bonne partie

8 étoiles

Critique de Saperlipop (, Inscrite le 8 mars 2006, 41 ans) - 13 décembre 2008

Ce roman est simple, frais et très agréable à lire. L'histoire coule toute seule sur cette petite île. Et pourtant, Eleni vit un vrai conte de fées, mais rien d'extraordinaire, juste un destin particulier d'une femme qui va au bout de son rêve.
Vraiment un bon moment à passer sur une île grecque idyllique pour les touristes mais trop petite pour les secrets de ses habitants.
Trop gentil ? Peut-être mais on n'est pas obligé de toujours lire des choses noires et tristes !

Pour la passion du jeu d'échecs.

10 étoiles

Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 49 ans) - 3 décembre 2007

Ce livre est magnifique, il nous emporte sur les îles Grecques, nous fait vivre le quotidien d'une famille ordinaire qui va basculer le jour où Eleni ( la femme ) va décider d'apprendre à jouer aux échecs.
Tout en douceur, l'auteur nous fait découvrir la subtilité du jeu, il nous montre aussi le courage de cette femme qui est exemplaire, car à aucun moment elle ne faiblit devant la pression de son île et de son mari.
Les lecteurs qui aiment le jeu d'échecs seront ravis par cette lecture, qui se fait vite et qui vous laisse une profonde satisfaction. Les termes , les références sont exacts, on peut se laisser porter sans craindre d'apprendre des inepties.
C'est un bon roman, plaisant, agréable à lire et qui fait beaucoup de bien, donc à recommander...

Invitation à une vie intime à Naxos

8 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 82 ans) - 13 mai 2006

Ce roman se déroule dans un cadre enchanteur : l’île de Naxos. Par petites touches, l’auteur amène le lecteur à rêver de soleil, d’ouzos dégustés dans de sympathiques tavernes, de petits restaurants avec leurs spécialités culinaires typiques. Une réelle invitation au voyage.
L’auteur nous fait pénétrer aussi dans la vie même de ces petits villages insulaires. Les différentes classes sociales y sont décrites avec beaucoup de justesse. Dans une île, espace confiné, les conventions ne permettent aucune originalité.
C’est un roman que l’on peut qualifier de « psychologique » tant le comportement des personnages est analysé finement. Chaque intervenant a une forte densité.

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