Aussi loin que mes pas me portent, un fugitif en Asie soviétique, 1945-1952 de Josef Martin Bauer

Aussi loin que mes pas me portent, un fugitif en Asie soviétique, 1945-1952 de Josef Martin Bauer
( So weit die Füsse tragen)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par CCRIDER, le 19 septembre 2005 (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 76 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 101ème position).
Visites : 5 505  (depuis Novembre 2007)

La longue route d'une victime

Clemens Forell est fait prisonnier à la fin de la deuxième guerre mondiale par les soviétiques. Simple soldat allemand, il devrait "bénéficier" du statut de prisonnier de guerre. Mais il n'en sera rien. Les communistes lui font un procès et le condamnent à vingt ans de goulag pour crime d'espionnage et haute trahison et le voilà parti pour le grand nord entassé dans un fourgon à bestiaux. Il atterrit d'abord dans un camp de concentration en Sibérie qui n'a rien à envier à ceux du nazisme à sa pire époque puis dans une mine de plomb où l'on ne prend même pas la peine de donner une cabane aux détenus qui vivent 24 heures sur 24 dans les galeries sombres en proie aux affres du saturnisme...
Après une première tentative d'évasion échouée, où il doit subir une bastonnade en règle de la part de ses codétenus, il réussit à s'enfuir et entreprend une cavale de trois ans à travers la Sibérie dans des conditions monstrueuses et c'est miracle s'il parvient à se retrouver de l'autre côté de la frontière iranienne.
Le livre vaut surtout par la force du témoignage humain, la réalité y dépasse la fiction. On ne peut s'empêcher de penser à la phrase de Guillaumet perdu dans les Andes :"Ce que j'ai fait , aucune bête au monde ne l'aurait fait!"
On reste sans voix devant tant de souffrance et de courage.
Un livre magnifique, passionnant et que l'on quitte à regret. On reste un peu sur sa faim en ce qui concerne les complicités qui lui permettent d'échapper enfin à l'enfer soviétique, mais ce livre, publié en 1955 et qui fut un immense succès en Allemagne méritait amplement d'être réédité ne serait-ce que comme pièce à conviction du livre noir du communisme dont l'auteur donne une définition amusante :"Je vais te dire ce que c'est que le communisme : c'est quand le gros caillou jaune ( il s'agit d'une pépite d'or) revient finalement à la fripouille qui a le moins de scrupules ..."
A ne pas manquer par ceux qui aiment les récits d'aventures extraordinaires

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Les éditions

  • Aussi loin que mes pas me portent [Texte imprimé], un fugitif en Asie soviétique, 1945-1952 Josef Martin Bauer trad. de l'allemand par Philippe Legionnet
    de Bauer, Josef Martin Legionnet, Philippe (Traducteur)
    Phébus / D'ailleurs (Paris. 1978)
    ISBN : 9782859409951 ; 10,62 € ; 07/05/2004 ; 448 p. ; Broché
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C'est l'enfer et c'est si beau.

8 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 28 août 2015

C'est l'enfer et c'est si beau.

Publié en langue allemande en 1955 il aura fallu presque un demi siècle pour que "Aussi loin que mes pas me portent" ne soit traduit et publié en français.
Le livre n'a pas vraiment récolté un grand succès de librairie mais mérite une lecture attentive malgré un style assez peu accrocheur. Le sujet est grave. La littérature a fait assez peu de cas de ces soldats allemands détenus en URSS à l'issue de la seconde guerre mondiale. Les vainqueurs écrivent toujours l'Histoire et ne laissent que les miettes aux perdants.
Le texte se divise en deux parties : la captivité (avec les travaux forcés dans une mine de plomb) et l'évasion qui devient une errance dans l'immensité de cette fascinante Sibérie.
Un roman dur.

Eprouvante et épouvantable épopée, vraie...

10 étoiles

Critique de Rock30 (Nimes, Inscrit le 6 juillet 2008, 61 ans) - 1 février 2013

Cet ancien soldat Allemand, possédait sûrement beaucoup de ferme détermination pour arriver à rentrer chez lui au terme de son évasion. Cela ne s’est pas fait sans de grandes périodes de désespoir. Les travaux forcés dans la mine de plomb, et le voyage interminable pour s’y rendre sont abominables. Les prisonniers sont tous morts là-bas, ou presque, Allemands ou Russes, qui ne devaient plus revoir leur patrie. Les longues marches dans la Sibérie, décrite comme rude mais à laquelle on s’attache, les rencontres plus ou moins bonnes, d’êtres humains, sont nombreuses touchantes ou effrayantes. Le système Soviétique de l’époque est décrit aussi sans artifice dans sa brute réalité. Au final, dans ce livre foisonnent les détails d’une errance qui à plusieurs reprises aurait pu être fatale pour notre évadé. Je donne 5 étoiles, mais l’écriture, le style de l’auteur (ou la traduction ?) ne sont pas des plus prenant. Toutefois, dès lors que l’évasion est accomplie, j’ai pour ma part éprouvé un regain de plaisir de lecture. A lire évidemment !!

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