Le lit de Anne Bragance
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Superbe roman
Dans son dernier roman, l'auteur nous raconte les aventures d'une femme meurtrie d'avoir été abandonnée un matin de juin par son " bien-aimé " qui la quitte après lui avoir donné une pilule rose aux fins de l'endormir.
A son réveil , elle constate qu'il a disparu et se décide alors par dépit et vengeance d'accueillir dans le lit conjugal autant d'hommes que d'années passées avec lui soit quinze en tout, et auxquels elle va consacrer une heure de plus à chacun soit une heure au premier amant , deux au suivant et ainsi de suite.
Le roman débute au septième homme rencontré : elle assiste en spectatrice à une scène de rupture d'un couple dans une voiture, la femme
en descend et disparait.
Aussitôt, la narratrice héroine du roman, qui ne se nomme jamais, prend place sur le siège passager et demande à l'homme de la conduire chez elle.
Auparavant, sur son lit de douleur ont déjà défilé six amants dont un touriste anglais, un misanthrope, un religieux puceau et des badauds receuillis dans la rue.
Le septième, prénommé Gabriel ( es autres sont anonymes),doit donc passer en principe sept heures avec elle pour remplir le contrat qu'elle a signé avec elle-même.
Comme aux précédents hommes passés dans son lit, elle va confesser son histoire de femme abandonnée et lui expliquer le pourquoi de sa présence dans le lit nuptial.
Au fil des heures, il se sent intrigué par cette femme meurtrie, blessée, et il va se retrouver en face d'elle comme devant un miroir projettant sa propre image d'homme plongé dans la même situation morale et sentimentale.
Les paroles de cette femme l'ont rendu à sa propre précarité. "Il va lui ouvrir son livre comme elle a ouvert le sien", et le roman s'achèvera avec ce septième amant de façon assez énigmatique.
Ce roman est celui de l'oubli, de cette histoire des étés que l'on croit éternels et qui n'étant que provisoires nous plongent dans la mélancolie de nos rêves inaccomplis.
Le style d' Anne Bragance est celui d'une musique tendre , douce , émouvante sans la moindre complaisance érotique ni effets larmoyants.
Les éditions
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Le lit [Texte imprimé], roman Anne Bragance
de Bragance, Anne
Actes Sud / Un Endroit où aller.
ISBN : 9782742730575 ; 8,95 € ; 03/01/2001 ; 255 p. ; Broché
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Sujet original
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 3 novembre 2002
On aimerait le défendre tant le sujet en est original, mais l'auteur ne nous fournit pas assez d’armes…
Une femme, anonyme, assise sur un banc.
A deux pas, une voiture garée.
Dans la voiture, un couple qui se dispute.
Une rupture sous les yeux d'un témoin indiscret. Echange de regards entre la femme-sur-le-banc et l'homme-dans-la-voiture.
La femme sort de la voiture, l’homme reste au volant.
La femme-sur-le-banc (la narratrice) se lève, prend place dans la voiture le plus naturellement du monde et donne son adresse au conducteur.
Il est le septième inconnu à être ainsi convoqué dans le lit de la narratrice.
Ce lit qui, quelques mois plus tôt, fut le théâtre de la séparation entre elle et son mari.
Quinze années de vie commune qu'elle entend effacer une par une grâce à quinze hommes différents.
Celui-ci aura droit à sept heures puisqu'il est le septième.
Cette femme cherche à brûler son ancienne vie avec application et méthode, comme s'il s’agissait de la préparation réelle d’une flambée : d’abord le petit bois, puis les bûches de faible section, etc.
Cette purification n'a rien d’un feu de joie.
Le thème est original, d’accord.
Je regrette d'autant plus qu’il ne soit pas traité avec plus de finesse.
Beaucoup d’expressions utilisées par l’auteur sont convenues : « un écrin de verdure » ; « la mer monte et descend (…), l'amour a lui aussi ses marées »…
Certes, Anne Bragance nous surprend de temps en temps avec une phrase, une métaphore, une théorie.
Mais je reste sur mon impression première : peut mieux faire.
Malgré le sursaut des dernières pages, le livre se termine sur une non-fin, comme si l’auteur ne savait pas elle-même comment terminer l’histoire.
Dommage, dommage…
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