La malédiction d'Edgar de Marc Dugain
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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absolutisme US
Ce roman nous plonge dans les arcanes du pouvoir aux USA. Dugain a voulu explorer une période de l’histoire où se côtoyaient la paranoïa, la schizophrénie, la misogynie, le racisme et l’antisémitisme à l’ombre de la pudibonderie. C’était le temps, comme l’écrivait William Styron, de la passerelle chancelante entre le puritanisme des ancêtres et l’avènement de la pornographie de masse. La face cachée de ce pays est ici dévoilée dans les mémoires de Clyde Tolson, l’adjoint de l’homme qui fut le plus puissant outre-Atlantique, John Edgar Hoover, patron du FBI qui, de 1924 à 1972, sut tenir sous sa coupe les hommes politiques et le destin de tout un pays. Il ne voulut jamais devenir président. L'intérêt du livre réside dans l'habilité qu'a l’auteur à fabriquer un roman captivant à partir d’éléments historiques. Et plus on avance dans le roman, plus on se demande de quelle malédiction est frappé Hoover qui peut s'enorgueillir d'avoir résisté aussi longtemps aux aléas de la vie, de cet homme qui, dans une fonction essentielle et sensible, a servi sous huit Présidents des Etats-Unis et dix-huit ministres de la Justice ? La réponse est apportée à plusieurs endroits du livre et concerne le même problème : son homosexualité. Sa relation avec Clyde Tolson. Amours secrètes et peu avouables dans une Amérique au paroxysme de son puritanisme. Avec de tels livres, où les épisodes de la grande Histoire comportent les anecdotes de la petite, l'Histoire politique romancée a de belles perspectives devant elle ! Des pans entiers de l’histoire des Etats-Unis défilent sous nos yeux. Belle leçon de critique historique !
Les éditions
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La malédiction d'Edgar [Texte imprimé], roman Marc Dugain
de Dugain, Marc
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070773794 ; 20,20 € ; 03/03/2005 ; 331 p. ; Broché -
La malédiction d'Edgar [Texte imprimé] Marc Dugain
de Dugain, Marc
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070339679 ; 9,70 € ; 31/08/2006 ; 499 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (16)
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Un symbole du temps long
Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 29 juillet 2019
On y apprend plein de choses et on découvre un homme qui se forge une vraie carapace et entretient un puissant et long pouvoir pour mieux se protéger mais aussi parce qu'il est persuadé de détenir le vrai et le bien.
Ce dernier point nous le rend même parfois antipathique tout autant que ces "puissants" qui dérivent allègrement dans son univers.
Il en reste un bon moment de lecture instructif et original.
Une ombre lumineuse
Critique de Hamilcar (PARIS, Inscrit le 1 septembre 2010, 69 ans) - 6 août 2015
Le mal absolu était le communisme. Hoover et Tolson en ont fait leur croisade. Ils s’en sont servis aussi pour pérenniser leurs postes à la tête du bureau fédéral, négligeant la mafia et le crime organisé trop imbriqués dans le système politique. De Roosevelt, Truman, J.F.K, Johnson à Nixon, ils ont réussi à se maintenir par cet argument que la lutte ne pouvait être qu’anticommuniste. De là, des purges, des chasses aux sorcières, des éliminations.
Hoover, jusqu’à sa mort, était devenu l’homme le plus important d’Amérique. Républicains et démocrates s’en méfiaient et par obligation certes, respectaient.
Le roman, car c’en est un, est un petit bijou qui nous déroule cette Amérique là sans complaisance. Au travers des propos rapportés par Tolson, vérifiés ou supposés, nous découvrons ce qui reste tabou, l’implication des politiques avec la mafia, les jeux troubles de la C.I.A., la perversité d’un système qui n’hésite pas à utiliser le meurtre pour que tout paraisse suffisamment lisse. Le livre démythifie Kennedy et son frère Bob ; Nixon est fourbe, Johnson est présenté comme le hâbleur vulgaire qu’il a sans doute été et tous, sans aucune exception, manipulés par l’intelligence d’Hoover.
Le drame de cet homme, c’est qu’il se savait supérieur et déviant à la fois. Lui qui s’imposait comme garant des valeurs morales américaines avait cette partie d’ombre qu’il n’assumait qu’à peine.
L’habileté et l’intelligence qu’il a utilisée pour la défense de son pays s’effacent peu à peu au profit de l’image d’un homme cynique à la stratégie subtile. Manifestement, J. Edgar Hoover est un bon personnage de roman, servi par un Marc Dugain en pleine forme. Quant au narrateur de l’histoire, Clyde Tolson, il se révèle à nous comme étant celui sans qui Hoover n’aurait pas été Hoover.
Deux passages du livre m’ont particulièrement intéressé même s’ils sortent du champs principal : la rencontre d’Hoover avec son psychanalyste lui révélant son homosexualité, et celle de Tolson avec un professeur d’université lui expliquant la pensée d’Albert Camus. Les évidences pour ces deux là devaient être travesties : psychanalyste et Camus n’étaient rien d’autre que communistes. Ce genre d’utopie devenait alors une réalité qu’Hoover et Tolson infusaient aux gouvernants. Une sorte d’autoprotection géniale qui leur a permis d’être aux affaires 48 ans et ce, contre vents et marées.
Un pan d'histoire romancé
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 14 août 2014
Certes, la réalité décrite est dure, par le maccarthysme, les relations de l'Etat avec la mafia, avec Cuba, l'enquête de l'assassinat de Kennedy, la mort de Marilyn Monroe. Mais elle est reconstituée avec réalisme, dans un but didactique, me semble-t-il, via un style s'apparentant presque à un roman policier, avec meurtres en amis à volonté. Evidemment, le fait que ces événements se soient réellement passés peut donner, par moments, quelques frissons ou sueurs froides.
J'ai trouvé cette croisée des chemins intéressante, cette reconstitution bien faite et honnête. Il est vite lu, bien qu'il soit épais, ce qui est un signe de qualité du procédé narratif, qui tient bien en haleine. Il est donc à conseiller, particulièrement pour les amateurs d'histoire et ceux qui aimeraient découvrir des pans de la vie politique américaine.
Questions?
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 29 avril 2013
Moi et l'Autre
Critique de DomPerro (, Inscrit le 4 juillet 2006, - ans) - 14 février 2012
Ceci dit, l’écriture, le ton, des dialogues, notamment entre les deux personnages principaux, John Edgar Hoover, le premier directeur du FBI, et Clyde Tolson, le numéro deux, pouvaient des fois me sembler artificiels, voire un peu vieux jeu.
Par exemple, au début du 20e chapitre, par exemple, cet entretien entre Hoover et Tolson :
''- Ce type est dangereux, Edgar.
- Est-ce là ton opinion, Clyde?
- C’est l’opinion de quelqu’un qui suit son dossier depuis plusieurs années. (…) C’est tout ce qui fait le sel de notre métier.
- Et tu n’es pas séduit par ce quadragénaire au charisme d’acteur?''
En revanche, j’adore cette description savoureuse de Clyde Tolson sur Bob Kennedy :
''Bob Kennedy, en quittant le bureau d’Edgar me croisa et me salua du bout des lèvres. Il avait cette démarche un peu étriquée de ces jeunes diplômés qui se demandent s’ils méritent vraiment la reconnaissance que leur université leur a exprimée. Une chevelure embrouillée autant par le vent que par la main qui a tenté maladroitement d’y mettre de l’ordre. Un costume qui donnait le sentiment qu’il ne l’avait pas quitté pour dormir et une cravate dépressive asphyxiée par un nœud trop étroit. Son expression était celle d’un homme qui se sert d’une apparente force pour étouffer son incontestable vulnérabilité. Des manières d’adolescent brimé qui cherche sa voie.''
Fait amusant, mais un peu troublant, c’est le besoin de compréhension de Clyde Tolson sur Albert Camus et son influence possible sur Bob Kennedy, qui est vraiment détesté par le duo Hoover/Tolson. Au chapitre 34, il y a de nombreuses pages consacrées à l’œuvre de Camus et les notions d’existentialisme, d'humanisme social, de révolte et d’absurdité. On y cite d’ailleurs Camus : ''L’homme est la seule créature qui refuse d’être ce qu’elle est. La question est de savoir si ce refus ne peut l’amener qu’à la destruction des autres et de lui-même, si toute révolte doit s’achever en justification du meurtre universel…''
Mise dans le contexte politique des Roosevelt, Truman, Eisenhower ou Kennedy, cette citation révèle comment les dangers de la ''menace de l’extérieur'' (Cuba, URSS, communisme, etc...), qui est si souvent évoquée par le FBI, sont peut-être moins dangereux que nous-mêmes, et que plutôt à chercher à soumettre l’autre, il serait souhaitable de proposer de partager nos convictions.
Enfin, la description et l'analyse des morts de JFK et de Marylin Monroe sont fascinantes, car des éléments cachés nous sont dévoilés.
la malédiction des Kennedy
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 21 mars 2010
L'hypocrisie à l'état pur
Critique de Cyrus (Courbevoie, Inscrit le 3 novembre 2008, 47 ans) - 5 novembre 2008
L'Histoire (New Deal, deuxième Guerre Mondiale, Guerre froide...) et les petites histoires (infidélités, vies dissolues, petits arrangements et corruption) s'entremêlent pour faire apparaître toute l'hypocrisie du milieu politique.
Du destin hors norme du clan Kennedy à l'hystérie anti-communiste qui a prévalu pendant des années aux Etats-Unis, en passant par les relations pour le moins compliquées entre la mafia et le milieu politique, ce "roman" nous laisse à voir comment se font et se défont les carrières.
J'ai trouvé le style limpide, clinique, presque trop froid et j'ai été à plusieurs reprises gêné par une certaine confusion dans la présentation de l'enchaînement des événements.
En résumé, j'ai beaucoup apprécié le fond, un peu moins la forme.
À boire, à boire pour maître Edgar
Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 28 janvier 2008
Un roman?
Peut-être bien, oui.
Mais un livre d'histoire?
Faudrait voir.
Une biographie?
Aussi.
C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles je suis un peu réticent face aux romans historiques. Jusqu'où peut-on faire la part entre le roman et l'Histoire?
Ce livre était ma tout première rencontre avec l'histoire des Kennedy, le FBI, la chasse aux communistes et tout ce qui a pu nourrir cette faste période. Certains y ont vu de la redondance, moi j'y ai appris beaucoup de choses.
Mais voilà, on s'attendrait à trouver une bibliographie plus étoffée en fin d'ouvrage. Juste pour mettre le lecteur en confiance.
LA FACE CACHÉE DE L'AMÉRIQUE...
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 25 novembre 2006
L'originalité de ce livre réside sur le fait qu'il est censé être raconté par un certain Clyde TOLSON vice-directeur du FBI, adjoint mais surtout amant de HOOVER.
On nous raconte donc l'arrivée au pouvoir, mais surtout la façon de s'y maintenir pendant des longues décennies avec des moyens plus que douteux (à coup de chantages, meurtres, écoutes téléphoniques, dossiers secrets et photographies compromettantes) de celui qui s'était érigé en véritable moralisateur de la vie américaine, - alors que lui-même avait des mœurs douteuses,- n'hésitant pas p. ex. à accepter des "cadeaux" du syndicat du crime.
Celui encore qui érigea la "chasse aux communistes" en véritable dogme, mais qui refusa toujours d'ouvrir une enquête sur la mafia et de la combattre, tout simplement parce-que celle-ci disposait de photos compromettantes de lui en compagnie de son amant, photos qui si elles auraient été révélées lui auraient sans doute coûté son poste.
L'histoire récente du peuple américain et surtout de ses présidents y est passée au peigne fin, de ROOSVELT à NIXON.
Le livre pèche toutefois surtout par le nombre excessif de pages consacrés à la famille KENNEDY, car non content de nous raconter en long et en large la saga des deux frères assassinés, dont pourtant les grandes lignes sont connues de tous, le lecteur est en plus "obligé" de subir l'histoire de leur père…
Et, il faut bien le dire sur ce chapitre là on ne découvre pas grand chose de nouveau, ici l'auteur défend la thèse de l'assassinat du président par la CIA, non sans un coup de main du vice-président. Sinon le reste est déjà plutôt du domaine connu, sa boulimie de femmes, sa vie dissolue, les élections truqués, son népotisme…
Les anecdotes que l'on y découvre sur la vie politique américaine sont toutefois toujours surprenantes, pour ne pas dire intéressantes, ainsi p. ex sur HOOVER lui-même dont l'homosexualité était un fait notoire et déjà connu de son vivant, par contre on découvre ici ses "petites manies" comme les paris, aidés par les tuyaux de la mafia, sur les courses de chevaux, sa passion pour les petits chiens, et les jeunes hommes…
En définitive un bon livre pour qui s'intéresse de près ou de loin à l'histoire récente des USA, et plus particulièrement à ses présidents et à sa politique
Répugnant
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 8 octobre 2006
La façon dont ce second et amant de Hoover a de relater non seulement sans regret mais en se glorifiant même les horreurs que ces deux-là ont commises, est horrible. La destruction de vies au nom d’une lutte contre un mal qu’eux-mêmes avouent détournée ( : le communisme), les compromissions avec la mafia, les chantages rendus possibles grâce aux écoutes illégales de la vie privée des gens, la mise à mort gratuite d’une femme dans l’espoir que son mari révélera ce qu’il sait, les nombreuses implications dans des meurtres de personnes gênantes, le mépris de tous ces hauts personnages politiques les uns pour les autres, leurs incompétences et leurs défauts cachés, le racisme et l’antisémitisme avoués d’Hoover, tout ce micmac pue à plein nez.
Où reste l’intérêt public dans toute cette boue ? Comment peut-on vivre une vie aussi diabolique et n’en montrer aucun remords, s’enorgueillir ?
Et si l’on sait que l’auteur était son amant et son bras droit, on ne peut même pas commencer à imaginer ce qu’il n’a pas osé écrire. Je savais la politique peut reluisante, je suis encore plus dépitée après la lecture de ce livre et complètement désillusionnée. Ils sont tous à mettre dans le même panier.
Historique ?...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 30 septembre 2006
Il est présenté comme un roman et est véritablement écrit comme s'il était un carnet. Comme la quatrième de couverture nous dit qu'il s'agit des mémoires du numéro deux du FBI comment prendre ce livre pour une oeuvre de fiction. Cette même quatrième de couverture nous dit qu'il est basé sur des écoutes et des fiches de renseignements qu'auraient consulté l'auteur. Voilà qui emmêle à nouveau les choses. Par contre, le nombre d'ouvrages consultés par Marc Dugain n'est pas très fournis.
J'ai donc eu un malaise tout au long de cette lecture à me demander si ce que je lisais était un vrai livre d'histoire ou un roman écrit comme des mémoires.
Vrai ou pas vrai ?... Il bouscule un peu des idées reçues et qui font presque partie de nous-mêmes. John Kennedy n'aurait été qu'un simple mythe, un homme seulement capable de jouer de son physique et des médias et non celui que notre génération a glorifié pour son discours devant le mur de Berlin ou ses visions d'un monde nouveau plus vasre et plus ouvert. Quant à Bob, que l'on a souvent décrit comme encore supérieur à son frère, il n'aurait été qu'un petit roquet à la voix de fausset que son frère laissait jouer au ministre de la Justivce et ne voulait pas contrarier.
Bien sûr nous savions que Joe Kennedy avait été farouchement pro-nazi et pro-Hitler. Nous savions aussi que l'origine de sa fortune était ce qu'elle était c'est à dire pas très clean... Nous savions aussi que John était un énorme consommateur de femmes. Il ne s'en est jamais caché et Mac Millan (premier ministre d'Angleterre avec lequel il s'entendait très bien) ne s'est pas gêné pour rapporter que John lui avait confié qu'il lui fallait quasiment une femme chaque matin pour se détendre et avoir toute son énergie.
Mais dans ce livre il n'est rien de plus qu'un nuisible obsédé sexuel qu'il convenait de supprimer pour le bien de l'Amérique et du monde. Quant à Bob, il aurait volontairement cherché la mort en se portant candidat.
Or, Edgar Hoover, lui, est le prototype de l'homme du passé, du conservateur à tout crin qui veut garder une Amérique purement dominatrice, à la sexualité anesthésiée et limitée aux fonctions procréatrices, seulement entre les mains des Whasp bien pensants.
Lui aussi était une solide crapule et ne luttait que contre ce qui le dérangeait, or la mafia ne faisait pas partie de cette catégorie pour lui.
Il n'empêche qu'il doit y avoir beaucoup de vrai dans ce que contient ce livre et les US donneurs de leçons au monde et aux autres démocraties feraient bien de balayer d'abord dans leur cour.
Hoover nous dit qu'il y a eu de la tricherie quasiment dans chaque élection présidentielle. Nous ne nous en doutions pas à ce point même si cela a été flagrant pour celui qui est aujourd'hui à la Maison Blanche. Nous ne pensions pas que c'était une habitude et que c'est l'inverse qui étonnerait...
Avec cette terrible présomption et la révélation du phénomène au monde dans le cas de Bush, il nous reste à penser que les US sont la première république bananière de la planète. Cela m'étonne ?...
Pas tellement vu l'importance des enjeux et les parties en présence: syndicats mafieux, la Mafia elle-même, les intérêts particuliers des corps constitués, des grosses industries, de l'argent en général... Bref, tout un monde à se partager la puissance et à vouloir diriger les choses suivant ses intérêts.
Voyage en eaux troubles
Critique de Ena (Le Gosier, Inscrit le 25 octobre 2004, 62 ans) - 6 mars 2006
Pour tous ceux qui préfère Michael Moore à Bush…
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 20 février 2006
Sac de nœuds à la Maison Blanche
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 2 janvier 2006
Hoover lui-même apparaît avec ses fragilités, ses ambitions, son orgueil. Certains de ses aspects franchement abjects ne sont pas passés sous silence non plus. Ainsi, il dira : « Nous n’avons jamais eu de président catholique et je suis prêt à parier, si l’avenir veut bien me garder où je suis, que nous n’en aurons jamais. C’est aussi exclu qu’une femme, un Juif, un Indien ou un nègre. » Ou encore : « Si un crime demande de l’intelligence, vous pouvez d’emblée exclure qu’il s’agisse d’un nègre. S’il demande de la perversité, du vice et une violence froide, alors vous saurez que le coupable ne peut pas être un homme. » Il a manifestement un problème à régler avec les femmes !
Et puis bien sûr, une grande partie du roman parle des Kennedy, nous les rendant antipathiques, et je pèse mes mots. Ils pactisent avec un diable multiforme, qu’il s’agisse des nazis ( Joe Kennedy Jr : « Il serait plus raisonnable de faire du commerce avec les nazis que de faire s’acheminer vers l’Angleterre des avions pilotés par des aviateurs américains, ou de faire convoyer par la Marine américaine du matériel destiné aux Anglais. »), ou de la mafia. Tout le monde sait que John Kennedy avait le feu aux fesses, mais sait-on que lorsque Jackie accouche d’une petite fille mort-née, John, en train de batifoler sur un yacht le long de la Côte d’Azur, ne reviendra à son chevet, de très mauvaise humeur, que parce qu’on l’en a convaincu à force d’arguments électoraux (« John, tu ferais bien de ramener tes fesses jusqu’au lit de ta femme si tu ne veux pas que toutes les femmes d’Amérique votent contre toi en 60 »)? Clyde Tolson dira de la famille Kennedy : « Avec les Kennedy nous avons croisé les pires malfaiteurs déguisés en gendres idéaux. (…) Ces gens-là n’étaient pas conduits par un code. Ils étaient opportunistes, francs-tireurs et sans manières. »
Roman très instructif sur le plan historique, donc. Mais il reste que ce livre est bien classé dans la rubrique « roman ». Et l’auteur de préciser à la fin : « Cette fiction prend appui sur des événements réels et met en scène des personnalités qui apparaissent sous leur vrai nom. Certains de leurs propos sont imaginaires, d’autres sont fidèles à la manière dont ils ont pu être rapportés dans des livres ou des articles ». D’où mon malaise : comment faire pour démêler l’avéré de l’imaginaire ?
L'homme de l'ombre
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 5 novembre 2005
L'originalité de ce roman est de raconter les principaux faits d'arme d'Hoover, au départ des Mémoires de Clyde Tolson, n°2 du FBI, et par ailleurs amant de Hoover. Truman Capote n'a d'ailleurs pas hésité à qualifier les deux hommes de "Johnny and Clyde", tant ils étaient inséparables. A travers ses mémoires défilent toute l'Histoire du siècle dernier aux Etats-Unis : scandales sexuels et financiers, collusions, chantages, la "Chasse aux sorcières", la Mafia, assassinat de John F. Kennedy, de Marylin Monroe, de Bob Kennedy, etc….
Deux combats auront cependant plus particulièrement guidé cet homme d'état : son acharnement à traquer les communistes et sa haine viscérale pour le clan Kennedy, pas si blanc que ça malgré l'image lisse véhiculée dans la population. Il dira d'ailleurs : "Avec les Kennedy, nous avons croisé les pires malfaiteurs déguisés en gendres idéaux".
Se basant sur des faits et des personnages réels, ce roman n'en est pas moins troublant et passionnant tant la vérité semble proche, palpable. L'auteur utilise une prose efficace, quasi-clinique pour évoquer ce personnage fascinant dont on peut dire qu'il a tenu, pour une bonne part, les rênes des Etats-Unis durant un demi-siècle.
l'envers du décor...
Critique de Amour-des-livres (, Inscrit le 16 septembre 2005, 40 ans) - 26 septembre 2005
avec ce livre qui combine des faits historiques, à des précis biographiques et romancés on entre dans une dimension où les rapports d'influence au sein des hautes sphères du pouvoir aux Etats Unis...
Remarquable et abordable !
avec en guest... Ronald Reagan, John Kennedy, Bob Kenedy, Roosevelt, Eisenhower and more.
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