Nos plus beaux souvenirs de Stewart O'Nan
( Wish you were here)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Atmosphère, nostalgie et « vide grenier » !
Finalement, j’ai bien aimé ce livre. Et pourtant, j’ai failli l’abandonner en cours de route. Comme si l’ennui exprimé par certains des personnages me gagnait par empathie. Oui, mais j’avais envie de savoir comment il allait se sortir de ces histoires de famille.
Car, ce sont les histoires familiales qui collent aux objets, les objets qui gardent la mémoire comme la poussière, tenace, collante, impossible de s’en défaire. Si on les jette, ces foutus objets à mémoire, ils reviennent dans vos rêves. Et vous finissez par les chercher sur les foires à tout et autres vide grenier. Pour qu’on en finisse avec l’histoire du passé, qu’on se console et qu’on en invente une autre.
Les histoires de famille sont pesantes parfois. Enfin, moi, je crois. Les miennes le sont. J’imagine qu’il en est de même pour beaucoup. C’est difficile de vider la maison familiale quand on y a longtemps vécu. C’est comme si on voulait oublier, effacer, et rien ne peut s’oublier, surtout tout ce qu’on n’a pas osé dire… Tous ces non dits qui pèsent et qui entravent le futur. Ces silences ou ces cris de colères qui remplissent le grenier des mémoires avec d’horribles araignées.
Alors, je n’ai pas lâché le livre. Parce que cela avait réveillé ma boîte à mémoire, celle que j’aime à garder close pourtant. C’est un peu comme une séance chez le psy, ça fait mal et puis ça fait du bien.
Une semaine pour tirer un trait sur 48 années de vie et finalement, ne pas s’en tirer comme ça si simplement mais esquisser un autre avenir….
Stewart O’Nan sait nous prendre au piège. Un livre à lire au jour le jour, comme cette semaine qui s’y inscrit avec des lenteurs et des accélérations, comme le temps qui passe…
A éviter pour ceux qui détestent la nostalgie.
Les éditions
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Nos plus beaux souvenirs [Texte imprimé] Stewart O'Nan traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-François Ménard
de O'Nan, Stewart Ménard, Jean-François (Traducteur)
Editions de l'Olivier / OLIV. LIT.ET
ISBN : 9782879294094 ; 23,30 € ; 20/05/2005 ; 692 p. ; Broché -
Nos plus beaux souvenirs [Texte imprimé] Stewart O'Nan traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-François Ménard
de O'Nan, Stewart Ménard, Jean-François (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757801925 ; 8,70 € ; 12/10/2006 ; 666 p. ; Poche
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Une chronique familiale intimiste
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 14 octobre 2013
C’est une sorte de huis clos familial . Même si plusieurs scènes se passent en hors de la maison, les membres du groupe y sont présents, chacun sous le regard des autres .
On accomplit lors de cette dernière semaine une sorte de pèlerinage sur les lieux chargés de souvenirs : le restaurant , le parcours de golf, la forêt, les chutes du Niagara, le lac que l’on sillonne en bateau au grand amusement des enfants…. . On se promène dans un vide-greniers, on va faire les courses, louer un DVD pour la soirée , on prépare un barbecue, on joue aux cartes . C’est la vie, simplement, dans sa banalité, dans sa vérité ……
C’est un roman sans esbroufe, mais Stewart O’Nan y excelle à rendre intéressant et chargé de sens ce qui n’a rien de romanesque . Il rend le lecteur attentif à percevoir tout ce qui se cache sous les conversations, par une attention minutieuse portée aux gestes, aux regards, aux intonations , aux silences , à tout le non-dit, au travers duquel transparaît toute la vie conjugale et professionnelle des personnages, chacun ayant amené avec lui ses tourments, ses fêlures . Y affleure aussi le poids des relations antérieures, des rivalités, des envies , en particulier entre Emily et sa fille Mag , entre le fils Kenneth et son épouse , entre ce frère et sa soeur, entre les cousins .
Pas de scènes d’explications violentes, pas de cris, de claquements de porte, mais l’auteur fait comprendre imperceptiblement par des détails tout ce qui dans leur passé détermine leur attitude présente . Un des charmes de ce roman c’est aussi l’évocation du paysage lacustre, de ses lumières, de ses transformations selon l’heure de la journée . Le lac semble avoir des humeurs tout comme les personnages .
J’ai refermé à regret ce long et lourd roman.
C'est un roman qu’on peut ne pas aimer : c’est un pavé et l’intrigue est lente, minimale et ne comporte ni rebondissements, ni d’aventures , mais pour moi ses qualités essentielles sont sa sobriété, sa mesure et surtout sa justesse dans l’évocation des rapports ordinaires au sein d’une famille le temps d’une dernière parenthèse en commun où chacun fait le point sur ce qu’il est et risque de devenir . Il fonctionne un peu à la manière d’un miroir, chaque lecteur peut se rencontrer dans cette chronique familiale intimiste où se concentre toute une vie .
Une liste de souvenirs
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 14 décembre 2011
Le couple de Ken et Lisa s'est délité au fil des ans, tous les deux semblent s'être perdus au sein de leur relation devenue inaudible. Meg est en instance de divorce, elle lutte pour maintenir une forme de rationalité dans son existence, ne serait-ce que pour préserver ses enfants. Arlene, la belle sœur d'Emily, contemple tout ça de loin, consciente des enjeux qui fourmillent derrière tout cela. Les petits enfants d'Emily sont en proie aux difficultés inhérents à leur âge, ils tentent de percevoir à travers le prisme de l'innocence les événements qui assaillent leurs parents, tout en s'interrogeant sur leurs propres désirs et frustrations.
Les objets occupent une très grande place dans l'esprit d'Emily, jusqu'à en devenir obsessionnels. Ils cristallisent les années passées, chaque objet devenant un symbole de sa vie révolue. Les préserver devient un impératif, une forme d'espoir en leur capacité à laisser une trace de son passage dans ce monde. La liste est prête : une série de verres sérigraphiés, un mixer chromé, une télévision, une commode patinée, une salière et une poivrière en forme de cochon, une bouteille de soda déformée, des clubs de golf, de vieux outils restés neufs.
Comment continuer après la disparition de l'être aimé ? Que reste t-il à un couple en proie aux doutes ? Que faire pour subsister après une séparation ? Quel enseignement peut-on tirer d'une existence de célibataire et sans enfant ? Comment grandir empêtrés dans cette inextricable toile de l'enfance ? Chacun cherche la grande croix sur la carte de l'existence qui recèle ce trésor tant convoité.
On suit au fil des jours les personnages qui tentent de recentrer leurs existences autour des innombrables souvenirs qui ont forgé leurs personnalités, les prenant à revers maintes fois. Un récit intimiste où il ne se passe absolument rien en apparence, et c'est justement ce qui en fait toute sa valeur, car tout réside dans la description minutieuse des sentiments, des non dits, des actes avortés et des moments qui président aux décisions qui n'ont jamais abouti. L'auteur a su trouver le ton juste pour décrire la vie des personnages qui s'avère être à la finale tristement banal, fonctionnant comme un miroir où chacun peut s'y contempler à loisir ou s'y perdre à jamais.
Les souvenirs les plus beaux ne sont pas les plus courts
Critique de Bidoulet (, Inscrit le 18 octobre 2005, 56 ans) - 29 novembre 2006
Dire que le lecteur s'ennuie ne serait pas la vérité mais c'est cependant un peu long. Restent la minutie et la justesse avec lesquelles Stewart O'Nan décrit les non-dits, les secrets, les ressentiments, les avant et les arrière-pensées, les petites phrases agressives et l'amour caché d'une enfant pour sa cousine.
Ces souvenirs là, s'ils sont les plus beaux de cette famille commune, n'enchanteront pas les amateurs d'aventures et de frissons. Finalement, la vie est banale pour la majorité d'entre nous. Banale n'est pas ici synonyme d'ennui mais plutôt d'ordinaire, de normal, de moyenne en sorte.
nostalgie agréable
Critique de Mary.nana (, Inscrite le 24 mars 2005, 75 ans) - 7 septembre 2005
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