L'agneau de Christopher Moore

L'agneau de Christopher Moore
( Lamb)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Channe01, le 5 septembre 2005 (Inscrite le 21 juin 2005, 70 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 683ème position).
Visites : 4 077  (depuis Novembre 2007)

« Eclats de rire, éclats de vie ! »

Mon Dieu ! C'est de circonstance. Où trouver les mots pour dire le plaisir, la jouissance des mots, la joie de déguster le livre page à page, d’en lire des extraits à son partenaire parce que l’envie de partager un éclat de joie est trop fort, et puis la subversion avec tout ça… J’aurais voulu ne pas terminer ce livre. Enfin, qu’il ne finisse pas. Maintenant, je vais profiter de la joie de mon compagnon qui me fera partager la sienne, car l’envie de lire ce bouquin lui est venue.
Bon, en bref, il s’agit de la vie de Jésus. A priori, rien de rigolo, en principe, on connaît la fin.
Que dire, sinon que cet « évangile » qui vient compléter les quatre autres très incomplets puisqu’ils oublient la vie de Jésus de 12 à 30 ans, que nous découvrons ici via la plume (loufoque mais tendre) de Biff, un ami d’enfance.
C’est vrai, quand j’étais petite (5 ans et une présence assidue à la messe) je me disais que Jésus vivait une contraction du temps très particulière : il naissait à Noël pour mourir à Pâques, ce que me confirmaient les Evangiles, puisque de la vie de Jésus entre deux, il n’y avait qu’un blanc, un silence. 33 ans de vie se contractaient en quelques mois. C’était … miraculeux et puis enfin, il ressuscitait, c’est pour cela qu’on recommençait le parcours l’année suivante. Entre deux, il y avait les vacances scolaires et là, Jésus ne faisait rien de particulier. C’était le tour des apôtres et des disciples de se mettre au boulot.
J’ai fini par assimiler cette contraction de l’espace-temps, ce qui m’a donné le goût de la science-fiction. Comme quoi !
Avec Christopher Moore, ce vide se remplit de tendre irrespect, de joyeuses subversions. Du silence, jaillissent des éclats de rire, de tempétueuses aventures. Jésus, enfin, Joshua vit d’aventureuses divagations et se perd et se retrouve dans des explorations philosophiques. Joshua aimerait bien savoir en quoi consiste le métier de messie et ce n’est pas facile.
Si vous êtes morose en cette rentrée des classes, rentrée littéraire, rentrée du boulot enfin en cette rentrée, ouvrez ce livre, il devrait vous sauver de la dépression. Quant à la fin, les surprises ne manquent pas. Que fait donc ce livre dans la série noire de Gallimard sinon, qu'on ne savait sans doute pas où le mettre ailleurs. Pour moi, c'est un inclassable, inénarrable et fantastique bouquin.

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Etonnant

6 étoiles

Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 50 ans) - 10 avril 2009

Avec l'agneau, on a réellement à faire à un O.D.N.I, objet distrayant non identifié. On m'avait prévenu, "de tel, tu n'as jamais rien lu "... et c'était vrai.
On suit le Christ de l'enfance à sa mort (mince, j'ai révélé la fin...). Il s'agit véritablement du road movie du Christ, et de son fidèle compagnon Biff, que l'on suit sur le chemin de la sagesse, à la rencontre des rois mages, et de la philosophie que se doit d'avoir le fils de Dieu. "Suis-je bien l'élu ?", telle est la question que Joshua se pose en permanence. Biff est là pour le lui rappeler, lui ainsi que les différents miracles qui jalonnent le parcours des deux zouaves.

La force du récit est bien évidemment son décalage. Moore a pris toute latitude pour imaginer la vie du Christ, profitant du peu d'informations que l'humanité détient de son bref passage sur Terre (l'auteur s'en explique très intelligemment à la fin). Le décalage est constant, le style Moore opérant à merveille à grands coups d'anachronisme linguistique. C'est tout le charme du récit, donner à Jésus de Nazareth un langage de djeun's.

Il est impossible, à moins d'être très érudit en la matière, de savoir ce qui est pompé à l'Histoire avec un H, et ce qui est inventé par Moore. Nul doute que mes carences en matière de connaissances religieuses (c'est peu de le dire) m'ont empêché de profiter pleinement de toutes les subtilités du récit. C'est un peu la réserve que je ferai, à ne pas savoir distinguer ce qui a existé ou non, on est partagé sans cesse entre le délire de l'auteur et ce qui est réellement survenu.. Cependant, je pense que ce texte m'était plutôt destiné, et m'en a sans doute appris... forcément.
Les autres, les pratiquants, crieront au blasphème, parce qu'il y sans doute de quoi... seulement 550 pages à se poser la question, ça fait un peu long pour un délire... qui reste drôle en toutes circonstances. On ne peut pas enlever l'humour permanent dont sait faire preuve l'auteur, c'est indéniable. Il y a des passages mémorables et jubilatoires, des répliques "qui tuent" et qui font mouche.
C'est vraiment le côté too much permanent qui fatigue par moments, il faut avouer.

Quelques passages savoureux, des aventures loufoques, des dialogues osés, l'agneau est un livre qu'on peut laisser de côté quelque temps et reprendre avec plaisir... mais pas pendant trop longtemps.

Le pire...

9 étoiles

Critique de Vivien (, Inscrit le 22 août 2007, 42 ans) - 18 mars 2009

... c'est que j'ai pu apprendre, au milieu de tout ça, une foultitude d'anecdotes sur les religions.
Un ovni littéraire à conseiller à tous.

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