La roue du temps , tome 2 : La grande quête (La grande chasse) de Robert Jordan

La roue du temps , tome 2 : La grande quête (La grande chasse) de Robert Jordan
(The Great Hunt)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Khayman, le 30 août 2005 (Chicoutimi, Inscrit le 25 février 2004, 44 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 5 280  (depuis Novembre 2007)

La série prend sa couleur propre

Rand al’Thor, Perrin Aybara, Matrim Cauthon, Egwene al’Vere et Nynaeve al’Meara sont les cinq villageois de la région « The Two Rivers » qui ont suivi, avec l’ « ogier » Loial, Moiraine Sedai et Lan jusqu’à la ville de Fal Dara(1), siège du Cor de Valere (« Horn of Valere », artefact mythologique pour qui la mort n’est pas une frontière à son appel). Rand rencontrera l’« Amyrlin Seat », chef des Aes Sedai, qui lui dira qu’il est le « Dragon Reborn », le seul homme qui pourra s’opposer au Sombre Élu (« The Dark One »). Suite à l’évasion de l’ancien marchant itinérant et « darkfriend » Padan Fain et au vol du Cor de Valere et de la dague maudite de Shadar Lagoth, Rand, Perrin, Matrim et Loial partent avec un détachement de soldats, menés par Lord Ingtar, afin de rattraper les fuyards. Egwene et Nynaeve sont quant à elles envoyées à Tar Valon pour devenir des Aes Sedai. La suite des événements mènera les compagnons à la ville « Falme » de la région « Toman Head » où ils affronteront les « Seanchans », peuple venu de la mer conquérir le continent.

Très bon livre. La comparaison que j’avais effectuée avec Le Seigneur des anneaux(1) ne tient plus vraiment. L’œuvre de Jordan prend tranquillement sa couleur propre avec ce deuxième tome de la série The Wheel of Time. On commence tranquillement à s’habituer aux innombrables organisations, races et subtilités de cet univers. Ainsi, les notions de « trollocs », « Childrens of the Light », « Aes Sedai », « Warders », « ta’veren », « Aiel », « Daughter-Heir », « Halfman », « Forsaken », « One power », « True Source », « Ways », etc. deviennent plus compréhensibles. Les seanchans sont une des rares nouveautés. La description de leurs us et coutumes est révoltante. Par exemple, Jordan nous fait très bien sentir le constant calvaire des « damanes », ces Aes Sedai qui sont littéralement tenues en laisse par des « sul’dam » et privées entièrement de liberté. On en vient conséquemment à haïr profondément les seanchans. Avec leur foi inébranlable et les damanes attachées chacune avec une laisse, ils m’ont fait penser aux « Necromongers » du film Les Chroniques de Riddick (version française de The Chronicles of Riddick, (2004)(2)).

L’exploration d’univers parallèles avec les « Portal Stones » est un autre ajout intéressant fait par Jordan. Après l’utilisation des Ways, qui permettent de se déplacer rapidement d’un endroit à un autre sur le continent à travers un labyrinthe de corridors, les « Portal Stones » permettent de visiter des univers qui auraient pu être et de possiblement s’y déplacer plus rapidement que dans notre monde. C’est en visitant l’un de ces univers, avec Loial et Hurin, que Rand rencontrera Selene, dont il tombera partiellement amoureux. Cette dernière s’avère être, si je ne m’abuse, Lanfear (Fille de la nuit), l’une des 13 Forsakens, ces puissants Aes Sedais qui sont passés du côté du Sombre Élu durant la Guerre de l’Ombre (« War of the Shadow »). J’ai hâte de voir comment l’auteur va exploiter ce personnage. On sent tout le potentiel de ce dernier durant sa rencontre avec Rand. L’énorme influence qu’il exerce sur celui-ci (Rand ignore que Selene est Lanfear) et la subtilité de Selene pourraient faire pencher sans mal Rand vers le mal. J’espère que dans les œuvres suivantes, Jordan a bien profité des possibilités qu’engendre cet aspect de l’histoire.

Finalement, on découvre, avec le personnage de Hurin, le talent du « sniffer ». Ce dernier peut sentir l’odeur de la violence, i.e. où de la violence a été faite et suivre la trace de ceux qui l’ont commise.

Autrement, le reste est bon. Les « Children of the Light » sont peu présents et toujours aussi mal informés. La faible résolution de leur spectre des valeurs morales ne leur permet pas de comprendre les subtils aléas du combat entre le Bien et le Mal, ce qui fait en sorte qu’ils subissent des événements sans réussir à en tirer quelque chose de vraiment constructif. Le passage de Nynaeve et Egwene à Tar Valon fait penser à l’arrivée à Poudlard d’Harry Potter dans Harry Potter à l’école des sorciers(3). Évidemment, le tout est plus vieux, plus « sérieux », mais on retrouve en gros les mêmes choses (rites initiatiques, maîtres intransigeants, socialisation et renforcement des liens d’amitié, etc.).

Vivement la suite !

(1)Voir la critique du livre The Eye of the World du même auteur.
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/9426

(2)http://www.imdb.com/title/tt0296572/

(3) http://www.amazon.ca/exec/obidos/ASIN/2070518426/

Citation :

« “No offence, Rand, but I think I will just sleep as far away from you as I can, if you don’t mind. That’s if you are staying. I heard about a fellow who could channel, once. A merchant’s guard told me. Before the Red Ajah found him, he woke one morning, and his whole village was smashed flat. All the houses, all the people, everything but the bed he was sleeping in, like a mountain had rolled over them.”

Perrin said, “In that case, Mat, you should sleep cheek by jowl with him.” »

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