Déluge de Karen Duve

Déluge de Karen Duve
( Regenroman)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Eireann 32, le 25 août 2005 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 76 ans)
La note : 10 étoiles
Visites : 3 500  (depuis Novembre 2007)

Tiens voilà la pluie (Bobby Lapointe).

Une de mes rares incursions dans la littérature allemande, fruit du plus pur hasard. Un roman noir très arrosé. Karen Duve est née en 1961 à Hambourg et était pour moi une parfaite inconnue.
Un écrivaillon Léon Ulbritch accepte de faire la biographie d’un ancien champion de boxe proxénète notoire de la ville de Hambourg.
Pauvre Léon, les ennuis débutent.
En plus d’une avance financière, celui-ci lui donne une Mercedes. Léon part avec sa jeune épouse chercher l’inspiration et achète une maison à la campagne en ex-RDA. C’est l’été, mais le temps est pluvieux (euphémisme), la maison humide (seules les limaces supportent d’y vivre), les marais autour n’arrangent rien, bien au contraire. L’acquisition de ce qui est une vraie ruine, se révèle un gouffre financier, les travaux ne servent à rien, la situation vire au cauchemar. Les villageois sont hostiles à ces nouveaux riches et pour arranger le tout, la maison la plus proche est habitée par 2 sœurs pour le moins étranges. Pour Léon, l’écriture est comme l’eau des environs, stagnante, la biographie reste au point mort, le truand n’appréciant pas réellement, et ses visites avec ses gros bras sont toutes, sauf courtoises. Un jour, il repart avec la Mercedes, laissant le couple à la merci des voisins pour les déplacements. La chute de Léon commence. Ajouter un cadavre dans un cours d’eau, pour rendre l’affaire plus glauque et il sera suivi
d’autres morts violentes.
Léon porte la poisse sur lui, il est quelconque, mais plait aux femmes, il a 38 ans et il vient de se marier avec Martina 24 ans, très belle femme fortement perturbée et également traumatisée par certains évènements de son enfance. Ses talents d’écrivain, comme de bricoleur, sont proches du zéro, et il s’avérera d’une lâcheté à toute épreuve quand les choses tourneront très mal.
Les deux sœurs sont des phénomènes de foire, Laurel et Hardy en plus trash, l’une mythomane, l’autre lesbienne refoulée, elles vont petit à petit envahir la vie du couple. L’épicier du coin seul lien avec la civilisation traîne aussi quelques vices et perversités cachés.
Une belle brochette de fous furieux, pour un très bon roman, qui se lit bien. Une écriture agréable et prenante. Les descriptions de la nature hostile ajoutent à l’ambiance oppressant des lieux.
A noter qu’avant chaque paragraphe, un bulletin météo nous annonce la quantité de pluie qui va tomber.
Un peu d’humour pour décrire la sœur la plus ronde :
-Elle avait relevé ses longs cheveux noirs comme une coiffure de geisha où étaient plantées deux baguettes dorées. Mais pour le reste, tout ce qu’elle avait de japonais était sa ressemblance avec un sumo.
Attendez quelques jours avant de prendre un aller simple pour l’Arizona, demain il ne pleuvra peut-être plus !

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