Mensonges freudiens : Histoire d'une désinformation séculaire de Jacques Bénesteau

Mensonges freudiens : Histoire d'une désinformation séculaire de Jacques Bénesteau

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Psychologie

Critiqué par Annabella, le 24 août 2005 (Inscrite le 13 août 2005, 65 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 805ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 158  (depuis Novembre 2007)

Confondant, et à ne pas manquer

D'aucuns diront "Une énième critique du freudisme". En fait, un ouvrage remarquable, d'une qualité rare qui a fait l'objet d'un silence dans la presse plus qu'éloquent, lors de sa sortie en 2002.
Il dérange, ébranle, sidère. On est habitué aux excès sur le plan politique, ou économique. Dans le domaine du soin, on (pardon, je) présuppose un minimum d'honnêteté. Et on découvre, preuves et arguments à l'appui, sur un ton léger et pas dépourvu d'humour l'imposteur effarant qu'a été Freud, l'incapacité de ses successeurs à regarder cette réalité en face. On découvre un homme qui falsifiait ses résultats, se targuait d'expériences et de succès qu'il n'a jamais eues, et peu à peu, à partir du moment où il a littéralement précipité la mort d'un homme en lui préconisant la cocaïne pour se désaccoutumer de la morphine prise suite à amputation, et où il a fait état du succès de ce cas, alors qu'il le savait très mal, a systématiquement organisé la désinformation en faisant disparaître les courriers et documents compromettants. N'a gardé autour de lui que les plus dociles qui ont prolongé la désinformation : archives consultables en 2113...Ce livre n'a pas eu l'accueil qu'il mérite de la plus évidente façon (site psychiatrie und ethik). Il faut espérer que la sortie prochaine du livre noir de la psychanalyse lui donnera une deuxième chance.

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Les éditions

  • Mensonges freudiens : Histoire d'une désinformation séculaire de Jacques Bénesteau
    de Bénesteau, Jacques
    P. Mardaga / Psychologie et sciences humaines
    ISBN : 9782870098141 ; 35,27 € ; 15/09/2002 ; 400 p. ; Broché
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EN PLEIN DANS LE MILLE

9 étoiles

Critique de Patmos (, Inscrit(e) le 6 décembre 2010, - ans) - 9 février 2011

Les troubles psychiques engendrés par le choc de la modernité furent exploités de manière éhontée par la psychanalyse, à la fois pompe à finance particulièrement lucrative et théorie morbide, doublée d’une thérapeutique illusoire dont l’auteur nous montre l’inefficacité totale, du moins en un sens. Car si la psychanalyse de Freud, Jung, Lacan ou Bettelheim ne pouvait guérir personne, compte tenu de sa fausseté intrinsèque, il n’empêche que celle-ci exerça un réel pouvoir destructeur, sur la nature duquel il serait bon de s’interroger. Freud lui-même s’en était aperçu lorsqu’il écrivait à Jung: “Je suis frappé de ce qu’en fait, nous consommons beaucoup de personnes.” (p61); or c’est une réalité qu’on ne compte plus le nombre de suicidés parmi les malades comme parmi les professionnels de la psychanalyse; mais la puissance maléfique de celle-ci tient surtout de ce qu’elle aura agi comme un véritable poison, visant l’intoxication du monde occidental, de la vision traditionnelle, de l’art, de la religion, depuis longtemps déjà malmenés de toutes parts. Les ambitions hégémoniques de Freud et de ses épigones montrent que, tels de faux prophètes, ils agissaient afin de subvertir toute la société, quitte à se faire passer, comme Jung, pour un alchimiste ou un grand initié(cf R.Noll). Le caractère sectaire et occultisant de ce mouvement aura donc eu raison de la naïveté des foules, trompées par sa dimension pseudo-oraculaire et sa prétention à révéler les mystères du rêve ou de l’âme. on peut d’ailleurs penser que le retrait d’un véritable ésotérisme en Europe aura facilité le développement de tels phénomènes.
L’ouvrage de J.Benesteau, à partir d’une documentation considérable, démontre avec rigueur cette forgerie freudienne, malgré l’impossibilité d’accéder encore à certaines archives volontairement dissimulées! la vigueur et la perspicacité de l’auteur expliquent sans doute les grandes difficultés qu’il a rencontrées pour se faire éditer et aussi, certaines accusations absurdes, hélas inévitables, dès lors qu’on s’attaque aux idoles du siècle. Quels que soient en outre ses liens, réels ou supposés avec l’inquiétant club de l’Horloge ou par ailleurs, ses orientations personnelles en psychologie, J.Benesteau atteint sa cible.
A noter que ce livre n’est curieusement pas cité dans Le Livre Noir de la Psychanalyse!
Patrick Geay pour Johan Patmos.

La fin d'un mythe ?

7 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 29 septembre 2005

Ce livre est un pamphlet contre Freud et la psychanalyse (nouvel avatar dans la guerre entre comportementalistes et les psychanalystes ?) : en gros il dit que Freud était un charlatan et un imposteur, que la psychanalyse, sa prétendue invention, est une arnaque qui ne repose sur aucune preuve ou évidence scientifique. Freud, génial mystificateur, a construit un mythe qui a soigneusement été entretenu par ses proches (une secte en fait) et plus tard par ses disciples.

L'auteur, qui est historien, se base principalement sur la correspondance de Freud pour étayer ses allégations. Il démonte les cas les plus célèbres (Ana O, la première patiente, Leonard de Vinci - taxé d'homosexualité sur base d'un souvenir d'enfance de l'artiste mal traduit -, jusqu'au fameux complexe d'oedipe, base de l'édifice, que Bénesteau balaye en un chapitre). C'est clair que la psychanalyse en prend un coup. Même si la virulence de l'attaque et la haine de l'auteur le fait suspecter d'exagération et d'affabulation, les faits avancés sont troublants. On peut reprocher à Bénesteau une certaine démagogie : quand il accuse Freud d'être homophobe et misogyne par exemple, sans tenir compte de l'époque ou il écrit. Il accuse longuement Freud (et accessoirement Jung) de superstition (Freud s'est intéressé à la transmission de pensée, aux phénomène occultes,...), mais il fait semblant d'ignorer que pour ce qui concerne Jung en tout cas celui ci s'intéressait à ces phénomènes en tant que réalités psychique, ce qui change tout. Connaissant Jung mieux que Freud, je dois dire que les attaques sur Jung peuvent être qualifiées de mesquines (l'auteur parle peu de Jung, mais chaque occasion de frapper un membre de la discipline est bonne, notamment Lacan est éreinté).

Finalement je ne vois pas trop l'intérêt de se farcir un gros bouquin comme ça, après quelques pages on a compris ou l'auteur voulait en venir. C'est clair que ce livre sera surtout lu par le clan des anti-psychanalyse. C'est une brique mais il est facile à lire car il contient un aspect enquête historique qui le rend plaisant . A lire en parallèle : l'historique du développement du mouvement psychanalytique (publié dans "Cinq leçons sur la psychanalyse"), par Freud lui-même, dans lequel celui-ci se présente comme le mythique héro de la découverte de l'inconscient. C'est évidemment un point de vue totalement opposé.

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