La Fille du capitaine de Alexandre Pouchkine
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques , Littérature => Russe
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Simple et efficace
Piotr Andréïtch Grinev est envoyé par son père, à l’âge de 17 ans, faire son service militaire. Il est affecté sous les ordres du capitaine Ivan Kouzmitch Mironov à la forteresse de Bélogorsk, dans les environs d’Orenbourg (partie la plus orientale de la Russie d’Europe). Grinev fait la connaissance d’Alexeï Ivanitch Chvabrine, condamné pour le meurtre d’un lieutenant lors d’un duel. Piotr se prend d’affection pour la fille de Mironov, Maria Ivanovna, qui est aussi convoitée par Chvabrine. Les soldats de Bélogorsk devront se défendre de Pougatchev, un usurpateur qui a réussi à soulever une partie du peuple d’Orenbourg contre l’impératrice de Russie.
Très court par rapport aux romans-fleuves russes que j’ai lus, La Fille du capitaine est un livre semi-historique avec une intrigue simple. De courtes descriptions, une histoire qui avance rapidement, l’auteur se contente de l’essentiel. Il en découle une lecture aérée, sans essoufflement et sans fluctuations de l’intérêt*, ce dernier demeurant stable (ni très élevé, ni très bas).
Pouchkine décrit plusieurs sévices physiques (torture, morts, etc.). Malgré qu’il parle de narines arrachées, de brûlures au fer rouge, de langue tranchée, de crânes fendus et d’oreilles coupées, on n’est pas dégoûté (contrairement aux descriptions similaires dans Salammbô de Flaubert). Ici, le manque de détails et la vitesse du récit jouent probablement un rôle majeur.
Les éditions
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La fille du capitaine [Texte imprimé] Pouchkine trad. de Vladimir Volkoff comment. et notes d'Alain Couprie préf. d'Henri Troyat,...
de Pouchkine, Alexandre Couprie, Alain (Editeur scientifique) Volkoff, Vladimir (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253098355 ; 0,90 € ; 01/04/1997 ; 222 p. ; Poche -
La fille du capitaine [Texte imprimé] Alexandre Pouchkine édition présentée et annotée par Michel Aucouturier traduction de Brice Parain
de Pouchkine, Alexandre Aucouturier, Michel (Editeur scientifique) Parain, Brice (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio. Classique
ISBN : 9782070310999 ; 5,70 € ; 24/11/2005 ; 272 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (3)
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des phrases si joliment faites...
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 4 juillet 2013
Tout y est, sans conteste, écrit de la plume de Pouchkine qui me laisse admirative, cette façon de dire l'essentiel sans trop ni trop peu est un véritable art.
Voilà pourquoi je l'ai trouvé trop court, j'en aurais encore lu des pages et des pages, s'il y en avait eu plus, de ces phrases si joliment faites, de cette écriture épurée et sobre, mais qui pourtant est de grande portée.
Alors on peut trouver tout cela un peu vieillot, un peu "flan-flan" ou que sais-je encore ? L'Officier qui vole au secours de sa belle, ça semble un peu cul-cul, et pourtant, c'est décrit de telle façon qu'on ne se moque pas, parce que c'est tout simplement beau, et entre nous, ça fait du bien, parfois, ce genre de lecture !!!
Epuré
Critique de Salocin (, Inscrit le 12 décembre 2012, 43 ans) - 22 mai 2013
Je ne saurais donc resituer ce livre au sein de l'oeuvre de l'auteur d'autant que j'ai le sentiment d'avoir lu un ouvrage, très simple, d'une totale sobriété et qui en apparence (seulement) semble loin de l'idée de la perfection artistique, poétique, littéraire qu'attribuent unanimement à Pouchkine les penseurs et intellectuels russes qui suivirent.
A vrai dire, le sentiment m'est même venu que ce livre aurait pu être écrit par un tout autre auteur moins renommé. A ce sujet, voilà le commentaires de Dostoïevski sur "la Fille de Capitaine" qui m'a semblé très juste : " La Fille du capitaine est une merveille de l'art. Sans la signature de Pouckine, on aurait pu penser pour de bon que cela avait été effectivement écrit par quelque homme du passé, qui aurait été le témoin et le héros des événements décrits, tellement le récit est naïf et sans artifices, au point que dans cette merveille de l'art on a l'impression que l'art a disparu, s'est perdu, est revenu à la nature..."
L'art de Pouchkine vient alors du dépouillement total de l'histoire qu'il nous conte, une histoire étonnamment brève dans la description de l'action. "La fille du Capitaine" a pour sujet l'insurrection de paysans russes menée par Pougatchov en 1773 -1774 sous le règne de Catherine II.
Deux histoires en une : la première, l'amour entre le jeune noble envoyé par son père, faire ses armes, dans une province reculée, et la fille du capitaine, chef du fort militaire. La seconde, est celle de la rencontre entre ce même jeune Piotr Griniov et le rebelle Pougatchov, qui mène l’insurrection. Si la première rencontre est, sans surprise, une relation amoureuse (le jeune Griniov tombe amoureux et se promet de sauver Maria Ivanovna des mains du méchant Pougatchov et de l'autre prétendant Chvabrine), la relation qui se nie entre Griniov et Pougatchov est surprenante et constitue en fait le coeur du livre : loin de sa réputation de brute sanguinaire, Pougatchov, l'insoumis, est simplement qualifié d'usurpateur par Pouchkine et fait preuve de retenue, d'attention, accorde la grâce à Griniov et lui laisse la liberté de partir alors même qu'il le constituait prisonnier. Loin d'être un chef autoritaire, il bavarde tranquillement, lors d'un conseil de guerre, avec ses soldats qui le qualifient de "camarade", et sait écouter et se faire conseiller.
L’ambiguïté de Pougatchov, un mélange d'humanité et de violence inconditionnelle, est le vrai sujet du roman et confère à l'histoire sa profondeur.
Le noble et le brigand
Critique de Montréalaise (, Inscrite le 7 août 2010, 31 ans) - 28 novembre 2012
L'histoire suit celle d'un jeune aristocrate de 17 ans, Petr Andréevitch Grinev, qui se coule une vie belle loin des soucis dans la maison familiale de ses parents sur la Volga. Mais un jour, son père, homme sévère voulant endurcir son fils, décida de l'envoyer dans l'armée : pas dans la trop facile Garde de Pétersbourg mais - oh comble! - dans le fort de Bélogorsk dans l'Oural, là où on envoie toute la racaille soldatesque! Accompagné par son fidèle et parcimonieux éducateur Savéliitch, l'immature Petr ne se doutera pas dans son chemin qu'un concours de circonstances et de hasards l'emmènera dans la plus grande aventure de sa vie dont le grand catalyseur est son amour inusité pour la fille du commandant de Bélogorsk, la jeune Maria Ivanovna. Pour les deux jeunes gens, la passion les mènera rapidement dans la tourmente lorsque Bélogorsk sera attaqué et pillé par les cosaques de Pougatchev. S'ensuivra un apprentissage initiatique du devoir et de la dure réalité, composé d'amitiés saugrenues et de trahisons inusitées. Néanmoins, l'amour parviendra à triompher sur la haine et la rancune.
Pouchkine reste égal à lui-même : sa prose est simple tout en nous décrivant avec intensité et réalisme les scènes de violence (comme l'attaque de Bélogorsk) et en nous montrant des personnages riches et colorés qui doivent souvent faire face à leurs dilemmes et contradictions intérieures. Les personnages de Petr et de Maria devront apprendre à entrer pour de bon dans le véritable monde des adultes, tout en assumant leurs responsabilités et fidélité envers l'empire russe. L'auteur nous dresse le portrait d'un Pougatchev complexe, convaincu dans sa folie, coincé dans la fatalité et capable des pires cruautés comme des plus nobles sentiments.
J'ai bien aimé le roman, quoique la fin (qui concerne Maria mais je ne vous en dirai pas plus!) m'ait semblé un peu simpliste, comme si l'auteur n'a pas voulu donner beaucoup de temps à cette jeune fille qui porte pourtant le titre de son roman.
Mais à part ça, « La Fille du Capitaine » est une oeuvre quant même bien réussie avec un scénario ingénieux digne d'un roman de Dumas.
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