Déloger l'animal de Véronique Ovaldé
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Moyenne des notes : (basée sur 12 avis)
Cote pondérée : (1 837ème position).
Visites : 6 726 (depuis Novembre 2007)
Rose, telle qu'en elle-même
J'adore absolument ces romans où l'on se fait piéger, qui se révèlent tout autre chose que ce que la 4° de couverture peut en dire, ou les premières pages laisser supposer. Donc, baissez vos défenses, oubliez ce que vous pensez savoir ou deviner, et entrez dans l'histoire de Rose.
15 ans, en paraissant 7, scolarité en institut spécialisé, une passion pour l'élevage des lapins sur le toit de son immeuble, une Maman à perruqe et un père Monsieur Loyal dans un cirque, voici Rose, telle qu'elle se raconte. Sa meilleure amie a 65 ans, et lorsque Maman disparaît, peu à peu elle fissure l'imaginaire que Rose prenait pour la réalité, qui pouvait nous décontenancer légèrement, pour tout recadrer dans le concret, quitte à écorner la poésie... Car Rose ne ment pas, elle construit à partir de ce qu'elle a entendu, supposé....
Une petite merveille où de page en page on savoure, on apprécie en se félicitant de la chance qu'on a de lire un tel roman. J'ai absolument adoré le personnage de Markus, ses reflexions, son environnement, je me suis souvent demandée comment Véronique Ovaldé pouvait exister sans que je n'en ai jamais entendu parler. Son écriture est drôle, touchante, sensible, profonde, bref, c'est LE roman de la rentrée 2005. Ruez-vous.
Extrait : p. 144
"Retournons à la caravane, dit-elle.
Il avala sa salive.
Il se dit, il faut que nous nous arrêtions en chemin, que je trouve un truc à fumer, que je puisse boire quelque chose de fort, que nous nous perdions en route, que la neige se remette à tomber, que nous soyons pris dans le blizzard, que son cinglé de frère surgisse, il faut que nous ne puissions pas atteindre la caravane, que nous fassions tous les bars du coin, qu’elle tombe, que je m’endorme brutalement sur le trajet, que je fasse un infarctus, qu’un nuage toxique s’abatte sur la ville, que se produise un grand incendie, que les Nord-Coréens attaquent, que ma mère débarque et me demande de l’aide pour sortir sa voiture des congères, il faut que je propose autre chose.
Puis Markus s’est dit, putain j’ai jamais eu aussi peur."
Les éditions
-
Déloger l'animal [Texte imprimé], roman Véronique Ovaldé
de Ovaldé, Véronique
Actes Sud / Domaine français (Arles)
ISBN : 9782742756339 ; 9,78 € ; 17/08/2005 ; 166 p. ; Broché -
Déloger l'animal [Texte imprimé], roman Véronique Ovaldé
de Ovaldé, Véronique
J'ai lu / J'ai lu
ISBN : 9782290354094 ; 3,24 € ; 16/03/2009 ; 154 p. ; Poche -
Déloger l'animal [Texte imprimé], roman Véronique Ovaldé
de Ovaldé, Véronique
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742769124 ; 6,60 € ; 01/09/2007 ; 164 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (11)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
pas tout compris...
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 4 mai 2017
Cela fait longtemps que "Ce que je sais de Vera Candida" est dans mon pense-bête. Ce livre n'étant jamais disponible dans ma bibliothèque, j'ai décidé, pour patienter, de découvrir cet auteur au travers d'un autre livre, et c'est comme ça, sans même avoir lu le 4ème de couverture ou avoir eu le choix (il n'y avait que ce livre d'elle en prêt !) que je me suis plongée dans le très étrange "Déloger l'animal".
A l'issue de cette lecture, le seul mot qui me vienne en tête est bien "étrange". Je n'ai pas compris qui est qui, quelle était la part de réalité, la part de rêve, la part de fantasme et la part de délire dans ce qui nous est narré. Rose (la narratrice, mais sa mère également) est tout en paradoxes : à 15 ans, elle en parait 7, ses réactions émotives sont puériles, mais elle manie des thématiques d'adulte...
Je n'ai pas apprécié non plus l'écriture de Véronique Olvadé dans ce livre. Je lui ai trouvé un côté forcé, artificiel, avec ses passages sans pause, sans point, sans paragraphe, avec des répétitions toutes les trois ou quatre virgules de thèmes ou de termes récurrents. L'ensemble donne un texte touffu voire étouffant. Et puis, au final, trop de questions restent sans réponse à la fin du livre.
Bref, je ne suis pas convaincue par cette lecture, à vrai dire, je n'ai pas compris grand-chose et en ai retiré encore moins, et je vais peut-être supprimer "Ce que je sais de Vera Candida" de mon pense-bête !
mignonne, allons voir si la rose…
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 13 juillet 2013
Hum, pas convaincu
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 9 juin 2010
Style littéraire original et envoûtant, mais...
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 6 septembre 2009
On finit tout de même par en faire abstraction. En effet, l’écrivain écrit admirablement bien, c’est drôle, c’est bien trouvé. De jolies métaphores originales et qui sonnent bien.
L’intrigue est bien menée. L’auteur déborde d’imagination, presque autant que son personnage principal, une jeune fille retardée mentale, à laquelle on cache la vérité, et qui du coup s’invente un monde bien à elle, aidée de sa voisine de 65 ans, sa seule amie.
Avant de lire ce bouquin, j’en ai lu quelques critiques, qui m’ont appris que la fin était surprenante. Je m’attendais donc à quelque chose d’inattendu, et ce le fut, bien que tout au long de ma lecture j’essayais de m’imaginer la fin la plus incongrue. En effet, je n’ai lu que pour la fin, car le déroulement du livre n’a rien de captivant, si ce n’est l’écriture que je qualifierais presque de parfaite à mon goût. J’étais donc agréablement ravie des dernières pages, et ce sentiment m’a donné envie de découvrir d’autres ouvrages nés de cette belle plume.
Déloger l’animal de Véronique Ovaldé : entre évasion et réalité une superbe histoire!!!
Critique de Clement chatain (Bordeaux, Inscrit le 25 juin 2008, 38 ans) - 3 juillet 2008
Poétique
Critique de Sentinelle (Bruxelles, Inscrite le 6 juillet 2007, 54 ans) - 5 février 2008
Rose s'imagine que son père n'est pas son vrai père, et se demande comment une femme aussi magnifique que sa mère ait pu engendrer une fille "comme elle".
Après une dispute de ses parents, Rose constate que sa mère attend tous les jours avec impatience le journal pour se plonger dans les petites annonces.
Rose prend peur : et si sa maman voulait quitter son père ?
Rose s'inquiète aussi de l'humeur dépressive dans laquelle s'enlise sa maman au fil des jours.
"Elle s'est éteinte. Elle n'a pas bougé depuis le matin, elle était juste assise devant le journal sans plus remuer qu'une bûche.
[…]Maman toujours restait inerte. J'ai cru qu'elle posait, je me suis dit, elle pose pour quelqu'un que je ne vois pas et qui est pourtant dans la pièce, quelqu'un qui exige d'elle la plus parfaite immobilité.
[…]Mais au bout d'une semaine, je me suis rendu compte qu'elle était en train de disparaître bel et bien en face de la télé, elle semblait déjà presque absorbée par le fauteuil chenille, je la voyais un peu moins distinctement chaque jour, ses contours devenaient flous.
Je me suis dit, il faut que je fasse quelque chose."
Et Rose va effectivement faire quelque chose pour faire réagir sa mère : elle va se jeter par la fenêtre avec sa nouvelle cape à doublure fushia satin.
"Je conçois maintenant que ma réaction n'était pas rationnelle mais je n'ai bien entendu pas analysé toutes les implications de mon geste.
J'ai accompli la chose avec une certaine désinvolture, une sorte de complaisance riante, un peu comme j'aurais pu monter dans le wagonnet de queue des montagnes russes. Trop y cogiter aurait amoindri la capacité jubilatoire de mon geste.
J'y suis allée avec panache."
A son retour de l'hôpital, la maman de Rose a disparu. Envolée, volatilisée.
Rose va trouver du réconfort auprès de sa voisine âgée de plus de 60 ans, tout en essayant de comprendre la disparition de sa mère en colmatant à l'aide de son imagination les failles laissées par les mensonges et les non-dits de ses parents.
Déloger l'animal est un récit tout en finesse et non dénué de poésie d'une jeune adolescente à l'allure de petite fille étrange et fantasque. Je ne parlerai pas de coup de foudre en ce qui me concerne mais la plume de Véronique Ovaldé ne m'a pas laissée indifférente non plus. A suivre donc.
Rose et Rose
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 25 juillet 2006
La qualité de l’écriture est remarquable. Par moment, les mots évoquent parfaitement un instant, un sentiment. Puis, ils nous entraînent dans un tourbillon confus, voulu par l’auteur. Il faut donc apprivoiser le style avant de pouvoir aller à la recherche d’indices dans les divagations de Rose.
L’originalité est au rendez-vous, mais j’ai tendance à préférer les récits plus conventionnels. Le cadre fantaisiste est déroutant, le fond du récit est plutôt plat.
Rapidement, je me suis demandé où on voulait m’emmener et si cela en valait la peine. Finalement, non. Les lecteurs audacieux toutefois, y trouveront surement leur compte.
Merveilleuse Véronique Ovaldé
Critique de Plume salée (, Inscrite le 23 mars 2006, 61 ans) - 23 mars 2006
A lire de toute urgence !
partagé
Critique de Astrologue (, Inscrit le 31 août 2005, 53 ans) - 31 août 2005
Que dire?
Il est très bon... mais.
Trop littéraire, trop détaillé, l'histoire est lourde.
Mais bon, je ne regrette pas ma lecture.
La sensibilité est là qui palpite.
très bien écrit, mais
Critique de Emulsion (, Inscrite le 31 août 2005, 47 ans) - 31 août 2005
L'histoire est moyenne.
Je suis un peu déçue.
sensible et velouté
Critique de Longitude (, Inscrite le 30 août 2005, 54 ans) - 30 août 2005
C'est la couverture qui m'a interpellée, puis la lecture de passages.
Le style est élégant, fluide, une douceur que cette histoire, cela m'a donné envie d'en savoir plus sur l'auteure et ses précédentes productions!
Forums: Déloger l'animal
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Déloger l'animal".