Le vrai est au coffre de Denis Lachaud

Le vrai est au coffre de Denis Lachaud

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Clarabel, le 21 août 2005 (Inscrite le 25 février 2004, 48 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 020ème position).
Visites : 3 478  (depuis Novembre 2007)

L'enfance est un gouffre

Thomas Fabre emménage dans une cité proche de Paris, dans un logement attribué aux employés des chemins de fer. Il a cinq ans et vit auprès de ses parents et sa soeur Hélène. Très vite, une nouvelle famille arrive dans cette cité et Tom fait la rencontre de Véronique. Avec elle, une amitié fusionnelle va aussitôt se créer. Tom et Véronique sont inséparables et tout deux jouent au papa et à la maman avec les nombreuses poupées de la fillette. Avec le temps, Tom et Véronique sont toujours collés l'un à l'autre et cela semble agacer certains garçons de cette cité qui insulte Tom de "tapette". Malgré le temps qui passe, cette étiquette poursuit Thomas. Il a huit ans, part en classe de neige mais les choses se passent mal.

Je laisse la surprise au lecteur quant à la tournure des événements survenant vers la page 100. Pour ma part, j'ai eu du mal à déceler le fantasme du réel. Alors que le texte était épuré, simple et presque effacé, l'histoire passe ensuite un autre cap, plus déroûtant et perplexe. On aime ou pas, parfois j'oscillais. Denis Lachaud travaille sur le même thème du choix identitaire au fil de ses romans. Depuis "J'apprends l'allemand", j'ai du mal à retrouver ce qui m'avait plu chez cet auteur. Tom dans "Le vrai est au coffre" est encore un enfant qu'on pense efféminé parce qu'il ne joue pas au football, c'est un gamin solitaire et qui traîne avec une fille. A un moment, Véronique s'exclame en colère contre ces prototypes de mâles sûrs de leurs décisions, de leurs destinées et qui veulent l'imposer à l'assemblée. Le droit à la différence, c'est un peu le message de ce roman. Mais j'ai trouvé que Denis Lachaud était trop ambigu dans sa narration, surtout vers la fin. Le mélange des genres est si confondant que l'impression générale s'en ressent. En bref, je suis mitigée, mais pas négative.

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Les éditions

  • Le vrai est au coffre [Texte imprimé], roman Denis Lachaud
    de Lachaud, Denis
    Actes Sud / Domaine français (Arles)
    ISBN : 9782742756452 ; 10,47 € ; 17/08/2005 ; 156 p. ; Broché
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Un récit d'enfance sur le thème de la différence

9 étoiles

Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 49 ans) - 5 février 2008

Ce livre nous raconte l'enfance de Thomas, petit garçon qui aime jouer à la poupée avec son amie Véronique, dans la banlieu de Paris, au lieu de jouer au foot comme les autres. Il nous fait découvrir son monde merveilleux basé sur l'imaginaire de cet enfant. Jusqu'au jour où Thomas va à la grande école, les brimades et les préjugées de ses camarades se font plus violents à son égard, bien sûr il s'habitue à la peur au ventre et aux regards des autres et pour passer au dessus de tout ça il pense à son amie. Puis vient la classe de neige et l'accident, à partir de là le récit est plus confu, on ne sait plus qui nous parle Thomas ou Véronique, je pense que ces deux personnages étaient si proche l'un de l'autre que l'auteur entretien le doute pour semer la confusion. On notera la volonté farouche de vengeance de Véronique, le défoulement de sa haine qu'elle canalisera dans la natation, puis l'amour qu'elle reportera sur Miguel, le grutier, personnage fétiche de Thomas.
Bref ce livre est bon, il retrace des parcours d'enfants qui sont différent, qui essuient les brimades des leurs camarades, qui vivent pleinement leurs vies malgré tout. Un seul bémol est pour cette fin qui est un peu trop confuse et qui gache un peu le plaisir qu'on éprouvait à lire ce récit jusque là. Mais ce roman reste tout de même à découvrir...

Double Je !

10 étoiles

Critique de Channe01 (, Inscrite le 21 juin 2005, 70 ans) - 30 janvier 2006

Il a 5 ans et plein de solitude au-dedans et au dehors de lui. 5 ans et la perception de la différence. Comme les autres, il ne peut pas être. Il ne peut paraître. Alors, il se cache dans les cages d’escaliers. Il s’invente une amie rêvée. Il l’existe. Tant et si bien qu’on doute.
Comme lui, doute de son identité….
Les autres, les garçons de l’école, l’ont tout de suite repéré, identifié comme un autre. Et les autres, on en a peur, on leur fait peur, on les met à part.
Tom n’a que son amie pour se raccrocher au fil de la vie. Déjà à 5 ans, l’envie de rester sur les rails du train. L’envie d’être fauché avant que d’éclore à une identité qui pourtant s’affirme de jour en jour comme n’étant pas celle de l’état civil.
Un jour, la vie de Tom bascule, est bousculée, jetée hors des rails… Tom doit se reconstruire. Percevoir à nouveau les limites de son corps. De son cœur aussi. Et dans ce cœur à corps, heureusement qu’il parvient à fuir la réalité, à s’en accommoder…
Lisez donc le chemin de Tom vers sa naissance… La vraie, celle qui renaît après le néant du mot « tapette »…
Un livre qui se lit le cœur battant à 100 à l’heure, et qu’on finit à bout de souffle avec des larmes au coin des yeux.





Sur ma faim

5 étoiles

Critique de Voni (Moselle, Inscrite le 1 septembre 2005, 64 ans) - 30 novembre 2005

Si je n’avais pas lu les critiques de ce livre sur CL je l’aurais très probablement rendu bien avant la “fameuse” centième page. J’ai pourtant poursuivi la lecture me languissant dans l’attente de ces révélations annoncées. Je reconnais alors qu'à ce moment la narration bascule dans une complexité fort déroutante et je n’ai pas trop regretté d’avoir persévéré.
Cette alternance des pronoms “il”, “elle” ainsi que ces accords tantôt masculins tantôt féminins ne déstabilisent pourtant pas outre mesure le lecteur qui perçoit bien la dualité identitaire du personnage principal. Solitaire, rejeté par le monde qui l’entoure et n’y trouvant guère de place il se réfugie dans l’imaginaire.
Même si l’histoire et surtout la construction du récit sont finement conçues, l’ensemble me laisse malgré tout un vif sentiment de confusion et d’inabouti. Et devoir attendre 100 pages (sur 156) me paraît tout de même excessif. Les pistes ont été délibérément brouillées, les esprits aussi.
J’ai pour ma part aussi bien des difficultés à retrouver cette écriture de Denis Lachaud qui m’avait tant plu dans ses tout premiers romans.
Abordant ce même thème de quête identitaire masculin/féminin, j’avais davantage apprécié “la tête en bas” de Noëlle Châtelet.

Ambigu

9 étoiles

Critique de Bbcoincoin (, Inscrit le 28 août 2005, 74 ans) - 28 août 2005

Oui ce roman est dérangeant, oui il nous questionne sur nos ambiguïtés, sur le formatage fille/garçon.
Pouvons nous vivre notre vie si elle n' est pas conforme à la norme ou devons nous la rêver .
Tout commence par la douceur et l' insousciance de l' enfance pour évoluer vers la violence de l' adolescence et le repliement sur soi.
Qui suis je? Tom ? Véronique? les 2.
L' acceptez vous?
Quelle maestria dans l' écriture et oui Clarabel quel changement de rythme et de ton dans l' écriture après l' incident du télésiége.

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