La théorie des nuages de Stéphane Audeguy
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Dans les nuages
On n’est plus habitués à lire des premiers romans aussi réussis. Aussi soignés, aussi documentés, aussi intelligents, aussi riches. Aussi travaillés, aussi authentiquement modernes. Aussi loin de l’esbroufe du brouet qu’on nous sert habituellement et que la critique officielle nous présente souvent (comme d’autres des vessies pour des lanternes) comme des chefs-d’oeuvre (d’où le bien fondé de ce site possiblement dissident).
Une telle réussite peut laisser un peu sonné en fin de lecture de la « Théorie des nuages ». D’une écriture sobre, elle s’impose à la conscience du lecteur, l’en imprègne jusqu’à l’ivresse, l’embarque dans son système narratif très efficace avec son présent d’une belle épaisseur trans-temporelle. Et si ces vies, vécues dans des contextes historiques si distants, se côtoient, c’est par ce temps-ci, le présent, chaque personnage pris dans un ici et maintenant non pas isolé des autres, mais, justement, fusionnant dans le présent. Car, associée au temps des nuages, au temps météorologique, c’est aussi une réflexion sur le temps tout court qui court tout au long du livre.
Et, bien sûr, on dira la haute tenue de l’imagination de Stéphane Audeguy, le pittoresque de ses personnages mêlés au poignant des évocations historiques (celle d’Hiroshima, le 6 août 1945, notamment), etc… Mais ça, ça a déjà été dit ailleurs.
Les éditions
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La théorie des nuages [Texte imprimé], roman Stéphane Audeguy
de Audeguy, Stéphane
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070772506 ; 22,30 € ; 27/01/2005 ; 289 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (7)
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Dommage!
Critique de Donatien (vilvorde, Inscrit le 14 août 2004, 81 ans) - 30 août 2010
Le second sujet, soit l'isomorphie ou l'analogie qui a toujours interpellé les poètes et récemment les surréalistes aurait pu être plus développées. Mais d'autres auteurs, comme Suzanne Lilar, ont magnifiquement traité ce sujet.
Ce qui m'a navré, c'est la crudité de certaines réflexions sur la sexualité des personnages. Elles me semblent incongrues et ne rien ajouter à la richesse du texte.
Je ne pense pas être bégueule mais je n'ai pas compris la nécessité de ces quelques contrastes voulus par l'auteur.
Mais cet auteur reste à suivre, car pour un premier roman,c'est remarquable!
A+
Conclusion : les nuages ne se théorisent pas.
Critique de Magdalili (Bordeaux, Inscrite le 24 décembre 2005, 40 ans) - 21 octobre 2009
Nuages et anatomie
Critique de Marla (, Inscrite le 30 septembre 2008, 47 ans) - 27 octobre 2008
La très belle couverture du livre de poche (photo de nuages) et la lecture de la quatrième de couverture peuvent faire croire qu'il s'agit d'un livre poétique, de l'histoire de la passion de quelques uns pour les ciels nuageux. Le premier chapitre permet de recadrer rapidement le sujet (de l'éjaculation féminine et du sentiment de culpabilité de la femme intellectuelle face à la masturbation). La suite est assez longue mais cependant pas déplaisante, j'en étais venue à trouver dommage le premier chapitre, qui dénaturait un peu la suite. Malgré les longueurs, j'ai continué pour comprendre le sens de ce roman. La fin ne m'a pas déçue!!! Il ne s'agit pas de nuages, non, mais de sexes féminins (au sens organes génitaux)! Le gentil doux dingue des nuages était puceau, et sa rencontre avec le sexe et ses plaisirs (bien malgré lui) le détourne de sa mission scientifique pour créer un album photo très intime.
Bref, l'exploit de ce livre est de retenir votre attention jusqu'à la dernière page.
les merveilleux nuages !
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 19 février 2008
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
- Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère .
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusque là inconnu .
- Ta patrie ?
- J’ignore sous quelle latitude elle est située .
- La beauté ?
- Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle .
- L’or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu .
- Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J’aime les nuages….les nuages qui passent….là-bas….là-bas….les merveilleux nuages !
Ce court poème en prose de Baudelaire écrit dans les années 1860 me paraît fait pour présenter ce roman qui m’a littéralement captivée, emmenée sous d’autres cieux, vers des domaines scientifiques auxquels pourtant d’habitude je ne m’interesse guère ….
Magie de l’écriture !
Les nuages de l'oubli
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 21 novembre 2007
C'est ce qui caractérise Akira Kumo, japonais épris des nuages et de tout ce qui les concerne, notamment raconter des histoires sur ceux qui ont voulu les cataloguer.
Est-ce que le fait d'être né à Hiroshima peut jouer dans cette obsession des nuages? On dirait bien que oui, c'est à parcourir au fil des pages, ça explique bien des choses.
Stéphane Audeguy propose ici une belle exploration du poids du souvenir, du comment survivre au pire. En oubliant, tout simplement. En tentant de le faire en tout cas, mais cela ne fait qu'augmenter le danger que représente la mémoire le jour où elle se réveille. Audeguy traduit bien cet état d'esprit, cette pression permanente et cette terreur de voir le passé soigneusement enfoui jaillir comme un diable de sa boîte, prêt à tout pulvériser sur son passage. A travers de très beaux passages et des lignes poétiques, Stéphane Audeguy explore l'insondable et les méandres de l'esprit. J'ai trouvé qu'il effectuait cette démarche de manière intelligente et subtile, en accordant la juste place au poids de l'Histoire et aux erreurs irréversibles du passé.
C'est un roman agréable, passionné et doté de cette langueur que j'apprécie, car elle raconte les êtres et les éléments avec beaucoup de sensibilité. Et puis il y a toute cette érudtion sur les nuages et ça, j'apprécie!
Ou l’inconsistance mise en pratique
Critique de Reginalda (lyon, Inscrite le 6 juin 2006, 57 ans) - 27 mai 2007
Par volonté, sans doute, de coller à la matière évanescente et inconsistante des nuages, Stéphane Audeguy a intégralement écrit son texte dans un présent très irritant, qui a pour effet de priver le narré de la moindre épaisseur. Et ce ne sont pas les sentences pédantes et vides de sens qui y pullulent – du genre : « La bataille du Pacifique est l’une de ces batailles terribles qui finiront toujours trop tard, même pour les vainqueurs » ou encore : « Ce sont des notes entièrement rédigées, écrites sans une seule rature, d’une écriture presque apaisée, avec cette tranquillité qu’ont les saints, et qu’ils partagent avec les fous » –qui empêcheront la machine narrative de mouliner dans le vide.
D’ailleurs, en une cohérence parfaite du fond et de la forme, les personnages s’avèrent eux aussi d’une platitude stupéfiante : dépourvus de physique, d’affects, de sentiments ou même de pensées, ils ont des faits et gestes qui ne renvoient à aucune intériorité propre. On croit entendre l’auteur : c’est moi qui les ai créés, qu’ils fassent ce que je veux. Et donc principalement forniquent et/ou se livrent à des pratiques sexuelles présentant un zest de bizarrerie.
Ah, le sexe ! À la bourse des figures imposées du parfait petit littérateur, il est toujours aussi bien coté. Passe encore quand, dans un but commercial, on cherche tout bêtement à titiller le lecteur. C’est un moyen comme un autre après tout. Mais c’est franchement agaçant quand le sexe n’est là que pour montrer que l’auteur du livre n’a pas froid aux yeux : notre auteur n’est pas un de ces écrivaillons racornis ignorant tout de la chair et de ses abîmes, semblent nous dire toutes ces créatures qui se tripatouillent sans conviction… Allez, je vous dévoile un secret qui, par sa prévisibilité, ne mérite de toute façon pas d’être gardé : que contient le fameux protocole Abercrombie, l’Œuvre ultime d’un génie ? Je vous le donne en mille : des photos de sexes féminins !! Cela valait le coup de le quêter, ce Graal sulfureux ! Et pour nous récompenser d’avoir tenu jusqu’au bout, Stéphane Audeguy nous offre en prime une théorie fumeuse de l’« isomorphie » : nuage = coquillage = sexe féminin = infini. Autrement dit : les nuages ne sont effectivement rien d’autre qu’un écran de fumée servant à masquer le vide des propos ici tenus.
Le sexe des nuages
Critique de Chveys (Bruxelles, Inscrit le 31 août 2005, 51 ans) - 10 septembre 2005
Les destins croisés des personnages nous emportent aux quatre coins du monde sur le dos des nuages.
La magie se dessine de page en page.
Unique solution pour le plus jamais regarder le ciel comme hier courir chez votre libraire.
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