Patricia Wentworth a fait très fort dans ce livre! Le roman dont on connait la solution dès le départ! On se dit que cela ne va pas être possible, qu'il va y avoir un rebondissement extraordinaire et que l'auteur va bien nous beurrer les lunettes, comme Agatha Christie.... ben non pas du tout, aucune surprise, c'est l'encéphalogramme plat, ce que vous pensiez page 3 c'est ce qui va se passer page 250, donc épargnez vous 250 pages de faux suspense et lisez un vrai roman policier!

S'y ajoutent une enquêtrice, comparée à miss marple (quelle blague!) dont on se demande ce qu'elle fiche là tellement elle ne sert à rien et une "héroïne" qui a gagné haut la main le prix de la cruche de l'année...

bref que du (très) mauvais!
allez ne soyons pas trop sévère, le style est agréable et la traduction de qualité, mais quand même à fuir, sauf si vous voulez faire une thèse sur les navets de roman policier

A partir de 1928, la romancière Patricia Wentworth, de son véritable nom Dora Amy Elles, a écrit un peu plus d’une trentaine de romans mettant en scène une tricoteuse hors normes, ancienne institutrice de qualité, enquêtrice remarquable qui sait trouver et démasquer les coupables en perturbant, aussi, le travail des policiers dont certains sont ses amis ou ses anciens élèves… « Le rocher de la Tête-Noire » est l’un de ses très bons romans et a été écrit au début de la seconde guerre mondiale même si l’intrigue, elle, se déroule juste avant, à proximité de Ledlington, au bord de la mer, dans une propriété vieillissante, Tanfield.

Dans cette propriété, c’est une sorte de huis-clos qui va se dérouler sous nos yeux. Je dis bien huis-clos, même si les contacts avec l’extérieur existent car les personnages clefs sont ceux qui y vivent et on le comprend dès le départ… Nous aurons la famille de la propriété avec trois cousins, Dale, Rafe et Alicia. Une pièce rapportée, la frêle mais fortunée Lisle. Un certain nombre de personnes au service de ce beau monde, avec en particulier un chauffeur et un chauffeur-mécanicien…

L’enjeu est simple, comme souvent dans un roman policier. Il y a ceux qui aiment, ceux qui haïssent, ceux qui ont besoin d’argent, ceux qui n’en ont pas, ceux qui règnent et ceux qui en rêvent… Est-ce que cela suffit à faire survenir le crime ? Dans la vie quotidienne, pas toujours, mais dans un roman, très souvent car le romancier y veille…

Comment Maud Silver en vient-t-elle à passer par cette propriété, à se mêler de cette histoire, voir à tout deviner avant tout le monde ? Par hasard ? En venant passer ses vacances au bord de la mer ? En répondant à l’appel d’un des personnages ? En voulant apporter une aide amicale à l’inspecteur March ? Vous le découvrirez bien assez vite, mais les habitués des romans de Patricia Wentworth savent déjà qu’il risque d’y avoir un peu de tout cela…

Nous sommes là en présence d’un bon roman, pas le meilleur de la romancière, mais qui fait passer un excellent moment. L’intrigue est assez classique et banale, mais l’exécution est pleine d’humanisme, de psychologie, d’ambiance… tandis que la chute est surprenante et devrait en laisser quelques-uns assis sur un rocher, les pieds dans l’eau…

Patricia Wentworth démontre une fois encore qu’elle excelle dans ces romans basés sur l’ambiance plus que sur l’action et c’est bien pour cela que nous sommes certains à la préférer à des auteurs d’outre-atlantique qui jouent uniquement sur l’action, la sur-action même ! A chacun ses goûts et bonne lecture à tous ceux qui partagent avec moi cette vision des romans policiers « victoriens »…

Je tiens quand même à rassurer certains lecteurs, il y a des accidents de voiture et d’avion, ce qui montre bien que l’on peut glisser un peu d’action et de mouvement dans les enquêtes de Maud Silver…