La pluie ne change rien au désir de Véronique Olmi
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Moyenne des notes : (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : (24 411ème position).
Visites : 5 097 (depuis Novembre 2007)
La pluie ne change rien au désir
Un 18 août, à Paris, vide et abandonné, près à succomber à un orage, un homme et une femme se rencontrent, se retrouvent, se sont donnés rendez-vous. Cette femme est très pâle, trop maigre, "elle était lisse et fine comme une esquisse, une femme pas assez dessinée la chair pas assez pleine", et lui a les yeux bleus, la mèche de cheveux qui lui barre le front, il la suit dans le Luxembourg puis à son invite à l'hôtel. Très vite entre eux deux le langage des corps va s'ouvrir, plus loin que tous les mots pour expliquer le silence, la souffrance et l'attente. Le corps devance le désir, l'un et l'autre se donnent, c'est un libre échange, ils ne sont pas deux, ils sont ensemble. L'homme doit apprendre la douceur et la brusquerie, la femme s'offre et se donne sans compter, mais reçoit autant de plaisir que de douleur. C'est très limite cette frontière entre le plaisir et la souffrance ! Car chez cette femme il y a une plaie encore trop ouverte, pourra-t-elle s'en confier à lui ? Elle paraît lui accorder sa confiance, en lui offrant son corps. De quoi donc a-t-elle été flouée, au même titre que ses rondeurs féminines ? Cette femme est brisée et l'homme doit toujours se méfier, freiner pour respecter "cette effroyable limite entre le don et la méfiance, entre la licence et la précaution".
Débarquée de chez Actes Sud, Véronique Olmi publie chez Grasset un nouveau roman proche de l'érotisme. "La pluie ne change rien au désir" est très charnel et sensuel. Chez le lecteur habituel, la même espérance n'est plus. L'auteur bouleversant de "Bord de mer" s'aventure vers un territoire différent, mais également proche d'elle. Dans ce nouveau roman, il y a la figure de l'héroïne fragilisée et cassée, un passé obsédant et secret, et surtout une suavité dans les rapport homme-femme très, très licencieux ! Véronique Olmi ne s'attache à rien, finalement. Elle raconte son histoire, prenez une femme qui n'a rien d'une femme, sinon une attente de sexe très forte et encore présente, une aspiration au plaisir et au désir incomparable. Donc cette femme vit encore sous les coups de cet homme, elle vit aussi en lui donnant tout autant qu'elle reçoit ! C'est très honnêtement parfois gênant, dérangeant, c'est un nouveau roman différent des autres, donc cela explique un peu la délicatesse de s'y adapter à nouveau, de s'y habituer un tantinet. Parfois j'ai aimé, parfois moins. J'apprécie la dramaturge, je n'idolâtre pas l'apprentie romancière érotique. C'est confus, le style est haché et pêle-mêle, c'est encombrant, mais langoureux et sensible, bref c'est confondant. J'hésite ...
Les éditions
-
La pluie ne change rien au désir [Texte imprimé], roman Véronique Olmi
de Olmi, Véronique
B. Grasset
ISBN : 9782246668619 ; 14,70 € ; 01/09/2005 ; 156 p. ; Reliure inconnue
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (3)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Joliment érotique
Critique de Aria (Paris, Inscrite le 20 juin 2005, - ans) - 3 août 2008
Véronique Olmi se joue de la ponctuation, met des points et des virgules ou, pour changer le rythme, supprime une partie de la ponctuation. Cela donne un texte que l’on peut lire tout haut avec plaisir. Un livre à la fois lourd et léger. J’ai vraiment aimé le style de cet auteur, qui a écrit beaucoup pour le théâtre. Je la relirai avec plaisir.
«Planté dans le bleu de ses yeux, juste au-dessus de l’iris noir, il y avait un éclat jaune comme une pépite d’or…Cet éclat venait-il de la lumière du ciel ou de sa vérité à lui, ce fragment de soleil dans le bleu ancien de ses yeux, cet ailleurs offert, ce petit grain de jaune dans les siècles des siècles, une surprise une folie ces deux copeaux de lumière, l’inattendu dans son regard.»
«…la vie ne les attendait pas, c’était à eux de lui courir après, sans jamais regarder en arrière, courir, lutter contre le vent contre la pluie, courir, sur les pierres la folie et la haine courir, et arriver à cela, capter, cinquante ans après, un peu d’enfance dans le corps d’un inconnu.»
la renaissance par le désir
Critique de Babsid (La Varenne St Hilaire, Inscrite le 8 mai 2006, 37 ans) - 25 janvier 2008
Nous allons voir comment ils vont passer de l'indifférence, à la séduction, à l'animalité pour enfin renaître. Réussir à peut-être passé à autre chose.
Ce n'est pas un livre inoubliable mais il est agréable à lire.
l'étincelle du désir, la beauté de l'écriture
Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 16 octobre 2005
Forums: La pluie ne change rien au désir
Il n'y a pas encore de discussion autour de "La pluie ne change rien au désir".