Les kangourous de Dominique Barbéris

Les kangourous de Dominique Barbéris

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Clarabel, le 27 juillet 2005 (Inscrite le 25 février 2004, 48 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 668ème position).
Visites : 3 773  (depuis Novembre 2007)

Banal mais accrocheur !

L'histoire de la narratrice est banale et vide de signification. Elle est installée à Paris, après avoir quitté la région de Nantes. Elle travaille dans les assurances, au service des contentieux. Elle est seule, elle traîne derrière elle une relation avec un homme prénommé Philippe. Autour d'une tasse de thé, elle écoute distraitement les fantasmes sentimentaux de sa collègue Maryse. Seules sa mère et sa tante Louise semblent être ses pôles d'amarrage dans cette existence terne et creuse.

Pourtant cette femme a peur et tremble comme une feuille, car dans son immeuble, puis son quartier, ont été retrouvés des corps de femmes sauvagement meurtris. Elle a peur aussi de la perte : sa propre vie, son corps, mais aussi perdre sa mère, atteinte d'une grave maladie. Très fragile donc, cette femme est aussi vivante qu'une plante verte ! Un midi, à la cafétaria, elle rencontre un homme aux cheveux blonds et aux yeux clairs. Il lui propose de se revoir, elle accepte.

Dominique Barbéris est un vrai prodige dans ce roman ! Elle parvient à créer une réelle tension à partir de rien ou pas grand-chose. Le lecteur est accroché à son histoire, à cette femme dont la vie n'est nullement passionnante. Il y a dans le Jardin des Plantes des kangourous qui ne bougent jamais et regardent les promeneurs du coin de l'oeil. Ce sont des créatures amorphes, un peu comme les personnages du roman. Pourtant, ils en savent plus long qu'on ne leur prête car ils ont été témoins d'un meurtre commis dans les environs. Mais bon... "Ils n'avaient aucun espoir d'être jamais libérés, de revoir leur pays. Leur vie s'arrêtait là. Et nous étions comme eux, j'en étais sûre. Nous non plus nous n'avions aucun espoir d'être un jour libérés de l'angoisse, du temps, du souvenir". Ce roman est un miracle d'une tension psychologique qui s'entortille dans la banalité, chez une femme ordinaire. Et ça marche ! C'est honnêtement excitant et captivant, jamais lassant. A conseiller, vivement !

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8 étoiles

Critique de Arifromdublin (Paris, Inscrite le 11 décembre 2004, 40 ans) - 2 octobre 2005

J’en suis venue à ce libre tout simplement parce que Madame Barbéris était ma prof de grammaire en licence. Les subordonnées dans la poésie de Hugo. Le libre si gros, paraissait trop lourd pour une femme si fluette et légère ! Perchée sur ses talons, nous retenions notre souffle de peur qu’elle ne tombe de ses échasses fébriles.
Mais là n’est pas le sujet. Les kangourous est un livre captivant. Madame Barbéris a le goût des détails. Elle est de celles qui aiment passer au peigne fin l’homme assis en face d’elle dans le métro, celui au parapluie noir et à la chemise bleue.
Ayant déjà été confrontée à ses talents d’écriture, j’ai eu quelques réticences face à ce roman. Comment concilier la magie des détails et une véritable histoire, qui plus est une intrigue policière !
Mais le tout est mené avec brio. La jolie mélodie de la femme légère nous envahi. Les mots forment une petite chanson, agréable, et qu’on ne veut lâcher sous aucun prétexte. C’est non seulement l’intrigue, qui nous captive et nous laisse en haleine, mais aussi (et c’est là que réside son talent) dans sa façon anodine de revenir à sa passion, la description détaillée. La tante Louise est plus vraie que nature. Présentée uniquement par ses proverbes et autres bons propos, elle fait son entrée, comme pour prouver qu’elle n’était pas une invention de l’écrivain !

J’en arrivais même à la fin, à me demander si ma prof ne menait pas une double vie, travaillait pas aussi au service contentieux d’une assurance...

A lire d’urgence, chef d’œuvre en vue !

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