Moby Dick de Herman Melville
( Moby Dick)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 15 avis)
Cote pondérée : (826ème position).
Visites : 14 411 (depuis Novembre 2007)
Un livre maintes fois évoqué, mais trop peu lu
J'ai été surpris : aucune critique sur cette oeuvre on ne peut plus classique. Je m'y attelle donc pour pallier cette lacune.
Tout le monde a entendu parler de Moby Dick, la baleine blanche, impitoyablement chassée par le capitaine Achab dont la jambe fut un jour fauchée par le fourbe cétacé.
Ce roman est en fait multiple : récit d'aventures, quête initiatique, plongée dans la folie humaine, encyclopédie du cétacé et de son mode de vie, manuel de survie en haute mer et j'en passe.
D'aucuns pourront critiquer le rythme, parfois très lent et engoncé dans de longues descriptions détaillées. J'ai moi même parfois peiné dans des descriptions parfois inutiles. Cela dit, un roman contant un voyage en mer de près de trois ans ne peut être rédigé sur un rythme rapide.
Vous apprécierez la diversité et la profondeur des personnages, lesquels sont loins d'être des tueurs sanguinaires.
Vous apprécierez l'immensité de l'océan qui s'étend un fil de ce long roman.
En bref, un ouvrage indispensable, et une monumentale porte d'entrée pour la découverte de la littérature américaine.
Les éditions
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Moby Dick [Texte imprimé] Herman Melville préf. de Jean Giono trad. de Lucien Jacques, Joan Smith et Jean Giono
de Melville, Herman Giono, Jean (Traducteur) Jacques, Lucien (Traducteur) Smith, Joan (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070400669 ; 10,30 € ; 03/05/1996 ; 741 p. ; Poche -
Moby Dick [Texte imprimé] Melville traduction par Henriette Guex-Rolle introduction et chronologie par Jeanne-Marie Santraud bibliographie mise à jour en 2012 par Lionel Menasché
de Melville, Herman Santraud, Jeanne-Marie (Editeur scientifique) Menasché, Lionel (Editeur scientifique) Guex-Rolle, Henriette (Traducteur)
Flammarion / G.F.
ISBN : 9782081275300 ; 7,90 € ; 09/04/2012 ; 597 p. ; Poche -
Moby Dick [Texte imprimé], roman Herman Melville texte français et postface par Armel Guerne
de Melville, Herman Guerne, Armel (Traducteur)
Phébus / Libretto (Paris. 1998)
ISBN : 9782752905864 ; 15,70 € ; 21/03/2011 ; 943 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (14)
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Monumental
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 17 août 2016
Il faut dire que le roman n’est pas d’un abord facile, entre une introduction un peu philosophique et un certain nombre de passages décrivant longuement la classification et moeurs des baleines ou bien les techniques de chasse et l’organisation du navire, avec un vocabulaire abscons pour qui n’a jamais étudié la marine à voile.
Une fois lancé, le lecteur peut aborder le livre à plusieurs niveaux (d’où la nécessité de le lire plusieurs fois) :
- épique avec cette poursuite folle de la baleine blanche par un Achab assoiffé de vengeance entrainant avec lui un équipage subjugué : les moments d’attente alternent avec les combats à l’arme blanche contre les géants des mers avant l’affrontement final.
- moral avec la réflexion philosophique et religieuse sur le Mal et la volonté de puissance (l’expression n’avait pas encore été inventée !) où Melville multiplie les symboles et les références bibliques (maîtrisés par son lectorat protestant qui se nourrissait de la Bible mais beaucoup moins accessibles au lecteur moderne) ;
- documentaire sur les pratiques et méthodes de chasse à la baleine, ainsi que son économie.
Le tout est servi par une langue riche, pleine de verve, de force et de poésie, pour planter aussi bien les décors que camper les personnages tous hauts en couleur et quasi-improbables.
Obsessionnel
Critique de Edgar Labelette (, Inscrit le 30 juillet 2009, 43 ans) - 29 avril 2016
La taille du bouquin et ses longueurs font partie du voyage. La structure est parfaite. Les personnages et les ambiances sont tout simplement terribles. Il est clair qu'il faut s'immerger complétement dans le récit pour qu'il vous touche. Certains passages sont pour moi de véritables perles ... Merci Monsieur Melville.
Une des ces perle pour terminer ...
"Tout le monde doute et beaucoup nient. Mais, en contrepartie du doute et de la négation, il y a l’intuition. On peut douter de toutes les choses terrestres et avoir des intuitions de certaines choses célestes. La combinaison des deux ne fait ni un croyant ni un sceptique, mais un homme qui regarde, les deux d’un œil égal."
C'est donc cela...
Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 28 ans) - 2 août 2014
Je suis fier de poser quelques mots dithyrambiques sur cette œuvre.
Quand un livre fait environ 700 pages, on le définit comme un "pavé". Voyez-vous, quand on vous lance un pavé, vous vous le prenez en pleine figure. Mais ce pavé-ci, vous en traversez la matière enrichissante.
Déjà, il est utile de préciser que c'est une grande leçon d'écriture pour tous. J'ai du mal à croire qu'un tel degré de justesse des expressions et des mots soit possible à atteindre. Je salue platement l'admirable style de Melville qui m'était alors, jusqu'à ce jour, inconnu.
L'histoire est effroyablement passionnante, mêlant à la fois aventure et cétologie. La cétologie est d'ailleurs parfaitement abordée. On ressent bien l'amour que l'auteur porte aux diverses baleines qu'il dépeint. Il y a à la fois une approche scientifique de l'espèce, historique, mystique et même artistique. Pouvait-on faire mieux ? Quant à l'aventure elle-même, le narrateur sait nous faire vibrer. Et puis seulement la mer et la chasse... N'est-ce pas l'image de l'aventure à son état brut ?
Que dire de plus ? Je suis subjugué, voire submergé. J'ai juste un petit conseil à donner pour ceux qui ont trouvé ce livre un peu trop long. Pendant votre lecture, cornez les pages où vous lisez des passages mémorables. C'est ce que j'ai fait. Comme ça je pourrai relire d'une traite seulement les chapitres contenant des temps forts, ce qui promet d'être une vraie relecture coup de poing !
C'est donc cela, une quintessence !
Dissertation
Critique de Critiqueslibres.com@maggic.org (, Inscrit le 2 avril 2013, 49 ans) - 2 avril 2013
Délice quasi perpétuel.
Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 4 février 2012
La folie en mer est un thème que l'on retrouve tout au long du récit, à travers l'obsession d'Achab donc, mais aussi par le biais du dédoublement de personnalité (ou plutôt perte de la personnalité) de Pip', le jeune africain marqué par sa lâcheté. A vrai dire même les personnages les plus sains d'esprit a priori n'échappent pas à de drôles de manifestation de la folie ; ainsi Queequeg et son cercueil, Stubb et Sarbuck qui parlent d'eux à la troisième personne...
Pendant ce temps Herman Melville déroule sans son récit et il faut avouer que l'on y retrouve une bonne dose d'épique lors des séquences de chasse à bord des baleinières, de poésie lors des digressions sur la Mer et ses voluptés ou ses troubles, d'introspection et de religion, de symbolisme lors des passages relatant les pensées des personnages ; un délice perpétuel pour le lecteur, certes pas toujours évident à comprendre, certains passages étant relativement abstraits (notamment les pensées d'Achab).
L'auteur a par contre cru bon d'entrecouper la narration du voyage avec des précisions sur l'anatomie des baleines, les équipements des bateaux ou encore avec des rappels historiques pas forcément nécessaires. Si cela ravit notre soif de culture et ne s'avère pas inutile pour nous plonger un peu plus dans le monde de la chasse à la baleine, cette profusion de détails nuit aussi quelque peu au rythme du récit notamment au milieu de celui-ci. Le début de l’histoire profite heureusement des traits d'humour encadrant la rencontre entre Ismaël et Queequeg et de l'aura de mystère entourant Achab tandis que la fin se révèle merveilleuse d'intensité dramatique... et au milieu on regrette les sautes de rythme !
Mais cela n'enlève pas la force du propos, la puissance qui se dégage des descriptions, cette façon qu'a Melville de nous entraîner dans cette aventure. En effaçant progressivement le narrateur (Ismaël), en nous plaçant petit à petit dans la peau du vieux capitaine, l'auteur réussit un bouleversant retournement de situation. Achab connaît une triste fin, il périt en capitaine ayant vu son vaisseau près de sombrer, et n'étant pas à bord... l'échec de la chasse devenant humiliation.
On referme le livre, baigné d'une douce tristesse, se remémorant les moments merveilleux que l'on a passé à bord du Péquod, les rencontres avec le Bouton de Rose, avec la Rachel, les tentatives désespérées de Starbuck pour infléchir la position de son capitaine ; on se souvient des phrases limpides de l'auteur parfois en état de grâce, de la lumière divine touchant le texte et l'on se dit avoir lu une belle œuvre.
Achab, ô comme nous avons voyagé loin ensemble, nous avons été jusqu'au bout d'un périple que nous savions au fond de nous-même voué à l'échec. Mais quelle poésie nous y avons trouvé, quel équipage nous y avons côtoyé, quelle beauté nous y avons admiré. La mélancolie ravive les regrets d'une vie sur terre, rangé au côté de ceux qu'on aime... mais la mer nous offre malgré tout de telles vertus que cette mélancolie s'étouffe au creux des vagues...
Beau livre..mais quelques longueurs
Critique de Som Lang (Ecrouves, Inscrit le 28 octobre 2011, 51 ans) - 19 janvier 2012
Chef-d'oeuvre ? à bien des points, je le pense.
C'est une écriture imagée, pleine d'argots, d'expression de marin, mais en même temps c'est une écriture élégante et précise qui sait être drôle ( "Quiequeg c'est Georges Washington en cannibale ") et émouvante . Mais effectivement, il y a quelques longueurs:
Par ex:
- 150 pages avant de mettre les pieds sur un bateau
- description biblique, scientifique de la baleine qui ne m'ont rien apporté
- Sermon dans la chapelle qui n'en finit pas....
Et le rythme du livre s'en ressent.
Mais Moby dick reste quand même un classique qu'il faut lire!
( ça fait toujours un bel effet de dire qu'on a lu Herman Melville :-))
Moby Dick
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 11 novembre 2011
Plus le livre avance, plus on sent l'impatience du Capitaine Achab grimper. Celui-ci veut se venger du cachalot albinos que la légende nomme Moby Dick. Le problème c'est que cela le rend de plus en plus fou.
Il y a quelques longueurs dans ce roman qui m’empêchent de lui donner une meilleure note. Ce roman reste intéressant par le fait qu'il m'a permis de mieux connaitre un difficile métier du XIXe siècle.
Les deux côtés du livre
Critique de 1030206 (, Inscrit le 26 juin 2011, 31 ans) - 26 juin 2011
Tout simplement gé-ni-al.
Avis mitigé
Critique de Phlois (Avignon, Inscrit le 22 novembre 2010, 62 ans) - 22 novembre 2010
Honnêtement, la chasse à la baleine peut être un sujet intéressant, mais je ne pense pas que ce livre aurait autant été lu si le titre "la chasse à la baleine au XIXème siècle", titre pourtant plus juste et plus approprié, avait été utilisé.
De plus, les parties intéressantes sont noyées parmi mille détails qui le sont beaucoup moins, d'où un résultat mi figue mi raisin
Ceci dit, le livre reste bien écrit et mérite d'être lu ne serait ce que pour les réflexions du "héros" et la description de quelques caractères pour lesquels on aurait cependant aimé plus de détails.
Ne touchez pas à la hache !
Critique de Lisancius (Poissy, Inscrit le 5 juillet 2010, - ans) - 6 juillet 2010
Entre eux, il y a un équipage dévoué, fidèle, et intelligent, bien croqué par un Melville au style sympathique, mais pas transcendant, une bonne dose de descriptions sur les moeurs de la chasse à la baleine - assez longue, pesante, et suffisamment mal construite pour être inutile - un incipit du tonnerre qui vous happe comme un siphon et un excipit qui tient en deux pages très insatisfaisantes et vous recrache telle une fuite d'eau.
Et puis, Fa a tout a fait raison : on a trop évoqué Moby Dick, on l'a trop modifié, réécrit, reconstitué, pour que sa lecture se fasse sans séquelle : c'est le destin triste des grandes oeuvres que le public a littéralement arrachées de leur piédestal - ce ne sont pas les Misérables qui diront le contraire ...
Le personnage de Queequeeg est vraiment agréable, on regrettera qu'il soit noyé dans la foule au milieu du livre. Les hommes de main fantomatiques de Achab sont fascinants, ils contribuent en grande partie à faire la renommée de l'ouvrage. Quant à la baleine, on désespère de l'apercevoir - comme l'équipage - et on reste sur sa faim après l'avoir vue. Le combat final manque cruellement de relief.
"Ne touchez pas à la hache plantée dans son dos, impudents mortels, car vous n'y survivrez pas", nous hurlent les flots, meilleurs personnages finalement de ce grand Classique, qui n'est pas aussi gros qu'on peut le craindre, mais qui effleure peut-être une "grande chevauchée marine", sans la raconter autrement que par bribes. Quoiqu'il en soit, une belle oeuvre ; On pouvait espérer mieux.
Lu entre La Valse Aux Adieux (Kundera) et Le Rouge et le Noir (Stendhal)
Classique
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 26 mars 2008
Oui mais bon...
Critique de Zarathoustroy (, Inscrit le 28 juillet 2005, 50 ans) - 21 octobre 2005
-Il y a beaucoup de trucs inutiles qui sont justes bons à jeter aux requins
-Il faut du courage pour s'y attaquer
-Encore plus de persévérance pour l'achever
Voila, c'est vrai que certains passages sont magnifiques, mais il y a en trop qui sont vraiment barbants à mon goût. Mais c'est vrai aussi que lors d'un long voyage en bateau on s'ennuie ferme pendant de longs moments...
Je pense que les longueurs m'ont un peu dégoûté et qu'à la fin je ne prenais plus de plaisir même pendant les "beaux passages".
Globalement donc, une impression de déception car je pense qu'avec 300 pages de moins, le livre aurait certainement été très très très bien.
Une précision...
Critique de Barda (, Inscrit le 7 juillet 2005, 54 ans) - 18 juillet 2005
Une merveille !
Critique de Joehill (, Inscrit le 22 juin 2005, 46 ans) - 18 juillet 2005
P.S. : L'argument selon lequel ce livre est trop long ou trop volumineux est réfuté par Melville lui-même dans son roman. "Pour traiter d'un sujet aussi gros que la baleine blanche, dit-il en substance, j'ai dû écrire un livre au moins aussi énorme."
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