L'histoire romancée de la reine Hatchepsout qui prit le titre de pharaon.
On y suit son enfance et toutes les péripéties de son règne avec les traitrises et les conflits d'intérêts propres à ces milieux.
Ce long roman se lit avec plaisir, on évolue dans le royaume, dans le temps, auprès de cette reine, statut très rare dans l'histoire de l'Egypte ancienne. On effectue une réelle promenade, une immersion dans cette Egypte antique.

Il importe d'avoir bien en tête qu'il s'agit d'un roman et nullement d'un document d'historien. Il est évident que l'auteur s'appuie sur une documentation sérieuse pour appuyer son récit mais il est tout aussi évident que nombre de passages appartiennent à la trame romanesque.
Ceci n'est nullement une critique, lorsque l'on entreprend la lecture d'un roman, on sait que l'imaginaire y a sa place.
En ce qui concerne le romanesque, on pourrait peut-être dire que le côté sentimentalisme y a une place un peu trop importante mais cela rend le personnage plus humain.
On pourrait aussi reprocher que l'on reste dans les palais et dans les milieux royaux, que l'on n'a que quelques lignes concernant la vie du peuple mais, là encore, nous sommes dans un roman dont le sujet est cette reine.

Si l'on cherche un traité historique, il y a erreur dans la sélection, et non pas erreur de la part de l'auteur. Si l'on cherche un roman basé sur une trame historique alors là, le choix est pertinent, sachant qu'il faudra ensuite se renseigner par ailleurs pour confirmer ou infirmer certains points.
L'esprit, l'atmosphère, le décor sont là et la balade dépaysante et agréable.

Un ROMAN qui remplit parfaitement son rôle.

Ma foi, je peux tout à fait comprendre l'enthousiasme de Calamity-Jane à la lecture de ce roman. Je l'ai moi-même partagé il y a quelques années, à l'époque où j'avais lu le livre. Et cela, au point de m'intéresser à la personne d'Hachepsout, cette femme qui a voulu être un pharaon et sous l'égide de laquelle, l'Egypte a vécu dans une ère de paix et de prospérité.
Par sa personnalité très forte, hors norme peut-être, ses "batailles", ses amours ou plutôt son amour pour "Senmout", sa mort "tragique" et celles de ceux qu'elle aime, elle m'avait plu, émue, fascinée... Mais hélas, je "craque" moins pour la "vraie" Hachepsout, qui n'a pourtant pas grand chose à envier à son alter ego de papier, que pour celle de fiction... J'ai un peu honte mais je préfère l'histoire à l'Histoire.
C'est là où le bât blesse chez Pauline Gedge. Elle confond allègrement l'Histoire romancée avec le roman historique.
Et même si ce phénomène est courant, notamment chez A. Dumas, à mon humble avis, il y a des limites à ne pas franchir... Et c'est ce que fait l'auteur, en grande pompe et sans le moindre remords, au demeurant.
Ce qui plaide en la faveur de P. Gedge qui, entre autres, est loin de faire l'unanimité dans le milieu de l'égyptologie, c'est qu'elle est une admirable conteuse. Au point de, justement, vous donner ce plaisir de lire qui vous fait oublier tout autre considération...
Elle vous passe l'Histoire, et en l’occurrence la vie d'Hachepsout, à la moulinette...et pourtant vous ne lâchez pas ce roman. Pire... si vous êtes un peu comme moi, accro aux romans historiques et un tantinet fleur bleue, vous en viendrez à éprouver quelque déception en découvrant l'histoire vraie de cette "pharaonne".
Je fais une lapalissade en vous disant que si, à la lecture de cette "Dame du Nil", vous comptez apprendre à connaître cette femme extraordinaire qui régna au temps de la 18ième dynastie, n'ouvrez pas ce roman. Mais que, si vous recherchez simplement un bouquin sympa à lire au coin du feu, ne boudez pas votre plaisir et ouvrez-le...