Le poids des mots sur la détresse humaine

Emprunté par hasard sur les rayons d’une bibliothèque, parce que j’aime les couvertures du Rouergue et leur format, je ne suis pas déçue par cette découverte aux critères de choix quelque peu hasardeux ! L’office des vivants est le premier roman de Claudie Gallay, publié en mars 2001. (il y a eu depuis Seule Venise, et des romans jeunesse) Des phrases courtes, simples, directes, qui vont droit au but, sans bavardage inutile, pour décrire la misère d’une famille qui vit à la ferme dans un ancien village quasi déserté de ses âmes. Description de la crasse, de la honte, de cette vie matérielle difficile, qui bascule encore davantage dans le sordide quand le père met enceinte une jeune femme venue aider à l’étable, qui déposera le nouveau-né devant la porte avant de disparaître. Vision crue de la misère humaine, grande pauvreté, misère sociale et intellectuelle également, d’où surgit pourtant une faible lueur d’espoir dans l’amour fraternel entre Marc et Manue, le fils aîné et la fille naturelle, qu’il protège comme une petite sœur, cadeau magique venu d’ailleurs, un cœur pur plongé dans cette vie de fous. De désespoirs en violences, jalousies et mesquineries, en passant par la haine et l’alcoolisme, même cet amour, de plus en plus trouble au fur et à mesure que les enfants grandissent, sera impossible. On ressort un peu groggy de cette lecture, emporté haut et loin par les mots, qui se suffisent à eux-mêmes pour narrer avec talent une bien sombre histoire. Pessimiste mais ô combien bien écrit, merci Mme Gallay !

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  L'office des vivants [Texte imprimé] Claudie Gallay

  de Gallay, Claudie
  Éd. du Rouergue / La Brune (Rodez).
  ISBN : 9782841562787 ; 2,98 € ; 04/01/2001 ; 327 p. ; Broché

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