Le Procès de Franz Kafka

Le Procès de Franz Kafka
( Der Prozess)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Pendragon, le 26 avril 2001 (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 34 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (643ème position).
Visites : 14 899  (depuis Novembre 2007)

Une farce amère...

Je m'attendais à une oeuvre lourde et fastidieuse et je me trouve face à un roman gai et facile à lire.
Bien sûr, le drame que vit Joseph K. est profondément dérangeant, car on ne saura jamais pourquoi et comment un innocent peut ainsi un jour soudain se faire arrêter et se retrouver emmêlé dans des méandres inextricables; néanmoins ce texte est une farce, une farce tragique, mais une farce quand même. Il est dit dans l'introduction (et je l'avais déjà lu ailleurs) que les amis de Kafka riaient à la lecture des fragments qu'il leur faisait et je comprends maintenant mieux pourquoi. Joseph K. lui-même prend ça à la rigolade, il ne peut que rire devant l'absurde de la chose, devant l'imbécillité du système.
Il manque manifestement des chapitres à ce roman (défini comme inachevé) mais, malgré tout, on sent très bien l'évolution de K. : indigné, combatif, féroce et déterminé, puis rigolard et m'enfoutiste, confiant dans la bonne fin des choses et enfin, au tout dernier chapitre, complètement abandonné, sans espoir, sans envie, désabusé et se laissant faire à tout niveau.
Il ressort de tout cela que c'est un livre qu'il faut absolument avoir lu dans sa vie, c'est un excellent roman car, mine de rien, il oblige à de très profondes réflexions sur la vie et sur le sens de la vie. Oui, il est facile à lire, oui, il semble simple, mais il n'en est rien, il faut le lire et le comprendre, profondément...

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Lassant.

6 étoiles

Critique de Obriansp2 (, Inscrit le 28 mars 2010, 54 ans) - 6 octobre 2018

Au départ en pense à une bonne histoire, bon c'est aussi mon premier roman de Kafka. C'est bien beau le burlesque dans les romans mais cela fatigue, il ne se passe rien dans ce livre, rien n'avance, il y a des explications de textes à n'en plus finir, c'est longuet. On pense parfois arriver à terme mais les phrases se suivent et se ressemblent, et on revient au point de départ. Non ce n'est sûrement pas le meilleur roman de Kafka, mais certes il faut l'appeler essai, et comme tous les essais c'est long et chiant à lire. Il y en a d'autres de bons romans de Kafka, c'est sûr.

Absurde voire burlesque par moments

7 étoiles

Critique de Sonic87 (, Inscrite le 28 mai 2014, 40 ans) - 30 juillet 2014

Un roman où le lecteur se trouve comme K. dans une situation étouffante, avec des scènes burlesques, telles que les deux officiers venus l'arrêter au début se retrouvant à être frappés au bâton dans un placard.
Les chapitres sont en quelque sorte indépendants même si l'on comprend que cela se passe sur une année (K. a au début 30 ans au printemps puis 31 ans) ; certains m'ont semblé plus savoureux (A la cathédrale), d'autres plus lourds (L'Avocat).
Il vaut mieux lire ce roman petit à petit, comme on regarderait une série par épisode sans se presser.
La bureaucratie, le travail (K. finit vers 9h du soir), l'épiage et bien sûr la justice restent des sujets de réflexion pendant tout le roman.

Visionnaire?

7 étoiles

Critique de Hamilcar (PARIS, Inscrit le 1 septembre 2010, 69 ans) - 21 mai 2014

Accusé. Mais de quoi? Quelle société pourrait, sans justification aucune, mettre quelqu'un en examen sans motif avéré, sans même publicité de ce motif, à tel point que l'accusé l'ignore lui même?
Il semble que Franz Kafka pressentait avant d'autres cette société qui a fini par condamner des femmes et des hommes au simple motif de simplement vivre.
Visionnaire peut-être, l'auteur nous prépare au pire, à ces dictatures depuis révélées, dont les mécaniques ont broyé tous ceux qui indisposaient de simplement exister.
Kafka déconcertant par cette écriture dilatoire qui repousse constamment l'instant, mais qui finit par tenir en haleine, parce qu'on ne sait pas et qu'on aimerait savoir. Comme Joseph K dont le procès ne nous dira jamais ce qu'il est et pourquoi il est poursuivi.
Tout le tropisme de Kafka est dans cette oeuvre, totalement kafkaïenne et envoûtante.

Conte diabolique, cauchemar éveillé ou roman visionnaire ?

8 étoiles

Critique de Chene (Tours, Inscrit le 8 juillet 2009, 54 ans) - 20 avril 2014

Écrit en 1914, à la veille de la grande boucherie enfantée par les États européens, le procès est-il un conte diabolique, un cauchemar éveillé ou un roman visionnaire ?

Joseph K, le narrateur, est accusé de quoi ? L’intéressé ne le sait pas lui-même.

Parodie de procès. Justice opaque. Droit de la défense quasi inexistant. Fonctionnaires omniprésents. Administration broyant ses sujets. Dénonciation encouragée. Individus surveillés. Espionnage d’État. Les moindres gestes, postures et mouvements des citoyens scrutés. Tout le monde surveille tout le monde. Personne n’est fiable. Tous jouent un double jeu. Tout le monde semble fourbe. Machination. Faute et culpabilité des hommes. La peine de mort au bout.
Cauchemar éveillé ? Labyrinthe bureaucratique. Tribunal transformé en maison des fous ?.

Le procès paraît annoncer le nazisme et le stalinisme. Il semblerait que Kafka avait pressenti les totalitarismes qui ensanglanteraient la première moitié du XXe siècle ?
Prélude des arrestations de masse d’individus, juifs, roms, handicapés, homosexuels, opposants politiques ou simples penseurs… qui ne savaient pas bien quels pouvaient être leurs crimes ?

Tout le récit est émaillé d’ambiances inquiétantes, angoissantes, étouffantes et de noirceur.
Le parallèle avec voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, autre roman noir du début du XXe siècle, précurseur, sombre et humaniste, est tout à fait pertinent.
Quelle drôle d'époque !

Interprétations variables ?

8 étoiles

Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 22 mars 2012

Roman alambiqué, abscons, à l'intrigue dont le but n'est même pas connu du personnage principal lui même (comme une représentation du lecteur un peu perdu ?), Le Procès caractérise bien l'adjectif "kafkaïen" dont on usera allégrement pour parler d'une situation absurde, qui ne mène nulle part et où la bizarrerie devient la norme.

De ce fait il est difficile d'interpréter le sens de l'intrigue, de dénicher la volonté réelle de l'auteur. Ainsi les théories et les thèses autour du sujet sont variées : dénonciation d'un système politique et policier accusant à tout va les gens pour maintenir sous contrôle une population potentiellement dangereuse pour les hommes de pouvoir ; pastiche d'une bureaucratie lourde, lente et aux procédés ridicules ; conflit religieux (la thèse la plus originale et peut-être la moins crédible ?) à travers l'évocation de multiples symboles et personnages (les voisins du début à leur fenêtre, l'empoignement en signe de croix lors de l'arrestation finale de Joseph K., le personnage du prêtre bien entendu...)...
Mais l'on serait tenté (en toute modestie) d'ajouter une toute autre explication à l'étrangeté du roman de Kafka : le conflit moral.

Au lieu d'y voir un procès réel et effectif, on peut-être tenté de voir en Joseph K. un homme torturé moralement, en prise à un conflit d'ordre intérieur, moral, une crise de conscience qui perturbe son travail et qui inquiète ses proches (son oncle). Bien sûr il est difficile de répondre à toutes les questions que soulève une telle hypothèse. Il faut dire que l'on n'a aucune idée de la cause de ce conflit ; Joseph K. se dit innocent ce qui nous amène à pencher pour une faute morale et non réelle, non enclin à poursuite judiciaire. De même il est compliqué de défaire les situations qui ont réellement lieu dans la vie de Joseph de celles qui ont cours dans ses pensées.
Mais en lisant le roman avec cette idée dans la tête, on ne peut s'empêcher de trouver des indices rendant cette piste crédible. Ainsi les agents chargés de l'arrêter (ou de lui signifier sa mise en procès) seraient la représentation de sa culpabilité, les bureaux de greffes sont situés dans des greniers (donc au sommet d'immeubles... comme le cerveau est en haut du corps humain) ; sans compter les lieux qui paraissent familiers au "héros", si il les avait vu de ses yeux puis se les représentait dans ses rêves, les personnages disparaissant soudainement comme l'italien devant le retrouver à la cathédrale... Tout cet ensemble forme une toile d'éléments inextricables représentant le débat ayant sein dans la conscience même de Joseph.

Quoiqu'il en soit toutes ces considérations prouvent bien l'émulsion provoquée par l’œuvre de Kafka, la passion qu'elle génère et ce malgré une opacité parfois rebutante. Il faut avouer que certains passages agacent par infécondité dont ils font preuve quant à l'intrigue, que Joseph peut énerver le lecteur qui lui reprochera de ne pas poser les bonnes questions.
Mais on oublie bien vite cette frustration latente et l'on savoure les passages inoubliables avec l'avocat, mais surtout le chapitre dans la cathédrale, inoubliable, merveille de littérature, trésor de conversation suivie d'une légende qui amène moult questions (tiens ! comme le roman en lui-même... clin d’œil malicieux de l'auteur ?).

On peut détester un moment Le Procès puis revenir quelques heures plus tard lire un nouveau chapitre qui nous bouleversera. Comme une illustration du pouvoir de l'écrit...

Une vie de justice

9 étoiles

Critique de Tim (Limas, Inscrit le 3 août 2011, 30 ans) - 12 février 2012

Il y a peu à dire quand on a terminé la lecture d'un Kafka, d'un livre absurde comme certains diront. Il est vrai qu'il est parfois difficile de suivre ou d'accrocher mais il est aussi vrai que certains chapitres se laissent habilement déguster.
Je ne reviendrai pas sur les enjeux de l’œuvre, que tout le monde connaît, ni des similitudes qui apparaissent entre la romance et notre monde mais je voudrais simplement citer ceci :
"Vous êtes arrêté, certainement, mais cela ne vous empêche pas de vaquer à votre métier. Personne ne vous interdira de mener votre existence ordinaire."
Ces mots simples résonnent comme ceux d'une vérité universelle, Kafka tente ainsi de nous éclairer sur le but de la vie. Celle qu'on mène et dont finalement nous ne connaissons ni sa fin ni son but. Et pourtant pour qui est-il absurde de vivre? A méditer...

Faites sauter l'administration!!!

9 étoiles

Critique de PaulArthur (Lille, Inscrit le 10 décembre 2011, 29 ans) - 11 décembre 2011

L'administration est une arnaque, un foutoir monstre!
Je ne veux jamais en avoir affaire.
c'est effrayant!
d'abord parce que le monde décrit par ce cher Kafka est une contre utopie, ensuite parce que c'est le nôtre.

C'est l'histoire d'un type qui va être exécuté par ordre de la loi, après un procès dont on ne sait rien, à cause d'un méfait inconnu. Un flic approche de vous, Fuyez mes amis!

" "Je n'irai pas plus loin" dit K pour voir leur réaction. A cela les messieurs n'avaient pas besoin de répondre, il leur suffisait de maintenir leur étreinte et essayer de soulever K, pour le faire avancer, mais K résista. "Je n'aurai plus beaucoup besoin de mes forces, je vais utiliser toutes celles dont je dispose" pensa-t-il. Il songea aux mouches qui essaient de se libérer de la glu en y laissant leurs petites pattes arrachées. "Ces messieurs vont avoir du travail." "

Absurde ?

8 étoiles

Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 14 novembre 2011

Joseph K. se retrouve un matin brutalement plongé dans une situation totalement absurde. Des hommes font en effet irruption chez lui, se permettent d’ingurgiter son petit déjeuner, et lui apprennent qu’il est accusé. De quoi ? Mystère !
Il est accusé - mais non arrêté - et est donc libre de reprendre le cours normal de sa vie et de son travail d’employé de banque, en attendant son procès. Mais la vie peut-elle être normale dès lors que pèse sur lui cette épée de Damoclès, et que de surcroît toute la ville semble être informée de ce qui lui arrive ?

Un roman absurde pour dénoncer l’absurdité et la complexité d’un monde judiciaire auquel le commun des mortels ne comprend rien. Et qui devient de plus en plus opaque au fur et à mesure que le pauvre héros essaie de comprendre comment et pourquoi il s’est retrouvé plongé dans ce cauchemar. Plus il rencontre de personnes supposées pouvoir l’aider, plus il se convainc d’avoir réellement commis un délit…sans jamais saisir lequel. Car s’il y a accusation, il y a forcément culpabilité.
Etrange roman, qui plonge le lecteur dans un sentiment de malaise grandissant au fur et à mesure que Joseph K. s’enfonce dans cet enfer. Chacun peut éprouver de l’empathie pour ce héros qui n’est pourtant pas très sympathique, car la perspective que cela puisse arriver à n’importe qui fait peur. Une empathie peut-être d’autant plus grande qu’il est évident que Joseph K a emprunté bien plus à son créateur que la première lettre de son nom.

Outre le malaise, je suis ressortie de cette lecture avec le sentiment de n’en avoir pas perçu toutes les clés, et qu’il me faudrait le relire dans quelque temps. Ainsi qu’avec l’envie de lire toute l’oeuvre de Kafka.

Le procès

6 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 29 septembre 2011

Bien honnêtement, j'ai trouvé ce livre plutôt ordinaire. J'ai bien aimé le premier chapitre mais pour le reste, je n'ai pas vraiment été impressionné. Je ne sentais pas de désespoir chez le personnage de Joseph K., seulement beaucoup de nonchalance. C'est un personnage dont je n'arrivais pas à connecter avec lui. Malgré cela, j'ai quand même aimé certains passages, comme celui avec l'avocat ou à la cathédrale.

Ce livre ne sera pas dans mes classiques malgré ce que plusieurs autres en pensent.

Kafka...

5 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 5 mai 2011

Apparemment je dois être sévère, mais je n'ai pas réellement accroché au "Procès" de Kafka. Pourtant ayant déjà lu d'autres livres de cet auteur je savais à quoi m'attendre au niveau de la difficulté du récit car quoiqu'on en dise, un Kafka se mérite, il ne s'agit pas d'une lecture aisée.
Certes Kafka fait preuve de génie, pour preuve malgré toutes les années passées le sujet est toujours d'actualité, cependant je ne saurais dire pourquoi mais j'ai moins accroché au "Procès", le "Château" m'a vraiment plus emballé par exemple.
Je suis désolé mais je n'ai trouvé aucune trace d'humour dans ce livre, de l'absurde surement, mais en aucun cas de l'humour, le livre tourne souvent en rond, et l'histoire de l'absurde procès de Joseph K. nous précipite dans l'ennui. Je n'ai que peu retrouvé l'ambiance, voire la noirceur de certains de ces récits, ce qui est bien dommage il faut le dire.
Le procès reste donc pour moi un sous-Kafka.

La littérature sans "le procès" ne serait pas tout à fait la littérature

10 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 20 décembre 2010

L'avantage du Procès sur l'autre chef d'œuvre de Kafka c'est que celui-ci a une fin délibérée.
Contrairement à ce que j'ai pu lire, je trouve le thème de ce livre très actuel. Il suffit de faire un tour au palais de justice pour s'en persuader. Ecouter l'arrogance de ces juges qui énoncent les sentences à la chaîne sans chercher à comprendre. Ce livre est plus qu'un roman, c'est un plaidoyer. L'écriture étant là à des millions années lumière que ce que le pauvre Huxley peut faire. Et pourtant Huxley c'est bien.

La fine limite du réel

8 étoiles

Critique de Jwpack (, Inscrit le 1 novembre 2010, 44 ans) - 23 novembre 2010

Un matin, Joseph K. est arrêté. Qui l'accuse ? De quoi ? Quand aura lieu son procès ? À ces questions, une réponse implacable: "C'est la loi." L'erreur est donc impossible. Ainsi, lentement, au rythme de l'administration, la vie de K. tourne au cauchemar. Avocats désabusés, juges peu scrupuleux, tribunal déserté... la justice n'est plus qu'absurdité, simulacre d'une liberté déjà perdue.

En lisant ce résumé, nous sommes tout de suite portés à penser qu'il s'agit d'un roman policier. Ce classique chef-d'œuvre n'en est pas un. Nous pourrions même le classer comme roman psychologique puisqu'il nous met constamment en réflexion face à nous-mêmes. Il s'agit donc d'introspection grâce à un bouquin qui tend vers le fantastique.

Qu'est-ce que la liberté et la loi? Qui sont véritablement les juges de notre société ? Ne sont-ils pas partout ? Ne sont-ils pas nos voisins et amis ? Car, un jugement est définitif. Nous sommes tous juges ainsi que victimes.

Franz Kafka écrit d'une plume très accessible et navigue entre le réel et l'imaginaire d'une façon de maître. L'acteur principal ouvre une porte située dans une chambre, il est immédiatement dans les bureaux d'administration de la justice. Ne voilà t-il pas une forte image que la justice est partout ? Peut-elle être oppressante et omniprésente à ce point ?

Nous sentons dans ces lignes une angoisse profonde, une douleur interne par l'écrivain. Un cercle qui gravite infiniment. Plus l'action avance, plus nous nous retrouvons au point de départ. Ce sentiment est figé dans le livre. Plus K. (le héros) tente de se sortir du pétrin, plus il s'engouffre.

Ce bouquin est inachevé. Il n'aurait même pas dû être publié, selon les désirs de Kafka. Par chance, Max Brod, son ami, ne l'a pas écouté. Un pur délice pour l'intellect.

Point négatif ? Il vous faudra mettre de côté les notions de romans ayant une structure intro-intrigue-dénouement. Ici, c'est tout autre chose. Pas accessible à qui veut, mais vaut la peine que vous tentiez l'expérience.



James W. Pack

Joseph K en Absurdie

10 étoiles

Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 21 juillet 2010

On peut lire ce chef-d'oeuvre à plusieurs niveaux.

On peut y lire une description magistrale de l'inextricabilité des voies judiciaires ou simplement administratives, auxquelles chaque citoyen a été nécessairement confronté.

On peut y déceler une question philosophique : sommes-nous certains d'être absolument exempts de toute faute, convaincus de n'avoir rien fait qui puisse justifier une arrestation ? Ah ah, voilà que le doute s'instigue, voilà que le doute grandit et voilà qu'il arrive à nous déstabiliser et qu'il finit par nous faire perdre notre procès, c'est-à-dire que notre grande remise en question, notre quête de soi, qui survient souvent à un âge charnière (chez Joseph K, c'est le cap des 30 ans), plutôt que de nous faire rebondir nous fait sombrer faute d'avoir trouvé les éléments susceptibles de nous faire gagner cette bataille, ce "procès" contre nous-même.

On peut enfin y voir une métaphore de la Vie, qui ne prend tout son sens que grâce à la mort, une fatalité que l'on ne peut occulter, mais dont il faut aussi pouvoir se libérer sous peine de la voir subvenir avant même d'avoir fini de vivre. Joseph K, pourtant convaincu de l'absurdité de son arrestation, accélère sa propre fin pour avoir voulu se débarrasser le plus rapidement possible du poids de son procès; il n'a pas su se libérer de ce poids, il n'a pas su "vivre avec".

Avoir pareil procès, c'est l'avoir déja perdu.

6 étoiles

Critique de Lisancius (Poissy, Inscrit le 5 juillet 2010, - ans) - 6 juillet 2010

Quelle oeuvre ! Quel souffle dans ces deux cents pages ! Quel plaisir ! Kafka est vraiment un écrivain singulier.
Le Procès c'est l'histoire personnifiée en un homme de toute l'humanité qui tente, dans un vertige grandissant, d'échapper à son inéluctable mort. La scène où K. rencontre le moine est très explicite : la vie n'a pas de sens autre que de fuir la mort ; mais la mort finit toujours par la rattraper ! On en a tellement dit sur le Procès que je ne l'analyserai pas plus, mais c'est un grand roman sur la destinée humaine - quel sujet !
Lisez-le, cela ne fait pas mal, le style de l'auteur est plaisant et assez simple et cela va vous donner de quoi réfléchir ... Rendons tout de même hommage à la scène chez le peintre, qui est la plus hors-normes du livre, et à cette "fin" qui revient deux fois au mot près !
Il en fallait du génie ! Et dire que sans son ami nous ne saurions rien de Kafka ! Kafka, qui jette la destinée humaine sous le projecteur du romanesque.
C'est une grande oeuvre, il n'y a pas un mot de trop, pas une phrase de travers, construit comme une tragédie cynique et comme un vaudeville noir, ce roman n'a pas fini de faire parler de lui.
Et comme dit le père de K. "Avoir pareil procès, c'est l'avoir déjà perdu".
La dimension symbolique du Procès est une choses les plus profondes que l'on peut rencontrer dans un livre.

Kafka + Céline= Existentialisme?

10 étoiles

Critique de Bastien N. (, Inscrit le 28 septembre 2009, 34 ans) - 2 novembre 2009

J'ai longtemps tourné autour du "Procès", avant de le lire. Je redoutais que se soit ou bien un classique difficile d'accès, ou bien une grande déception. Je m'étais totalement trompé: "Le procès" est un livre drôle, cynique et impitoyable où l'on ne s'ennuie pas une seconde. Les situations burlesques et absurdes se multiplient, les dialogues sont grinçants, le style est féroce.
Il n'y a pas vraiment de trame dans "Le procès", ce qui ne gêne en rien la lecture. Comme dans "Voyage au bout de la nuit", le récit n'est pas constitué d'une intrigue classique mais suit les avatars du personnage principal: Joseph K. évolue dans un monde dénué de sens et d'espoir, à l'instar du Bardamu de Céline. Un autre point commun entre ces deux chefs-d'œuvre est qu'il s'agit d'une représentation de la condition humaine car, contrairement à ce qu'on pourrait croire, Kafka ne se contente pas de fustiger les totalitarismes, il dépeint les tourments indissociables de notre existence. On peut donc supposer, sans divaguer, que ces deux livres ont influencé Sartre pour "La Nausée" ainsi que l'existentialisme, de manière plus générale, puisqu'ils abordent les même thèmes: l'angoisse, les rapports difficiles avec autrui ou la contingence de toute cénesthésie.

"Le procès", est donc un classique incontournable de la Littérature qui a eu une répercussion colossale dans le domaine de l'écriture, tout comme "Voyage au bout de la nuit". En dehors de cette étiquette trop convenue et qui dégoûte à tort les lecteurs, c'est aussi un livre passionnant, particulièrement agréable à lire et dans lequel chacun est susceptible de se retrouver. Un livre dont on ne ressort pas indemne.

Une justice opaque

9 étoiles

Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 12 août 2009

c'est difficile de s'imaginer une situation comme celle-là en 2009 à l'heure où on prône justement la transparence de la justice . Le style est froid , très peu de décor , juste l'histoire de K qui est accusé mais ne sait pas de quoi , ceux qui viennent l'arrêter ne le savent pas non plus. Tout est absurde , les avocats sont simplement tolérés , tout le monde a affaire à la justice ( le peintre , l'abbé ) mais pourtant personne n'en sait plus. Ce livre est pour moi assez déroutant , et donne l'esquisse d'une société totalitaire , cependant pour être honnête la fin est assez perplexe , on ne s'attend pas à cela. K vit dans un monde où tout est opaque , c'est la justice du secret et il ne peut rien y faire. Ce livre est à lire bien qu'il soit fastidieux par moment , ( au niveau de la mise en page )

Genre : Angoisse, absurde

6 étoiles

Critique de Elouan.A (, Inscrit le 31 décembre 2008, 32 ans) - 12 janvier 2009

Pour un univers de Kafka, rien de moins surprenant. Cela dit, l'histoire en question est un procès. Pas un procès comme on en connait aujourd'hui où le souci principale est la justice et son inhérente impartialité. Ici ce procès va dans le sens d'une justice qui serait focalisée sur la faute du suspect.

K. est peu à peu broyé par le collimateur de la "justice", K. a pourtant sans cesse un esprit qui espère la résolution des choses, ou du moins un apaisement du problème. Ce qui entraîne le protagoniste dans un cauchemar administratif et social.
Le climat est somptueusement diabolique, mais surtout véridique.

Plongée dans l’univers de Kafka

8 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 23 septembre 2008

Je commencerai par la définition du terme kafkaïen, « Oppressant, absurde et cauchemardesque », à travers ces trois adjectifs se trouve résumé ce livre. Le personnage principal nous entraîne peu à peu dans les profondeurs de cette tragédie.

Moui...

8 étoiles

Critique de Nouillade (, Inscrite le 13 mars 2008, 33 ans) - 14 avril 2008

Je suis tout à fait d'accord avec Tophiv, mon intérêt a également chuté à partir de la moitié du livre... J'ai trouvé ce roman parfaitement et logiquement absurde. Kafka est un très grand auteur... Mais, je ne suis peut-être pas assez ouverte d'esprit, ou bien je ne réfléchis pas assez mais : Qu'a voulu signifier l'auteur en s'attelant à la rédaction de ce livre ? Que voulait-il décrire, dénoncer, analyser ? ... J'étais un peu perdue. Bizarrement, j'ai beaucoup aimé la fin.

Le plus profond de l'absurde

9 étoiles

Critique de Balia (, Inscrite le 14 décembre 2006, 36 ans) - 15 décembre 2006

Le procès de Kafka, ou comment plonger au plus profond de l'absurde, voilà l'essence de ce roman. Un jeune homme, M. K., qui n'a jamais rien eu à se reprocher, à ce qu'il sache, se réveille un matin. On lui apprend qu'il est arrêté. Il ignore pourquoi. On lui dit qu'il est arrêté mais peut aller travailler, qu'il peut engager un avocat pour se défendre mais que cela ne sert à rien, il sera condamné, parce que son cas est grave. Grave? De quoi, d'où, de qui, comment?
Kafka nous plonge dans un monde de l'absurde total, dans lequel plus on s'enfonce et on se débat avec K., plus l'étau se resserre. La clé de ce livre est qu'il n'y en a aucune, et Kafka en profite pour dépeindre un portrait acide de l'administration et de ses méandres. On s'y embourbe avec K., et l'impression d'étouffer et de ne rien maîtriser est terrifiante. Un livre à lire à tout prix, ne serait-ce que pour la sensation insupportable d'être pris au piège! Et un grand classique de cet écrivain extraordinaire que fut Kafka.

Purement Kafkaïen

8 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 20 septembre 2005

Imaginez que vous vous réveillez un beau matin et que deux types qui se trouvent dans dans votre séjour vous annoncent très directement que vous êtes arrêté. Bizarre non ? Surtout quand on a la certitude de n'avoir rien commis de répréhensible. Cette étrange situation est celle de Joseph K., trentenaire dont on ne sait rien si ce n'est qu'il occupe la fonction de fondé de pouvoir dans une banque (comme le héros malheureux de la Métamorphose).
L'étrangeté de la situation est accentuée par le fait que Joseph K. reste néanmoins totalement libre de ses faits et gestes et les deux agents qui lui ont signifié son arrestation ne sont en fait que des subalternes qui ne sont même pas au courant de la raison qui les amène là.
Le procès est une oeuvre dans la pure tradition Kafkaïenne dans laquelle erre un homme abandonné à lui-même et qui cherche à se débattre avec la justice et sa corruption. La solitude de Joseph K. semble énorme comme celle de Gregor dans la Métamorphose d'ailleurs; il semble agir avec une certaine nonchalance en acceptant la fatalité, le destin, ce Deus Machina qui descend sur la grande scène de la vie et qui décide du sort des hommes.
Aussi, Joseph K. va lentement accepter son sort; néanmoins cette oeuvre majeure de Kafka a ceci de particulier qu'elle est empreinte d'une certaine ironie, voire d'absurde; on assiste d'ailleurs à une scène succulente où Joseph K. assiste à la flagellation (dans un placard s'il vous plait) des deux officiers qui lui ont annoncé son arrestation.
En somme le Procès est un livre très intéressant qui permet de bien cerner Kafka, la lourdeur, la solitude et la détresse sociale de ses personnages. A noter tout de même que quelques paragraphes inachevés ont été placés en fin de livre et ne sont donc pas liés les uns aux autres; pas de souci ils n'entravent en rien la compréhension de la lecture. Bonne lecture à tous Wink

exceptionnellement déroutant

9 étoiles

Critique de Azerty61 (normandie, Inscrite le 3 août 2005, 37 ans) - 4 août 2005

l'atmosphère est lourde, pesante, angoissante... c'est ce qui fait de ce livre un chef-d'oeuvre!
on ne trouve pas la clef du livre, on reste sans réponse, aussi démunis que K. lui-même.
Compliqué, illogique et dérangeant... mais sublime!
bravo kafka.

Absurde et génialissime

8 étoiles

Critique de Neithan (, Inscrit le 19 juin 2005, 37 ans) - 3 juillet 2005

En fan inconditionnel et intemporel que je suis de Kafka, je me décide enfin à écrire une critique sur Le Procès, une de ses trois meilleures oeuvres, à mon avis...

Le Procès est donc un roman dit "absurde", mais pas au même sens que chez Sartre, Camus ou Ionesco, ici l'absurde est dû a l'atmosphère particulièrement déroutante pour le lecteur... D'ailleurs l'adjectif "kafkaïen" est là pour décrire une situation absurde, une atmosphère dérangeante, digne des romans de Franz Kafka...

Joseph K., un employé modèle avec un quotidien de vie banal, se retrouve impliqué dans un procès gigantesque avec des enjeux qui lui échappent totalement... Kafka dénonce la persécution, l'inhumanité et l'absence de liberté de l'homme, et anticipe déjà la montée ambiante du totalitarisme à l'époque...

Ainsi, ici bas, nous sommes tous en procès et attendons tout le long de notre vie que le jugement final tombe: la mort. Cette situation, ce procès qui n'en finit plus accable tellement Joseph K. qu'il finira par se sentir coupable et penser que c'est sa faute ; c'est ainsi que, se sentant plus frustré et plus angoissé que jamais, il se laisse tuer par ses bourreaux pour en finir au plus vite avec ses problèmes.

On retrouve dès lors des notions d'existentialisme dans l'oeuvre de Kafka, (mais déjà présentes chez des philosophes tels Kierkegaard) telle l'absence de logique à notre existence, l'angoisse que l'on ressent face au non-sens du monde qui nous entoure, notions qui seront présentes plus tard chez Sartre et Camus...

Le Procès est ainsi un livre excellent, avec des passages très drôles (Kafka était connu pour avoir beaucoup d'humour), même si je préfère de loin "Le Château", qui est, je trouve, encore plus abouti.

Un très grand livre !

9 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 5 mars 2005

Et je ne comprends vraiment pas où serait l'imposture.

Quelle vision de la dictature !... Ici l'être humain, sans volonté fini par être convaincu qu'il est un coupable. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'on le lui fait sentir...

Terrifiant !...

une bêtise.... à la manière de cambrai!

9 étoiles

Critique de Jeanne (, Inscrite le 5 mars 2005, 36 ans) - 5 mars 2005

Ce bouquin, c'est une friandise pour les gourmands et gourmets de la littérature du début du siècle dernier.
En plus d'être en avance sur son temps (ce n'est peut-être pas pour rien qu'on l'a cru anti-totalitaire), il est facile à lire et déroutant tout à la fois. C'est pourquoi j'ai du mal à saisir ce que certains veulent dire par "imposture": Kafka a mené son oeuvre de main de maître, de sorte que même en étant inachevée, elle était largement assez touffue pour inspirer à Welles ce qui, selon moi, restera un des plus remarquables vestiges de l'époque bénie où le cinéma américain passait encore pour de l'art. Alors je vous le demande: en quoi y a-t-il imposture? Les commentaires à l'ail des littérateurs de basse cuisine... pfff....
Bref, ça m'aura au moins rappelé la fascination qui a été la mienne quand j'ai découvert comment Welles avait inséré le thème du faussaire dans son adaptation du roman de Kafka! Si ça ce n'est pas de l'inspiration!...

Le Proces, le film

7 étoiles

Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 15 juin 2004

Rassurez-vous! Non, Hollywood n'a pas jete les yeux sur le Proces de Kafka (meme si les adaptations d'oeuvres litteraires y font fureur pour le moment). Non, Brad Pitt ne jouera pas Joseph K. (c'est deja bien assez qu'il prete ses airs de chien battu a ce pauvre Achille qui n'en demandait pas tant).

Je voudrais juste attirer votre attention sur l'adaptation du Proces realisee par Orson Welles avec Anthony Perkins (plus connu pour son role de tueur dans Psycho) dans le role de Joseph K. Orson Welles y joue en maitre des oppositions ombres-lumiere et de la diversite de ses cadrages pour susciter un sentiment d'enferment sans espoir. C'est visuellement superbe, et j'en garde un souvenir tres fort.

Je me souviens en fait moins bien du livre (que j'ai lu il y a environ 10 ans...). Il me semble pourtant que l'aspect tragique du destin de Joseph K m'avait frappe bien plus que le cote comique de ses aventures...

Petite correction

7 étoiles

Critique de Benoit (Rouen, Inscrit le 10 mai 2004, 43 ans) - 14 juin 2004

Je voulais seulement réagir à la critique de FightingIntellectual. Il y dit que dans le procès, on sent la montée du nazisme. Or le livre a été écrit en 1914, époque où le nazisme n'existait pas encore. Par contre, le vieil antisémitisme européen était bien là. C'était juste pour préciser.
Quant au Procès, ce que j'en ai retenu c'est l'absurdité de certaines situations qui m'ont fait fortement sourire. Et ce que j'y ai vu c'est une critique du système policier (ce n'est pas une découverte) et de la bureaucratie.
A ce propos, je me rappelle avoir lu que quand ce livre est paru (sous le manteau) dans l'Europe soviétique après la IIème Guerre Mondiale, tout le monde pensait que l'auteur était anti-soviétique (a cause de l'absurdité des arrestations?).

D'accord avec Duncan

6 étoiles

Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 12 juin 2004

Le roman est bon, drôle et contient une critique mordante du nazisme, de la cruauté sociale, de la post modernité et autres, mais ça aurait gagné a être plus court je crois.

Je m'suis surpris quelquefois à trouver un chapitre long, une réplique inutile...

Apprécié...

6 étoiles

Critique de Duncan (Liège, Inscrit le 21 février 2004, 43 ans) - 23 février 2004

J'ai apprécié ce roman... Mais ce n'est pas un "inoubliable".

Ce qui est amusant c'est que je l'avais lu sur les conseils de mon prof de français ( en off-line, nous discutions souvent de nos lectures )... Il m'avait alors prévenu que je n'apprécierais probablement pas "Le château" mais bien "le procès" ( A l'époque j'avais lu "La métamorphose" et "L'Amérique" que j'avais beaucoup aimés surtout le premier ).

Et bien il s'était trompé... J'ai vraiment été emballé par le Château que j'ai lu dans la foulée du "procès"... Bizarrement je trouve ce-dernier moins "kafkaïen" ! En plus le Château a un "je ne sais quoi" d'inquiétant et de terrifiant que le Procès n'a pas, ou moins ( il est en effet "drôle" par moment )... Enfin je trouve la résignation du personnage, et son fatalisme, bien plus poignant dans Le Château...

Et ça tourne un peu en rond vers le milieu comme déjà indiqué...

Bref, pas mal, mais je trouve les autres ouvrages de l'auteur plus intéressants ( intrigants même ! )


Laurel (sans Hardy) et la société totalitaire

8 étoiles

Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 19 janvier 2004

Comme l'a dit Pendragon, il ne faut pas se fier à la réputation que peut avoir Kafka : ce livre n'est pas une description gavante d'un totalitarisme X ou Y (comme Farenheit 451, le Meilleur des Mondes ou 1984, qui ne sont certes pas gavants même s'ils se veulent dénonciateurs). Le Procès c'est avant tout l'oeuvre la plus burlesque que j'ai lue jusque maintenant.
Certes, le monde de Joseph K peut faire froid dans le dos, mais le tout est traité avec un humour tellement efficace que la charge contre le totalitarisme passe pour moi au second plan derrière l'excellence des scènes comiques (voir la scène de flagellation dans le placard qui atteint un sommet et même la scène finale qui n'est pourtant pas censée être drôle).
Evidemment, le texte a un peu vieilli (surtout les descriptions un peu trop descriptives pour ne pas ennuyer), mais au total, on se retrouve tout de même le sourire aux lèvres à la fin, content d'avoir pris part à la farce

imposture

1 étoiles

Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 49 ans) - 5 août 2002

Hé vous déconnez les mecs, c'est une imposture ce bouquin, il est chiant, quelques vagues esquisses de traits parallèles d'une société totalitaire. Ca vaut pas Huxley, non, faut pas lire ce livre. Ou si, comme ca. Il y a mieux.

Brillant mais ...

7 étoiles

Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 31 janvier 2002

Je suis d'accord avec Pendragon dans l'ensemble : ce texte est une farce brillante par le côté absurde de l'histoire de son personnage et en même temps, il amène à de multiples réflexions sur la liberté, l'aliénation de nos vies engendrée par des règles ou des systèmes étatiques ...
Cependant, j'ai eu la sensation bizarre que l'auteur commençait à "tourner en rond" à partir de la moitié du livre. A la moitié du livre, il a déjà fait le tour de tous ses thèmes, de toutes ses réflexions, et il me semble qu'il ne fait alors que se répéter sans rien apporter de plus. J'avoue qu'à partir de ce moment mon intérêt à commencer à chuter.

Aaaaaaah Kafka!

9 étoiles

Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 28 juillet 2001

J'ai découvert ce livre en voyant une adaptation en vidéo pour le cours d'anglais. A la lecture du livre ça paraît difficile de rendre l'ambiance de ce bouquin dans un film pourtant c'était assez réussi puisque ça m'a donné l'envie d'en savoir plus.
Je n'ai pas été déçu, j'ai adoré ce roman ainsi que la plupart des autres textes de Kafka. Ce que j'aime particulièrement c'est que ses romans inachevés permettent une lecture isolée d'un chapitre au hasard. On trouve toujours bien quelques lignes qui font réfléchir. Il m'arrive de temps en temps de ressortir un de ses livres et de lire un passage juste comme ça, c'est l'un des seuls auteurs que je connaisse qui permette ce genre de chose.
A lire absolument!

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