Johnny s'en va-t-en guerre de Dalton Trumbo

Johnny s'en va-t-en guerre de Dalton Trumbo
( Johnny got his gun)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Karl glogauer, le 10 juin 2005 (Inscrit le 17 mai 2004, 50 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (308ème position).
Visites : 7 517  (depuis Novembre 2007)

le choc / hymne à la vie

je ne vais pas m’étendre sur l'histoire, sinon qu'il s'agit du récit, après sa démobilisation, d'un soldat américain, survivant de 14/18 .
j'aurais aimé lire ce livre sans rien en connaitre, ce ne fut malheureusement pas le cas, mais sa force de frappe m'a tout de même anéanti (je pense sincèrement que ce livre n'est pas recommandé pour les âmes trop sensibles)
l'auteur vous emprisonne dans l'esprit de son personnage, et pousse l'empathie à la limite de l’intolérable; donnant par la même occasion un relief et une force inégalée aux flashbacks de l'enfance.
depuis sa sortie au début de la 2ème guerre mondiale, ce livre est devenu une bible pacifiste outre atlantique; j'y vois plutôt le plus émouvant des hymnes à la vie. une fois refermé, on ne voit plus de la même manière, définitivement.
l'auteur est aussi le scénariste de Spartacus, et l'un des rares à avoir refusé de témoigner pendant le maccarthysme.
il a aussi adapté lui-même son livre en 71, 2 fois primé à Cannes.
un homme, un livre, et un film qu'on ne devrait pas ignorer

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Les éditions

  • Johnny s'en va-t-en guerre [Texte imprimé], roman Dalton Trumbo trad. de l'américain par Andrée R. Picard
    de Trumbo, Dalton Picard, Andrée R. (Traducteur)
    Actes Sud / Babel (Arles)
    ISBN : 9782742746521 ; 8,70 € ; 04/02/2004 ; 250 p. ; Poche
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Profond, touchant, bouleversant...

10 étoiles

Critique de Windigo (Amos, Inscrit le 11 octobre 2012, 42 ans) - 10 octobre 2024

Johnny Bonham a été amputé et défiguré par une bombe, alors qu'il fut envoyé dans les tranchées, lors de la Première Guerre Mondiale. Hospitalisé et alité, il ne peut plus entendre, ni voir, ni bouger. Il est devenu une larve humaine, presque végétatif. Il ne vit que parce que la science médicale le permet. Il est néanmoins doté d'une conscience, et tente par tout les moyens de communiquer avec le monde extérieur.

Dans ce roman, nous touchons à la profondeur de l'âme blessée par la guerre. Si l'enfer existe, il est là dans cet homme condamné à être cloué au lit, jusqu'à la fin de sa vie, sans pouvoir bouger, ni marcher, ni voir, ni entendre, ni parler. Que serait un monde sans guerres, sans tueries, sans agonie, sans souffrance et sans folie ?, questionne Ron Kovic dans la postface du livre. Il s'agit ici à la fois d'une critique contre la guerre et d'un plaidoyer pour les victimes mutilées par les conflits armés.

J'ai découvert ce livre grâce à la vidéo youtube de Lovi, intitulée ''LA SOMBRE HISTOIRE VRAIE DERRIÈRE CES MORCEAUX ROCK'', ce qui m'a donné envie de le lire. Pour voir la vidéo en question, vous n'avez qu'à cliquer sur le lien suivant : https://youtube.com/watch/…

Par contre, je connaissais déjà l'existence du film, sans savoir qu'il était basé sur un livre, à cause de la chanson ''ONE'' de Metallica, et du vidéoclip qui en montre des extraits.

A lire absolument

9 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 18 octobre 2014

En 1917, quand les Etats-Unis entrent en guerre, le jeune Joe Bonham, simple boulanger du Middle West, se retrouve embarqué dans le conflit, incité qu'il est par des va-t-en guerre qui lui racontent qu'il doit partir pour sauver la liberté et la démocratie. Malheureusement pour lui, il se retrouve atrocement mutilé par l'explosion d'un obus. Il doit être amputé des quatre membres. Il est complètement défiguré. Sourd, muet et aveugle, véritable mort vivant, il ne sait comment s'y prendre pour communiquer à nouveau avec ses semblables.
Plus conte philosophique et pamphlet virulent contre l'horreur de la guerre « Johnny s'en va en guerre » n'est en aucune façon un témoignage. Il fut écrit dans les années trente et parut en 1939. Il devint très vite un livre culte d'abord revendiqué par les isolationnistes de droite opposés à l'intervention américaine pendant la Seconde Guerre mondiale puis encensé par les pacifistes de gauche luttant contre la guerre du Viet-Nam. D'un style très parlé, quasi célinien, donnant l'impression d'un texte écrit au fil de la plume, plus hurlé qu'écrit, cet ouvrage mérite largement sa réputation de chef d'oeuvre de la littérature antimilitariste. Il laisse une très forte impression et réussit le tour de force d'arriver à faire partager tous les sentiments ressentis par cet homme réduit à l'état de légume à cause de la folie des hommes. On peut avoir quelque peine à entrer dans cette histoire qui part un peu dans tous les sens au début, mais très vite on se prend de pitié et de compassion et on ne peut plus lâcher plus ce bouquin atypique qui sonne comme un grand cri du cœur avec sa fin lyrique et pleine d'humanité. A lire absolument.

Monumental

10 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 10 mars 2014

Un roman tout simplement monumental, sublime, puissant, 300 pages inoubliables qui furent magistralement adaptées au cinéma par son auteur lui-même 32 ans après la parution originale du livre - soit, le film date de 1971. Une dénonciation âpre et magnifique de la guerre et de ses horreurs.

Au risque de paraître excessif, je pense que donner moins de 5/5 à pareil chef d'oeuvre est passible de la prison à vie.

Bouleversant

10 étoiles

Critique de Yossarian (, Inscrit le 6 février 2013, 64 ans) - 6 février 2013

Un chef d'oeuvre de pacifisme. A mettre entre toutes les mains.

Apogée de l'antimilitarisme

10 étoiles

Critique de Eros59 (, Inscrit le 18 octobre 2008, 33 ans) - 9 avril 2009

Avec cette œuvre, Dalton Trumbo atteint l’apogée de l’antimilitarisme. Il signe un roman poignant, fort, puissant. Impossible de ne pas être bouleversé par cette histoire terrible, celle de Joe Bonham, dit Johnny, réduit à l’état de tronc humain pratiquement mort. À travers ce personnage, l’auteur va déployer toute sa haine contre la guerre, va faire de ses mots des lames qui nous fendent le cœur. Les souvenirs et la dure réalité de Johnny s’enchaînent, se mêlent. Toute la beauté du récit tient dans ces passages rétrospectifs qui nous montrent la vie passée de Johnny. En de belles lignes, l’auteur fait le portrait d’un jeune homme qui n’a rien demandé à personne, et qui se retrouve prisonnier de son corps et du monde dans lequel il devra vivre pour toujours. Il s’agit d’un de mes romans de prédilection, car c’est avant tout une œuvre qui est là pour raisonner le lecteur, pour le bousculer, pour l’interroger sur le sens de la guerre. C’est un livre, un vrai. C’est un livre bouillant, une barrière contre la folie des hommes, un pamphlet qui atteint une force inouïe dans la dénonciation de la guerre. En plus de dénoncer, Trumbo attaque directement et met à terre les partisans de la guerre, et incite le lecteur à refuser toute querelle guerrière, pour une quelconque raison.

Tous les soldats de tous les pays auraient dû lire cette œuvre avant de partir pour combattre. Car ces pages renferment les dessous ténébreux de l’ignominie, la vérité honteuse que l’on tente de cacher. Après avoir lu ce livre, je n’ai souhaité qu’une seule chose : qu’il ne soit jamais retiré des bibliothèques, car l’être humain a besoin d’une œuvre comme celle-ci, d’une œuvre qui perdure à travers le temps et qui nous montre toute l’absurdité de la guerre. Un livre ne peut certes pas arrêter les hommes de faire la guerre aux quatre coins du monde, mais au moins les mots de Trumbo peuvent être présents dans la pensée de chacun, ils sont à la disposition de tous. L’œuvre en elle-même a été écrite et doit perdurer. Pour toujours, à jamais.

Le cavalier de l'apocalypse

10 étoiles

Critique de Destouches (, Inscrit le 18 juillet 2005, 66 ans) - 21 juillet 2005

Trumbo, un nom- scénariste Hollywoodien en rupture de ban pendant la "chasse aux communistes", bon bien, mais quoi d'autre ? Et bien tout simplement le plus (oui !) grand livre sur la guerre, pas sur les souffrances engendrées par elle, même si bien évidement c'est aussi de ça qu'il s'agit; Trumbo a trouvé la métaphore ultime. Vraiment, lire ce livre c'est pendant les trois heures de lecture avoir une enclume sur la poitrine; ce texte devrait être connu de tous, pas seulement pour sa force mais aussi et surtout pour ce qu'il assène tout du long, et pleurer en lisant les trente dernières pages, ou les apprendre par coeur. Seul Céline dans les premiers chapitres du Voyage amène le lecteur à des sommets comparables; de douleur, d'ignominie, de rage, de Littérature...

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