Le lien de Laurent Mauvignier
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre
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Partir... revenir
Cette courte pièce est un dialogue entre un homme et une femme qui se sont aimés, se sont séparés… et se retrouvent.
Il n’a pas voulu rester auprès d’elle par peur de passer à côté de sa vie. Elle a choisi de rester dans leur maison, à attendre son retour. Il revient car elle lui a fait comprendre qu’elle était malade.
C’est un texte remarquablement écrit que nous livre là Laurent MAUVIGNIER ! Le style, qui dans un premier temps ne semble pas propre à faire passer l’émotion, est en fait parfaitement adapté à l’état d’esprit des personnages. Les répliques, parfois longues, reflètent le calme qui les anime tous deux.
Cet homme et cette femme ne sont pas du tout dans la haine, ils n’ont pas cultivé la rancœur. Ils ont au contraire eu le temps de réfléchir aux décisions qu’ils ont prises et à leurs conséquences, et dressent aujourd’hui le bilan de leur vie.
Ce bilan, ils le livrent sans colère. Aucun des deux n’en veut à l’autre, chacun comprend le choix de l’autre. Chacun n’en veut qu’à soi-même d’avoir peut-être pris de mauvaises décisions…
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Les éditions
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Le lien [Texte imprimé] Laurent Mauvignier
de Mauvignier, Laurent
les Éditions de Minuit / Romans
ISBN : 9782707319210 ; 6,10 € ; 01/04/2005 ; 56 p. ; Broché
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Sens inverse
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 4 février 2006
« Et ces images et ces mots se tiennent si fort entre eux que, même toi, tu ne pourrais plus les suspendre ni arrêter ce qu’ils veulent dire. Cette chose, qui les lie entre eux, de manière si définitive, si redoutable... C’est ça qui est extraordinaire, qui t’exclut toi aussi et te laisse à la porte de ce que tu croyais pouvoir sur eux.
Le lien tient à distance ce qui ne le constitue pas.
C’est ici aussi le lien qui unit deux être malgré la distance et le temps, et, on le pressent, par-delà la mort.
« Et pourtant, à ta façon, tu n’as jamais été aussi présent, ici, avec moi, que pendant toutes ces années où tu n’étais pas là. »
Le lien, c’est tout ce qui le tisse et le mystère de l’agencement de ses composants.
Le lien est donné, il peut faire peur, on peut ne pas se sentir à la hauteur.... Mais il est consubstantiel à certaines situations ; il y a de l’inexpliqué dans les nœuds du lien.
L’homme part car il ne croit pas à la force du lien.
« On se dit que c’est une erreur, que ce n’est pas possible de déjà connaître ce qu’on cherche, sans même avoir fait la route pour le mériter. Voilà, c’est pour ça qu’on y renonce.»
L’homme part « pour ne plus avoir ni images ni souvenirs » de sa femme.
« On ne pouvait pas se douter que le pire de l’amour, son lieu de terreur, c’est le moment de le reconnaître, et d’avoir le sentiment de ne plus pouvoir lui échapper. »
Alors il se gavera d’images de la planète en souffrance auxquelles il ne pourra pas donner de mots avant d’avoir retrouver celle qui seule lui permettra de verbaliser ce voyage et de donner a posteriori du sens à ces lieux traversés.
« Il y a ce livre que nous voulons faire. Le temps qu’il nous faudra pour refaire le chemin en sens inverse, année après année, mois par mois ; reprendre une à une les photographies et les notes que tu as prises. »
Malgré le temps compté mais grâce aux jours désomais à vivre jusqu’à mourir ensemble.
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