Une amitié absolue de John le Carré

Une amitié absolue de John le Carré
( Absolute friends)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Idelette, le 26 mai 2005 (Inscrite le 11 mars 2005, 61 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 251ème position).
Visites : 5 680  (depuis Novembre 2007)

Les espions sont éternels ou fatigués...

John Le Carré a retrouvé la gniaque ! Après "la constance du jardinier" un peu compliqué et balourd , il revient ici, nerveux et énervé. Son ennemi n'est plus le communisme et le dogmatisme mais plutôt "le nouvel ordre mondial" : ses alliés d'avant, d'avant la chute du mur !

Sacha et Edward (Ted) Mundy sont amis depuis le Berlin contestataire des années 60 jusqu'à aujourd'hui, au début de "la guerre de libération d'Irak". Ils ont tout traversés et sont restés amis dans toutes les circonstances. De jeunes et pleins d'idéaux, ils sont devenus moins jeunes et plus pragmatiques, quoique...

On assiste à une opposition entre 2 époques, 2 mondes, 2 pays, 2 situations, 2 hommes... Muny est né au Pakistan, le jour de l'Indépendance (tiens, déjà entre 2 !) dans une famille compliquée et secrète, orphelin tôt, il est influençable. Sacha est né en RDA, il renie sa famille, il a besoin d'une cause et verse assez vite dans le doctrinaire jusquauboutiste.

Cela finit (mal) à Heildelberg, ça finit mal parce qu'aujourd'hui, on fait moins attention aux hommes qu'aux images qu'ils pourraient véhiculer ou qu'on voudrait qu'ils véhiculent... John LeCarré insiste sur l'importance des langues étrangères comme passeport pour comprendre à travers elles, la culture de l'Autre.

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L'espionnage n'est plus ce qu'il était

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 28 mai 2006

John Le Carré, la référence du roman d’espionnage intelligent avec des vrais personnages qui ne sont pas des supermen avec gadgets à tous les étages mais des hommes et des femmes avec des problèmes d’hommes et de femmes de la vraie vie, a évolué avec l’actualité. Le Mur de Berlin est tombé, la guerre froide s’est estompée et les soucis ont évolué, vers l’Est, vers le Moyen Orient, un peu partout en fait.
« Une amitié absolue », écrit en 2003, a vu passer le 11 Septembre 2001, la guerre en Irak, et John Le Carré a actualisé ses données. Certes les trois premiers quarts du roman concernent la période de la guerre froide, à Berlin, du temps du Mur et après, avec des situations d’agents dont on ne sait plus bien s’ils sont doubles ou triples, et ça c’est le Le Carré classique. Mais le dernier quart, le dernier quart est éblouissant d’actualité. C’est ni plus ni moins la description cauchemardesque d’actions impérialistes américaines qui prendraient le relais du bon vieux temps de la guerre froide. Actualité et froideur qui descend dans le dos. Déja dans « Notre jeu », John Le Carré prenait en compte la nouvelle donne des nouveaux pays nés de l’éclatement de l’empire soviétique et c’était plutôt prémonitoire. Dans « Une amitié absolue », c’est : ce que peut réaliser de pire un pays dominant dans le domaine de l’impérialisme. On parle de l’Amérique évidemment.
Manipulations, mises en scène pour cautionner des écarts y compris hors des Etats Unis, (en Allemagne dans le cas qui nous occupe), ça résonne furieusement actuel et ça n’est pas rassurant tant Le Carré s ‘est montré réaliste et pertinent jusqu’ici.


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