Le saule de Hubert Selby
( The willow tree)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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haine
La haine, sympa comme émotion ... certains doivent vivre avec, pas le choix, d'autres sont certainement plus chanceux et la perçoivent qu'à travers les livres. Qu'est ce que c'est que la haine, à quoi ça sert ?
J'ai lu Le Démon du même auteur et j'ai pris une énorme claque, je prends Le Saule qui traine sur un rayonnage et je me dis, cette fois-ci mon gars, tu peux toujours essayer de me la mettre la claque, je sais à quoi m'attendre, je saurais esquiver ...
Pas de bol pour moi et pourtant je suis pas du genre à tendre l'autre joue, mais je me la suis pris quand même la claque, une bonne grosse keucla !
On s'égare ..., on parlait de la haine ...
"Mais t'as encore la haine cont les Allemands, hein Mush ?
Les gardes... les nazis... et Klaus, je hais toujours Klaus, ya... Oh ya, j'ai encore la haine, Bobby, et ça me tue.
Mais ces enculés y comptent pas sur la haine pour ttuer, y ont pas bsoin dça, vu comment qu'yt cognent et qu'yt font crever dfaim.
Sourire doux et compréhensif de Moishe, Ya mais c'est la haine qui tue, ça j'ai appris, le vrai tueur c'est la haine.
Meeerde, des clous, la haine ça aide à viv mec, c'est ça qui tfait bouger, qui tfait respirer, tant que t/as la haine tu restes en vie, sinon tu l'as dans lcul, han han, tu peux pas t'en sortir dans sputain dmonde si t/as pas la haine cont quelque chose... cont quelqu'un... han han rien à faire.
Mille vies de douleur passèrent dans le coeur et l'esprit de Moishe, un million de souvenirs de rêves éclatés, d'espoirs décimés, mille et une désillusions percèrent et ravagèrent son corps supplicié, son âme, chaque cellule de son être hurla sous la torture du souvenir... et la tristesse pesait si lourd qu'il eut l'impression de s'enfoncer dans le sol... dans les entrailles de la terre qui lui avait donné naissance... non pas tant à cause des paroles mêmes de Bobby, des émotions, des rêves gauchis et cassés qu'elles représentaient mais à cause de la façon dont il les avait prononcés, sans colère... simplement, avec une froide et calme affirmation, comme une évidence, une vérité immuable inscrite dans la moelle de ses os, il avait dit ça comme il aurait dit qu'il faut s'arrêter quand le feu est rouge et passer quand il est vert, et pendant un moment d'effroi Moishe se crut mort, l'âme déjà détachée du corps, mais le corps tenait, fixé au sol par toute une vie d'épreuves, le corps le ramena sur terre et il s'humecta les lèvres et déglutit plusieurs fois en regardant Bobby qui souriait toujours comme si de rien n'était, comme si le monde ne venait pas de s'arrêter à l'instant pour les laisser tous 2 en suspension dans un temps intermédiaire entre l'éternité et le purgatoire, et il puisa dans le présent la force de sourire aussi... Ya - acquiesçant - Ya c'est vrai. La haine te contracte les muscles... te fait croire que tu peux survivre à tout... ya... Mais Bobby... à la fin Bobby on survit pas à sa haine - fermant les paupières comme un coup de gomme sur le passé - On meurt Bobby... même quand on reste en vie on meurt.
Les éditions
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Le saule [Texte imprimé], roman Hubert Selby Jr. trad. de l'américain par Francis Kerline
de Selby, Hubert Kerline, Francis (Traducteur)
Seuil / Points (Paris).
ISBN : 9782020481359 ; 2,98 € ; 30/12/2000 ; 336 p. ; Poche -
Le saule [Texte imprimé], roman Hubert Selby Jr traduit de l'anglais (États-Unis) par Francis Kerline préface de Nick Tosches
de Selby, Hubert Tosches, Nick (Préfacier) Kerline, Francis (Traducteur)
Points / Points. Signatures
ISBN : 9782757813072 ; 8,90 € ; 02/04/2009 ; 301 p. ; Poche
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Critique de Lalige (, Inscrit le 16 novembre 2008, 50 ans) - 7 janvier 2013
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Critique de Ravachol (, Inscrit le 24 octobre 2010, 41 ans) - 21 mai 2012
Dans "Le Saule", on explore la haine avec une Hache, celle qui colle à la peau et qui ne semble jamais s'en aller. La relation entre le vieil homme et Bobby est de plus en plus touchante et fusionnelle et en même temps très instable. Le personnage de Bobby semble incontrôlable, soumis à des pulsions violentes de vengeance.
Je ne sais comment Selby fait pour avoir tant de profondeur avec cette écriture si volontairement saccadée et primaire. Magnifique.
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