Le libraire de Kaboul de Åsne Seierstad

Le libraire de Kaboul de Åsne Seierstad
( Bokhandleren I Kabul et Familiedrama)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par FranBlan, le 17 mai 2005 (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (42 978ème position).
Visites : 6 299  (depuis Novembre 2007)

Une réalité souvent insupportable...

Asne Seierstad a vécu le printemps qui suivit la défaite des talibans chez Sultan Khan, libraire à Kaboul. Elle raconte en détail la vie quotidienne des épouses, enfants, frères et soeurs d'une famille dont le chef incontestable est Sultan, l'amoureux des livres.
Le Québec est bien éloigné de l'Afghanistan..., pays en ruines, décimé par la guerre, culture de dominants et dominés à peine libérée d'un joug de terreur...
Cette journaliste nous fait découvrir un pays aux mille facettes où un peuple tente timidement de se défaire d'un bien lourd passé dans l'espoir d'une vie meilleure.
Voilà un récit sobre et respectueux, une chronique saisissante qui dépeint aussi une réalité des femmes trop souvent insupportable, une réalité qui humilie et détruit.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Témoignages de l'Afghanistan

7 étoiles

Critique de Saumar (Montréal, Inscrite le 15 août 2009, 91 ans) - 16 septembre 2012

Une jeune journaliste arrive à Kaboul avec les troupes de l’Alliance du Nord, après la défaite des talibans. Elle s’entend avec Sultan Khan, le libraire, où elle s’installe pour quelques mois. Son but? Écrire un livre sur la vie quotidienne des Khan : les joies, les malheurs et les espoirs de Sultan et des membres de sa famille. Il en résultera un récit captivant, malgré que certains faits et gestes entraînent, pour ma part, des sentiments partagés.
Le personnage central, Sultan, musulman modéré, est un patriarche autoritaire. Il interdit l’école à ses trois fils. Le cadet, 12 ans, travaille dans ses librairies. Ses filles et ses sœurs attendent qu’un inconnu vienne demander leur main. Sa femme, Sharifa, a vieilli (50 ans), elle vit comme une femme divorcée, mais sans liberté. C’est que Sultan a pris une deuxième femme, Sonia, 16 ans. Sharifa ressentira vite qu’il a une préférence pour Sonia. C’est Leïla, la plus jeune de la famille, qui m’a le plus touchée. Âgée de 19 ans, elle s’épuise à servir toute la famille avant d’être promise au triste beau-fils de sa sœur. On devine qu’Asne, l’auteur, s’indigne de cette injustice sans l’exprimer. Alors que le premier printemps de l’après-taliban laissait entrevoir un espoir de changement. L’Islam, qui prend toutes les décisions historiques, décide des comportements de chacun, surtout ceux des femmes. C’est justement la situation de ces dernières qui me révolte. Pourquoi sont-elles toujours traitées comme des êtres inférieurs? On les force à se marier, et de les dédier à servir, toute leur vie, l’époux et sa famille. Voilà la raison pour laquelle j’ai été vexée par l’histoire de Leila, qui pourtant est la plus scolarisée de la famille. Je crois que cet ouvrage est nécessaire. Sur l’avant et l’après de la fuite des talibans, ne serait-ce que pour constater qu’avant leur fuite, les femmes étaient des objets de soumission et le sont encore après

J’aurais aimé connaître les sentiments de l’auteure, sinon dans le récit, au moins dans l’avant-propos de son livre. On ne peut qu’admirer le grand talent d’Asne Seierstad. Sans être une grande œuvre littéraire, son livre est vivant, agréable à lire et surtout, elle rend si bien tout ce que la journaliste a voulu exprimer. Le roman nous plonge dans l’univers de Kaboul, ses us et coutumes si difficiles à concevoir pour nous, occidentaux. Après avoir lu les seize décrets, je ne peux m’empêcher d’apprécier la liberté, dont nous jouissons en Occident.

Démoralisant

5 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 7 juillet 2008

Pendant un an, une journaliste Norvégienne a vécu avec une famille afghane, elle en a fait une chronique familiale qui nous permet de découvrir de l'intérieur la vie dans ce pays ravagé par les guerres et les folies des talibans (chassés après les attentats du 11 novembre). Le résultat est déprimant : malgré le départ des talibans l'Afghanistan est encore largement arriéré (le voile pour les femmes, société misogyne,justice sommaire, religiosité moyenâgeuse,...). Presque tout les membres de la famille sont antipathiques au possible, à commencer par le chef du clan familial, un petit despote pas du tout éclairé malgré son amour des livres.

A cause du manque d'empathie (tous les membres de la famille sont médiocres) on a du mal à s'intéresser au récit et j'ai dû me forcer à le terminer. Bien sûr c'est intéressant de voir que des populations vivent encore au 21ème siècle dans ce que j'imagine devait être le moyen âge ici, mais à part cet intérêt ethnologique ce livre souffre d'un manque de souffle et ne possède guère de style ni de poésie.

Forums: Le libraire de Kaboul

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Le libraire de Kaboul".