Mémoire de mes putains tristes de Gabriel García Márquez
( Memoria de mis putas tristes)
Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine
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Quelle gouaille ! Que d'humour !
Voici le dernier livre écrit à ce jour par Garcia Marquez. Il est aussi truculent et foisonnant que ses précédents. Le titre est aussi des plus évocateurs. Le narrateur n’est pas l’écrivain, puisque ce dernier n’a que soixante-dix-huit ans et que le narrateur va fêter ses quatre-vingt- dix ans. En outre, l’écrivain n’aurait pas autant de difficultés financières, pour le reste ?….
Le narrateur se décrit comme quelqu’un de particulièrement laid au point qu’il n’aurait jamais pu, tout au long de sa vie, avoir autre chose que des rapports féminins tarifés. Cela dit, il en a usé et abusé !… Si abuser dans ce domaine est possible. Aux yeux du narrateur, cela ne l’est certainement pas !… Il a été largement élu meilleur client du bordel le plus connu de Bogota.
Voilà qu’il décide que, pour ses quatre-vingt-dix ans, il souhaiterait passer une nuit entière avec une jeune vierge. La patronne de son bordel lui dit qu’il est inconscient car, à part au tout jeune âge, des vierges cela n’existe plus depuis bien longtemps ! Et puis, qui répondrait des faits devant la justice si… Mais il insiste et sait que, vu l’importance de sa clientèle, la patronne ne risque rien du tout ! Elle ne lui dit cela que pour faire grimper le prix.
A peine quelques heures plus tard, elle le rappelle et lui dit qu’elle a trouvé ce qu’il cherche. Et voilà la pression artérielle de notre homme qui grimpe. Il se pomponne le mieux possible pour ce rendez-vous mais malgré tout voilà comment il se voit dans un miroir : « Le cheval qui me regardait de l’autre côté n’était pas mort mais lugubre, avec un menton à étages, des paupières bouffies et sur le caillou quelques poils qui avaient été autrefois une crinière de musicien. »
La patronne, presque une amie, lui dit que pour apaiser les craintes de la plus que jeune fille, elle lui a donné du camphre et une tisane. Il entre dans la chambre et voit une superbe gamine nue sur le lit, dormant sur le côté. Il l’admirera tout à son aise et n’aura jamais le courage de la réveiller.
Au petit matin, elle dort toujours, il se lève sans faire de bruit, laisse l’argent convenu sur une chaise et s’en va. Son premier réflexe est de croire que ce genre de chose est finie pour lui. Quant à la patronne, elle n’en revient pas ! Il a beau avoir l’âge qu’il a, elle s’attendait à tout mais pas à cela. En outre, elle lui dit que la gamine est gênée de son comportement et se propose de lui en donner réparation. Il refuse…
Mais il n’arrivera pas à s’empêcher de reprendre contact avec la patronne pour une autre nuit avec la même jeune fille. Mais il passera de nouveau sa nuit à la contempler alors qu’elle dort… Et voilà que l’imprévu lui arrive : il n’arrive plus à penser à autre chose qu’à elle et devient éperdument amoureux…
La suite dans le livre…
Nous retrouvons ici toute la gouaille de Garcia Marquez, son énergie, sa compréhension de la vie et de la mort, de la beauté, de l’amour et de la psychologie de l’être humain. Son narrateur est follement attachant, un vieillard comme nous aimerions tous en connaître ! De plus la description des mœurs et des gens de son pays vaut, à elle seule, le détours. C’est une des choses qui avait rendu la lecture de « Vivre pour la raconter » (le premier tome de son autobiographie) aussi agréable.
Quant à son style, il est toujours aussi fluide et il vous emporte vers un bon moment de bonheur… Trop court, comme beaucoup de moments de bonheur…
Les éditions
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Mémoire de mes putains tristes [Texte imprimé], roman Gabriel Garciá Márquez trad. de l'espagnol (Colombie) par Annie Morvan
de García Márquez, Gabriel Morvan, Annie (Traducteur)
B. Grasset
ISBN : 9782246688419 ; 15,00 € ; 04/05/2005 ; 128 p. ; Broché -
Mémoire de mes putains tristes [Texte imprimé], roman Gabriel García Márquez traduit de l'espagnol (Colombie) par Annie Morvan
de García Márquez, Gabriel Morvan, Annie (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253116844 ; 6,20 € ; 06/09/2006 ; 157 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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C'est mon premier !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 29 août 2015
Question bilan de ma lecture : Une sacrée plume... question contenu c'est vraiment très confus.
Délicieusement interlope
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 24 avril 2014
On ne manquera pas, ici, de faire le lien avec un autre roman d’un autre prix Nobel – car Garcia Marquez, tout comme le japonais Kawabata a reçu l’illustrissime récompense – : le très sulfureux « Les Belles Endormies «. Toutefois, la comparaison s’arrêtera là, car les récits sont complètement différents.
Un récit interlope dans un décor qui l’est tout autant. Cependant, pas de vulgarité, pas de trivialité, mais bien un récit aérien, bourré d’humour, de belles sentences sur la vieillesse – dont vous pourrez trouver quelques exemples ci-dessous – ainsi que de très honnêtes suggestions musicales.
Extraits :
- Inutile de le dire, car on le voit à des kilomètres : je suis laid, timide et anachronique.
- Un jour, j’ai pris deux petits déjeuners parce que j’avais oublié le premier, puis j’ai appris à discerner l’inquiétude de mes amis qui n’osaient pas me dire que je leur racontais la même histoire que la semaine précédente. J’avais alors en tête une liste de visages connus et une autre avec les noms de chacun, mais au moment de saluer, je ne parvenais pas à faire coïncider les visages et les noms.
- Je me suis habitué à me réveiller chaque matin avec une douleur différente qui changeait de place et de forme à mesure que les années passaient. Parfois, je croyais sentir la patte griffue de la mort, mais le lendemain, elle avait disparu.
- Et qu’est-ce que je dois faire ? A toi de voir, a-t-elle répondu avec un flegme hors de propos, tu n’es pas vieux pour rien.
- Nous sommes vieux, a –t-elle soupiré. L’ennui c’est qu’au-dedans on ne le sent pas, mais qu’au-dehors tout le monde le voit.
Sacré chafouin!
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 8 mars 2011
Ce fut une bonne surprise, j'ai particulièrement apprécié l'humour, le ton et l'esprit coquin de ce roman, même si l'histoire peut tout de même sembler un peu glauque.
Facile et agréable à lire, "mémoire de mes putains tristes" est une bonne surprise, petit bémol: ça se lit vraiment trop vite ;)
rythme cardiaque volant
Critique de Bertrand-môgendre (ici et là, Inscrit le 9 mars 2006, 69 ans) - 8 novembre 2008
Une affaire de temps
coule en nous
sans prononcer le mot présent.
L'être s'en immobilise l'esprit
jusqu'à l'expulsion
d'un souffle trop tard !
Suite à cet ouvrage, je relis Lolita de Nabokov, avec un certain détachement (ma première lecture fut outrageusement révoltée).
Divertissant
Critique de Leroymarko (Toronto, Inscrit le 19 septembre 2008, 51 ans) - 25 septembre 2008
S’agit-il d’une grande œuvre? Sûrement pas. Mais ce roman se dévore quand même bien. Y a-t-il un aspect autobiographique au livre? Je me pose la question.
Pas si enthousiaste
Critique de Aline&& (, Inscrite le 8 juin 2007, 35 ans) - 20 août 2007
J'ai été un peu déçue par ce dernier livre, surement déjà parce que contrairement aux autres il est très très court...je n'ai pas eu le temps d'être transportée par ce livre, je n'ai pas tellement retrouvé toute la magie, les coutumes, l'humour de ses autres livres..
J'espère qu'il ne découragera pas ceux qui avec ce livre lisaient leur premier Gabriel Garcia Marquez de lire les autres (cent ans de solitude, l'amour aux temps du choléra, chronique d'une mort annoncée, de l'amour et autres démons... tous excellents!).
Trop court...
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 28 février 2007
la vieillesse, entre le sexe et la mort.
Critique de Lig (Gouesnac'h, Inscrite le 23 juin 2006, 41 ans) - 13 février 2007
Je n'irai vraiment pas jusqu'à dire que c'était "drôle" en revanche !Mais plutôt attendrissant et triste !
Ne lisez pas cette critique !
Critique de Ulrich (avignon, Inscrit le 29 septembre 2004, 49 ans) - 4 octobre 2005
TRES DECEVANT
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 23 août 2005
MARQUEZ, est loin, très loin de ses meilleurs récits, ici on s'ennuie ferme, le livre traine en longueur, et certains épisodes ne semblent être là que pour faire le nombre minimum de pages requises... voir l'épisode des bijoux de la mère du héros, où finalement on n'apprend pas la fin de l'histoire, ni le pourquoi d'ailleurs...
Le livre manque de souffle, de rebondissements, d'histoire même, un peu comme si MARQUEZ n'avait plus grand chose à nous raconter, ou ne sait plus nous le raconter sans nous faire rêver...
On se demande où est passé le grand souffle créatif de l'auteur de "Cent ans de solitude" ou de "L'amour au temps du choléra"... Un peu comme si l'esprit créatif de l'auteur s'était envolé (over the hill?) et qu'il se contentait de nous resservir ses vieilles recettes réchauffées (pour vendre?)...
Et contrairement aux autres critiques, et aux autres livres du même auteur, je n'ai dans ce livre-ci rien trouvé de divertissant, ni même qui prête à rire...
Déçu, enfin, je l'ai été déjà par l'histoire elle même, largement "inspirée" pour ne pas dire (mal) "pompée" sur celle des "Belles Endormies" de Yasunari KAWABATA (d'ailleurs cité par l'auteur en début du roman).
Si MARQUEZ, ne sait plus quoi inventer pour raconter des histoires ou vendre, - qu'il en est à copier les histoires des autres-, il n'a qu'à terminer ses mémoires et ensuite vivre de ses rentes et de sa gloire... car là il est en train de se discréditer aux yeux de ses lecteurs...
Aussi truculent qu'à ses meilleurs moments
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 27 juillet 2005
Cet ouvrage est très réussi, truculent à souhait. Je l'ai avalé en deux heures, mais aussi n'est-il pas très long : A DEVORER !
L'auteur aime donc bien parler de sexe, mais également de l'âge (L'Automne du Patriarche, Cent ans de solitude avec les générations successives).
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