Notre corps ne ment jamais de Alice Miller
( Die Revolte des Körpers)
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Psychologie
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Le Déni de Souffrance
"Notre Corps ne ment jamais"
La voix dissidente d'Alice Miller philosophe et psychanalyste de 82 ans de langue allemande née en Pologne s'élève pour transgresser un tabou en vigueur depuis toujours dans l'éducation et depuis 1897 sous l'égide de S.Freud: le déni de souffrance.
Enfant mal aimé, enfant ignoré, enfant trahi, enfant humilié, enfant battu , enfant violé.
La liste des sévices perpétrés sur l'enfant par l'institution familiale est infinie; elle va du manque d'attention et de communication aux punitions réelles ou symboliques dénuées de sens, du chantage émotionnel à la destruction de la confiance en ses capacités.
On notera que la plupart de ces sévices sont parfaitement légitimés et considérés comme constitutifs d'une "bonne éducation."( châtiments corporels et les "c'est pour ton bien")
L'enfant maltraité tait sa souffrance incapable de diriger sa haine contre ses géniteurs censés l'aimer et pour lesquels il est , lui, censé éprouver amour et gratitude.
L'abus de pouvoir sur l'enfant occasionnera de terribles lésions psychiques invisibles au début et source d'une extrême violence dirigée contre les autres ou lui même à l'âge adulte.
Au mieux il pourra transcender son mal être et devenir artiste au pire reproduire la souffrance subie et devenir criminel.
Ainsi Alice Miller décrit l'enfance meurtrie de Rimbaud,Virginia Woolf Tchekov mais aussi celle de Staline ou d'Hitler.
Selon Alice Miller ce déni de souffrance est orchestré par la psychanalyse traditionnelle elle- même qui participe à la défense de la sacro sainte institution familiale et à la notion de culpabilité enfantine en refusant dans la pratique clinicienne l'expression de cette haine qui reste refoulée.
Il ne s'agit pas pour la psychanalyste d'incriminer de "mauvais parents" qui sont certainement eux-mêmes les victimes reproduisant un schéma néfaste mais d'écouter les messages du corps qui révèle l'extrême douleur de la souffrance enfantine s'exprimant au travers des anorexies, dépressions, etc car douleur à jamais niée par l'inconscient collectif.
En lisant "le corps ne ment jamais" les larmes viennent aux yeux en pensant aux" 400 coups" de F.Truffaut ou à l'enfance de Barbara.Ou à la nôtre.
Alors lisons" le corps ne ment jamais "d'Alice Miller et admirons son combat depuis des années en qualité de clinicienne et de théoricienne oeuvrant à donner à l'individu qui a souffert dans sa petite enfance la liberté et le droit de nommer l'Innommable et de ne pas pardonner l'Impardonnable.
Caroline Tan /Carltanlan Paris France »
Les éditions
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Notre corps ne ment jamais [Texte imprimé] Alice Miller trad. de l'allemand par Léa Marcou
de Miller, Alice Marcou, Léa (Traducteur)
Flammarion
ISBN : 9782082103626 ; 17,30 € ; 10/09/2004 ; 203 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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« Nous ne sommes pas obligés d’aimer nos parents »
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 1 novembre 2015
Ce commandement est tellement intégré dans l’imaginaire collectif et ce dans toutes les religions, que jusqu’aux psychanalystes, Freud (surtout) et Jung inclus, personne ne remet en cause l’influence néfaste des parents lorsque quelqu’un se métamorphose en dictateur sanguinaire, (Hitler, Staline, Mao, Saddam…) en suicidaire… (Mishima, Virginia Woolf..) en malades chroniques (Proust, Rimbaud, Schiller, Kafka, Tchekhov, Dostoïevski, Nietzsche...) ou en tueurs en série comme Patrick Alègre..
« Aujourd’hui encore, nos sociétés ne se soucient pas de savoir quelles sont les empreintes précoces, les mauvais traitements, les humiliations qui ont contribué à transformer des enfants parfaitement normaux en monstres….(…) La croyance en la génétique poursuite sa marche triomphale.. »
"La plupart du temps, on ménage les parents du criminel et on les absout à peu de frais de leur responsabilité. Les viols et les assassinats répondent à un besoin de se sentir tout-puissant. A travers ses différentes victimes, c'est toujours sa mère qu'il étrangle, la femme qui, enfant, l'avait condamné à de si terribles souffrances" (le tueur en série, Patrick Alègre)
« Ces faits ne peuvent être publiés sans entraîner une mise en accusation des parents, ce qui dans notre société, demeure interdit ». Cette phrase est tellement juste que personnellement, je me suis toujours étonnée que personne n'osait la prononcer. Il est strictement interdit, je l'ai appris à mes dépens, de remettre en cause les défaillances parentales, notamment dans les agissements des tueurs en série, alors qu'on sait qu'ils retournent vers les autres les humiliations qu'on leur a fait subir dans leur famille. Au lieu de tuer leurs parents, ils tuent les autres, car eux aussi ont intégré ce quatrième commandement...
« De graves maladies, des morts prématurées et des suicides sont des conséquences logiques de cette soumission à des lois universellement qualifiées de morales.. Comme le corps n’adhère pas à ce principe, il s’exprime dans le langage des maladies, lequel reste le plus souvent incompris tant que n’a pas été percé à jour le déni des véritables sentiments éprouvés dans l’enfance ».
"Il est faux de dire que, comme le prétendent certains "experts", nous abritons tous en nous "la bête". Elle n'est pas inhérente à notre condition humaine. Elle apparaît et se développe après la naissance"
Ouille
Critique de Bafie (, Inscrite le 19 juillet 2004, 62 ans) - 8 septembre 2013
Un livre qui délivre de certains tabous, remet en question l'institution familiale et son fonctionnement, pourrait permettre d' introduire plus de liberté et d'écoute dans les rapports humains au sein de la famille.
Et si ces transformations interviennent au cœur de la famille elles trouveront leurs résonances dans notre fonctionnement sociétal pour le plus grand bénéfice de chacun.
Alice Miller : Un grand merci
Critique de Lectrice (Pas de calais, Inscrite le 8 octobre 2004, 50 ans) - 9 novembre 2005
C'est une notion essentielle dans ma vie.
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