Je viens de découvrir Alice Miller tout à fait par hasard, et je ne lâche plus son livre. Elle met des mots sur ce que je pensais depuis longtemps et qui me valait souvent les foudres des autres. Remettre en question ce sacro-saint quatrième commandement « Tu aimeras et honoreras tes parents ».
Ce commandement est tellement intégré dans l’imaginaire collectif et ce dans toutes les religions, que jusqu’aux psychanalystes, Freud (surtout) et Jung inclus, personne ne remet en cause l’influence néfaste des parents lorsque quelqu’un se métamorphose en dictateur sanguinaire, (Hitler, Staline, Mao, Saddam…) en suicidaire… (Mishima, Virginia Woolf..) en malades chroniques (Proust, Rimbaud, Schiller, Kafka, Tchekhov, Dostoïevski, Nietzsche...) ou en tueurs en série comme Patrick Alègre..
« Aujourd’hui encore, nos sociétés ne se soucient pas de savoir quelles sont les empreintes précoces, les mauvais traitements, les humiliations qui ont contribué à transformer des enfants parfaitement normaux en monstres….(…) La croyance en la génétique poursuite sa marche triomphale.. »
"La plupart du temps, on ménage les parents du criminel et on les absout à peu de frais de leur responsabilité. Les viols et les assassinats répondent à un besoin de se sentir tout-puissant. A travers ses différentes victimes, c'est toujours sa mère qu'il étrangle, la femme qui, enfant, l'avait condamné à de si terribles souffrances" (le tueur en série, Patrick Alègre)
« Ces faits ne peuvent être publiés sans entraîner une mise en accusation des parents, ce qui dans notre société, demeure interdit ». Cette phrase est tellement juste que personnellement, je me suis toujours étonnée que personne n'osait la prononcer. Il est strictement interdit, je l'ai appris à mes dépens, de remettre en cause les défaillances parentales, notamment dans les agissements des tueurs en série, alors qu'on sait qu'ils retournent vers les autres les humiliations qu'on leur a fait subir dans leur famille. Au lieu de tuer leurs parents, ils tuent les autres, car eux aussi ont intégré ce quatrième commandement...
« De graves maladies, des morts prématurées et des suicides sont des conséquences logiques de cette soumission à des lois universellement qualifiées de morales.. Comme le corps n’adhère pas à ce principe, il s’exprime dans le langage des maladies, lequel reste le plus souvent incompris tant que n’a pas été percé à jour le déni des véritables sentiments éprouvés dans l’enfance ».
"Il est faux de dire que, comme le prétendent certains "experts", nous abritons tous en nous "la bête". Elle n'est pas inhérente à notre condition humaine. Elle apparaît et se développe après la naissance"
Darius - Bruxelles - - ans - 1 novembre 2015 |