La nature de l'air et de l'eau de Regina McBride

La nature de l'air et de l'eau de Regina McBride
( The nature of water and air)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Sahkti, le 5 mai 2005 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 105ème position).
Visites : 3 415  (depuis Novembre 2007)

Envoûtement irlandais

Le premier roman de Regina McBride est annonciateur de talent. Elevée à Santa Fe et vivant aujourd’hui à New York, l’auteur a passé une partie de sa vie en Irlande et est tombée sous le charme du pays, de ses traditions, de ses auteurs, de son climat et de ses mystères. Elle en parle avec beaucoup d’amour et de passion.
L’Irlande (sa côte ouest) est la véritable héroïne de "La Nature de l’air et de l’eau", Regina McBride y mélange souvenirs personnels, rêves imaginaires et héritage de ses auteurs favoris pour nous livrer un portrait de l’Irlande magique et mythique. Un pays sans cesse réinventé, nageant entre légendes et fantasmes, affrontant la réalité de ses campagnes ou les états d’âme de ses citoyens, en particulier les plus isolés.

Nous sommes en présence de Clodagh, une jeune femme qui passe son temps à espionner sa mère Agathe et tenter de découvrir tous ses secrets. Agathe est effectivement une femme très mystérieuse, une fille de bohémienne, assez sauvage, une femme qui pourrait également être une selkie, errant vers l’océan à la recherche de ses traces originelles. Agathe a eu deux filles, des jumelles, la sœur de Clodagh, Mare, est morte, tout comme son père Frank Sheehy, un homme fou amoureux de Agathe emporté par la maladie. Mais est-il vraiment mort ? Clodagh ne l’a jamais connu, c’est un fantôme et rien d’autre, qui revient hanter les lieux et les mémoires.
Clodagh en a assez de vivre dans les non-dits et les secrets, elle doit extérioriser sa rage de jeune fille, elle le fait violemment à l’aide d’un piano dont les touches supportent toutes ses humeurs. Elle quitte la maison, s’installe ailleurs. Elle en veut à sa mère, mais en même temps, comme elle, elle éprouve un besoin féroce de liberté et d’indépendance, elle se lie aux tinkers, des marchands ambulants de ferblanterie, elle se sent bien avec eux. Clodagh grandit, elle épie sa mère le soir en cachette et assiste aux ébats de celle-ci avec ce qu’elle pense être un tinker. Mais c’est peut-être un fantôme… Jalouse, envieuse, Clodagh ne comprend pas et ça la rend amère. C’est avec l’aide d’un autre bohémien, Angus, que Clodagh comprendra tout, au prix de sacrifices et de compromis. Découverte bouleversante et violente qui ébranlera profondément ses repères.

"Ma mère ne s'est jamais sentie à l'aise dans le monde des maisons. Elle appartenait au monde des colporteurs, des gens du voyage, et elle avait épousé un homme riche. Elle s'appelait Agatha Sheehy. Je n'ai jamais su son nom de jeune fille. La vie de ma mère est entourée de silences."

La Nature de l’air et de l’eau, c’est une grande fresque romanesque, pas trop ma tasse de thé en général. Cet ouvrage m’a surprise. En bien. La manière avec laquelle Regina McBride parle des éléments déchaînés, de la nature sauvage, de l’Irlande indomptable et taciturne, des âmes tourmentées… tout cela m’a séduit et m’a rappelé l’histoire personnelle de mois de roulotte passés sur les routes de la belle Irlande. L’ambiance est intacte, on y retrouve ce bric-à-brac hétéroclite qui constitue le charme du pays et de son histoire. L’Irlande est envoûtante et c’est un beau sortilège que nous a lancé Regina McBride.

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9 étoiles

Critique de Eireann 32 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 76 ans) - 5 mai 2005

Belle critique de Sahkti, j’ai lu ce livre en octobre 2004, avant de m’inscrire sur ce site et j’ai beaucoup aimé cette saga, mais je ne me sentais pas en confiance pour en parler. Que de mystères dans ce livre et que de superstitions ? La rencontre de Clodgah avec les «tinkers» est un des aspects les plus émouvants de ce récit, car nous connaissons mal leur mode de vie et elle-même se cherche. L’histoire est plus intéressante que je ne le pensais, car une américaine écrivant sur l’Irlande, n’est pas un synonyme de qualité, ni de crédibilité. Dans ce cas précis, aucun problème. Un nouveau roman de Régina Mc Bride vient de sortir. Petit proverbe gaélique pour finir : La patience vient à bout du destin. Pour la version originale, lire le livre.

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