La belle jardinière de Éric Holder
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Nouvelles.
Petit recueil de nouvelles dans la veine Holder. Genre Delerm, en plus consistant. Pas d’esbroufe, plutôt des petits riens. Enfin plutôt petites vérités plutôt que petits riens.
Dans "Le PMU" :
"On ne saurait trop recommander à l'étranger qui débarque pour le première fois en France, et qui désire se faire une idée exacte de notre pays, de pousser, dès qu’il le peut, la première porte au dessus de laquelle il verra inscrit P.M.U. Il a connu la Tour Eiffel, qui lui a parlé de notre génie inventif, le Louvre, et il a senti le poids de notre histoire-avec de la chance : le Bon Marché à six heures, où il aura pu constater que les petites femmes n’ont point disparu. Il lui reste à pénétrer un peu de notre âme, sa part poétique, si l’on préfère. … Ici, entrer dans un P.M.U., c’est entrer au Café du Siècle, de notre siècle. Nous-mêmes, avons-nous tant d’occasions de nous promener main dans la main avec notre enfance, si l’on excepte le Tour de France, et, dans une moindre mesure, le Jeu des Mille Francs ?”
Toujours une écriture simple, évidente, adaptée aux sujets.
Les éditions
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La belle jardinière [Texte imprimé] Éric Holder
de Holder, Éric
le Dilettante
ISBN : 9782905344809 ; 12,00 € ; 01/01/1994 ; 101 p. ; Relié
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Les critiques éclairs (1)
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Douce France .....
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 16 mars 2021
C'est le cas de Thierceleux, en Seine et Marne, évoqué dans la nouvelle intitulée justement AU MILIEU DE NULLE PART qui ouvre le recueil, donne le ton de l'ouvrage et évoque les travaux et les jours d'une population qui vit discrètement, au rythme d'autrefois, dans un confort rudimentaire .
On y coupe encore de l'herbe à lapins le long des routes, on s'y déplace à bicyclette et on y pratique toujours la batterie en fin de moissons « Elle est ici la fête primitive » . Un moment de travail épuisant mais collectif qu'on attend comme le couronnement des efforts d'une année entière « C'est une lueur en haut d'un puits » Il y parle des moments partagés au bistrot du village, de la cueillette des champignons et du plaisir de leur dégustation. Il y parle du PMU et du cérémonial qu'observent les turfistes « Ici, entrer dans un PMU, c'est entrer au café du siècle, de notre siècle »
Chacune des 7 nouvelles donne l'occasion au lecteur de s'imprégner de quelques ambiances. Celle des maisons modestes chauffées par un fourneau capricieux, celle de Colette où « tout est propre sans excès, confortable sans mollesse, doux sans mièvrerie ». L'occasion aussi de croiser quelques personnages, par ex Georges, l'ancien soldat aux yeux cassés qui vit dans une caravane, qui ne peut rien oublier de ce qu'il a vécu en Algérie et qui sirote un Ricard « son pansement ». Il y a aussi celui « qui a fait tous les métiers qui ne durent pas, et parfois aucun », et Nicole au visage ravagé « On sentait en Nicole, pour moitié, de la souveraineté, pour moitié une fêlure ».
Eric Holder, toujours en empathie avec ses personnages, ne s'appesantit jamais. Il possède l'art de suggérer avec pudeur leur parcours de vie en quelques mots, d'une écriture caressante et minimaliste qui procède par petites touches, comme celles du pinceau d'un aquarelliste.
Eric Holder figure, dans ce court opus, comme un tendre passeur de mémoire . LA BELLE JARDINERE, c'est un regard sans passéisme sur des hommes et des coins de la France profonde, de la douce France de Trenet, d'une France en train de disparaître, mais que conservent, sous une autre forme les clichés ou les films de Raymond Depardon .
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