Les oiseaux de Messiaen de Nicole Malinconi

Les oiseaux de Messiaen de Nicole Malinconi

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Kinbote, le 1 mai 2005 (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 806ème position).
Visites : 4 109  (depuis Novembre 2007)

"Dire le frôlement et l’inaperçu"

Nicole Malinconi distingue l’approche des oiseaux selon les saisons. Facétieuse, avec des virevoltes au printemps, avec rien que des ombres, des frôlements en hiver. Mais c’est une manière de dire, précise-telle, une question de regard. Car il n’y a pas une seule façon de dire, celle de l’écrivain. Pas de texte asséné comme une vérité. Mais des textes mis sans cesse dans la perspective du doute, de la conscience des limites de l’écriture. Car, pour rendre compte de toute chose, il faut se savoir étanger, en-dehors de cette chose ou plutôt indigent, « en manque de l’essentiel pour dire du dedans ». « Mais de quoi ? On n’a que les mots, et rien que du balbutiement, de l’a-peu-près (...) pour tenter de dire le frôlement et l’inaperçu. »
Les oiseaux sont aussi liés au souvenir du père qui lorsqu’il en parlait faisait rire sa fille dans une conmplicité heureuse.
Messieaen avait, lui, la musique « qui doit être de la famille de l’inattendu ». Mais l’oeuvre n’est pas ce qui l’a inspiré, c’est autre chose. Toutrefois « quelque chose d’apparenté aux humains, à l’humanité de qui se tient dans la forêt, ou même ailleurs, tâchant d’entendre, tâchant d’approcher et de saisir, puis, sans certitude, disant. »

De plus en plus, dans chacun de ses textes, Nicole Malinconi rassemble, condense toutes ses préoccupations et tisse ses thèmes du dedans au sujet du dehors, celui qui lui souffle les mots à dire, imparfaits mais uniques. Les oiseaux, un pré-texte à ce récit? Certainement.
N’oublions pas les dessins consubstantiels au texte (dans cette maison d’édition basée sur cette connivernce et qui fête ses dix années d’existence) de Mélanie Berger qui eux aussi approchent le mouvement des oiseaux, jouant de tous leurs gris sur les apparitions et disparitions du sujet « à travers le flottement d’aigrettes et de pollen ».

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Parler de l'invisible

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 11 janvier 2006

Déjà de jolies choses dites sur ce sourt texte, inutile de répéter tout cela. Simplement dire que j'ai beaucoup aimé la sensibilité qui se dégage de la plume de Nicole Malinconi qui en quelques pages, quelques mots, fait passer ce sentiment de l'inaperçu. Idée abstraite qui trouve pourtant pleinement sa place au sein de son écriture feutrée. Parler des oiseaux était un bon point de départ, ô combien riche et délicat. Deux adjectifs qui s'appliquent à ce petit livret empli d'émotion et de beauté. L'auteur arrive à extraire des mots leur essence pour leur faire dire ce que l'on pensait impossible.

Ce qui toujours murmure et toujours se dérobe...

9 étoiles

Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 14 juin 2005

Six pages légères comme plumes. Six pages portant les mots de Nicole Malinconi. Et sept pages à peine pour accueillir les dessins de Mélanie Berger. Tout juste une mince plaquette pour dire "le frôlement et l'inaperçu", cela dont les oiseaux ne savent rien alors qu'ils "passent et disparaissent et puis reviennent les frôlements et les appels, toute cette vie". Tout cela que les mots peuvent à peine approcher dans un balbutiement. Quelques pages et une mince plaquette pour effleurer l'indicible à défaut de le dire. Quelques pages pour suggérer les chants et les trilles, les battements d'ailes et les becs avides, et la grâce de la musique d'Olivier Messiaen.

Quelques pages à peine, mais c'est une petite merveille que ce livre

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